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Saint Macaire de Corinthe

FÊTE : 17 AVRIL

Saint Macaire naquit à Corinthe en 1731. Ne pouvant rentrer au monastère à cause de son père, il prit, à 28 ans, la direction de l’école de Corinthe, par compassion pour la jeunesse livrée aux ténèbres de l’ignorance et sut acquérir l’estime et l’admiration de toute la ville, aussi fut-il désigné, en 1764, pour prendre la succession de l’évêque. Il rétablit le strict respect des Saints Canons, multiplia les écoles. Chassé par le patriarche de Constantinople il se rendit à l’Athos, Chio et Patmos. Après une vie laborieuse il s’endormit le 17 avril 1805.

Tropaire t.5 (d’Athanase de Parion)

Le pasteur de Corinthe ” bienheureux ” de nom et de fait * qui par divine providence orna de ses ineffables paroles l’île de Chio, * celui qui a brillé par ses discours, * ses prières et ses œuvres, fidèles, louons-le : * de Dieu il a reçu le pouvoir, en effet, * de chasser les esprits impurs et de soigner les maladies. * Gloire au Père qui l’a choisi, * gloire au Fils qui l’a élevé jusqu’à lui * et gloire à celui qui agit en lui, l’Esprit saint.

Kondakion, t.3 (d’Athanase de Parion)

La cité de Chio exulte en acclamant * l’archevêque de Corinthe et crie à haute voix : * Voici parmi les hiérarques le plus éminent, * voici l’entraîneur des martyrs, * le familier de l’ascèse ; par ses prières sauve-nous, Seigneur.

Vendredi Saint

Tropaire, t. 2

Le noble Joseph, lorsque de la croix * il eut descendu ton corps immaculé, * l’enveloppa d’un blanc linceul * et l’embauma de précieux parfums, * et pour sa sépulture il le déposa dans un tombeau tout neuf.

Gloire au Père… Maintenant…

Près du sépulcre un Ange du Seigneur * apparut aux Myrophores et leur dit * Aux morts conviennent la myrrhe et les aromates ; * le corps du Christ est affranchi * de toute corruption.

À VÊPRES

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(27, 1-62 ; Luc 23, 39-44 ; Jean 19, 31-37)

110

   En ce temps-là, dès le matin, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Et, après l’avoir lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

  Alors Judas, qui l’avait trahi, voyant que Jésus était condamné, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens en disant : J’ai péché en livrant le sang innocent ! Ils répondirent : Que nous importe ? Cela te regarde ! Alors il jeta les pièces dans le sanctuaire et alla se pendre. Cependant les grands prêtres ramassèrent l’argent et se dirent : Il n’est pas permis de le verser au trésor sacré, puisque c’est le prix du sang ! Après avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du Potier pour la sépulture des étrangers. C’est pourquoi ce champ s’appelle encore aujourd’hui le Champ du Sang. Alors fut accompli l’oracle du prophète Jérémie : « Ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix du Précieux qu’ont apprécié les fils d’Israël, et ils les ont données pour le champ du potier, ainsi que me l’a prescrit le Seigneur. »

   Jésus comparut devant le gouverneur, qui l’interrogea en disant : Tu es le roi des Juifs ? Jésus répondit : C’est toi qui le dis ! Mais il ne répondait rien aux accusations des grands prêtres et des anciens. Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas tout ce qu’ils attestent contre toi ? Mais il ne lui répondit sur aucun grief, si bien que le gouverneur était fort étonné.

   À chaque fête de Pâque le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule réclamait. On avait alors une prisonnier fameux, nommé Barabbas. Pilate dit au peuple rassemblé : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus qu’on appelle Christ ? Car il savait bien qu’on l’avait livré par jalousie. Or, tandis qu’il siégeait à son tribunal, sa femme lui fit dire : Ne te mêle point de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai été très affectée dans un songe à cause de lui.

   Cependant les grands prêtres et les anciens persuadèrent le peuple de réclamer Barabbas et de perdre Jésus. Reprenant la parole, le gouverneur leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent: Barabbas ! Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu’on appelle Christ ? Ils répondirent tous : Qu’il soit crucifié ! Le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent encore plus fort : Qu’il soit crucifié ! Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l’eau et se lava les mains devant le peuple en disant : Je ne suis pas responsable du sang de ce juste ; cela vous regarde ! Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Alors il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié.

   Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et ils ameutèrent sur lui toute la cohorte. L’ayant dévêtu, ils lui mirent une chlamyde écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, fléchissant le genou devant lui, ils se moquèrent de lui en disant : Salut, roi des Juifs! Et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête. Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la chlamyde, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.

   Comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon : ils le requirent pour porter la croix.

   Puis, étant arrivés au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire le lieu du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; il en goûta et n’en voulut point boire. Quand ils l’eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort, afin que s’accomplît l’oracle du Prophète : « Ils se sont partagé mes vêtements; ma tunique, ils l’ont tirée au sort. » Et, s’étant assis, ils le gardaient. Au-dessus de sa tête, ils mirent un écriteau indiquant le motif de sa condamnation : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. Alors furent crucifiés avec lui deux larrons, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.

   L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’insultait en disant : Puisque tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous aussi ! Mais l’autre, le reprenant, lui dit : Tu n’as même pas crainte de Dieu, toi qui subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, car nous recevons le salaire de nos crimes ; mais lui, il n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu entreras dans ton royaume !

Jésus lui répondit : En vérité je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis !

   Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant : Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ; si tu es Fils de Dieu, descends de la croix ! Pareillement les grands prêtres avec les scribes et les anciens se moquaient en disant : Il en a sauvé d’autres et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ! Il a compté sur Dieu : que Dieu le délivre à présent, s’il l’aime ; car il a dit : Je suis le Fils de Dieu !

   Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabacthani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là dirent en l’entendant : Il appelle Elie ! Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre et, l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donnait à boire. Mais les autres lui dirent : Attends, que nous voyions si Elie va venir le sauver ! Or Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.

   Et voici que le voile du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent et plusieurs justes trépassés ressuscitèrent en leur corps ; étant sortis de tombe après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à plusieurs. Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, devant ce tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d’une grande frayeur et dirent : Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu !

   C’était le jour de la Préparation : pour éviter que les corps ne restent sur la croix durant le sabbat, car ce sabbat était un jour de grande solennité, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les corps. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier, puis au second de ceux qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus et le voyant déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu en témoigne – et son témoignage est digne de foi, et il sait qu’il dit vrai – afin que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé pour que l’Écriture fût accomplie : « Aucun de ses os ne sera brisé. » Ailleurs, l’Écriture dit encore : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. »

   Il y avait là aussi plusieurs femmes qui regardaient de loin ; elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

   Le soir venu, il arriva un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, qui était aussi un disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna qu’on le lui remît.

   Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc et le déposa dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre et s’en alla.

   Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.

Florilège liturgique

En ce jour, les enfants d’Israël * clouèrent sur le bois de la croix * celui qui par le bois divisa la mer autrefois, * le Seigneur qui leur fit traverser le désert. * En ce jour, d’une lance ils transpercent le côté * de celui qui pour eux frappa l’ Égypte de plaies ; * celui qui fit pleuvoir la manne, ils l’abreuvent de fiel. Lorsque tu marchais librement vers ta Passion, * à tes disciples, Seigneur, tu disais : * Vous qui n’avez pu veiller une heure avec moi, * comment parlez-vous de mourir pour moi ? * Voyez, Judas le traître ne dort pas, * mais se hâte de me livrer aux impies ! * Levez-vous, et priez pour que nul ne me renie * en me voyant suspendu à la croix. * Longanime Seigneur, gloire à toi.

Celui qui se revêt de la lumière comme d’un manteau * devant ses juges est présenté sans vêtements ; * et des mains qu’il a créées * et il reçoit sur ses joues les soufflets ; * un peuple injuste cloue à la croix * le Dieu de gloire, son Seigneur ; * et le voile du Temple se déchire en deux ; * le soleil se couvre de ténèbres pour ne point voir * l’humiliation du Créateur * devant qui tremble l’univers. Prosternons-nous devant lui.

Pour les bienfaits dont tu les avais comblés, * les enfants d’Israël te condamnent à la croix, * ils t’abreuvent de vinaigre et de fiel, * mais toi, Seigneur, tu pardonnes leur péché, * car ils n’ont pas compris ton abaissement.

En plus de la trahison, * les enfants d’Israël ajoutèrent les moqueries,* les hochements de tête et la dérision, * mais toi, Seigneur, Tu pardonnes leur péché, * car ils ne savent ce qu’ils font.

Ni la terre, en tremblant, * ni les rochers, en se fendant, * ne purent convaincre les Hébreux, * ni le voile du Temple déchiré en deux * ni les morts ressuscités, * car ils n’ont pas compris ton abaissement.

Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? dit le Seigneur, * en quoi t’ai-je contristé ? * À tes aveugles j’ai rendu la clarté, * j’ai purifié tes lépreux, * j’ai fait lever le paralytique de son grabat ; * ô mon peuple, que t’ai-je fait * et que me donnes-tu en retour ? * Pour la manne, le fiel * et le vinaigre pour l’eau du rocher, * pour mon amour, tu me cloues à la croix ; jamais plus tu ne seras mon élu, * j’appellerai les nations pour me glorifier * avec le Père et  l’Esprit, * et je leur donnerai la vie éternelle.

En ce jour, le voile du Temple se déchire en deux * pour confondre les impies, * et le soleil cache ses rayons * en voyant le Seigneur sur la croix.

