Chef de la XIIème Légion romaine «La Fulgurante», saint Expédit fut martyrisé avec cinq autres soldats à Mélitène, en Arménie, sous Dioclétien, en 303.
Il est spécialement invoqué pour l’heureux établissement des jeunes et pour le succès des écoliers à leurs examens.
Tropaire
Dans l’armée véritable du Roi des cieux tu fus un excellent stratège, Expédit, martyr victorieux, car tu as combattu sagement, avec les armes de la Foi, exterminant les troupes des démons, en athlète vainqueur ; c’est pourquoi nous les fidèles, nous te disons bienheureux !
Message de Pâques 2020 du Patriarche Irénée et de l’Assemblée des évêques orthodoxes serbes
CHRIST EST RESSUSCITÉ !
C’est le jour de la Résurrection ! Rayonnons de joie en cette solennité ; embrassons-nous les uns les autres et disons : frères, même à ceux qui nous haïssent ! Pardonnons tout à cause de la Résurrection et proclamons à haute voix : Christ est ressuscité des morts, par la mort Il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie ! (Matines de Pâques)
Nous voici, frères et sœurs et chers enfants spirituels, dans la célébration et la joie de la grande fête de Pâques. Ce jour est la fête de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ – réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse ! Pâques est notre plus grande fête – c’est la fête de la victoire de la Vie sur la mort, de Dieu sur satan, de l’homme en Jésus-Christ sur le péché. Christ est ressuscité des morts ! Disons-le à tous et donnons de la joie à tous et à chacun, même à ceux qui Le haïssent, Dieu-homme ressuscité, ainsi qu’à nous-mêmes, Son héritage ici sur terre, comme à ceux qui ne croient pas et doutent encore qu’Il est le Rédempteur et le Sauveur.
Frères et sœurs et chers enfants spirituels, l’essence du mystère de la Résurrection du Christ est dans le fait que « Celui Qui est »en même temps Fils de Dieu et Fils de l’homme, a, dès le Vendredi Saint et finalement le jour de la Résurrection, vaincu satan et détruit son pouvoir et sa puissance. La mort et l’enfer sont défaits. Le saint apôtre Paul demande dans son exaltation victorieuse : Mort où est ton aiguillon ? Enfer où est ta victoire ? (1 Co 15, 55). Saint Basile le Grand, archevêque de Cappadoce, penché sur le mystère de Pâques, précise les paroles du saint apôtre Paul en disant que le Seigneur Jésus-Christ S’est offert en remplacement de la mort « qui nous tenait en esclavage, nous vendus au péché, et Il est descendu avec la Croix en enfer pour briser les chaînes de la mort ; et Il est ressuscité au troisième jour, ouvrant à chacun le chemin de la résurrection d’entre les morts. Le Seigneur Christ, dit saint Basile, est devenu le Premier-né d’entre les morts, afin d’être Lui-même tout en tout, prévalant partout. »
En s’émerveillant devant la Résurrection prodigieuse du tombeau, le poète de l’Église s’écrie : « Seigneur, comment Tu es né de la Très Sainte Vierge et comment Tu es ressuscité du tombeau, nous ne le savons pas, mais nous Te glorifions comme Sauveur et Rédempteur. » En célébrant la Résurrection du Christ, nous aussi nous nous émerveillons devant ce grand mystère et chantons : Christ est ressuscité des morts, par la mort Il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie ! Comme les fils d’Israël qui après avoir traversé la Mer Rouge ont exprimé leur reconnaissance et leurs louanges à Dieu, nous aussi, frères et sœurs et chers enfants spirituels, qui avons traversé la tristesse et le chagrin du Vendredi Saint et du Samedi Saint, pour nous retrouver dans la joie de la Résurrection, offrons nos louanges à Dieu et écrions-nous : gloire à Toi, Seigneur, notre Sauveur et Rédempteur, pour nous avoir délivré du pouvoir du péché, de la mort et du diable !
C’est sur la vérité du Christ Ressuscité Qui est apparu aux femmes myrophores, aux apôtres et à d’autres, que nous nous tenons debout et que nous existons. Le Seigneur Ressuscité Jésus-Christ est le Fondement inébranlable non seulement de notre foi et de notre Église mais aussi de toute notre existence et de tout ce qui est. Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi, vaine est notre espérance, car nous sommes encore dans nos péchés ! dit le saint apôtre Paul. C’est dans la Résurrection que se trouve le sens de tout ce qui existe ; sans la Résurrection, tout, et la vie elle-même, est absurde.
La Résurrection du Seigneur Jésus-Christ révèle le mystère de l’Incarnation du Dieu-Logos, c’est-à-dire Sa naissance à Bethléem et Sa souffrance comme Agneau de Dieu à Jérusalem ainsi que de tout ce qui s’est passé non seulement à Jérusalem et en Judée mais dans l’ensemble de l’histoire du monde.
Frères et sœurs, c’est à la lumière de la Résurrection du Christ que nous, peuple christophore serbe, nous percevons nous-mêmes et notre histoire. Nous sommes un peuple ressuscité dans la lumière de la Croix. Nous souffrons avec le Christ et nous ressuscitons avec Lui. Toute notre histoire est placée sous le signe de la Croix et de la Résurrection avec le Christ, située entre le Golgotha et la Résurrection. L’année dernière, nous avons célébré le Huit centième anniversaire de l’autocéphalie de notre Église. Lors de ce jubilé nous avons examiné toute la largeur, la profondeur et la hauteur de notre existence au cours des huit cents années écoulées. Cette année même, nous fêtons le centième anniversaire du rétablissement du statut de Patriarcat de notre Église. Après les souffrances dignes du Golgotha de notre peuple et de notre Église au XIXème siècle et dans les premières décennies du XXème siècle, les métropoles et les diocèses de notre Église déchirés entre les territoires des empires et des États antérieurs, se sont réunis au sein d’une Église orthodoxe serbe unique, restaurant ainsi notre ancien Patriarcat de Peć. Cela a été une bénédiction divine pour notre peuple et notre Église après les souffrances subies, inconnues jusque-là, et l’endurance manifestée. C’est peut-être le saint diacre martyr Avakum qui a le mieux exprimé le sentiment de son peuple quand, refusant de renier sa foi orthodoxe malgré les menaces de tortures et d’une mort horrible, il s’est écrié (en décembre 1814) : « Le Serbe appartient au Christ, il se réjouit de la mort ! » Dieu a béni notre unité dans la lutte pour la victoire de la vérité et de la justice. C’est grâce à l’Esprit Saint et à la force d’une foi, d’une espérance et d’un amour inébranlables que nous avons restauré le Patriarcat de Peć sur tout l’espace où vivent les Serbes orthodoxes, pour la joie de nos ancêtres et la fierté de nous tous. Au préalable nous avons dû, chers enfants spirituels, à l’instar de l’ancien Israël, affronter des périls et des souffrances terribles, surmonter des traversées maritimes et en eaux profondes, avant de connaître la liberté et l’unité. Notre histoire placée sous le signe du Golgotha et de Pâques nous enseigne que jamais, même le jour du Vendredi Saint, nous ne devons perdre la foi et l’espérance en Dieu. L’année 1915 n’a-t-elle pas été un Vendredi Saint dans notre histoire récente ? L’année 1916 n’a -t-elle pas été l’année de notre Golgotha albanais ? L’année 1917 n’a-t-elle pas ressemblé à nos funérailles et à notre inhumation dans « les tombes bleues » ? Mais voici le miracle ! L’année suivante, 1918, fut celle de notre victoire, de notre liberté et de notre résurrection ; puis l’année 1920 fut celle de notre renaissance ecclésiastique et spirituelle. En regardant ces actions prodigieuses de Dieu dans notre histoire, nous pouvons nous écrier comme le Psalmiste : Que Tu es grand Seigneur et que tes œuvres sont belles, et il n’y a pas de mot pour décrire toutes Tes merveilles ! Prodigieux sont en vérité les événements de la libération et de l’unité de notre peuple, qui ont précédé le rétablissement de notre unité ecclésiastique et de notre Patriarcat. Tout cela évoque inévitablement le sauvetage miraculeux des enfants d’Israël en Égypte, la pérégrination dans le Sinaï et l’arrivée en Terre Promise. À l’issue de tout cela hélas, nous nous sommes, de notre fait et du fait d’autrui, retrouvés dans une situation de crucifixion historique, avant de pouvoir grâce à la miséricorde de Dieu, ressusciter une nouvelle fois… Et il en fut ainsi jusqu’à nos jours ! En célébrant la