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Saint Valéry de Luxeuil et premier Abbé de Leuconaus

FÊTE : 1 (14) AVRIL
Né en Auvergne d’une famille pauvre, il y garda les troupeaux, puis en compagnie d’un oncle, il resta quelque temps au Monastère d’Autoin, près
d’Issoire. C’est là qu’il sentit le désir d’une vie religieuse.
Après un séjour au Monastère St Germain, à Auxerre, il rejoignit Saint Colomban à Luxeuil où il y vécut de 594 à 610. Puis, pendant deux années, des
moines partirent prêcher dans diverses provinces, opérant de nombreuses conversions. Les deux solitaires missionnaires sur la demande de l’évêque d’Amiens, se retirèrent dans un lieu désert où des foules de fidèles vinrent
solliciter leurs conseils, vivant dans la prière et la pénitence. Il rendit paisiblement son âme le 1er avril 619.
KONDAKION
Ce moine choisi par ses frères comme abbé,
Ce Père élu comme pasteur par ses brebis
Chantons-le : C’est Valéry de Luxeuil,
qui à la suite du Maître s’illustra
par ses vertus et sa prédication,
par son souci des pauvres, des plus démunis
et par sa bonté envers tous.

Notre Père

Français
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne arrive, que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel
et remets-nous nos dettes, comme nous remettons à nos
débiteurs et ne nous soumets pas à l’épreuve mais délivre-
nous du malin.
Languedocien
Nòstre Paire del Cèl Sant es lo teu Nom !
Veni ton Reialme !
Ta volontat se faga sus la tèrra coma al Cèl.
Dona-nos uèi nòstre pan substancial. Remete-nos
nòstres deutes, coma nosautres remetèm a nòstres
deuteires, non daissa pas dins la temptacion, mas desliura-
nos del Malfaseire.
Provençal
Paire nostre que siés dins lou cèu, que toun
noum se santifique, que toun regne nous avèngue, que ta
voulounta se fague sus la terro coume dins lou cèu.
Douno-nous vuei neste pan sustentaire e perdouno-
nous nòsti dèute coume nous-autre perdounan à
nòsti debitour, fai que toumben pas davans l’esprovo,
mai deliéuro-nous dou maufasènt.

Homélie du quatrième dimanche de Carême

Saint Philarète de Moscou

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Frères, à plus d’une reprise, il a été mentionné que chaque dimanche durant le Grand Jeûne (Carême), il y a d’autres commémorations en plus de celle de la Résurrection. En ce jour donc, l’Église glorifie le bienheureux Jean Climaque, un des plus grands ascètes, que l’Église, parlant d’eux, appelle “les anges terrestres et hommes célestes.”

Ces grands ascètes étaient des gens extraordinaires. Ils commandaient aux éléments ; les bêtes sauvages leur obéissaient volontairement et prestement. Pour eux, il n’existait pas de maladie qu’ils ne puissent guérir. Ils marchaient sur les eaux comme si étant sur la terre sèche ; tous les éléments du monde leur étaient soumis, parce qu’ils vivaient en Dieu et avaient la puissance de la grâce pour vaincre les lois de la nature terrestre. Saint Jean Climaque était pareil ascète.

L’Échelle sainte

Il a été surnommé “Climaque” (Échelle) parce qu’il a composé un ouvrage immortel, “l’Échelle Sainte”. Dans cet ouvrage, nous voyons comment, par le moyen de 30 étapes, le Chrétien gravit progressivement du bas jusqu’aux hauteurs de la suprême perfection spirituelle. Nous voyons comment une vertu amène à une autre, au fur et à mesure que l’homme s’élève encore et toujours plus, et pour finir atteint ce sommet où se trouve la couronne des vertus, qui est appelée “l’amour Chrétien”.

Saint Jean a composé son immortel ouvrage en particulier pour les moines, mais dans le temps, son “Échelle” était toujours la lecture favorite en Russie pour quiconque de zélé voulait vivre pieusement, bien que n’étant pas moine. Dedans, le saint démontre clairement comment l’on passe d’un échelon au suivant.

Souviens-toi, âme Chrétienne, que cette ascension vers le sommet est indispensable pour quiconque aspire à sauver son âme pour l’éternité.