Le chœur des Apôtres crie aux docteurs de la Loi : * Scribes et Pharisiens, * voyez le Temple que vous avez détruit ; * voyez l’Agneau de Dieu que vous avez crucifié, * vous l’avez mis au tombeau, * mais dans sa puissance il est ressuscité ! * C’est lui qui dans la mer Rouge vous a sauvés, * c’est lui qui vous a nourris dans Je désert, * c’est lui qui donne au monde la vie, la lumière et la paix.

Tu nous as rachetés de la malédiction de la Loi * par ton Sang très précieux; * cloué sur la croix et par la lance transpercé, * tu es devenu pour les hommes la source d’immortalité: * ô notre Sauveur, gloire à toi.

Jeudi Saint

Tropaire, t. 8

À l’heure même où les Disciples glorieux * au «baptistère» de la Cène furent tous illuminés, * l’impie Judas, pressé par la fièvre de l’argent, * au même instant dans les ténèbres s’enfonça * et te livra aux juges iniques, toi le Juge juste et bon.* Ô mon âme, si tu recherches l’argent, * regarde où va se pendre celui qui l’aime tant ; * détourne-toi de l’avarice de Judas * qui ose un tel forfait envers le Maitre qu’il trahit. * Toi qui es bon pour tous les hommes, Seigneur, gloire à toi.

À LA LITURGIE

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(26, 2-27, 2; Jean 13, 317; Luc 22, 43-44)

107

   Le Seigneur dit à ses disciples : La Pâque, vous le savez, aura lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié ! Alors les grands prêtres et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais du grand prêtre Caïphe et se concertèrent en vue d’arrêter Jésus par ruse et de le mettre à mort. Ils disaient toutefois : Pas en pleine fête, il faut éviter un tumulte parmi le peuple !

   Comme Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très précieux, et elle le versa sur la tête de Jésus, alors qu’il était à table. À cette vue, les disciples furent indignés et ils dirent: À quoi bon ce gaspillage, cela pouvait être vendu bien cher et donné aux pauvres ! Jésus s’en aperçut et leur dit: Pourquoi tracassez-vous cette femme ? C’est vraiment une bonne oeuvre qu’elle a accomplie pour moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Si elle a répandu ce parfum sur mon corps, c’est pour ma sépulture qu’elle l’a fait. En vérité je vous le dis, partout où sera proclamée la bonne nouvelle, dans le monde entier, on fera mémoire d’elle en redisant ce qu’elle a fait !

   Alors, l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres et leur dit : Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? Les grands prêtres lui versèrent trente pièces d’argent, et dès ce moment il cherchait une occasion favorable pour le livrer.

   Le premier jour des Azymes, les disciples vinrent dire à Jésus : Où veux-tu que nous te préparions de quoi manger la Pâque ? Il répondit: Allez à la ville, chez un tel et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche, c’est chez toi que je vais faire la Pâque avec mes disciples ! Les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné et préparèrent la Pâque.

   Sachant que le Père lui avait tout confié et qu’il était venu de Dieu et retournait à Dieu, Jésus se leva de table, quitta son manteau et, prenant un linge, il s’en ceignit. Puis il versa de l’eau dans un bassin et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge. Il vint donc à Simon Pierre, qui lui dit : Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, tu le comprendras plus tard ! Pierre lui dit : Tu ne me laveras pas les pieds ! Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ! Simon Pierre lui dit alors : Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! Jésus lui dit : Celui qui a pris un bain n’a pas besoin de se laver, il est entièrement pur. Vous aussi, vous êtes purs, pas tous cependant ! II savait en effet qui allait le livrer, voilà pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs!

   Quand il leur eut lavé les pieds, qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné l’exemple pour que vous agissiez comme j’ai agi envers vous. En vérité, en vérité je vous le dis, l’esclave n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux serez-vous si vous le faites !

   Et tandis qu’ils mangeaient, il déclara : En vérité je vous le dis, l’un de vous me trahira ! Vivement attristés, ils se mirent chacun à lui demander : Serait-ce moi, Seigneur ? Il répondit : Quelqu’un qui a plongé avec moi la main dans le plat, voilà celui qui va me livrer ! Le Fils de l’homme s’en va selon qu’il est écrit de lui ; mais malheur à celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux eût valu pour lui de ne pas naître ! À son tour Judas, celui qui allait le livrer, lui demanda : Serait-ce moi, Rabbi ? Jésus répondit : Tu l’as dit !

   Or tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps ! Puis, prenant une coupe, il rendit grâce et la leur donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang, celui de la nouvelle alliance, répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le royaume de mon Père ! Après le chant des psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : Vous allez tous vous scandaliser à cause de moi cette nuit. Il est écrit en effet : « Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées. » Mais après ma résurrection je vous précéderai en Galilée ! Prenant la parole, Pierre lui dit : Si tous sont scandalisés à ton sujet, moi je ne le serai jamais ! Jésus lui répliqua : En vérité je te le dis, cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ! Pierre lui dit : Dussé-je mourir pour toi, non, je ne te renierai pas ! Et tous les disciples en dirent autant.

   Alors Jésus parvint avec eux à un domaine appelé Gethsémani, et il dit aux disciples : Restez ici, tandis que j’irai prier là-bas. Et prenant avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à ressentir tristesse et angoisse. Alors il leur dit: Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi ! Étant allé un peu plus loin, il tomba la face contre terre, en faisant cette prière : Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux !

   Alors lui apparut un ange du ciel qui le réconfortait. En proie à la détresse, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint pareille à de grosses gouttes de sang, qui tombaient jusqu’à terre.

   Il revint vers ses disciples et les trouva endormis, et il dit à Pierre : Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation : car l’esprit est ardent, mais la chair est faible ! À nouveau, il s’en alla prier pour la deuxième fois : Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite ! Puis il revint et les trouva de nouveau endormis, car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa et s’en alla prier une troisième fois, répétant les mêmes paroles.

   Alors il revint vers les disciples et leur dit : Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ; voici venue l’heure le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons, voici tout proche celui qui me livre !

   Comme il parlait encore, survint Judas, l’un des Douze, et avec lui une bande nombreuse, armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Or le traître leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est lui, arrêtez-le ! Et aussitôt il s’approcha de Jésus en disant : Salut, Rabbi ! Et il l’embrassa. Mais Jésus lui dit : Ami, fais ta besogne ! S’avançant alors, ils mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent. Et voilà qu’un des compagnons de Jésus, portant la main à son glaive, le dégaina, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : Rengaine ton glaive, car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. Penses-tu donc que je ne puis faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ?

   Puis Jésus dit à la foule : Suis-je un brigand, que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour me saisir ? Chaque jour j’étais assis dans le Temple à enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté ! Or tout ceci advint pour que s’accomplissent les Écritures des Prophètes. Alors les disciples l’abandonnèrent tous et s’enfuirent. Ceux qui avaient arrêté Jésus l’emmenèrent chez Caïphe le grand prêtre ; et là se réunirent les scribes et les anciens. Pierre le suivait de loin jusqu’au palais du grand prêtre ; il pénétra à l’intérieur et s’assit avec les valets, pour voir le dénouement.

   Or les grands prêtres et le sanhédrin tout entier cherchaient un faux témoignage contre Jésus, en vue de le faire mourir ; et ils n’en trouvèrent pas, bien que de faux témoins se fussent présentés en grand nombre. Finalement, il s’en présenta deux qui déclarèrent : Cet homme a dit: Je puis détruire ce temple de Dieu et le rebâtir en trois jours ! Se levant alors, le grand prêtre lui dit : Tu ne réponds rien ? Qu’est-ce que ces gens attestent contre toi ? Mais Jésus se taisait. Le grand prêtre lui dit : Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu ! Jésus lui répondit : Tu l’as dit. D’ailleurs je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite de la Puissance et venir sur les nuées du ciel !

   Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Là, vous venez d’entendre le blasphème ! Qu’en pensez-vous ? Ils répondirent : Il mérite la mort ! Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres lui donnèrent des coups en disant : Fais le prophète, Christ, dis-nous qui t’a frappé ! Cependant Pierre était assis dehors, dans la cour. Une servante s’approcha et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! Mais il nia devant tout le monde en disant : Je ne sais pas ce que tu veux dire ! Comme il s’était retiré vers le porche, une autre l’aperçut et dit aux gens qui étaient là : En voilà un qui était avec Jésus de Nazareth ! Et de nouveau il nia avec serment : Je ne connais pas cet homme ! Un moment après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : Sûrement, toi aussi, tu en es, et d’ailleurs ton langage te trahit ! Alors il se mit à jurer avec force imprécations : Je ne connais pas cet homme ! Et aussi­ tôt un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois !Et sortant dehors, il pleura amèrement.

   Dès le matin, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mou­rir. Et, après l’avoir lié, ils l’emmenèrent et le livrè­rent à Ponce Pilate, le gouverneur.

Florilège liturgique

   Celui qui fit les lacs, les sources et les mers * nous montre la plus grande humilité : * d’un linge se ceignant et de ses disciples lavant les pieds, * il s’abaisse, dans sa miséricorde infinie, * et de l’abîme du mal nous fait remonter, * lui le seul Ami des hommes.

   À tes disciples, Seigneur, * au cours du repas tu as révélé * le mystère de ta sainte immolation * qui nous délivre de la mort, * et nous vénérons ta divine Passion.

   Judas le félon * pendant la Cène, Sei­gneur, a mis avec toi * sa main dans le plat ; * et maintenant il tend la main * aux hommes sans loi * pour recevoir les deniers ; * lui qui avait calculé le prix du parfum, * il ne tremble pas de vendre celui * dont on ne peut estimer le prix ; * lui qui ten­dit ses pieds à laver, * il donne à son Maître un faux baiser * pour le livrer aux impies ; * et, du chœur des Apô­tres rejeté, * bien qu’il eût rejeté les trente deniers, * il ne put voir ta Résurrection le troisième jour. * À cause d’elle, Seigneur, prends pitié de nous.