Résurrection du Christ nous devons, chers enfants spirituels, garder en mémoire nos frères et sœurs de notre terre martyre du Kosovo et Métochie ! Prions pour eux et que le Seigneur leur donne la force afin que par leur endurance face aux iniquités et aux malheurs, ils contribuent à œuvrer pour leur salut et le nôtre, qu’ils ne perdent jamais la foi dans la victoire finale du Bien et qu’ils continuent à croire que le Seigneur, Dieu de miséricorde et de bonté, est toujours à leurs côtés ainsi que de tous ceux qui suivent les chemins de Dieu ! De même, chers frères et sœurs, nous devons garder en mémoire nos frères et sœurs du Monténégro qui endurent une grande iniquité et injustice. Des « lois » iniques ont supprimé la vérité et la justice au Monténégro. Jadis fier et admirable, le Monténégro, connu pour son sens de l’honneur et son héroïsme, essaie aujourd’hui d’enlever à notre Église ce qui a été à elle depuis des siècles, ce que le peuple serbe avec ses évêques, ses prêtres et ses moines, a construit et créé. Les saints lieux du Monténégro, dont un grand nombre est plus ancien que le Monténégro lui-même, sont des sanctuaires populaires où on a chanté et où on chantera dans les siècles la Sainte Liturgie avec les prières de saint Basile d’Ostrog, de saint Pierre de Cetinje, des saints néo-martyrs tués par des mains non- fraternelles d’adversaires de Dieu locaux et les prières de tous les saints agréables à Dieu. Souvenons-nous aujourd’hui de nos frères martyrs de Syrie, d’Irak et à travers le monde, de tous ceux qui souffrent du fait de l’injustice et de la rapacité des hommes ! L’un des plus beaux et des plus remarquables pays du monde – la Syrie – a été quasiment détruit par le mal et la violence. Prions aujourd’hui pour eux tous et pour tous ceux qui souffrent, afin que le Seigneur les délivre des mains d’hommes injustes ! Nous songeons tout particulièrement aujourd’hui et adressons notre salutation cordiale Christ est ressuscité ! à nos frères et sœurs d’Ukraine, avec à leur tête le métropolite Onuphre, les métropolites, archevêques et évêques, les moines et les prêtres, qui sont victimes d’actes non-ecclésiaux, non-conciliaires et autocratiques ! Prions pour eux qui souffrent et confions-les à notre Seigneur Lui-même, Christ Ressuscité, afin qu’Il les sauve et les libère des mains injustes ! Chers frères et sœurs, chers enfants spirituels, Cette année, nous accueillons et célébrons Pâques dans des conditions difficiles, au milieu d’épreuves telles que nous en avons connues rarement dans le passé. Nous vivons les journées d’une pandémie qui a frappé tout à coup l’humanité. Le monde entier est affecté et menacé par un virus. L’homme orgueilleux et égoïste d’aujourd’hui va-t-il tirer une conclusion de ce constat ? Ou va-t-il persister, sans repentir et sans amour, dans le projet suicidaire de création de son paradis terrestre mensonger où il n’y a de place ni pour Dieu ni pour l’homme en tant qu’être spirituel créé à l’image de Dieu ? Confrontés à de tels malheurs, nous devons tout faire pour venir en aide à nous-mêmes et aux autres, pour comprendre et soutenir les efforts et les programmes des institutions responsables médicales, sanitaires et étatiques qui s’efforcent de nous protéger de la contamination. Cela peut nous paraître difficile sur le moment, mais nous devons accepter et appuyer tout ce qui est dans l’intérêt général et adapter notre comportement en conséquence. Par-dessus tout, prions le Seigneur Dieu de nous délivrer de cette épidémie et des dangers similaires ! Adressons nos prières à Dieu, repentons-nous de nos péchés et prenons soin de notre santé et de la santé des autres ! C’est l’occasion de bien réfléchir sur nous-mêmes et le monde en général. Voilà qu’un virus a bouleversé et mis à genoux le monde entier et mis en danger la santé et les vies de millions de gens ! « Calme-toi, homme orgueilleux ! » a enseigné Dostoïevski en son temps. Son enseignement nous paraît plus actuel aujourd’hui qu’à l’époque où il a été prononcé. Dans la joie de la Résurrection du Christ, nous vous gardons tous, chers enfants spirituels, vous dans notre patrie comme vous qui êtes disséminés à travers le monde, dans nos prières et c’est paternellement que nous vous adressons à tous notre salutation toute joyeuse :
Christ est ressuscité !
Au patriarcat serbe, à Belgrade – Pâques 2020
Le patriarche serbe Irénée et tous les évêques de l’Eglise orthodoxe serbe
Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !
Italien : Cristo è risorto ! È veramente risorto !
Hébreu : Ha meshiah kham ! Ha meshiah kham kham !
Arabe : Massiah kham ! Hakhan kham !
Anglais : Christ is risen ! Truly, He is Risen !
Breton : Dasorc’het eo Krist ! E wirionez eo dasorc’het !
Espagnol : Cristo ha resucitado ! Verdaderamente, ha resucitado !
DIMANCHE DE PÂQUES
Lecture de l’Évangile selon saint Jean
(1, 1-17)
1
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui furent crées toutes choses, et rien de ce qui existe n’a été fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie.
Il y eut un homme envoyé de Dieu, son nom était Jean ; il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais le témoin de la lumière. La vraie lumière était celle qui, venant dans le monde, éclaire tout homme. II était dans le monde, et le monde fut fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, et que ni le sang, ni le vouloir de la chair, ni le vouloir de l’homme, mais que Dieu a engendrés.
Et le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient du Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean lui rend témoignage et proclame : Voici celui dont j’ai dit : celui qui vient après moi est passé devant moi, parce qu’avant moi il était ! De sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus Christ.
Ces cierges représentent nos Fidèles unis par le cœur et la prière en cette fête de Pâques 2020, insolite, mais fervente. Christ est ressuscité !
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
1. Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, * que ses adversaires fuient devant sa face !
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
2. Comme se dissipe la fumée ils se dispersent, * comme fond la cire en face du feu !
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
3. Périssent les impies en face de Dieu, * mais les justes jubilent devant lui !
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
4. Voici le jour que fit le Seigneur,* exultons d’allégresse et de joie.
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
Gloire au Père et au Fils * et au saint Esprit. Maintenant et toujours. * et dans les siècles des siècles. Amen.
Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.
Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. Alleluia.
Le Clergé du Doyenné Saint Jean Cassien (Gascogne et Languedoc) sous l’Autorité de S.E. Monseigneur LUKA, Évêque serbe de Paris et d’Europe occidentale clame :
CHRIST EST RESSUSCITÉ ! EN VERITÉ IL EST RESSUSCITÉ !
Oui, Notre Seigneur Jésus Christ a triomphé de la mort, Il a donné sa vie pour nous racheter et nous sauver tous sans exception. Mais… Veillons et prions sans cesse car, hélas ; beaucoup ne le reconnaissent pas comme Fils de Dieu. Nos sociétés l’ont rejeté de leurs lois et de leurs mœurs… On en mesure aujourd’hui les conséquences.
Prions pour la conversion de notre propre cœur, pour celle des pécheurs, pour ceux qui dirigent les peuples et implorons son infinie miséricorde pour tous ceux qui le rejettent, ne l’aiment pas et ne le reconnaissent pas.
Que la Très Sainte Mère de Dieu implore la clémence de son Divin Fils pour le monde comme elle l’a toujours fait avec sa patience maternelle.
Bien en communion avec vous tous, que le Christ Ressuscité comble chacun de son infinie tendresse et miséricorde en ces temps difficiles.
+ Père ANTOINE, abbé + Père GUILHÈM, hiéromoine + Père BERNARD, hiérodiacre du Monastère Saint Clair et Maurin 32 LECTOURE desservants la Basilique Saint Gény et la Paroisse Ste Foy et St Michel 47 NÉRAC
+ Prêtre MICHEL, recteur Paroisse St Aventin 65 TARBES
+ Prêtre THIERRY, recteur Paroisse St Saturnin 31 TOULOUSE
Magnifie ô mon âme, Celui qui est ressuscité du tombeau le troisième jour, le Christ qui donne la Vie.