Lorsque nous jetons une pierre en l’air, elle monte jusqu’à ce qu’elle arrive au point où la force de propulsion cesse d’être effective. Tant qu’agit cette force, la pierre monte toujours plus haut, surmontant la force de la gravitation terrestre. Mais quand cette force de propulsion est épuisée et cesse d’agir, alors, comme vous le savez, la pierre ne reste pas suspendue en l’air. Immédiatement, elle commence à retomber, et au plus loin elle retombe, au plus grand sera sa force de chute. Et ceci, uniquement en raison des lois physiques de la gravitation terrestre.

Il en est de même dans la vie spirituelle. Au fur et à mesure que le Chrétien gravit progressivement, la force des travaux spirituels et ascétiques le porte. Notre Seigneur Jésus Christ a dit : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite.” Cela signifie que le Chrétien doit être un ascète. Pas seulement le moine, mais tout Chrétien. Ça doit lui en coûter pour son âme et sa vie. Il doit diriger sa vie sur la voie Chrétienne, et purger son âme de toute souillure et impureté.

Saint Jean Climaque

Mais si le Chrétien qui est occupé à gravir cette échelle de perfection spirituelle par ses luttes et travaux ascétiques, soudain, cesse son œuvre et effort ascétique, son âme ne restera pas dans la condition atteinte ; mais comme la pierre, elle retombera sur terre. Et si rapide sera la chute que pour finir, si l’homme ne reprend pas ses esprits, elle le fera s’enfoncer dans les abysses de l’Hadès.

C’est nécessaire de s’en souvenir. Les gens oublient que la voie du Christianisme est en effet un travail ascétique. Dimanche dernier, nous avons entendu le Seigneur dire : “Si l’on veut venir à Ma suite, il faut renoncer à soi-même, prendre sa croix, et Me suivre ainsi” (Mt 16,24). Le Seigneur a beaucoup insisté sur cela. Dès lors, le Chrétien doit être celui qui prend sa croix, et sa vie, dès lors, doit être l’œuvre ascétique de porter cette croix. Quelles que soient les circonstances extérieures de sa vie, qu’il soit moine ou laïc, cela n’a pas d’importance. Dans les deux cas, s’il ne se force pas de lui-même à entreprendre l’ascension, alors, assurément, il chutera toujours plus bas.

Et hélas, à cet égard, les gens sont dans la confusion. Par exemple, un clerc rend visite à une maison durant une période de jeûne. Cordialement et avec prévenance, ils lui offrent de la nourriture carémique, et disent : “Pour vous, de la nourriture carémique, bien entendu !” À cela, un de nos hiérarques répond habituellement : “Bien sûr, puisque je suis Orthodoxe. Mais qui vous a donné l’autorisation de ne pas respecter le jeûne ?” Tous les jeûnes de l’Église, toutes les ordonnances, sont obligatoires pour tout Chrétien Orthodoxe. Parlant des moines, des ascètes tels que saint Jean Climaque et ses semblables jeûnaient bien plus rigoureusement que ce que l’Église prescrit ; mais cela faisait partie de leur ardeur spirituelle, une illustration de leur travail ascétique personnel. Cela, l’Église ne le demande de personne, parce que ce n’est pas dans les forces de tout un chacun. Mais l’Église demande à tout Orthodoxe de respecter les jeûnes qu’elle a décrétés.

J’ai souvent cité des paroles de saint Séraphim, et à nouveau je vais le citer. Un jour, une mère de famille vint le trouver, elle était soucieuse pour savoir comment arranger le meilleur mariage possible pour sa fille cadette. Alors qu’elle était près de saint Séraphim pour lui demander conseil, il lui dit : “Avant tout, assures-toi que celui que ta fille choisit comme compagnon pour la vie respecte bien les jeûnes. S’il ne le fait pas, alors c’est qu’il n’est pas Chrétien, quoi qu’il puisse lui-même penser être.” Vous voyez comment parlait des jeûnes saint Séraphim de Sarov, le plus grand saint de l’Église de Russie, un homme qui, mieux que nous, connaissait ce qu’est l’Orthodoxie.

Dès lors, souvenons-nous de ceci. Saint Jean Climaque a décrit l’échelle de l’ascension spirituelle : n’oublions pas que chaque Chrétien doit l’escalader. Les grands ascètes la gravissaient comme des aigles agiles ; nous ne la montons que fort péniblement. Et cependant n’oublions pas qu’à moins que nous appliquions tous nos efforts à nous corriger, nous-mêmes et nos vies, nous cesserons notre ascension, et, sans aucun doute, nous commencerons à chuter.
Amen.