   Fidèles, que nul ne s’approche de la Cène du Seigneur * sans y être ini­tié, * que nul ne s’approche pour tra­hir comme Judas ; * car, ayant reçu sa bouchée, * il quitta le Pain de vie * et, sous l’apparence du disciple, c’était un meurtrier : * à la table des Apôtres il mangeait, mais se réjouissait en compagnie des impies ; * dans sa hai­ne, il embrasse le Seigneur et trahit par un baiser * celui qui nous rachète de la malédiction, notre Sauveur et notre Dieu.

   À ta mystique et sainte Cène, * en ce jour, ô Fils de Dieu, * donne-moi de participer : * devant tes ennemis je n’irai pas révéler ton mystère * ni te trahir par un baiser, comme le fit Judas, * mais comme le Larron je m’écrie : * Souviens-toi de moi, Seigneur, * quand tu entreras dans ton royaume.

Mercredi Saint

Tropaire, t. 8

Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.

À LA LITURGIE

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(26, 6-16)

108

   En ce temps-là, comme Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très précieux, et elle le versa sur la tête de Jésus, alors qu’il était à table.

   À cette vue, les disciples furent indignés et ils dirent : À quoi bon ce gaspillage ? Cela pouvait être vendu bien cher et donné aux pauvres.

   Jésus s’en aperçut et leur dit: Pourquoi tracassez-vous cette femme ? C’est vraiment une bonne œuvre qu’elle a accomplie pour moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.

   Si elle a répandu ce parfum sur mon corps, c’est pour ma sépulture qu’elle l’a fait. En vérité je vous le dis : partout où sera proclamée la bonne nouvelle, dans le monde entier, on fera mémoire delle en redisant ce qu’elle a fait.

   Alors l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres et leur dit : Que voulez-vous me donner pour que je vous le livre ?

   Les grands prêtres lui versèrent trente pièces d’argent, et dès ce moment il cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Florilège liturgique

La Courtisane s’approche de toi * pour verser sur tes pieds, Dieu de bonté, * avec ses larmes le précieux parfum,* et de la pestilence du mal, * sur ton ordre, elle est délivrée, * tandis que le disciple ingrat, de ta grâce comblé, * la rejette et s’enfonce dans la boue * en te vendant par avarice. * Gloire, ô Christ, à ta miséricorde infinie.

Plus que la Courtisane, Dieu très bon, j’ai péché,* et sur toi je n’ai pas versé mes larmes à flots ; * mais, dans le silence, je me prosterne en priant, * baisant avec amour tes pieds immaculés ; * ô Maître, veuille m’accorder, je t’en supplie,* pour mes fautes le pardon, * Sauveur, délivre-moi du bourbier de mes péchés.

La femme respirant l’odeur du péché * s’approche pour verser des larmes sur tes pieds * et annoncer ta Passion, Dieu Sauveur : * Ô Maître, comment oserai-je lever les yeux vers toi * qui es venu sauver la débauchée ? * Toi qui as ressuscité Lazare du tombeau, * relève-moi du gouffre de la mort : * Seigneur, accueille ma misère et sauve-moi.

Mardi Saint

Parabole des vierges sages et des vierges folles

Tropaire, t. 8

Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.

À LA LITURGIE

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(24, 16 28, 2)

102

   Le Seigneur dit à ses disciples : Pour ce qui est du jour et de l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges du ciel, mais le Père seul. Comme furent les jours de Noé, tel sera l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs filles, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne surent rien jusqu’à ce que survînt le déluge, qui les emporta tous : ainsi en sera-t-il à l’avènement du Fils de l’homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris, l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez à quel moment votre Seigneur doit venir. Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y pensez pas.

   Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur les gens de sa maison pour leur distribuer la nourriture en son temps ? Heureux ce serviteur, que son maître à son retour trouvera agissant ainsi ! En vérité je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. Mais, si c’est un méchant serviteur et que, disant en lui-même : Mon maître tarde à venir, il se mette à battre ses compagnons, à manger et boire avec des gens adonnés au vin, le maître de ce serviteur viendra au jour qu’il n’attend pas, à l’heure qu’il ne sait pas, et il le fera déchirer de coups et lui assignera son lot avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.

   Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, s’en allèrent au devant de l’époux. Il y en avait cinq qui étaient folles et cinq qui étaient sages. Les folles, en effet, ayant pris leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les sages prirent avec leurs lampes de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : Nous craignons qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous : allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous ! Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent aussi, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas !

   Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure où le Fils de l’homme viendra !

   Car il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens. À l’un il donna cinq talents, à l’autre deux talents, au troisième un talent, selon la capacité de chacun ; et il partit. Celui qui avait reçu cinq talents s’en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. Mais celui qui n’avait reçu qu’un talent s’en alla creuser la terre et y cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs, étant revenu, leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha et lui en présenta cinq autres en disant: Seigneur, tu m’avais remis cinq talents ; en voici cinq autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître ! Celui qui avait reçu deux talents vint aussi et dit : Seigneur, tu m’avais remis deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître !

   S’approchant à son tour, celui qui n’avait reçu qu’un talent lui dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé et ramasses où tu n’as pas vanné. J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, je te rends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et, que je ramasse où je n’ai pas vanné ; il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j’aurais retiré ce qui m’appartient avec un intérêt. Otez-lui donc ce talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Et ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents !

   Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges saints, il prendra place sur le trône de sa gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs. Il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé depuis les origines du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir ! Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de te visiter ? Et le Roi leur fera cette réponse. En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !

   Alors il dira à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais étranger et vous ne m’avez pas accueilli, j’étais nu et vous ne m’avez pas tu, malade et prisonnier et vous ne m’avez pas visité ! Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne t’avoir point secouru ? Alors il leur répondra : En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous ne l’avez point fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez point fait ! Et ils s’en iront, ceux-ci à la peine éternelle, et les justes à une vie éternelle. Et lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples : La Pâque, vous le savez, aura lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié !

Florilège liturgique

Ô Christ, Époux de nos âmes, veuille nous compter parmi les vierges sages, agrège-nous au troupeau de tes élus et prends pitié de nous. Amen.

Pour avoir mépril’ordre du tyran, * les trois nobles Jeunes Gens * furent mis dans la fournaise, * mais ils chantèrent pour rendre gloire à Dieu : * Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur.

Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.

Rejetant l’indolence loin de nous, * tenons nos lampes allumées * et partons à la rencontre du Christ, * l’immortel Époux devant lequel nous chanterons : * Toutes ses oeuvres, bénissez le Seigneur.

Bénissons le Seigneur, Père, Fils et saint Esprit.

Que notre âme soit remplie suffisamment * dune huile de charité, * pour ne point devoir en acheter, * au lieu d’accueillir l’Epoux et de chanter : * Toutes ses oeuvres, bénissez le Seigneur.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, Amen.

Puisque Dieu vous a donné pareillement * sa grâce et son pouvoir, * faites fructifier votre talent * avec laide du Christ pour qui nous chanterons : * Toutes ses œuvres bénissez le Seigneur.

Mon âme indolente est tombée dans le sommeil, * et je n’ai pas acquis, ô Christ, mon Époux, * la lampe qui brille du feu des vertus ; * vierge folle je suis devenu, * car au temps du labeur j’ai folâtré ; * ô Maître, ne me ferme pas ton amour et ton cœur, * mais dissipe mon sommeil ténébreux, * réveille-moi pour me faire entrer * avec les vierges sages dans ton palais, * là où le choeur des Justes fait retentir sa pure voix * et te chante : Seigneur, gloire à toi.

Gloire au Père… Maintenant… Amen.

Tu as entendu la condamnation * de celui qui cacha son talent : * ô mon âme, ne cache pas la parole de Dieu ; * proclame ses merveilles, multiplie ses dons, * afin d’entrer dans la joie de ton Seigneur.

Lundi Saint

Tropaire, t. 8

Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.

À LA LITURGIE

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(24. 3-35)

98

   En ce temps-là, comme Jésus s’était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples vinrent lui demander en privé : Dis-nous quand ces choses arriveront et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ! Jésus leur répondit : Prenez garde que nul ne vous séduise ; car plusieurs viendront sous mon nom et diront : C’est moi qui suis le Christ ! et ils en séduiront un grand nombre. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre : n’en soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent, mais ce ne sera pas encore la fin. On verra s’élever nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors, on vous livrera aux tortures, on vous fera mourir, vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront : ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Et il s’élèvera plusieurs faux prophètes, qui en séduiront un grand nombre. Et, à cause des progrès croissants de l’iniquité, la charité d’un grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour être un témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

   Quand donc vous verrez «l’abomination de la désolation», annoncée par le prophète Daniel, établie dans le lieu saint – que celui qui lit comprenne ! alors que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes ; et que celui qui sera sur la terrasse ne descende Pas Pour prendre ce qu’il a dans sa maison ; et que celui qui sera dans les champs ne revienne pas pour prendre ses vêtements ! Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat, car il y aura alors une si grande détresse qu’il n’y en a pas eu de semblable depuis le commencement du monde jusqu’ici et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient abrégés personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

   Alors, si l’on vous dit : Le Christ est ici, ou : II est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges et des choses extraordinaires, jusqu’à séduire, si possible les élus. Voilà que je vous l’ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert, ne sortez point ; Le voici dans le lieu le plus retiré de la maison, ne le croyez point. Comme l’éclair, en effet, part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement du Fils de l’homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours. Aussitôt après ces jours d’affliction, le soleil s’obscurcira, la lune perdra son éclat les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme. Toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec grande puissance et majesté. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d’un bout à l’autre des cieux.