L‘Ange du Seigneur dit à la Vierge pleine de grâce : * Vierge sainte, réjouis-toi ; * ne pleure plus, réjouis-toi, * car ton Fils est ressuscité * du tombeau, le troisième jour. * Peuples, réjouissez-vous ! *
Resplendis de lumière, * nouvelle Jérusalem, * car la gloire du Seigneur * a brillé sur toi. * Danse de joie, fille de Sion ; * réjouis-toi, très sainte Mère de Dieu, * en ce jour où ressuscite ton Enfant, le Christ qui donne la Vie.
Le noble Joseph, lorsque de la croix * il eut descendu ton corps immaculé, * l’enveloppa d’un blanc linceul * et l’embauma de précieux parfums, * et pour sa sépulture il le déposa dans un tombeau tout neuf.
Gloire au Père…
Lorsque tu es descendu vers la mort, immortelle Vie, * l’Enfer fut renversé par la splendeur de ta divinité * et, lorsque tu ressuscitas les morts * qui gisaient au fond du tombeau, * tous les Anges dans les cieux se mirent à chanter : * Gloire à toi, Source de vie, ô Christ notre Dieu.
Maintenant…
Près du sépulcre, un Ange du Seigneur * apparut aux Myrophores et leur dit : * Aux morts conviennent la myrrhe et les aromates ; * le corps du Christ est affranchi de toute corruption.
ÉVANGILES DU SAMEDI SAINT
À L’ORTIIROS
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(27. 62-65)
114
Le lendemain, c’est-à-dire après la Parascève, les grands prêtres et les Pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et leur dirent : Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : Après trois jours je ressusciterai ! Veuille donc faire garder le sépulcre jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ! Cette dernière imposture serait pire que la première ! Pilate leur dit : Voici une garde, allez et gardez-le comme vous l’entendez ! Ils allèrent donc et s’assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre et en y mettant une garde.
À LA LITURGIE
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(28, 1-20)
115
Après le sabbat, dès l’aube du premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie allèrent visiter le sépulcre. Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et sa robe était blanche comme la neige. À sa vue, les gardes tressaillirent d’effroi et devinrent comme morts. Et l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : Vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici : il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez et voyez le lieu où gisait le Seigneur, et hâtez-vous d’aller dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Voici qu’il vous précède en Galilée : là vous le verrez, je vous l’ai dit !
Aussitôt elles sortirent du sépulcre, tout émues et pleines de joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus se présenta devant elles en disant : Réjouissez-vous ! Elles s’approchèrent et embrassèrent ses pieds, se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit : Ne craignez point ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ! Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes vinrent dans la ville et annoncèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé. Ceux-ci se réunirent avec les anciens, puis ayant tenu conseil, ils donnèrent une grosse somme d’argent aux soldats en leur disant : Publiez que ses disciples sont venus de nuit et l’ont enlevé pendant que vous dormiez. Et si le gouverneur vient à le savoir, nous l’apaiserons et nous vous mettrons à couvert ! Les soldats prirent l’argent et firent ce qu’on leur avait dit ; et ce bruit qu’ils répandirent se répète encore aujourd’hui parmi les Juifs.
Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui ; quelques-uns cependant hésitaient encore. Et Jésus, s’approchant, leur parla ainsi : Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit ; et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Amen.
Florilège liturgique
En ce jour dans le sépulcre * tu fus déposé, ô Christ notre Vie ; * les puissances angéliques étaient saisies d’effroi, * mais chantèrent : Gloire à ta condescendance. 2. Bienheureux ceux qui scrutent ses témoignages, * ceux qui Je cherchent de tout coeur. Le tombeau fut ta demeure : * dans la mort comment descend notre Vie, * pour détruire à tout jamais l’empire de la mort * et sauver d’Enfer les morts en les ressuscitant. 3. Car ce n’est pas les artisans d’iniquité * qui empruntent ses voies. Vénérant ta sépulture, * la Passion que tu souffris pour nous sauver * et la mort qui nous délivre de la corruption, * nous te magnifions et nous chantons ta royauté. 4. Tu nous as donné tes préceptes * pour les garder fidèlement. Toi qui as créé la terre, * lui fixant ses dimensions, sa grandeur, * en ce jour, ô Roi de tous, tu loges à l’étroit, * mais dans leurs tombeaux les morts se lèvent avec toi. 5. Puissent mes voies se fixer * dans l’observance de ta loi ! Ô Seigneur de toutes choses, * Christ Jésus, ô Roi de tout l’univers, * aux Enfers que cherchais-tu pour être descendu ? * C’est la race des mortels que tu voulais sauver. 6. Alors je ne serai pas confondu, * en fixant des yeux tous tes préceptes. Le Seigneur, le Roi du monde, * à nos yeux se laisse voir dans la mort, * et Joseph a déposé dans un tombeau tout neuf * le Sauveur qui a vidé les tombes de leurs morts ! 7. Je te louerai dans la droiture de mon cœur, * instruit de tes justes jugements. En ce jour dans le sépulcre * tu fus déposé, ô Christ notre Vie : * par la mort tu as vaincu l’empire de la mort, * pour le monde tu ouvris les sources de la vie. 8. Tes volontés, je les veux observer, * ne me délaisse pas jusqu’à la fin. Vrai Soleil de la justice, * tu es arrêté, ô Christ, comme un brigand ; * toi qui justifies tout homme, tu es mis en croix * au milieu de deux larrons, Sauveur du monde. 9. Comment, jeune, garder pur son chemin ? * En observant ta parole. Plus que tous les fils des hommes * rayonnant par la splendeur de sa beauté, * il a pris l’aspect d’un mort sans grâce et sans éclat, * lui dont la nature entière tire sa beauté. 10. De tout cœur, c’est toi que j’ai cherché, * ne permets pas que je m’écarte de ta loi. La splendeur de ta présence * pour l’Enfer aura l’effet d’un éclair * et l’Hadès par ta venue sera tout ébloui, * ne pouvant pas soutenir le jour et la clarté. 11. Au fond de mon cœur j’ai conservé tes paroles * pour ne point faillir envers toi. Ô Jésus, douce lumière * qui m’éclaires et donnes au monde le salut, * au sépulcre ténébreux comment te caches-tu, * en ton ineffable et mystérieuse soumission ? 12. Tu es béni, Seigneur, * apprends moi tes volontés. Ineffable est le mystère * de ta sépulture, ô Christ notre Dieu, * et les Anges dans les cieux ne peuvent s’expliquer * la façon dont Dieu lui-même gît dans le tombeau.
Seigneur mon Dieu, je chante pour toi * sur ton sépulcre une hymne d’adieu : * par ta mise au tombeau tu m’ouvres les portes de la vie, * détruisant la mort et l’Enfer par ta mort.
Au ciel sur un trône, ici-bas gisant dans le tombeau, * Dieu Sauveur, tu ébranlas par ta mort * les puissances du ciel et de l’enfer * contemplant le spectacle inouï * du Créateur couché dans la mort.
Pour que de ta gloire fût rempli tout l’univers,* au plus profond de la terre tu es descendu ; * et là je n’ai pu te cacher ma nature déchue en Adam,* mais ta sépulture me renouvelle, Seigneur ami des hommes.
Les Anges dans le ciel * furent frappés d’effroi * lorsqu’ils virent celui qui siège dans le sein du Père éternellement * déposé comme un mort dans le tombeau ; * ils firent cercle autour de lui * pour glorifier avec les morts dans les Enfers * leur Créateur et Seigneur.
Les soldats gardant ton sépulcre, Sauveur, * furent terrassés par la splendeur * de l’Ange qui se manifesta * pour annoncer aux femmes ta sainte Résurrection ; * et toi qui nous délivres de la mort, * nous te glorifions et nous prosternons devant toi, * Ressuscité du tombeau et notre unique Dieu.