Saint Philarète, métropolite de Moscou

Prière d’intercession

Selon les pères spirituels (startsy) de la sainte Russie, surtout ceux d’Optina,
il existe une manière efficace de lutter contre les forces du mal. En premier lieu, ils enseignent de ne pas leur donner plus de pouvoir qu’ils n’ont, car notre foi en Dieu reste la plus sûre des défenses, ne jamais se décourager car si Dieu permet une épreuve, elle sera à la mesure que notre foi peut supporter “Nous avons avec nous le Seigneur, sa Très Sainte Mère et les Saints, c’est une source inépuisable de lumière, d’amour, d’instructions providentielles. Il ne faut pas parler des forces du mal, car cela mène à la confusion de l’âme, à des connaissances inutiles et nuisibles.”
Pour compléter leurs instructions ils demandent à ces personnes souffrantes
qu’elles viennent plus fréquemment à l’église, se confesser et communier, accomplir des œuvres bonnes, c’est à dire aider son prochain, réciter ses prières avec un passage d’un Evangile, le plus possible en famille car pour eux c’est là qu’est le ciment de vie chrétienne.

TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU DE TOUT TON COEUR, DE TOUTE TON ÂME ET DE TOUT TON ESPRIT. VOILÀ LE PLUS GRAND ET PREMIER COMMANDEMENT.

LE SECOND LUI EST SEMBLABLE : TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME.

À CES DEUX COMMANDEMENTS SE RATTACHENT TOUTE LA LOI ET LES PROPHÈTES.

(Mt 22,36-40)

Prières :

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Roi du ciel, consolateur, Esprit de vérité, Toi qui est partout présent et qui remplit tout, trésor des bons et donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toutes souillures et sauve nos âmes, Toi qui est bonté.

Seigneur prend pitié. (3 fois)

Notre Père qui es aux Cieux, que Ton soit sanctifié, que Ton règne arrive, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel et remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs et ne nous soumets pas à l’épreuve, mais délivre-nous du Malin.
Psaume 90 :

Celui qui demeure sous l’abri du Très-haut
repose à l’ombre du Tout-Puissant.
Je dis au Seigneur : Tu es mon refuge et ma forteresse,
mon Dieu en qui je me confie!
Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur,
de la peste et de ses ravages.
Il te couvrira de Ses plumes
et tu trouveras un refuge sous Ses ailes.
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
Ni la flèche qui vole le jour,
ni la peste qui marche dans les ténèbres,
Ni la contagion qui frappe en plein midi.
que mille tombent à tes côtés
Et dix mille à ta droite,
tu ne seras pas atteint;
De tes yeux seulement tu regarderas
et tu verras la rétribution des méchants.
Car Tu es mon refuge, Seigneur !
Tu fais du Très-Haut, ta retraite.
Aucun fléau n’approchera de ta tente.
Car il ordonnera Ses Anges
de te garder dans toutes tes voies.
Ils te porteront sur les mains,
de peur que ton pied ne heurte contre une pierre.
Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic,
tu fouleras le lionceau et le dragon.
Puisqu’il m’aime, je le délivrerai;
je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom.
Il m’invoquera et je lui répondrai;
je serai avec lui dans la détresse.
Je le délivrerai et je le glorifierai,
je le rassasierai de longs jours
et je lui ferai voir mon salut.

( ICI PEUT SE LIRE UN PASSAGE D’ÉVANGILE )

Prière au saint Ange gardien :

Ange du Christ, mon gardien, saint protecteur de mon âme et de mon corps, pardonnemoi tous les péchés que j’ai commis aujourd’hui ; délivre-moi de toute la perversité de l’ennemi qui me combat, afin que par aucun péché je n’irrite mon Dieu. Prie donc pour le pécheur, l’indigne serviteur que je suis, pour me rendre digne de la grâce et miséricorde de la Trinité
toute sainte, de la Mère de mon Seigneur, de saint N (dont on porte le prénom) et de tous les saints.
Amen.
Prière à la Sainte Vierge Marie :