   Écoutez une comparaison prise du figuier : dès que ses rameaux deviennent tendres et qu’il lui pousse des feuilles, vous savez que l’été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est sur le seuil. En vérité je vous le dis, cette génération ne passera point que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !

Florilège liturgique

Marchant librement vers sa Passion, * le Seigneur disait aux Apôtres en chemin : * Voici, nous montons vers Jérusalem * et, selon qu’il est écrit de lui, le Fils de l’homme sera livré. * Venez, purifions nos pensées pour marcher avec lui, * laissons-nous crucifier comme lui, * en lui mourons aux plaisirs de la vie, * afin de vivre avec lui et de l’entendre nous crier : * Ce n’est plus vers la terrestre Jérusalem * que je monte pour souffrir, * mais je monte vers mon Père et votre Père, * vers mon Dieu et votre Dieu ; * avec moi vous monterez vers la céleste Jérusalem, * dans le royaume des cieux.

Ô Juge invisible, ton incarnation te manifeste à nos yeux, * et tu te laisses condamner à mort par des hommes sans loi ! * Par ta Passion, tu condamnes notre propre condamnation * et tous ensemble nous te louons, * chantant d’une même voix: * Honneur et gloire à ta puissance, Verbe de Dieu.

Seigneur, lorsque tu marchais vers ta Passion, * pour affermir tes Disciples, tu les pris à part et leur dis : * Comment pouvez-vous oublier mes paroles de jadis ? * Tout prophète, selon les Écritures, * ne peut mourir qu’à Jérusalem ! * Maintenant, le temps dont je vous ai parlé est arrivé ; * voici, je vais être livré aux mains des pécheurs ; * ils vont se moquer de moi et me clouer sur la croix ; * et, m’ayant enseveli, ils me compteront parmi les morts ; * prenez courage, cependant, * car je ressusciterai le troisième jour, * pour la joie des croyants et la vie éternelle.

Les Rameaux

Homélie pour la Fête de l’Entrée de Notre Seigneur à Jérusalem de saint Ignace Brianchaninov

Réjouis-toi, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9).

Le prophète de Dieu prononça cette prophétie quelque 400 ans avant l’événement que nous commémorons et célébrons aujourd’hui. Ayant achevé Sa prédication sur terre, notre Seigneur Jésus-Christ fit Son entrée triomphale dans la cité royale de Jérusalem, dans la ville où le vrai Dieu était adoré, une ville pieuse à bien des égards. Le Seigneur fit son entrée comme Roi et vainqueur, afin d’achever Sa mission par un exploit décisif : détruire la mort par la mort, enlever la malédiction qui pesait sur la race humaine en la prenant sur Lui-même. Cette entrée dans la cité royale, Il l’a accomplie assis sur le dos d’un ânon “qui n’avait jamais été monté ” (Lc 19,30), afin de restaurer à l’humanité la dignité royale que notre ancêtre avait gâchée ; et restaurer cette dignité en montant sur la Croix. L’ânon a été apprivoisé par le merveilleux Conducteur. Les Apôtres placèrent leurs vêtements sur l’ânon ; une grande foule courut pour accueillir le Seigneur et marcher avec Lui, criant avec joie ” Hosanna au fils de David, bénit soit le roi ” (Lc 19,38) ” qui vient au Nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des Cieux “ (Mt 21,9). Le Seigneur est proclamé Roi au Nom du Seigneur à Son propre titre – pas par hasard et pas par volonté humaine consciente. Au cours des 4 jours qui vont suivre, ce même peuple qui L’a proclamé Roi va hurler “crucifie-Le, crucifie-Le…nous n’avons pas d’autre roi que César !” (Jn 19,15).

Quelle est la signification de l’entrée du Seigneur à Jérusalem sur un ânon ? D’après l’explication des saints Pères, cela a une profonde signification prophétique. Le Seigneur, voyant tout, avait déjà vu à l’avance les Juifs approchant l’apostasie finale. Il avait annoncé cette apostasie déjà lorsque la Loi avait été donnée aux Israélites sur le Mont Sinaï, par la bouche du Législateur inspiré. “Ils ont péché,” dit Moïse du futur péché des Juifs contre le Dieu-homme, comme s’il parlait de quelque chose de déjà accompli. ” Ils ont péché, ne Lui étant pas agréables ; enfants indignes, une génération obstinée et perverse. C’est ainsi que vous récompensez le Seigneur ? ” (Deut. 32,5-6 LXX). “Car c’est une nation aux vues courtes, privée de discernement. S’ils étaient sages, certes ils aboutiraient, ils sauraient discerner leur avenir ” (Deut. 32,28-29). ” Car leur vigne vient de la vigne de Sodome et des plantations de Gomorrhe : leurs raisins sont raisins vénéneux, leurs grappes sont amères ” (Deut. 32,32). Alors qu’au contraire, ” Cieux, exultez avec Lui” – le Fils de Dieu ” et que les Anges de Dieu L’adorent ! Nations, exultez avec Son peuple, et que tous les envoyés de Dieu affirment Sa force ! ” (Deut. 32,43). L’entrée à Jérusalem sur un ânon est la répétition de la prophétie de Moïse – pas en paroles mais en symbole. Moïse avait prédit que les païens et les étrangers se réjouiraient dans le Seigneur, mais les Juifs seraient rejetés. Ici, l’ânon jamais monté (Lc 19,30) est une image de ces peuples des nations étrangères. Les vêtements des Apôtres sont les enseignements du Christ par lesquels ils instruiraient les nations, et le Seigneur S’assis Lui-même spirituellement sur les nations, les rendant tels Dieu. Il les conduit dans Jérusalem, dans le sein de l’Église, vers l’éternelle cité de Dieu non-construite par les mains des hommes, vers la cité du Salut et de la béatitude. Les Juifs rejetés y sont aussi présents. Avec leurs lèvres, ils ont crié “le Roi d’Israël,” mais dans leur âme, leur Sanhédrin, ils avaient déjà résolu de tuer le Sauveur.

Voici une autre signification de l’ânon jamais monté. C’est une image de toute personne qui est guidée par des désirs irrationnels, privée de liberté spirituelle, enchaînée aux passions et habitudes de la vie charnelle. Les enseignements du Christ libèrent l’ânon de son attachement ; c’est-à-dire, de l’accomplissement de sa volonté pécheresse et charnelle. Alors les Apôtres mènent l’ânon au Christ, posent leurs vêtements dessus ; le Seigneur assis dessus fait Son entrée dessus dans Jérusalem. Cela signifie que la personne qui a quitté sa vie pécheresse est guidé vers les Évangiles, et est revêtu comme s’il portait des habits apostoliques, dans la connaissance la plus détaillée et précise du Christ et de Ses Commandements. Ensuite le Seigneur s’assied dessus en lui apparaissant spirituellement, et en demeurant spirituellement en lui, car tel était Sa volonté de promettre : ” Celui qui a Mes Commandements et qui les garde, c’est celui-là qui M’aime ; or celui qui M’aime sera aimé de Mon Père ; et Je l’aimerai et Je me manifesterai à lui.” (Jn 14,21) ” et Mon Père l’aimera et Nous viendrons vers lui et Nous Nous ferons une demeure chez lui ” (Jn 14,23). La venue du Seigneur est accompagnée d’une paix surpassant les mots et la compréhension ; une paix qui est pleine de grâce, et digne de Celui Qui l’accorde – le Seigneur. Cette paix n’est pas comparable avec le repos naturel de l’homme qui a chuté, qui peut ressentir du repos et du plaisir dans les délices charnels, et qui peut considérer sa propre insensibilité, sa propre mort éternelle, comme étant du repos. Le Seigneur est au dessus des qualités naturelles de la personne qui s’est soumise à Lui et a assimilé Ses enseignements saints; et Il guide cette personne vers la cité spirituelle de Dieu, la cité de paix – dans la Jérusalem créée par Dieu, et pas par l’homme.

L’âme qui contemple de Seigneur est accueillie par le Saint Esprit, Qui offre à cette âme la joie spirituelle qui est incorruptible et éternelle. Réjouis-toi, ô fille de Sion, la fille de la sainte Église – car tu appartient à nul autre qu’à Dieu. Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9). Tu as ressenti la paix du Christ, pleine de grâce, et tu es devenue enfant de cette paix ; tu as été renouvelée par la jeunesse spirituelle et tu a appris à connaître le Royaume du Christ par l’expérience. Les passions sont apaisées en toi, par la puissance pleine de grâce du Conducteur Qui te dirige ; tes qualités naturelles ne savent pas briser leurs lois naturelles, elles ne savent pas aller au delà de leurs limites et être transformées en d’incontrôlables passions ! Tirant toutes tes pensées, tous tes sentiments, toutes tes actions du Seigneur, tu sais et tu dois proclamer le Nom du Seigneur à ton prochain, et Le louer dans l’assemblée de l’Église (Ps 21,22). Né du Saint Esprit et enfant de l’Esprit, tu es capable de contempler la procession spirituelle de ton Roi, tu es capable de contempler la justice et la droiture de ton Roi. Il est ” humble et doux de cœur ” (Mt 11,29), et ” Il guidera le doux dans le jugement, Il enseignera Ses voies à l’humble ” (Ps 24,9 LXX). Notre Dieu est un Esprit qui est incomparable à tout esprit créé, car Il est en tous les aspects indéfiniment différent de toutes les créatures. Les saints esprits angéliques créés sont Ses trônes et chariots. Il est assis et avance sur les chérubins. Il est assis et avance sur ces âmes humaines bénies qui se sont soumises à Lui et Lui rapportent toutes leurs qualités humaines comme une offrande consumée. Le Roi avance sur de telles âmes, et entre ainsi dans la sainte cité de Dieu, y introduisant aussi les saintes âmes. Hosanna au plus haut des Cieux ! Béni est le Roi d’Israël qui vient.