Saint Macaire naquit à Corinthe en 1731. Ne pouvant rentrer au monastère à cause de son père, il prit, à 28 ans, la direction de l’école de Corinthe, par compassion pour la jeunesse livrée aux ténèbres de l’ignorance et sut acquérir l’estime et l’admiration de toute la ville, aussi fut-il désigné, en 1764, pour prendre la succession de l’évêque. Il rétablit le strict respect des Saints Canons, multiplia les écoles. Chassé par le patriarche de Constantinople il se rendit à l’Athos, Chio et Patmos. Après une vie laborieuse il s’endormit le 17 avril 1805.
Tropaire t.5 (d’Athanase de Parion)
Le pasteur de Corinthe ” bienheureux ” de nom et de fait * qui par divine providence orna de ses ineffables paroles l’île de Chio, * celui qui a brillé par ses discours, * ses prières et ses œuvres, fidèles, louons-le : * de Dieu il a reçu le pouvoir, en effet, * de chasser les esprits impurs et de soigner les maladies. * Gloire au Père qui l’a choisi, * gloire au Fils qui l’a élevé jusqu’à lui * et gloire à celui qui agit en lui, l’Esprit saint.
Kondakion, t.3 (d’Athanase de Parion)
La cité de Chio exulte en acclamant * l’archevêque de Corinthe et crie à haute voix : * Voici parmi les hiérarques le plus éminent, * voici l’entraîneur des martyrs, * le familier de l’ascèse ; par ses prières sauve-nous, Seigneur.
Le noble Joseph, lorsque de la croix * il eut descendu ton corps immaculé, * l’enveloppa d’un blanc linceul * et l’embauma de précieux parfums, * et pour sa sépulture il le déposa dans un tombeau tout neuf.
Gloire au Père… Maintenant…
Près du sépulcre un Ange du Seigneur * apparut aux Myrophores et leur dit * Aux morts conviennent la myrrhe et les aromates ; * le corps du Christ est affranchi * de toute corruption.
À VÊPRES
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(27, 1-62 ; Luc 23, 39-44 ; Jean 19, 31-37)
110
En ce temps-là, dès le matin, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Et, après l’avoir lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.
Alors Judas, qui l’avait trahi, voyant que Jésus était condamné, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens en disant : J’ai péché en livrant le sang innocent ! Ils répondirent : Que nous importe ? Cela te regarde ! Alors il jeta les pièces dans le sanctuaire et alla se pendre. Cependant les grands prêtres ramassèrent l’argent et se dirent : Il n’est pas permis de le verser au trésor sacré, puisque c’est le prix du sang ! Après avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du Potier pour la sépulture des étrangers. C’est pourquoi ce champ s’appelle encore aujourd’hui le Champ du Sang. Alors fut accompli l’oracle du prophète Jérémie : « Ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix du Précieux qu’ont apprécié les fils d’Israël, et ils les ont données pour le champ du potier, ainsi que me l’a prescrit le Seigneur. »
Jésus comparut devant le gouverneur, qui l’interrogea en disant : Tu es le roi des Juifs ? Jésus répondit : C’est toi qui le dis ! Mais il ne répondait rien aux accusations des grands prêtres et des anciens. Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas tout ce qu’ils attestent contre toi ? Mais il ne lui répondit sur aucun grief, si bien que le gouverneur était fort étonné.
À chaque fête de Pâque le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule réclamait. On avait alors une prisonnier fameux, nommé Barabbas. Pilate dit au peuple rassemblé : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus qu’on appelle Christ ? Car il savait bien qu’on l’avait livré par jalousie. Or, tandis qu’il siégeait à son tribunal, sa femme lui fit dire : Ne te mêle point de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai été très affectée dans un songe à cause de lui.
Cependant les grands prêtres et les anciens persuadèrent le peuple de réclamer Barabbas et de perdre Jésus. Reprenant la parole, le gouverneur leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent: Barabbas ! Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu’on appelle Christ ? Ils répondirent tous : Qu’il soit crucifié ! Le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent encore plus fort : Qu’il soit crucifié ! Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l’eau et se lava les mains devant le peuple en disant : Je ne suis pas responsable du sang de ce juste ; cela vous regarde ! Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Alors il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et ils ameutèrent sur lui toute la cohorte. L’ayant dévêtu, ils lui mirent une chlamyde écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, fléchissant le genou devant lui, ils se moquèrent de lui en disant : Salut, roi des Juifs! Et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête. Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la chlamyde, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.
Comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon : ils le requirent pour porter la croix.
Puis, étant arrivés au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire le lieu du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; il en goûta et n’en voulut point boire. Quand ils l’eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort, afin que s’accomplît l’oracle du Prophète : « Ils se sont partagé mes vêtements; ma tunique, ils l’ont tirée au sort. » Et, s’étant assis, ils le gardaient. Au-dessus de sa tête, ils mirent un écriteau indiquant le motif de sa condamnation : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. Alors furent crucifiés avec lui deux larrons, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’insultait en disant : Puisque tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous aussi ! Mais l’autre, le reprenant, lui dit : Tu n’as même pas crainte de Dieu, toi qui subis la même peine ! Pour nous, c’est justice, car nous recevons le salaire de nos crimes ; mais lui, il n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu entreras dans ton royaume !
Jésus lui répondit : En vérité je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis !
Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant : Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ; si tu es Fils de Dieu, descends de la croix ! Pareillement les grands prêtres avec les scribes et les anciens se moquaient en disant : Il en a sauvé d’autres et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ! Il a compté sur Dieu : que Dieu le délivre à présent, s’il l’aime ; car il a dit : Je suis le Fils de Dieu !
Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabacthani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là dirent en l’entendant : Il appelle Elie ! Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre et, l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donnait à boire. Mais les autres lui dirent : Attends, que nous voyions si Elie va venir le sauver ! Or Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.
Et voici que le voile du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent et plusieurs justes trépassés ressuscitèrent en leur corps ; étant sortis de tombe après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à plusieurs. Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, devant ce tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d’une grande frayeur et dirent : Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu !
C’était le jour de la Préparation : pour éviter que les corps ne restent sur la croix durant le sabbat, car ce sabbat était un jour de grande solennité, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les corps. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes au premier, puis au second de ceux qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus et le voyant déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu en témoigne – et son témoignage est digne de foi, et il sait qu’il dit vrai – afin que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé pour que l’Écriture fût accomplie : « Aucun de ses os ne sera brisé. » Ailleurs, l’Écriture dit encore : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. »
Il y avait là aussi plusieurs femmes qui regardaient de loin ; elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Le soir venu, il arriva un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, qui était aussi un disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna qu’on le lui remît.
Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc et le déposa dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre et s’en alla.
Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.
Florilège liturgique
En ce jour, les enfants d’Israël * clouèrent sur le bois de la croix * celui qui par le bois divisa la mer autrefois, * le Seigneur qui leur fit traverser le désert. * En ce jour, d’une lance ils transpercent le côté * de celui qui pour eux frappa l’ Égypte de plaies ; * celui qui fit pleuvoir la manne, ils l’abreuvent de fiel. Lorsque tu marchais librement vers ta Passion, * à tes disciples, Seigneur, tu disais : * Vous qui n’avez pu veiller une heure avec moi, * comment parlez-vous de mourir pour moi ? * Voyez, Judas le traître ne dort pas, * mais se hâte de me livrer aux impies ! * Levez-vous, et priez pour que nul ne me renie * en me voyant suspendu à la croix. * Longanime Seigneur, gloire à toi.
Celui qui se revêt de la lumière comme d’un manteau * devant ses juges est présenté sans vêtements ; * et des mains qu’il a créées * et il reçoit sur ses joues les soufflets ; * un peuple injuste cloue à la croix * le Dieu de gloire, son Seigneur ; * et le voile du Temple se déchire en deux ; * le soleil se couvre de ténèbres pour ne point voir * l’humiliation du Créateur * devant qui tremble l’univers. Prosternons-nous devant lui.
Pour les bienfaits dont tu les avais comblés, * les enfants d’Israël te condamnent à la croix, * ils t’abreuvent de vinaigre et de fiel, * mais toi, Seigneur, tu pardonnes leur péché, * car ils n’ont pas compris ton abaissement.
En plus de la trahison, * les enfants d’Israël ajoutèrent les moqueries,* les hochements de tête et la dérision, * mais toi, Seigneur, Tu pardonnes leur péché, * car ils ne savent ce qu’ils font.