Que retentissent nos accents de victoires en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’actions de grâce. De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée.
Prière à la Croix :
Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, que ses adversaires fuient devant sa face ! Comme se dissipe la fumée, ils se dispersent, comme fond la cire en face du feu, ainsi périssent les démons en face de ceux qui aiment Dieu et qui, se marquant du signe de la Croix, disent avec allégresse : Réjouis-toi, vénérable et vivifiante Croix du Seigneur, toi qui chasses les démons par la puissance de celui qui sur toi fut crucifié, notre Seigneur Jésus-Christ ; descendu aux enfers, il a vaincu la puissance du démon et t’a donnée à nous, précieuse Croix, afin de repousser tout ennemi. Vénérable et vivifiante Croix du Seigneur, avec notre sainte Dame la Vierge Mère de Dieu et tous les Saints, viens à notre aide pour les siècles. Amen.
Prière de demande :

Lorsque deux ou trois d’entre vous, sur la terre, unissent leur voix pour demander quelque chose, cela leur sera accordé par mon Père qui est dans les Cieux, car lorsque deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis là au milieu d’eux. (Mt 18, 19-21). Ineffables sont tes paroles, Seigneur, ton amour des hommes est sans limite et ta miséricorde est infinie. Nous, tes serviteurs N.N. (noms de ceux qui prient en même temps), te prions d’un commun accord pour tes serviteurs … (nom des personnes pour lesquelles on prie). Viens-nous en aide, Seigneur, dans tout ce que nous ferons aujourd’hui, demain et tous les jours de notre vie. Aide-nous à faire en ton Nom, non pas comme nous voulons, mais comme tu veux. Que ta volonté soit faite, Seigneur, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Mère de Dieu, toujours Vierge, bénie et glorifiée, présente nos suppliques à ton Fils, notre Dieu, et demande que par toi, Il sauve nos âmes.

Mon espoir est le Père, mon refuge le Fils, mon bouclier l’Esprit-Saint, Trinité Sainte gloire à Toi !

En toi je place mon espérance entière, ô Mère de Dieu, garde moi sous ta protection!

Sermon du dimanche de la Croix

Homélie de la Croix
Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,

Quand nous parlons de mort et de résurrection, cela nous parait très souvent très flou, abstrait et tout à fait obscur. Ce mystère se présente à nous comme une énigme, alors même que s’y joue tout notre devenir. Et les élans de notre foi viennent battre et parfois se briser contre lui.

Aujourd’hui l’Église nous demande de saisir que la Croix est ce mystère
même, implanté dans nos coeurs et que, cette Croix, il nous faut la saisir à pleines mains. Oui, la Croix est le cœur de notre vie. Nous le savons bien. Certains diraient nous ne le savons que trop. Il y a dans la vie de chacun des moments d’épreuve qui peuvent avoir été tragiques. Et rien ne dit que nous ne sommes pas encore appelés à en connaître. Des épreuves dont nous pouvons dire, à peine sans exagérer, qu’elles furent ou qu’elles sont excruciantes. Des épreuves qui laissent des cicatrices douloureuses. Si nous nous refermons sur nous-mêmes, si nous nous enfermons dans ces douleurs, alors nous atteignons le seuil de l’intolérable. Ces souffrances viennent du monde. Et dans le mot monde, il y a nos propres passions, nos propres défauts, nos propres injustices. Mais cela n’est pas, n’a jamais été ce que Dieu veut pour nous.

Dieu veut notre bonheur. Dieu veut des hommes vivants. Et, puisque notre vie est entachée de malheurs et de souffrances, et en fin de compte engloutie par la mort, Dieu veut nous sauver de cette faillite de l’existence.

Par la Croix précisément. Jésus est venu dans le monde pour mourir. Jésus a choisi la Croix pour partager, comme homme et comme Dieu, notre mort. Par cette Croix – Sa Croix – Jésus a fait passer notre nature humaine de la mort à la résurrection, de la mort à la vie éternelle. Cela, Jésus l’a accompli une fois pour toutes, il y a près deux mille ans, à Jérusalem, sur le Golgotha.

Mais c’est de toute éternité que Jésus a pris sur Lui nos peurs, nos angoisses et notre mort, et qu’Il a voulu nous entraîner dans sa propre Résurrection. Dès l’origine, dès avant la création, Jésus en Dieu est l’Agneau
immolé. De toute éternité Jésus est crucifié pour nous, à cause de nous. De toute éternité Dieu a voulu, par amour pur, non seulement nous amener à l’être, mais nous faire partager sa vie au prix de sa propre mort.