Amen.

Dimanche des rameaux
Lecture de l’Évangile selon saint Jean
(12,1-18)

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où se trouvait Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui offrait un repas, et Marthe servait ; Lazare était
avec lui parmi les convives. Marie, prenant une livre de parfum très pur et de grand prix, la versa sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; et la
maison fut remplie de la bonne odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas l’Iscariote, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit alors : Que n’a-t-on vendu ce
parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? Et cela, il le dit non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus lui dit : Laisse-la ; c’est pour le jour de ma sépulture qu’elle a gardé ce parfum. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ! Beaucoup de gens parmi les Juifs apprirent qu’il était là et vinrent non seulement pour Jésus, mais pour voir aussi Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Les grands prêtres alors résolurent de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs les quittaient à cause de lui et croyaient en Jésus. Le lendemain, beaucoup de gens venus pour la fête, ayant ouï dire
que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des rameaux de palmiers et sortirent à sa rencontre en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Trouvant un ânon, Jésus s’y assit, selon qu’il est écrit : «Sois sans crainte, fille de Sion ; voici venir ton roi, assis sur le petit d’une ânesse.» Cela, ses disciples ne le comprirent pas tout d’abord ; mais, lorsque Jésus fut glorifié, ils se souvinrent
que cela était écrit à son sujet et qu’on l’avait accompli à son égard. Tous ceux qui étaient avec lui quand il avait appelé Lazare du tombeau et l’avait ressuscité des morts, en rendaient témoignage. Et c’est aussi pourquoi la foule vint à sa rencontre, à la nouvelle du miracle qu’il avait accompli.

                                                                 Tropaire, t. 1

Pour affermir avant ta Passion * la croyance en la commune résurrection, * d’entre les morts tu as ressuscité Lazare, ô Christ notre Dieu ; * comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire * et te chantons comme au vainqueur de la mort: * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, * nous avons pu participer à la vie éternelle par ta résurrection ; * et dans nos hymnes nous te chantons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Venez, peuples et nations, * contemplez en ce jour le Roi des cieux : * humblement, sur l’ânon, il gagne Jérusalem, * comme sur un trône élevé ; * peuples, contemplez le Seigneur qui s’incarne pour nous sauver, * selon la vision du prophète Isaïe ; * voici l’Époux de la nouvelle Sion * et, pour ces noces pures et immaculées, * la multitude innocente des Enfants * accourt en chantant ; * et nous aussi, comme les Anges, nous chanterons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui * qui nous apporte le salut !

Pourquoi ce tumulte parmi les nations ? * Scribes et Prêtres, pourquoi ce vain grondement, * lorsque vous dites : Quel est celui-ci * auquel les enfants, portant des palmes et des rameaux, * adressent leurs hymnes en chantant : * «Béni soit celui qui vient * au nom du Seigneur notre Sauveur» ?

Saint Sava 1er, unificateur et illuminateur de la Serbie (+ 1237)

Publié par Jean-Michel à 1/12/2009 05:45:00 AM
sur le blog : https://stmaterne.blogspot.com/
Note : Il est le premier nouvel archevêque Orthodoxe pour la Serbie après le Schisme des Occidentaux, schisme ayant suivi la terrible hérésie qui profana toute cette partie du monde, l’arrachant à l’Église du Christ. Car les Balkans étant déjà évangélisés depuis des siècles, ils nous ont donné saint Jérôme et tant d’autres grands saints Orthodoxes.
Icône début 13ème siècle

Saint Sava 1er de Serbie

http://ocafs.oca.org/FeastSaintsViewer.asp?FSID=100156

Saint Sava, premier archevêque de Serbie, né Rostislav (Rastko), était le fils du roi serbe Étienne (Stéphane) Nemanja et d’Anne, fille de l’empereur Romanus de Constantinople. Dès ses plus jeunes années, il participa avec ferveur aux Offices à l’église, et avait un amour particulier pour les icônes
À l’âge de 17 ans, Rostislav rencontra un moine du Mont Athos, quitta secrètement la maison paternelle et partit pour le monastère Saint-Panteleimon. Par divine Providence, en 1169, année de la naissance du saint, l’ancien monastère du grand martyr et médecin Panteleimon avait été donné aux moines Russes.
Sachant que son fils était sur l’Athos, son père mobilisa ses domestiques, dirigés par un fidèle voïvode, et écrivit un courrier au gouverneur dont dépendait le district de l’Athos, disant que si son fils ne lui était pas rendu, il y aurait une guerre contre les Grecs. Lorsqu’ils arrivèrent au monastère, le voïvode avait eu l’ordre de ne pas quitter Rostislav des yeux. Durant les offices du soir, alors que les soldats s’étaient endormis sous l’influence du vin, Rostislav reçut la tonsure monastique (en 1186), et renvoya à ses parents ses vêtements civils, ses cheveux et une lettre. Saint Sava chercha à persuader ses puissants parents d’accepter le monachisme. Le père du moine (Siméon, dans le monachisme, commémoré le 13 février) et son frère menèrent la vie d’ascètes au monastère Vatopedi. Sur l’Athos, ils fondèrent le monastère Serbe d’Hilandar, et ce monastère reçut son nom par permission impériale. Au monastère d’Hilandar, saint Sava fut ordonné au diaconat, puis prêtre. Sa mère Anne devint moniale sous le nom d’Anastasie (21 juin).
Du fait de sa sainte vie et de ses pieuses actions sur le Mont Athos, le moine fut fait archimandrite à Thessalonique. À Nicée, en 1219, en la Fête de la Dormition de la très sainte Mère de Dieu, l’évêque et patriarche de Constantinople, Germain, consacra l’archimandrite Sava comme archevêque de Serbie. Le saint adressa une requête à l’empereur de Constantinople pour qu’il autorise à l’avenir les évêques Serbes à élire eux-mêmes leur propre archevêque. Ceci était un point particulièrement important en cette époque de guerres fréquentes entre les puissances orientales et occidentales.
Étant revenu de Nicée à la sainte Montagne de l’Athos, le saint y visita une dernière fois tous les monastères. Il se prosterna dans toutes les églises, et, se souvenant de toutes les bienheureuses vies des pères du désert, il fit ses adieux à tous les ascètes, avec beaucoup de regrets, “quittant la sainte Montagne comme s’il quittait le Paradis.
Attristé de sa séparation d’avec la sainte Montagne, le saint prit le chemin du départ en traînant. La très sainte Mère de Dieu lui parla dans un songe : “ayant mon patronage, pourquoi es-tu encore attristé ?” Ces paroles le tirèrent de son abattement, changeant sa tristesse en joie. En souvenir de cette apparition, le saint commanda de grandes icônes du Sauveur et de la Mère de Dieu à Thessalonique, et les plaça dans une église.
En Serbie, l’activité du hiérarque pour l’organisation du travail de son Église natale s’accompagna de nombreux signes et miracles. Durant la Liturgie et la Vigile de toute la nuit, lorsque le saint vint encenser la tombe de son père, devenu le moine Siméon, les saintes reliques exhalèrent un parfum de myrrhe.
Étant chargé des négociations avec le roi Vladislav de Hongrie, qui avait déclaré la guerre à la Serbie, le saint évêque n’apporta pas seulement la paix désirée à son pays, mais il amena aussi le monarque Hongrois à l’Orthodoxie. C’est ainsi qu’il facilita le début de l’existence historique de l’Église autonome de Serbie ; saint Sava contribua aussi à renforcer l’État serbe. Afin d’assurer l’indépendance de l’État serbe, l’archevêque Sava couronna son puissant frère Étienne (Stéphane) comme roi. À la mort de ce dernier, son fils aîné, Radislav, fut couronné roi, et saint Sava partit pour la Terre Sainte “afin de vénérer le saint tombeau du Christ et le terrible Golgotha.”
À son retour dans son pays natal, le saint bénit Vladislav et le couronna roi. Pour renforcer plus encore le trône de Serbie, il le maria à la fille du prince Asan de Bulgarie. Le saint hiérarque visita les églises à travers toute la Serbie, il réforma les règles monastiques sur le modèle de l’Athos et de la Palestine, et établit et consacra nombre d’églises, renforçant les Orthodoxes dans leur Foi. Ayant achevé son travail dans son pays natal, le saint nomma le hiéromoine Arsène pour lui succéder, le consacra évêque, et donna sa bénédiction à tous.
Il partit ensuite pour un voyage sans retour “pour achever ses jours comme un vagabond en terre étrangère.” Il passa par la Palestine, la Syrie, la Perse, Babylone, l’Égypte et l’Anatolie, visitant partout les saints lieux, discutant avec des grands ascètes, et rassemblant des reliques de saints. Puis il acheva ses pérégrinations à Trnovo, en Bulgarie, chez son parent Asan, où dans la joie spirituelle, il rendit son âme au Seigneur (+ 1237).
Lors du transfert des saintes reliques de saint Sava vers la Serbie, en 1237, il y eut tant de guérisons que les Bulgares se plaignirent d’Asan “parce qu’il avait laissé partir un tel trésor.” Dans la patrie du saint, ses vénérables reliques furent placées dans l’église de Mileshevo, accordant la guérison à quiconque les approchait avec foi. Les habitants de Trnovo continuèrent à recevoir des guérisons par les restes du cercueil du saint, qu’Asan avait ordonné de récolter et de placer dans un sarcophage nouvellement construit.
L’héritage de saint Sava est vivant dans les traditions de l’Église Orthodoxe dans les nations Slaves. On l’associe avec l’introduction du Typikon de Jérusalem comme base pour les Règles monastiques slaves. Le monastère serbe d’Hilandar sur le Mont Athos applique encore de nos jours le Typikon de saint Sava. Les éditions du “Gouvernail” de saint Sava (“Pedalion,” une collection de Canons ecclésiaux), avec des commentaires d’Alexis Aristines, sont très largement répandues dans l’Église de Russie. En 1270, la première copie du “Gouvernail” de saint Sava fut envoyée de Bulgarie au métropolite Cyril de Kiev. Sur base de celle-là fut réalisée une des plus anciennes copies russe du “Gouvernail”, c’est le “Gouvernail” de Ryazan, de 1284. Cette copie manuscrite sera la source d’une première copie imprimée, publiée en 1653, et depuis lors bien des fois réimprimée par l’Église de Russie. Tel est le leg de saint Sava au trésor canonique de l’Orthodoxie.