Ni la terre, en tremblant, * ni les rochers, en se fendant, * ne purent convaincre les Hébreux, * ni le voile du Temple déchiré en deux * ni les morts ressuscités, * car ils n’ont pas compris ton abaissement.
Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? dit le Seigneur, * en quoi t’ai-je contristé ? * À tes aveugles j’ai rendu la clarté, * j’ai purifié tes lépreux, * j’ai fait lever le paralytique de son grabat ; * ô mon peuple, que t’ai-je fait * et que me donnes-tu en retour ? * Pour la manne, le fiel * et le vinaigre pour l’eau du rocher, * pour mon amour, tu me cloues à la croix ; jamais plus tu ne seras mon élu, * j’appellerai les nations pour me glorifier * avec le Père et l’Esprit, * et je leur donnerai la vie éternelle.
En ce jour, le voile du Temple se déchire en deux * pour confondre les impies, * et le soleil cache ses rayons * en voyant le Seigneur sur la croix.
Le chœur des Apôtres crie aux docteurs de la Loi : * Scribes et Pharisiens, * voyez le Temple que vous avez détruit ; * voyez l’Agneau de Dieu que vous avez crucifié, * vous l’avez mis au tombeau, * mais dans sa puissance il est ressuscité ! * C’est lui qui dans la mer Rouge vous a sauvés, * c’est lui qui vous a nourris dans Je désert, * c’est lui qui donne au monde la vie, la lumière et la paix.
Tu nous as rachetés de la malédiction de la Loi * par ton Sang très précieux; * cloué sur la croix et par la lance transpercé, * tu es devenu pour les hommes la source d’immortalité: * ô notre Sauveur, gloire à toi.
À l’heure même où les Disciples glorieux * au «baptistère» de la Cène furent tous illuminés, * l’impie Judas, pressé par la fièvre de l’argent, * au même instant dans les ténèbres s’enfonça * et te livra aux juges iniques, toi le Juge juste et bon.* Ô mon âme, si tu recherches l’argent, * regarde où va se pendre celui qui l’aime tant ; * détourne-toi de l’avarice de Judas * qui ose un tel forfait envers le Maitre qu’il trahit. * Toi qui es bon pour tous les hommes, Seigneur, gloire à toi.
À LA LITURGIE
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(26, 2-27, 2; Jean13, 3–17; Luc 22, 43-44)
107
Le Seigneur dit à ses disciples : La Pâque, vous le savez, aura lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié ! Alors les grands prêtres et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais du grand prêtre Caïphe et se concertèrent en vue d’arrêter Jésus par ruse et de le mettre à mort. Ils disaient toutefois : Pas en pleine fête, il faut éviter un tumulte parmi le peuple !
Comme Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très précieux, et elle le versa sur la tête de Jésus, alors qu’il était à table. À cette vue, les disciples furent indignés et ils dirent: À quoi bon ce gaspillage, cela pouvait être vendu bien cher et donné aux pauvres ! Jésus s’en aperçut et leur dit: Pourquoi tracassez-vous cette femme ? C’est vraiment une bonne oeuvre qu’elle a accomplie pour moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Si elle a répandu ce parfum sur mon corps, c’est pour ma sépulture qu’elle l’a fait. En vérité je vous le dis, partout où sera proclamée la bonne nouvelle, dans le monde entier, on fera mémoire d’elle en redisant ce qu’elle a fait !
Alors, l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres et leur dit : Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? Les grands prêtres lui versèrent trente pièces d’argent, et dès ce moment il cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour des Azymes, les disciples vinrent dire à Jésus : Où veux-tu que nous te préparions de quoi manger la Pâque ? Il répondit: Allez à la ville, chez un tel et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche, c’est chez toi que je vais faire la Pâque avec mes disciples ! Les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné et préparèrent la Pâque.
Sachant que le Père lui avait tout confié et qu’il était venu de Dieu et retournait à Dieu, Jésus se leva de table, quitta son manteau et, prenant un linge, il s’en ceignit. Puis il versa de l’eau dans un bassin et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge. Il vint donc à Simon Pierre, qui lui dit : Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, tu le comprendras plus tard ! Pierre lui dit : Tu ne me laveras pas les pieds ! Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ! Simon Pierre lui dit alors : Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! Jésus lui dit : Celui qui a pris un bain n’a pas besoin de se laver, il est entièrement pur. Vous aussi, vous êtes purs, pas tous cependant ! II savait en effet qui allait le livrer, voilà pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs!
Quand il leur eut lavé les pieds, qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné l’exemple pour que vous agissiez comme j’ai agi envers vous. En vérité, en vérité je vous le dis, l’esclave n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux serez-vous si vous le faites !
Et tandis qu’ils mangeaient, il déclara : En vérité je vous le dis, l’un de vous me trahira ! Vivement attristés, ils se mirent chacun à lui demander : Serait-ce moi, Seigneur ? Il répondit : Quelqu’un qui a plongé avec moi la main dans le plat, voilà celui qui va me livrer ! Le Fils de l’homme s’en va selon qu’il est écrit de lui ; mais malheur à celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux eût valu pour lui de ne pas naître ! À son tour Judas, celui qui allait le livrer, lui demanda : Serait-ce moi, Rabbi ? Jésus répondit : Tu l’as dit !
Or tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps ! Puis, prenant une coupe, il rendit grâce et la leur donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang, celui de la nouvelle alliance, répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le royaume de mon Père ! Après le chant des psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : Vous allez tous vous scandaliser à cause de moi cette nuit. Il est écrit en effet : « Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées. » Mais après ma résurrection je vous précéderai en Galilée ! Prenant la parole, Pierre lui dit : Si tous sont scandalisés à ton sujet, moi je ne le serai jamais ! Jésus lui répliqua : En vérité je te le dis, cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ! Pierre lui dit : Dussé-je mourir pour toi, non, je ne te renierai pas ! Et tous les disciples en dirent autant.
Alors Jésus parvint avec eux à un domaine appelé Gethsémani, et il dit aux disciples : Restez ici, tandis que j’irai prier là-bas. Et prenant avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à ressentir tristesse et angoisse. Alors il leur dit: Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi ! Étant allé un peu plus loin, il tomba la face contre terre, en faisant cette prière : Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux !
Alors lui apparut un ange du ciel qui le réconfortait. En proie à la détresse, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint pareille à de grosses gouttes de sang, qui tombaient jusqu’à terre.
Il revint vers ses disciples et les trouva endormis, et il dit à Pierre : Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation : car l’esprit est ardent, mais la chair est faible ! Ànouveau, il s’en alla prier pour la deuxième fois : Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite ! Puis il revint et les trouva de nouveau endormis, car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa et s’en alla prier une troisième fois, répétant les mêmes paroles.
Alors il revint vers les disciples et leur dit : Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ; voici venue l’heure où le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons, voici tout proche celui qui me livre !
Comme il parlait encore, survint Judas, l’un des Douze, et avec lui une bande nombreuse, armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Or le traître leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est lui, arrêtez-le ! Et aussitôt il s’approcha de Jésus en disant : Salut, Rabbi ! Et il l’embrassa. Mais Jésus lui dit : Ami, fais ta besogne ! S’avançant alors, ils mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent. Et voilà qu’un des compagnons de Jésus, portant la main à son glaive, le dégaina, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : Rengaine ton glaive, car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. Penses-tu donc que je ne puis faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ?
Puis Jésus dit à la foule : Suis-je un brigand, que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour me saisir ? Chaque jour j’étais assis dans le Temple à enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté ! Or tout ceci advint pour que s’accomplissent les Écritures des Prophètes. Alors les disciples l’abandonnèrent tous et s’enfuirent. Ceux qui avaient arrêté Jésus l’emmenèrent chez Caïphe le grand prêtre ; et là se réunirent les scribes et les anciens. Pierre le suivait de loin jusqu’au palais du grand prêtre ; il pénétra à l’intérieur et s’assit avec les valets, pour voir le dénouement.
Or les grands prêtres et le sanhédrin tout entier cherchaient un faux témoignage contre Jésus, en vue de le faire mourir ; et ils n’en trouvèrent pas, bien que de faux témoins se fussent présentés en grand nombre. Finalement, il s’en présenta deux qui déclarèrent : Cet homme a dit: Je puis détruire ce temple de Dieu et le rebâtir en trois jours ! Se levant alors, le grand prêtre lui dit : Tu ne réponds rien ? Qu’est-ce que ces gens attestent contre toi ? Mais Jésus se taisait. Le grand prêtre lui dit : Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu ! Jésus lui répondit : Tu l’as dit. D’ailleurs je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite de la Puissance et venir sur les nuées du ciel !