Pour cela, Dieu nous a créés comme co-créateurs de sa création. Dieu nous a créés pour nous associer à son oeuvre de vie. Dieu nous a créés pour que nous combattions avec Lui l’oeuvre du mal. Dieu nous a créés pour l’accompagner dans sa Pâque rédemptrice. Dieu nous a créés pour partager sa Croix et qu’elle devienne notre Croix. Dieu nous a créés pour qu’entrés avec Lui dans la mort nous soyons avec Lui dans la vie des siècles.

Certes, ce passage pascal culminera en nous dans l’angoisse ultime de notre mort corporelle, où il faudra bien nous engager un jour. Mais nous savons maintenant que Jésus nous y a précédés, précédés de toute éternité, pour être Lui-même, à ce moment- là, auprès de chacun de nous. À ce moment-là, la Croix du Christ sera là pour nous accueillir. À condition que nous l’ayons au préalable accueillie tout au long de notre vie. À condition que notre mort soit le couronnement de notre vie. Il faudrait que nous puissions nous aussi, oser dire en ce jour-là ” tout est accompli “. Pour qu’alors le passage de notre vie à la mort soit transfiguré en passage de la mort à la vie.

Il peut en être ainsi. Notre mort peut être la porte qui ouvre sur la vie
éternelle. Pour autant qu’auparavant notre vie en ce monde ait été une constante mise à mort de nous-mêmes en tant qu’hommes pécheurs, en tant qu’ici -bas nous avons partie liée avec les forces mauvaises du monde. C’est donc dès maintenant, en ce jour-ci, qu’il faut saisir à pleines mains la Croix du Christ pour suivre et servir le Christ jusqu’au Golgotha, jusqu’à la porte de la vie éternelle.

Jésus nous appelle à une vie quotidienne de mort et de résurrection, à une
vie sacrificielle de tous les instants. Dès aujourd’hui Jésus nous appelle à nous associer à Lui dans l’accomplissement de sa Pâque pour qu’elle soit notre Pâque. En toute circonstance, dit Saint Paul, il faut rendre grâce au Seigneur. Ici, rendre grâce, c’est nous décider à tout moment pour Jésus, et presque toujours contre nous. Car il y a toujours sacrifice. Et si le sacrifice n’est pas fait dans la joie, c’est que Dieu n’est pas avec nous. S’il est fait dans la joie, c’est qu’il y a déjà en nous une force qui transfigure nos douleurs. S’il est fait dans la joie, c’est qu’il y a déjà en nous une puissance qui transcende les déchirures de l’être et qui annihile les puissances de mort. Cette force, cette puissance, c’est Quelqu’un, c’est l’Esprit de Dieu en nous, c’est le Christ ressuscité qui vit en nous, c’est le Christ Vivant et agissant qui nous saisit et nous entraîne déjà avec Lui. C’est la force et la puissance de la Croix présente en nous et dans le monde. La Croix est l’Arbre de Vie planté dans nos cœurs, pour qu’à chaque épreuve que nous assumons dans le Christ, nous entrions déjà dans la Résurrection du Christ. Avec la Croix la Résurrection n’est pas après la mort. Elle est notre aujourd’hui; elle est l’aujourd’hui de Dieu en nous et dans le monde. Elle est la Pâque du monde.

AMEN.

Prière de Saint Éphrem (Carême)

Seigneur et Maître de ma vie,
L’esprit d’oisiveté, de domination,
De découragement et de parole facile,
Éloigne de moi !
(prosternation)

L‘esprit de pureté, d’humilité,
De patience et de charité,
Donne à ton serviteur !
(prosternation)

Oui, Seigneur mon Roi,
Accorde moi de voir mes fautes,
Et de ne pas juger mon frère,
Car Tu es béni dans les siècles des siècles,
Amen.
(prosternation)

Dieu, purifie-moi pécheur ! (12 fois, avec métanies)

Seigneur et Maître de ma vie,
L’esprit d’oisiveté, de domination,
De découragement et de parole facile,
Éloigne de moi !
L‘esprit de pureté, d’humilité,
De patience et de charité,
Donne à ton serviteur !
Oui, Seigneur mon Roi,
Accorde moi de voir mes fautes,
Et de ne pas juger mon frère,
Car Tu es béni dans les siècles des siècles,
Amen.
(prosternation)