à (re)lire : “Ni Orient, ni Occident,” par saint Sava 1er de Serbie

À Bruxelles, il y a une paroisse qui lui est consacrée, elle est desservie par l’archiprêtre Jakov Markovic
Église Orthodoxe serbe Saint-Sava
rue des Étangs Noirs, 110
1080 Bruxelles (Molenbeek)
mosaïque de la paroisse serbe de Bruxelles
Saint Sava fut le premier archevêque de Serbie, il a vécu au 12ème siècle (1172 – 1235). Ses reliques étaient conservées à la basilique à Belgrade. Afin d’humilier les Serbes, Sinan Pacha, le gouverneur Ottoman, brûla les reliques de saint Sava à Vracar, près de Belgrade, en 1594. Une telle humiliation et tyrannie enflamma la colère et la révolte des Serbes contre la dictature turque. Nombre des révoltes qui suivirent furent réprimées par des bains de sangs. Ce ne sera que lorsque les Russes battront les Turcs musulmans au 17ème siècle que les conditions de vie des Serbes purent être améliorées dans le pays toujours soumis à l’implacable tyrannie turque.”
source

Saint Sava de Serbie
http://orthodoxwiki.org/Sava_of_Serbia

Sava naquit prince Rastko Nemanjic, fils de Stefan Nemanja, le dirigeant de la Serbie et fondateur de l’État serbe médiéval. Son frère, Stefan Prvovencani, fut le premier roi serbe. Rastko Nemanjic est né en 1175 ou 1176.
Au début des années 1190, le jeune Rastko quitta sa maison pour rejoindre la communauté monastique Orthodoxe sur le Mont Athos. Prononçant ses vœux monastiques, il reçut le nom de Sava (forme serbe de Sabas) en l’honneur de saint Sabbas. Au départ, il vécu au monastère russe, mais ensuite rejoignit le monastère grec de Vatopedi. Fin 1197, son père, le grand prince Stefan Nemanja, le rejoint. En 1198, ils partirent ensemble pour le monastère abandonné d’Hilandar, et le restaurèrent ; c’est depuis ce temps-là qu’il est devenu le centre de la vie monastique serbe.
Hilandar
Le père de saint Sava prononça ses vœux monastiques sous le nom de Siméon. Il mourut au monastère d’Hilandar le 13 février 1200. Il a été canonisé sous le nom de saint Siméon.
Après la mort de son père, Sava fut retraite dans une cellule d’ascète à Kareya, cellule qu’il construisit lui-même, en 1199. Il rédigea aussi le Typikon de Kareya et celui d’Hilandar. Le dernier typikon de Kareyea est gravé sur une plaque de marbre dans la cellule d’ascète. Il resta sur l’Athos jusque fin 1207.
Quand Sava rentra dans sa terre natale en 1207, ce fut hélas pour y découvrir le pays tel que son père Siméon le lui avait décrit en songe, dans un état de complète désolation. L’État serbe était divisé en deux. Suite à des négociations secrètes avec la Hongrie et le pape de Rome Innocent III, Vulkan, le plus âgé des trois frères, qui était plein de rancœur parce que son plus jeune frère, Stephen, avait été nommé héritier du trône, fut à même de lever des troupes et de s’emparer de Zeta. Ensuite, il lança une campagne contre Raška, la partie du royaume divisé sous contrôle de Stefan. Cette guerre civile n’était qu’une conséquence minime d’un plus grand conflit initié par l’Occident (dirigé par le vatican) – à savoir, la guerre des Grandes Croisades de l’église papiste. En 1204, les soldats de la 4ème Croisade s’emparèrent de Constantinople et de la plus grande partie du territoire de l’empire, y compris la Sainte Montagne de l’Athos. En 1205, l’Athos fut officiellement placé sous l’autorité et la juridiction d’un évêque catholique-romain. On pense que c’est cet événement précis qui aurait eu la plus grande influence sur la décision de Sava de rentrer en Serbie. Dès lors, le saint rentra dans sa patrie, avec un gros travail à accomplir.
En revenant, Sava emmenait le médicament pour guérir toute la situation : les reliques de son père, le Grand Župan et, Stephen Nemanja – Siméon le myroblite, cofondateur d’Hilandar. En entrant dans le monastère de Studenica, une fondation de saint Siméon, Sava invita ses deux frères à un Office des défunts à la mémoire de leur père. Lorsque le cercueil fut ouvert, devant leurs yeux, ils virent le corps de leur père, totalement incorrompu, exhalant un suave parfum et exsudant de la myrrhe, un corps chaud, comme vivant, comme si leur père n’était qu’endormi. Cet acte de vénération de leur père fut la première étape dans la guérison de la division fraternelle entre Vukan et le grand prince Stefan. Peu après, la guerre civile s’arrêta, et un accord de paix fut signé, restaurant le royaume de Serbie tel qu’il était durant le règne du grand Stefan Nemanja. Lors des discussions avec ses frères réunifiés, Sava dressa aussi des plans pour un programme missionnaire immédiat, systématique et de longue portée, afin de sauver les âmes Orthodoxes du peuple serbe. Le monastère de Studenica, où reposaient les reliques de saint Siméon, se retrouva dès lors sanctuaire national, d’où partiraient toutes les activités. Sava fut nommé archimandrite de Studenica. Saint Sava rédigeale typikon du monastère, ce qui renforça la vie monastique de Studenica.
Archevêque

Saint Sava parvint à persuader le patriarche de Constantinople, qui résidait à Nicée puisque Constantinople sera occupée et pillée par les catholiques-romains jusqu’en 1261, pour établir l’indépendance de l’Église de Serbie en 1219. À la demande du patriarche Manuel, Sava fut choisi pour être élevé au rang d’archevêque. Au départ, Sava refusa avec force cette offre, s’estimant indigne d’une telle position. Il proposa plusieurs moines d’Hilandar, qui étaient présents, pour candidats potentiels. Pour finir, Sava accepta et fut consacré à Nicée lors de la fête de saint Nicolas de Myre, le 6 décembre 1219, devenant le premier archevêque de la nouvelle Église Orthodoxe autocéphale de Serbie. Il avait alors 44 ans.
Voici les paroles exactes traduites du texte grec du patriarche Manuel, le décret élevant Sava comme archevêque, et accordant l’autocéphalie à l’Église de Serbie :

Moi, Manuel, patriarche œcuménique et archevêque de la ville de Constantinople, Nouvelle Rome, au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, j’ai consacré Sava, archevêque de toutes les terres serbes, et lui ai donné au Nom de Dieu l’autorité pour consacrer évêques, prêtres et diacres dans son pays ; de lier et délier les péchés des hommes, et d’enseigner à tous et de baptiser au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Dès lors, vous tous Chrétiens Orthodoxes, vous lui obéirez comme vous m’avez obéi.”

Après sa consécration, Sava repartit pour la Sainte Montagne afin de dire adieu à Hilandar et de recevoir bénédiction et prières de toute la communauté monastique de l’Athos.
L’archevêque Sava nouvellement consacré prit ensuite le bateau pour Thessalonique, où il resta un peu au monastère de Philokalos. Là, aidé de quelques autres moines, il traduisit du grec en slavon le traité de droit canon Orthodoxe oriental, le “Gouvernail” ou Nomocanon de saint Photios le Grand (9ème siècle). Appelé KormchajaKnjiga (“Livre du Pilote”) en slavon, cette traduction ne contenait pas seulement les Canons ecclésiastiques – dont les décrets dogmatiques des 7 Conciles Œcuméniques, avec commentaires des meilleurs canonistes médiévaux grecs – mais aussi nombre de préceptes des Pères de l’Église et plusieurs des décrets impériaux du grand empereur Justinien (6ème siècle).
À son arrivée en Serbie, Sava décida que dès le premier jour de son archiépiscopat à Žiča, en la fête de l’Ascension en 1220, en tant que nouvel archevêque de Serbie, il couronnerait son frère Stefan comme premier roi de Serbie. En 1228, il couronnera son neveu Radoslav comme roi. Le bienheureux Sava décida de visiter Jérusalem et la Terre Sainte. C’est ainsi qu’en 1229, après 10 ans de dur et fructueux labeur dans le vignoble du Seigneur planté sur sa terre natale, Sava décida de renouveler son propre esprit en accomplissant un pèlerinage dans le berceau même du Christianisme, à Jérusalem, là où le Seigneur amena pour la première fois le Salut au monde. Lorsqu’il fut temps pour Sava de quitter la Terre Sainte pour rentrer en Serbie, il décida de passer par Nicée. Là, il rencontra Jean (1222-1254), le nouvel empereur, demeurant lui aussi alors à Nicée, et qui avait succédé à Théodore Laskaris. Il rencontra aussi Germanos, le nouveau patriarche qui venait de succéder à feu le patriarche Manuel.
En Serbie, une nouvelle guerre civile avait éclaté, cette fois entre Radoslav et son frère Vladislav. Hélas pour Radoslav, sa capacité militaire n’était pas à la hauteur, car dans cette guerre civile fratricide contre son jeune frère Vladislav pendant l’été de 1223, il fut battu et exilé à Durazzo, en Albanie. Bien que Sava ne réussit pas à réconcilier ces frères – qui étaient de plus déloyaux envers l’appel à l’unité lancé par leur grand père saint Siméon – cependant, Sava comprit qu’il serait mieux pour le pays d’être dirigé par Vladislav. Plusieurs années plus tard, suite à ses négociations avec le roi Vladislav, Sava parvint à obtenir un sauf-conduit pour Radislav, lui permettant de rentrer en Serbie. Hélas à nouveau pour Radislav, son épouse avait profité de son exil en Albanie pour le trahir et le tromper, et elle était partie avec un duc français. Radislav décida alors de devenir moine, et Sava le tonsura, lui donnant le nom de Jovan (Jean).