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Là, vous venez d’entendre le blasphème ! Qu’en pensez-vous ? Ils répondirent : Il mérite la mort ! Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres lui donnèrent des coups en disant : Fais le prophète, Christ, dis-nous qui t’a frappé ! Cependant Pierre était assis dehors, dans la cour. Une servante s’approcha et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! Mais il nia devant tout le monde en disant : Je ne sais pas ce que tu veux dire ! Comme il s’était retiré vers le porche, une autre l’aperçut et dit aux gens qui étaient là : En voilà un qui était avec Jésus de Nazareth ! Et de nouveau il nia avec serment : Je ne connais pas cet homme ! Un moment après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : Sûrement, toi aussi, tu en es, et d’ailleurs ton langage te trahit ! Alors il se mit à jurer avec force imprécations : Je ne connais pas cet homme ! Et aussi tôt un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois !Et sortant dehors, il pleura amèrement.
Dès le matin, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Et, après l’avoir lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.
Florilège liturgique
Celui qui fit les lacs, les sources et les mers * nous montre la plus grande humilité : * d’un linge se ceignant et de ses disciples lavant les pieds, * il s’abaisse, dans sa miséricorde infinie, * et de l’abîme du mal nous fait remonter, * lui le seul Ami des hommes.
À tes disciples, Seigneur, * au cours du repas tu as révélé * le mystère de ta sainte immolation * qui nous délivre de la mort, * et nous vénérons ta divine Passion.
Judas le félon * pendant la Cène, Seigneur, a mis avec toi * sa main dans le plat ; * et maintenant il tend la main * aux hommes sans loi * pour recevoir les deniers ; * lui qui avait calculé le prix du parfum, * il ne tremble pas de vendre celui * dont on ne peut estimer le prix ; * lui qui tendit ses pieds à laver, * il donne à son Maître un faux baiser * pour le livrer aux impies ; * et, du chœur des Apôtres rejeté, * bien qu’il eût rejeté les trente deniers, * il ne put voir ta Résurrection le troisième jour. * À cause d’elle, Seigneur, prends pitié de nous.
Fidèles, que nul ne s’approche de la Cène du Seigneur * sans y être initié, * que nul ne s’approche pour trahir comme Judas ; * car, ayant reçu sa bouchée, * il quitta le Pain de vie * et, sous l’apparence du disciple, c’était un meurtrier : * à la table des Apôtres il mangeait, mais se réjouissait en compagnie des impies ; * dans sa haine, il embrasse le Seigneur et trahit par un baiser * celui qui nous rachète de la malédiction, notre Sauveur et notre Dieu.
À ta mystique et sainte Cène, * en ce jour, ô Fils de Dieu, * donne-moi de participer : * devant tes ennemis je n’irai pas révéler ton mystère * ni te trahir par un baiser, comme le fit Judas, * mais comme le Larron je m’écrie : * Souviens-toi de moi, Seigneur, * quand tu entreras dans ton royaume.
Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.
À LA LITURGIE
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(26, 6-16)
108
En ce temps-là, comme Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, avec un flacon d’albâtre contenant un parfum très précieux, et elle le versa sur la tête de Jésus, alors qu’il était à table.
À cette vue, les disciples furent indignés et ils dirent : À quoi bon ce gaspillage ? Cela pouvait être vendu bien cher et donné aux pauvres.
Jésus s’en aperçut et leur dit: Pourquoi tracassez-vous cette femme ? C’est vraiment une bonne œuvre qu’elle a accomplie pour moi. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
Si elle a répandu ce parfum sur mon corps, c’est pour ma sépulture qu’elle l’a fait. En vérité je vous le dis : partout où sera proclamée la bonne nouvelle, dans le monde entier, on fera mémoire d‘elle en redisant ce qu’elle a fait.
Alors l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, alla trouver les grands prêtres et leur dit : Que voulez-vous me donner pour que je vous le livre ?
Les grands prêtres lui versèrent trente pièces d’argent, et dès ce moment il cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Florilège liturgique
La Courtisane s’approche de toi * pour verser sur tes pieds, Dieu de bonté, * avec ses larmes le précieux parfum,* et de la pestilence du mal, * sur ton ordre, elle est délivrée, * tandis que le disciple ingrat, de ta grâce comblé, * la rejette et s’enfonce dans la boue * en te vendant par avarice. * Gloire, ô Christ, à ta miséricorde infinie.
Plus que la Courtisane, Dieu très bon, j’ai péché,* et sur toi je n’ai pas versé mes larmes à flots ; * mais, dans le silence, je me prosterne en priant, * baisant avec amour tes pieds immaculés ; * ô Maître, veuille m’accorder, je t’en supplie,* pour mes fautes le pardon, * Sauveur, délivre-moi du bourbier de mes péchés.
La femme respirant l’odeur du péché * s’approche pour verser des larmes sur tes pieds * et annoncer ta Passion, Dieu Sauveur : * Ô Maître, comment oserai-je lever les yeux vers toi * qui es venu sauver la débauchée ? * Toi qui as ressuscité Lazare du tombeau, * relève-moi du gouffre de la mort : * Seigneur, accueille ma misère et sauve-moi.
Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.
À LA LITURGIE
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(24, 16 – 28, 2)
102
Le Seigneur dit à ses disciples : Pour ce qui est du jour et de l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges du ciel, mais le Père seul. Comme furent les jours de Noé, tel sera l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs filles, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne surent rien jusqu’à ce que survînt le déluge, qui les emporta tous : ainsi en sera-t-il à l’avènement du Fils de l’homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris, l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez à quel moment votre Seigneur doit venir. Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y pensez pas.
Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur les gens de sa maison pour leur distribuer la nourriture en son temps ? Heureux ce serviteur, que son maître à son retour trouvera agissant ainsi ! En vérité je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. Mais, si c’est un méchant serviteur et que, disant en lui-même : Mon maître tarde à venir, il se mette à battre ses compagnons, à manger et boire avec des gens adonnés au vin, le maître de ce serviteur viendra au jour qu’il n’attend pas, à l’heure qu’il ne sait pas, et il le fera déchirer de coups et lui assignera son lot avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, s’en allèrent au devant de l’époux. Il y en avait cinq qui étaient folles et cinq qui étaient sages. Les folles, en effet, ayant pris leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les sages prirent avec leurs lampes de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : Nous craignons qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous : allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous ! Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent aussi, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas !
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure où le Fils de l’homme viendra !
Car il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens. À l’un il donna cinq talents, à l’autre deux talents, au troisième un talent, selon la capacité de chacun ; et il partit. Celui qui avait reçu cinq talents s’en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. Mais celui qui n’avait reçu qu’un talent s’en alla creuser la terre et y cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs, étant revenu, leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha et lui en présenta cinq autres en disant: Seigneur, tu m’avais remis cinq talents ; en voici cinq autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître ! Celui qui avait reçu deux talents vint aussi et dit : Seigneur, tu m’avais remis deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître !
S’approchant à son tour, celui qui n’avait reçu qu’un talent lui dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé et ramasses où tu n’as pas vanné. J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, je te rends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et, que je ramasse où je n’ai pas vanné ; il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j’aurais retiré ce qui m’appartient avec un intérêt. Otez-lui donc ce talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Et ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents !
Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges saints, il prendra place sur le trône de sa gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs. Il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé depuis les origines du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir ! Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de te visiter ? Et le Roi leur fera cette réponse. En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !
Alors il dira à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais étranger et vous ne m’avez pas accueilli, j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m’avez pas visité ! Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne t’avoir point secouru ? Alors il leur répondra : En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous ne l’avez point fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez point fait ! Et ils s’en iront, ceux-ci à la peine éternelle, et les justes à une vie éternelle. Et lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples : La Pâque, vous le savez, aura lieu dans deux jours, et le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié !
Florilège liturgique
ÔChrist, Époux de nos âmes, veuille nous compter parmi les vierges sages, agrège-nous au troupeau de tes élus et prends pitié de nous. Amen.
