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Depuis 1968, la mascotte des Jeux Olympiques a pour objet selon le site officiel : « d’incarner l’esprit olympique, de diffuser les valeurs véhiculées par chaque édition des Jeux, de promouvoir l’histoire et la culture de la ville hôte, et de donner une atmosphère festive à l’événement. » Tony Estanguet, président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques & Paralympiques de Paris 2024, présenta le 14 novembre 2022 la mascotte à la presse : “On n’a pas voulu un animal, on a voulu un idéal. On voulait que cette mascotte soit le bonnet phrygien, symbole de liberté, symbole franco-français dont on est assez fiers”, une manière aussi de “faire la révolution à travers le sport”. Ainsi, le ton était donné, mais ce sera les pages les plus sombres de la Révolution française, celles de la Terreur.
Sous la Révolution française, le bonnet phrygien ne symbolise pas la République mais la liberté face à l’ordre social chrétien. Les prêtres sont persécutés, les églises fermées, la Constitution civile du Clergé imposée….Le 27 mai 1792 “de l’An quatrième de la Liberté” l’Assemblée Législative vote un décret condamnant les ecclésiastiques réfractaires à la déportation. Mais Louis XVI, roi catholique de l’éphémère monarchie constitutionnelle (3 septembre 1791 – 21 septembre 1792) oppose naturellement son véto. Le lendemain, le 20 juin 1792, le Palais des Tuileries est envahi. On insulte le roi, le calomnie. Face à la foule en furie il accepte de se coiffer du bonnet phrygien qu’on lui a tendu au bout d’une pique ! Malgré ce geste d’apaisement, on le menace d’un poignard, le roi stoïque répond : “Un homme qui n’a rien à se reprocher ne connaît ni la peur ni la crainte.” Le bonnet phrygien s’impose pendant toute la période de la Terreur devenant l’accessoire vestimentaire des bourreaux sur l’échafaud.
En 1989, les manifestations du Bicentenaire de la Révolution française furent l’occasion de débats controversés portant sur le rapport entre la Révolution française de 1789 et la Terreur de 1793. L’historiographie évoluant, pour François Furet, par exemple, il n’était plus question d’un « dérapage » mais d’une suite logique, la Terreur étant endogène à 1789. Les organisateurs des cérémonies des J.O. l’ont parfaitement intégré, probablement involontairement, en mettant en scène une Conciergerie sanguinolente avec une Marie-Antoinette décapitée chantant « Ah ! ça ira !, les aristocrates à la lanterne, Ah ! ça ira !, les aristocrates on les pendra » alors que la Franco-espagnole Anne Hidalgo, maire de Paris, venait d’être reçue en audience privée dans un salon doré de l’ambassade d’Espagne par son souverain, le roi Felipe VI, le « neveu » de la reine martyre.
Dans son discours d’inauguration des Jeux Paralympiques, place de la Concorde, Tony Estanguet a cru faire de l’esprit en déclarant :
Bienvenue au pays de l’amour… et de la Révolution.
Rassurez-vous ce soir pas de prise de la Bastille et pas de guillotine
Car ce soir débute la plus belle des révolutions : la révolution paralympique.
Mais son ode à la Terreur sera censurée lors de la publication écrite de son discours. Pour la Rentrée, la seule bonne résolution sera d’éteindre la télévision, d’ouvrir des livres, d’élargir ses connaissances en participant aux manifestations des Sociétés savantes qui diffusent la culture et le savoir en Vérité sans sectarisme ni idéologie.
Nicolas Chotard, Président des Lys de France
Discours de Tony Estanguet, version originale https://www.france.tv/sport/handisport/jeux-paralympiques/6457370-tony-estanguet-ce-soir-debute-la-plus-belle-des-revolutions.html
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