Retraite
Sava abdiqua du trône archiépiscopal en 1233 et nomma archevêque de Serbie son élève le plus capable, saint Arsenije (1233-1263). Au printemps de 1234, Sava, âgé de 59 ans, à peine 5 ans après son premier voyage vers la Terre Sainte, décida de repartir en pèlerinage à Jérusalem. À son arrivée, Sava logea au monastère Saint-Georges à Acre, un monastère qu’il avait racheté aux catholiques-romains durant son premier pèlerinage. Sava rendit visite au patriarche Athanase de Jérusalem, puis partit en bateau pour Alexandrie, en Égypte, où il rencontra le pape Nicolas, “patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique.”
Ensuite il partit pour le monastère Sainte-Catherine au Mont Sinaï, où il passa le Grand Carême de 1234. Ce fut un voyage pascal des plus bénis pour Sava, puisqu’il grimpa sur les hauteurs où le grand homme de Dieu, Moïse le visionnaire et libérateur de son peuple, avait passé nombre d’heures à s’entretenir avec le Seigneur Dieu face à face, comme un ami converse avec un ami. Sava avait lui aussi était un nouveau Moïse pour son peuple, le dirigeant, l’organisant pour en faire une communauté de Dieu. Après la célébration de Pâques de 1234, Sava repartit pour Jérusalem, puis continua vers Antioche. Après avoir visité Constantinople, Sava voulu revoir la Sainte Montagne et Hilandar, mais “cela ne plut pas au Saint Esprit.” Au lieu de ça, il partit pour Trnovo, en Bulgarie, la capitale du roi Ivan Asen II et du patriarche de Bulgarie.
En participant à la célébration de la grande bénédiction des eaux (Agiasmos), il attrapa un coup de froid, qui se transforma en pneumonie. Il en mourut le soir du 14 janvier 1235, une nuit de samedi à dimanche. Il fut enterré à la cathédrale des saints 40 Martyrs à Trnovo, où son corps resta jusqu’au 6 mai 1237, lorsque ses ossements sacrés furent transférés jusqu’au monastère de Mileseva, dans le sud de la Serbie. 360 ans plus tard, les Turcs ottomans profanèrent sa sépulture, déterrèrent ses reliques et les brûlèrent sur la place principale à Belgrade.

Héritage
Il y a eu beaucoup de miracles à la tombe de saint Sava au monastère de Mileševa. Le diplomate vénitien Ramberty, qui visita Mileševa en 1534, écrivit que non seulement les Serbes, mais aussi Turcs et Juifs venaient visiter le monastère et demandaient la guérison auprès des reliques. Le diplomate français Jacques de Chenoais écrivit en 1547 qu’il avait vu les reliques incorrompues de saint Sava ; il dit aussi que Turcs et Juifs y faisaient des dons encore plus généreux que les Chrétiens. D’autres visiteurs occidentaux tels que le vénitien Zen et le français Lescalonieur ont rapporté des événements similaires en 1550 et 1574. Lescalonieur a écrit que la tête du saint était recouverte, car un Turc qui l’avait vue en était ensuite mort.
Saint Sava est commémoré comme fondateur de l’Église Orthodoxe autocéphale de Serbie, et il est célébré comme saint patron de l’éducation et de la médecine chez les Serbes. Le prince Miloš de Serbie proclama le 13 janvier 1830 (ancien calendrier) saint Sava comme patron des écoles et écoliers serbes. Le jour de sa fête, les étudiants participent à des récitals dans les églises.
La cathédrale Saint-Sava à Belgrade, dont la construction devait commencer en 1939 mais qui n’a réellement pu être entamée qu’en 1985 et achevée en 2004, est la plus grande église Orthodoxe en usage de nos jours dans le monde entier. Elle a été construite à l’emplacement même où les saintes reliques ont été brûlées.

Le 6 mai, on fête le Transfert (en 1237) des reliques de saint Sava 1er de Serbie.
Sveti Sava, cathédrale Saint-Sava à Belgrade
Cathédrale Saint-Sava à New York
Un surprenant groupe de bâtiments caché sur la 25ème rue Ouest – une église épiscopalienne (anglicane) de 1855, un presbytère de 1866 et une école de 1870 – est à mi-chemin d’un projet de restauration qui sera long et coûteux. Depuis les années 1940, c’est devenu la cathédrale Orthodoxe serbe Saint-Sava, et même pour les New Yorkais natifs, tant l’extérieur que l’intérieur surprendront.
[..]
La Chapelle de la Trinité resta ouverte, et la paroisse de la Trinité considéra qu’il était suffisant d’en retirer les vitraux et autres oeuvres d’art religieux au début de 1942, précautions prises après l’attaque sur Pearl Harbor. Mais par la suite, cette année-là, la paroisse mit l’église en vente, et en 1943, des fidèles de l’Église Orthodoxe de Serbie l’achetèrent, et la transformèrent en cathédrale Saint-Sava, du nom d’un saint du 13ème siècle qui devint le premier archevêque de Serbie. Le roi Pierre II, roi de Yougoslavie en exil, participa ici aux Offices dans les années 1940, et ne rentra jamais dans son pays, qui était encore sous dictature socialiste lorsqu’il mourut en 1970.
Par la suite, le parti communiste des États Unis s’installa au 23 Ouest de la 26ème rue, et entre 1964 et 1972, il y eu une demi-douzaine d’attentats à la bombe contre leur bâtiment. En 1966, une forte explosion détruisit les vitraux de la nef de Saint-Sava, et la cathédrale les remplaça par des nouveaux de style plus familier à ceux qui pratiquent la religion Orthodoxe orientale. Deux ans plus tard, l’extérieur du bâtiment fut classé.
” Texte New York Times
photo tous droits réservés (Creative Commons)
Cathédrale Saint Sava, Paris
Tropaire de saint Sava 1er de Serbie, ton 3
Comme docteur et pasteur suprême, Saint Sava,
tu as montré le chemin qui mène vers la vie ;
et, comme chef de l’Église, tu as illuminé ta patrie ;
l’ayant fait renaître par l’Esprit Saint,
tel un olivier au paradis spirituel,
en sainteté tu as fait croître tes enfants ;
c’est pourquoi, te vénérant comme le compagnon
des apôtres et des pontifes saints, nous te prions
d’intercéder auprès du Christ notre Dieu
pour qu’il accorde à nos âmes la grâce du salut.


Tropaire de saint Sava 1er de Serbie, ton 8
Ô guide de l’Orthodoxie et bienheureux enseignant de toutes vertus,
purificateur et illuminateur de ta patrie,
splendeur des moines,
très sage père, saint Sava,
par ton enseignement, tu as illuminé ton peuple.
Ô cithare de l’Esprit, prie le Christ notre Dieu pour nos âmes.


Kondakion de saint Sava 1er de Serbie, ton 8
Grand premier hiérarque et coopérateur des Apôtres,
l’Église de ton peuple te magnifie,
et puisque tu as trouvé faveur auprès du Christ,
sauve-nous de toute calamité par tes saintes prières,
afin que nous puissions te proclamer : réjouis-toi, père Sava, sage en Dieu.

Ordre de Saint Sava

Cet ordre honorifique a été institué par le roi Milan I de Serbie le 23 janvier 1883, en même temps que l’Ordre de l’Aigle Blanc. L’Ordre porte le nom de l’archevêque saint Sava, de la maison royale des Nemanjic (+ 1237). On y voit des aigles bicéphales entre les bras d’une croix maltaise bleue et blanche. L’autre face du médaillon représente l’icône du saint, entourée d’un cercle ovale où on lit “par ses efforts, il a tout réussi !” Le roi Petar I continua d’octroyer l’Ordre, mais le chiffre du fondateur fut enlevé de l’arrière du médaillon, et on y substitua l’année de la fondation (1883).
L’Ordre était organisé en 5 classes, et accordé à des citoyens Serbes ou étrangers, pour actes méritoires dans les domaines de la culture, de l’instruction publique, la science, le service civil et la théologie, de même que pour des services rendus au roi, à l’état et à la nation, par des civils ou des militaires.
L’Ordre était conféré par la Couronne. Il ne doit pas être confondu avec son homonyme actuellement conféré dans l’Église Orthodoxe de Serbie, Ordre de mérite comportant 3 classes.
L’insigne de l’Ordre fut à l’origine manufacturé à Vienne, Autriche, par Rothe & Neffe, Vincent Mayer’s Soehne, Karl Fischmeister et G. Scheid. Après qu’aient éclatés guerre des Balkans et Grande Guerre, l’insigne fut manufacturé chez Arthus Bertrand à Paris et Huguenin frères à Le Locle, Suisse, de même que dans certains ateliers nationaux tels que Sorlini à Varazdin et Griesbach & Knaus, à Zagreb). Par la suite, l’insigne fut modifié, les vêtements du saint recevant une couleur vert pâle au lieu du rouge foncé original.