Pour avoir méprisé l’ordre du tyran, * les trois nobles Jeunes Gens * furent mis dans la fournaise, * maisils chantèrent pour rendre gloire àDieu : * Toutes les oeuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur.
Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.
Rejetant l’indolence loin de nous, * tenons nos lampes allumées * et partons à la rencontre du Christ, * l’immortel Époux devant lequel nous chanterons : * Toutes ses oeuvres, bénissez le Seigneur.
Bénissons le Seigneur, Père, Fils et saint Esprit.
Que notre âme soit remplie suffisamment * d‘ une huile de charité, * pour ne point devoir en acheter, * au lieu d’accueillir l’Epoux et de chanter : * Toutes ses oeuvres, bénissez le Seigneur.
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, Amen.
Puisque Dieu vous a donné pareillement * sa grâce et son pouvoir, * faites fructifier votre talent * avec l‘aide du Christ pour qui nous chanterons : * Toutes ses œuvres bénissez le Seigneur.
Mon âme indolente est tombée dans le sommeil, * et je n’ai pas acquis, ô Christ, mon Époux, * la lampe qui brille du feu des vertus ; * vierge folle je suis devenu, * car au temps du labeur j’ai folâtré ; * ô Maître, ne me ferme pas ton amour et ton cœur, * mais dissipe mon sommeil ténébreux, * réveille-moi pour me faire entrer * avec les vierges sages dans ton palais, * là où le choeur des Justes fait retentir sa pure voix * et te chante : Seigneur, gloire à toi.
Gloire au Père… Maintenant… Amen.
Tu as entendu la condamnation * de celui qui cacha son talent : * ô mon âme, ne cache pas la parole de Dieu ; * proclame ses merveilles, multiplie ses dons, * afin d’entrer dans la joie de ton Seigneur.
Voici l’Époux, il arrive au milieu de la nuit ; * bienheureux le serviteur qu’il trouvera vigilant, * malheureux au contraire celui qu’il trouvera dans l’indolence. * Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, * pour qu’à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, * mais redouble de vigilance pour chanter : * Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, * par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous.
À LA LITURGIE
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu
(24. 3-35)
98
En ce temps-là, comme Jésus s’était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples vinrent lui demander en privé : Dis-nous quand ces choses arriveront et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ! Jésus leur répondit : Prenez garde que nul ne vous séduise ; car plusieurs viendront sous mon nom et diront : C’est moi qui suis le Christ ! et ils en séduiront un grand nombre. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre : n’en soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent, mais ce ne sera pas encore la fin. On verra s’élever nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors, on vous livrera aux tortures, on vous fera mourir, vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront : ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Et il s’élèvera plusieurs faux prophètes, qui en séduiront un grand nombre. Et, à cause des progrès croissants de l’iniquité, la charité d’un grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour être un témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.
Quand donc vous verrez «l’abomination de la désolation», annoncée par le prophète Daniel, établie dans le lieu saint – que celui qui lit comprenne ! – alors que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes ; et que celui qui sera sur la terrasse ne descende Pas Pour prendre ce qu’il a dans sa maison ; et que celui qui sera dans les champs ne revienne pas pour prendre ses vêtements ! Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat, car il y aura alors une si grande détresse qu’il n’y en a pas eu de semblable depuis le commencement du monde jusqu’ici et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient abrégés personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, cesjours seront abrégés.
Alors, si l’on vous dit : Le Christ est ici, ou : II est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges et des choses extraordinaires, jusqu’à séduire, si possible les élus. Voilà que je vous l’ai prédit. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert, ne sortez point ; Le voici dans le lieu le plus retiré de la maison, ne le croyez point. Comme l’éclair, en effet, part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement du Fils de l’homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours. Aussitôt après ces jours d’affliction, le soleil s’obscurcira, la lune perdra son éclat les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieuxseront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme. Toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec grande puissance et majesté. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d’un bout à l’autre des cieux.
Écoutez une comparaison prise du figuier : dès que ses rameaux deviennent tendres et qu’il lui pousse des feuilles, vous savez que l’été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est sur le seuil. En vérité je vous le dis, cette génération ne passera point que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !
Florilège liturgique
Marchant librement vers sa Passion, * le Seigneur disait aux Apôtres en chemin : * Voici, nous montons vers Jérusalem * et, selon qu’il est écrit de lui, le Fils de l’homme sera livré. * Venez, purifions nos pensées pour marcher avec lui, * laissons-nous crucifier comme lui, * en lui mourons aux plaisirs de la vie, * afin de vivre avec lui et de l’entendre nous crier : * Ce n’est plus vers la terrestre Jérusalem * que je monte pour souffrir, * mais je monte vers mon Père et votre Père, * vers mon Dieu et votre Dieu ; * avec moi vous monterez vers la céleste Jérusalem, * dans le royaume des cieux.
ÔJuge invisible, ton incarnation te manifeste à nos yeux, * et tu te laisses condamner à mort par des hommes sans loi ! * Par ta Passion, tu condamnes notre propre condamnation * et tous ensemble nous te louons, * chantant d’une même voix: * Honneur et gloire à ta puissance, Verbe de Dieu.
Seigneur, lorsque tu marchais vers ta Passion, * pour affermir tes Disciples, tu les pris à part et leur dis : * Comment pouvez-vous oublier mes paroles de jadis ? * Tout prophète, selon les Écritures, * ne peut mourir qu’à Jérusalem ! * Maintenant, le temps dont je vous ai parlé est arrivé ; * voici, je vais être livré aux mains des pécheurs ; * ils vont se moquer de moi et me clouer sur la croix ; * et, m’ayant enseveli, ils me compteront parmi les morts ; * prenez courage, cependant, * car je ressusciterai le troisième jour, * pour la joie des croyants et la vie éternelle.
Homélie pour la Fête de l’Entrée de Notre Seigneur à Jérusalem de saint Ignace Brianchaninov
Réjouis-toi, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9).
Le prophète de Dieu prononça cette prophétie quelque 400 ans avant l’événement que nous commémorons et célébrons aujourd’hui. Ayant achevé Sa prédication sur terre, notre Seigneur Jésus-Christ fit Son entrée triomphale dans la cité royale de Jérusalem, dans la ville où le vrai Dieu était adoré, une ville pieuse à bien des égards. Le Seigneur fit son entrée comme Roi et vainqueur, afin d’achever Sa mission par un exploit décisif : détruire la mort par la mort, enlever la malédiction qui pesait sur la race humaine en la prenant sur Lui-même. Cette entrée dans la cité royale, Il l’a accomplie assis sur le dos d’un ânon “qui n’avait jamais été monté ” (Lc 19,30), afin de restaurer à l’humanité la dignité royale que notre ancêtre avait gâchée ; et restaurer cette dignité en montant sur la Croix. L’ânon a été apprivoisé par le merveilleux Conducteur. Les Apôtres placèrent leurs vêtements sur l’ânon ; une grande foule courut pour accueillir le Seigneur et marcher avec Lui, criant avec joie ” Hosanna au fils de David, bénit soit le roi ” (Lc 19,38) ” qui vient au Nom du Seigneur, Hosanna au plus haut des Cieux “ (Mt 21,9). Le Seigneur est proclamé Roi au Nom du Seigneur à Son propre titre – pas par hasard et pas par volonté humaine consciente. Au cours des 4 jours qui vont suivre, ce même peuple qui L’a proclamé Roi va hurler “crucifie-Le, crucifie-Le…nous n’avons pas d’autre roi que César !” (Jn 19,15).