Prières à Saint Sava de Serbie

http://www.st-george-church.org/English/St_Sava.htm
Prière 1
Ô dirigeant sacré, très glorieux thaumaturge, Sava, hiérarque du Christ, toi le premier d’entre les évêques de Serbie, protecteur et illuminateur, fiable intercesseur pour tous les Chrétiens auprès du Seigneur : nous nous prosternons devant toi et te prions : accorde-nous de partager ton amour pour Dieu et le prochain, cet amour dont, pendant ta vie terrestre, ta sainte âme déborda.
Répands sur nous les rayons de la vérité, illumine nos esprits et nos cœurs de la lumière du divin enseignement, apprends-nous à t’être fidèles en t’imitant, et aimant alors Dieu et notre prochain, pour ainsi parvenir à accomplir sans faille les commandements du Seigneur, de sorte que nous aussi puissions être tes enfants, pas seulement de nom mais aussi par toute notre vie.
Saint hiérarque, prie pour la sainte Église Orthodoxe et pour ta patrie terrestre, qui t’honore toujours avec amour.
Dans ta bonté, regarde vers chacune des âmes qui t’honorent avec foi, espérant être guidé et aidé ; soit pour nous tous un guérisseur de nos infirmités, un consolateur de nos afflictions, à l’écoute de nos peines, une aide dans nos épreuves et besoins, et à l’heure de notre mort, un miséricordieux protecteur et défenseur. De sorte qu’aidé par tes saintes prières, nous pécheurs puissions cependant être bénis et hériter le Salut des fidèles et le Royaume du Christ.
Oui, ô saint de Dieu, ne transforme pas notre espoir en honte, car nous nous confions fermement à toi; mais au contraire, montre-nous ta puissante intercession, afin que nous puissions glorifier et louer Dieu, Qui est merveilleux dans Ses saints, le Père, le Fils et le Saint Esprit, pour les siècles. Amen.
Prière 2
Toi le grand ornement des hiérarques, père Sava, sage en Dieu, nous tes serviteurs nous te supplions et nous prosternons et te crions : n’oublie pas tes enfants, père, mais soit toujours avec nous, comme tu nous l’a promis. Afin que nous aussi nous puissions t’élever des chants de louange, comme il convient, et te bénir et te glorifier avec force et puissance, et t’offrir un chant digne, clamant et disant :
Nous te louons, ô hiérarque!
Nous te chantons, ô luminaire!
Nous nous agenouillons devant toi, ô père Sava !
Nous t’en supplions, prie pour le Salut de tous ceux qui gardent ta sainte mémoire.
Amen.

Écrits de saint Sava, en serbe :
http://www.rastko.org.yu/knjizevnost/liturgicka/svsava-sabrana/index_c.html

Homélie sur Sainte Marie l’Égyptienne (cinquième dimanche de carême)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !

“Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! ” Ebr. 9. 13-14

Ces paroles de l’Apôtre Paul, adressées aux Hébreux nous invitent à réfléchir, en ces jours saints et salutaires du Grand Carême, au suprême Sacrifice apporté sur le Golgotha.

Par Sa souffrance, Sa mort et Sa résurrection le Seigneur nous donne la force de vaincre le péché, et c’est cela qu’illustre tout particulièrement la vie da Sainte-Marie l’Égyptienne, que l’Église commémore en ce cinquième dimanche du Carême. Tombée dans l’abîme du péché, qu’elle s’est relevée jusqu’à la hauteur des anges par un repentir profond et sincère.

L’Église orthodoxe lui rend tout particulièrement honneur est également et lui dédie un office spécial “l’exploit” de Marie l’Egyptienne, au cours de laquelle lit tout le canon pénitentiel de saint André de Crète et le récit de la vie de cet ascète extraordinaire.

En commémorant Marie l’Égyptienne, la sainte Église nous donne un exemple remarquable : comme il est nécessaire d’avoir la volonté de changer sa vie pécheresse et d’apporter les fruits de la repentance. La Vie de Marie l’Égyptienne est la preuve vivante que le Dieu d’amour est prêt à pardonner même le péché le plus grave et le grand à celui qui se repent.

Sainte-Marie l’Égyptienne a vécu au VI siècle à Alexandrie. Dans sa jeunesse elle s’est étourdie dans le péché, c’était une femme de mœurs légères, une femme déchue dans cette grande ville corrompue d’Égypte. Elle a consacré à la débauche 17 ans de sa jeune vie et cela a duré tant que le Seigneur ne lui fit comprendre qu’elle devait changer de vie.

C’est arrivé quand elle a voulu entrer dans le Temple du Seigneur à Jérusalem avec des pèlerins ; elle a été arrêtée par une espèce de force invisible, comme si la main invisible de Dieu ne la laissait pas franchir le seuil de l’église. Et Marie se demanda : que se passe-t-il ?

Elle se mit à prier la Mère de Dieu, dont elle vit l’icône à l’entrée du Temple. Elle se mit à prier Notre Dame pour le pardon de ses péchés et elle fit le vœu de changer de vie, de se détourner du péché de la chair et d’observer la chasteté.

Elle n’a pas simplement prononcé les mots de repentance, ni simplement prié Dieu de pardonner ses péchés et revenue à son ancienne vie. Non. Elle a complètement changé sa vie à partir de ce moment là : Et nous savons par l’histoire de sa vie qu’elle est ensuite partie dans le désert au delà du Jourdain, où, année après année pendant 47 ans, en jeûnant et en priant dans la chaleur brûlante, dans une solitude totale, elle s’est battue avec tout le mal qui se s’était accumulé dans son cœur.

La vie de sainte Marie l’Égyptienne nous apprend qu’il ne suffit pas de se repentir de ses péchés en paroles, mais que nous devons aussi avoir la détermination de ne plus y revenir. Que cette grande figure d’ascète soit pour nous un exemple et un modèle dans la lutte contre le péché. En pensant à Celui qui s’est sacrifié pour nous et pour notre salut ne nous désespérons pas de notre salut, mais préparons avec de nouvelles forces pour la fête de Pâques, pour la victoire sur toutes les tentations de ce monde.

Que le Seigneur nous aide dans cette voie de salut et, par les prières de la sainte Marie l’Égyptienne qu’il nous accorde Ses Célestes bienfaits.

Amen.
Sainte Marie l’Égyptienne recevant la communion des mains de Saint Zosime

Communiqué du Saint-Synode de Serbie au sujet du Covid-19 et du confinement

En ce qui concerne les dernières recommandations du gouvernement de la Serbie, afin de supprimer la propagation du virus COVID-19, “les services religieux dans les églises et en plein air doivent être effectués sans la présence des fidèles”, avec la précision que le but de ces recommandations est un culte sûr et la protection de la santé publique, tout en permettant au service liturgique de continuer, nous informons tous nos clercs, moines et fidèles que l’Église orthodoxe serbe mettra en œuvre ces recommandations, comme elle l’a déjà fait dans les pays de la diaspora serbe et dans d’autres régions où de telles mesures de protection ont été prises il y a quelques jours. L’Église n’interrompra pas le service de la Divine Liturgie et ne cessera pas de communiquer avec les fidèles, car c’est une question qui ne peut être débattue: c’est la base de notre foi dans le Dieu vivant. Plus précisément, cela signifie que pendant les services dans l’église, il doit y avoir un prêtre (ou des prêtres) avec un diacre, un chantre et un acolyte (selon les besoins et les circonstances).
Nous exhortons les fidèles de 65 ans et plus, ainsi que ceux les plus jeunes à la santé fragile et à faible immunité, à s’abstenir de venir à l’église pour le culte dans les jours et les semaines à venir afin de ne pas se mettre eux-mêmes et les autres en danger. Nous le répétons : le risque n’est pas dans la sainte communion (au contraire, nous la recevons, entre autres, “pour la guérison de l’âme et du corps“, mais le vrai danger du virus, sans rapport avec la sainte communion, est dû à sa récente propagation partout, et la période à venir a été considérée par les Chinois et nos propres experts comme la plus critique et considère une augmentation de l’isolement comme le seul moyen de l’empêcher de se répandre et d’éviter la tragique expérience en Italie et dans certains autres pays.
À nos fidèles, nous transmettons notre bénédiction paternelle, responsable et aimante qu’ils suivent les services divins par des émissions de télévision et / ou en ligne, via les sites Web de l’ Église, et qu’ils planifient avec leurs prêtres paroissiaux la communion à la maison en temps voulu. Tous les autres services, en particulier le Saint-Baptême, devraient être reportés à une date ultérieure lorsque la situation sera revenue à la normale, mais lorsque cela est nécessaire de toute urgence, ils devraient être effectués conformément aux mesures de l’état d’urgence. Les funérailles doivent être faites avec le moins de monde possible. Nous notons en particulier que nous ne devons pas utiliser la fréquentation de l’église comme excuse devant notre conscience et nos voisins pour ne pas respecter les mesures de confinement. Nous exhortons le clergé, moines et fidèles à respecter les prescriptions de l’État et les règles de vie ecclésiale prescrites par le Saint-Synode des évêques.
Source : http://www.spc.rs/eng/communique_holy_synod_bishops_1