Quelle est la signification de l’entrée du Seigneur à Jérusalem sur un ânon ? D’après l’explication des saints Pères, cela a une profonde signification prophétique. Le Seigneur, voyant tout, avait déjà vu à l’avance les Juifs approchant l’apostasie finale. Il avait annoncé cette apostasie déjà lorsque la Loi avait été donnée aux Israélites sur le Mont Sinaï, par la bouche du Législateur inspiré. “Ils ont péché,” dit Moïse du futur péché des Juifs contre le Dieu-homme, comme s’il parlait de quelque chose de déjà accompli. ” Ils ont péché, ne Lui étant pas agréables ; enfants indignes, une génération obstinée et perverse. C’est ainsi que vous récompensez le Seigneur ? ” (Deut. 32,5-6 LXX). “Car c’est une nation aux vues courtes, privée de discernement. S’ils étaient sages, certes ils aboutiraient, ils sauraient discerner leur avenir ” (Deut. 32,28-29). ” Car leur vigne vient de la vigne de Sodome et des plantations de Gomorrhe : leurs raisins sont raisins vénéneux, leurs grappes sont amères ” (Deut. 32,32). Alors qu’au contraire, ” Cieux, exultez avec Lui” – le Fils de Dieu ” et que les Anges de Dieu L’adorent ! Nations, exultez avec Son peuple, et que tous les envoyés de Dieu affirment Sa force ! ” (Deut. 32,43). L’entrée à Jérusalem sur un ânon est la répétition de la prophétie de Moïse – pas en paroles mais en symbole. Moïse avait prédit que les païens et les étrangers se réjouiraient dans le Seigneur, mais les Juifs seraient rejetés. Ici, l’ânon jamais monté (Lc 19,30) est une image de ces peuples des nations étrangères. Les vêtements des Apôtres sont les enseignements du Christ par lesquels ils instruiraient les nations, et le Seigneur S’assis Lui-même spirituellement sur les nations, les rendant tels Dieu. Il les conduit dans Jérusalem, dans le sein de l’Église, vers l’éternelle cité de Dieu non-construite par les mains des hommes, vers la cité du Salut et de la béatitude. Les Juifs rejetés y sont aussi présents. Avec leurs lèvres, ils ont crié “le Roi d’Israël,” mais dans leur âme, leur Sanhédrin, ils avaient déjà résolu de tuer le Sauveur.
Voici une autre signification de l’ânon jamais monté. C’est une image de toute personne qui est guidée par des désirs irrationnels, privée de liberté spirituelle, enchaînée aux passions et habitudes de la vie charnelle. Les enseignements du Christ libèrent l’ânon de son attachement ; c’est-à-dire, de l’accomplissement de sa volonté pécheresse et charnelle. Alors les Apôtres mènent l’ânon au Christ, posent leurs vêtements dessus ; le Seigneur assis dessus fait Son entrée dessus dans Jérusalem. Cela signifie que la personne qui a quitté sa vie pécheresse est guidé vers les Évangiles, et est revêtu comme s’il portait des habits apostoliques, dans la connaissance la plus détaillée et précise du Christ et de Ses Commandements. Ensuite le Seigneur s’assied dessus en lui apparaissant spirituellement, et en demeurant spirituellement en lui, car tel était Sa volonté de promettre : ” Celui qui a Mes Commandements et qui les garde, c’est celui-là qui M’aime ; or celui qui M’aime sera aimé de Mon Père ; et Je l’aimerai et Je me manifesterai à lui.” (Jn 14,21) ” et Mon Père l’aimera et Nous viendrons vers lui et Nous Nous ferons une demeure chez lui ” (Jn 14,23). La venue du Seigneur est accompagnée d’une paix surpassant les mots et la compréhension ; une paix qui est pleine de grâce, et digne de Celui Qui l’accorde – le Seigneur. Cette paix n’est pas comparable avec le repos naturel de l’homme qui a chuté, qui peut ressentir du repos et du plaisir dans les délices charnels, et qui peut considérer sa propre insensibilité, sa propre mort éternelle, comme étant du repos. Le Seigneur est au dessus des qualités naturelles de la personne qui s’est soumise à Lui et a assimilé Ses enseignements saints; et Il guide cette personne vers la cité spirituelle de Dieu, la cité de paix – dans la Jérusalem créée par Dieu, et pas par l’homme.
L’âme qui contemple de Seigneur est accueillie par le Saint Esprit, Qui offre à cette âme la joie spirituelle qui est incorruptible et éternelle. Réjouis-toi, ô fille de Sion, la fille de la sainte Église – car tu appartient à nul autre qu’à Dieu. Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse (Zach. 9,9). Tu as ressenti la paix du Christ, pleine de grâce, et tu es devenue enfant de cette paix ; tu as été renouvelée par la jeunesse spirituelle et tu a appris à connaître le Royaume du Christ par l’expérience. Les passions sont apaisées en toi, par la puissance pleine de grâce du Conducteur Qui te dirige ; tes qualités naturelles ne savent pas briser leurs lois naturelles, elles ne savent pas aller au delà de leurs limites et être transformées en d’incontrôlables passions ! Tirant toutes tes pensées, tous tes sentiments, toutes tes actions du Seigneur, tu sais et tu dois proclamer le Nom du Seigneur à ton prochain, et Le louer dans l’assemblée de l’Église (Ps 21,22). Né du Saint Esprit et enfant de l’Esprit, tu es capable de contempler la procession spirituelle de ton Roi, tu es capable de contempler la justice et la droiture de ton Roi. Il est ” humble et doux de cœur ” (Mt 11,29), et ” Il guidera le doux dans le jugement, Il enseignera Ses voies à l’humble ” (Ps 24,9 LXX). Notre Dieu est un Esprit qui est incomparable à tout esprit créé, car Il est en tous les aspects indéfiniment différent de toutes les créatures. Les saints esprits angéliques créés sont Ses trônes et chariots. Il est assis et avance sur les chérubins. Il est assis et avance sur ces âmes humaines bénies qui se sont soumises à Lui et Lui rapportent toutes leurs qualités humaines comme une offrande consumée. Le Roi avance sur de telles âmes, et entre ainsi dans la sainte cité de Dieu, y introduisant aussi les saintes âmes. Hosanna au plus haut des Cieux ! Béni est le Roi d’Israël qui vient.
Amen.
Dimanche des rameaux
Lecture de l’Évangile selon saint Jean (12,1-18)
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où se trouvait Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui offrait un repas, et Marthe servait ; Lazare était avec lui parmi les convives. Marie, prenant une livre de parfum très pur et de grand prix, la versa sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de la bonne odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas l’Iscariote, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit alors : Que n’a-t-on vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? Et cela, il le dit non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus lui dit : Laisse-la ; c’est pour le jour de ma sépulture qu’elle a gardé ce parfum. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ! Beaucoup de gens parmi les Juifs apprirent qu’il était là et vinrent non seulement pour Jésus, mais pour voir aussi Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Les grands prêtres alors résolurent de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs les quittaient à cause de lui et croyaient en Jésus. Le lendemain, beaucoup de gens venus pour la fête, ayant ouï dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des rameaux de palmiers et sortirent à sa rencontre en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Trouvant un ânon, Jésus s’y assit, selon qu’il est écrit : «Sois sans crainte, fille de Sion ; voici venir ton roi, assis sur le petit d’une ânesse.» Cela, ses disciples ne le comprirent pas tout d’abord ; mais, lorsque Jésus fut glorifié, ils se souvinrent que cela était écrit à son sujet et qu’on l’avait accompli à son égard. Tous ceux qui étaient avec lui quand il avait appelé Lazare du tombeau et l’avait ressuscité des morts, en rendaient témoignage. Et c’est aussi pourquoi la foule vint à sa rencontre, à la nouvelle du miracle qu’il avait accompli.
Tropaire, t. 1
Pour affermir avant ta Passion * la croyance en la commune résurrection, * d’entre les morts tu as ressuscité Lazare, ô Christ notre Dieu ; * comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire * et te chantons comme au vainqueur de la mort: * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, * nous avons pu participer à la vie éternelle par ta résurrection ; * et dans nos hymnes nous te chantons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Venez, peuples et nations, * contemplez en ce jour le Roi des cieux : * humblement, sur l’ânon, il gagne Jérusalem, * comme sur un trône élevé ; * peuples, contemplez le Seigneur qui s’incarne pour nous sauver, * selon la vision du prophète Isaïe ; * voici l’Époux de la nouvelle Sion * et, pour ces noces pures et immaculées, * la multitude innocente des Enfants * accourt en chantant ; * et nous aussi, comme les Anges, nous chanterons : * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui * qui nous apporte le salut !
Pourquoi ce tumulte parmi les nations ? * Scribes et Prêtres, pourquoi ce vain grondement, * lorsque vous dites : Quel est celui-ci * auquel les enfants, portant des palmes et des rameaux, * adressent leurs hymnes en chantant : * «Béni soit celui qui vient * au nom du Seigneur notre Sauveur» ?