Samedi Saint

Tropaires t.2

Le noble Joseph, lorsque de la croix * il eut descendu ton corps immaculé, * l’enveloppa d’un blanc linceul * et l’embauma de précieux parfums, * et pour sa sépulture il le déposa dans un tombeau tout neuf.

Gloire au Père…

Lorsque tu es descendu vers la mort, immortelle Vie, * l’Enfer fut renversé par la splendeur de ta divinité * et, lorsque tu ressuscitas les morts * qui gisaient au fond du tombeau, * tous les Anges dans les cieux se mirent à chanter : * Gloire à toi, Source de vie, ô Christ notre Dieu.

Maintenant…

Près du sépulcre, un Ange du Seigneur * apparut aux Myrophores et leur dit : * Aux morts conviennent la myrrhe et les aromates ; * le corps du Christ est affranchi de toute corruption.

ÉVANGILES DU SAMEDI SAINT

À L’ORTIIROS

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(27. 62-65)

114

   Le lendemain, c’est-à-dire après la Parascève, les grands prêtres et les Pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et leur dirent : Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : Après trois jours je ressusciterai ! Veuille donc faire garder le sépulcre jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ! Cette dernière imposture serait pire que la première ! Pilate leur dit : Voici une garde, allez et gardez-le comme vous l’entendez ! Ils allèrent donc et s’assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre et en y mettant une garde.

À LA LITURGIE

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu

(28, 1-20)

115

   Après le sabbat, dès l’aube du premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie allèrent visiter le sépulcre. Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et sa robe était blanche comme la neige. À sa vue, les gardes tressaillirent d’effroi et devinrent comme morts. Et l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : Vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici : il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez et voyez le lieu où gisait le Seigneur, et hâtez-vous d’aller dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Voici qu’il vous précède en Galilée : là vous le verrez, je vous l’ai dit !

  Aussitôt elles sortirent du sépulcre, tout émues et pleines de joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus se présenta devant elles en disant : Réjouissez-vous ! Elles s’approchèrent et embrassèrent ses pieds, se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit : Ne craignez point ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ! Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes vinrent dans la ville et annoncèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé. Ceux-ci se réunirent avec les anciens, puis ayant tenu conseil, ils donnèrent une grosse somme d’argent aux soldats en leur disant : Publiez que ses disciples sont venus de nuit et l’ont enlevé pendant que vous dormiez. Et si le gouverneur vient à le savoir, nous l’apaiserons et nous vous mettrons à couvert ! Les soldats prirent l’argent et firent ce qu’on leur avait dit ; et ce bruit qu’ils répandirent se répète encore aujourd’hui parmi les Juifs.

   Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui ; quelques-uns cependant hésitaient encore. Et Jésus, s’approchant, leur parla ainsi : Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit ; et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Amen.

Florilège liturgique

En ce jour dans le sépulcre * tu fus déposé, ô Christ notre Vie ; * les puissances angéliques étaient saisies d’effroi, * mais chantèrent : Gloire à ta condescendance.
2. Bienheureux ceux qui scrutent ses témoignages, * ceux qui Je cherchent de
tout coeur.

Le tombeau fut ta demeure : * dans la mort comment descend notre Vie, * pour détruire à tout jamais l’empire de la mort * et sauver d’Enfer les morts en les ressuscitant.
3. Car ce n’est pas les artisans d’iniquité * qui empruntent ses voies.
Vénérant ta sépulture, * la Passion que tu souffris pour nous sauver * et la mort qui nous délivre de la corruption, * nous te magnifions et nous chantons ta royauté.
4. Tu nous as donné tes préceptes * pour les garder fidèlement.
Toi qui as créé la terre, * lui fixant ses dimensions, sa grandeur, * en ce jour, ô Roi de tous, tu loges à l’étroit, * mais dans leurs tombeaux les morts se lèvent avec toi.
5. Puissent mes voies se fixer * dans l’observance de ta loi !
Ô Seigneur de toutes choses, * Christ Jésus, ô Roi de tout l’univers, * aux Enfers que cherchais-tu pour être descendu ? * C’est la race des mortels que tu voulais sauver.
6. Alors je ne serai pas confondu, * en fixant des yeux tous tes préceptes.
Le Seigneur, le Roi du monde, * à nos yeux se laisse voir dans la mort, * et Joseph a déposé dans un tombeau tout neuf * le Sauveur qui a vidé les tombes de leurs morts !
7. Je te louerai dans la droiture de mon cœur, * instruit de tes justes jugements.          En  ce jour dans le sépulcre * tu fus déposé, ô Christ notre Vie : * par la mort tu as vaincu l’empire de la mort, * pour le monde tu ouvris les sources de la vie.                  8. Tes volontés, je les veux  observer, * ne me délaisse pas jusqu’à la fin.                Vrai Soleil de la justice, * tu es arrê­té, ô Christ, comme un brigand ; * toi qui  justifies tout homme, tu es mis en croix * au milieu de deux larrons, Sauveur du monde.
9. Comment, jeune, garder pur son che­min ? * En observant  ta parole.
Plus que tous les fils des hommes  * rayonnant par la splendeur de sa beauté, * il a pris l’aspect  d’un mort sans grâce et sans éclat, * lui dont la nature
entière tire sa beauté.
10. De tout cœur, c’est toi que j’ai cher­ché, * ne permets pas que je m’écarte de ta loi.
La splendeur de ta présence * pour l’Enfer aura l’effet d’un éclair * et l’Ha­dès par ta venue sera tout ébloui, * ne pouvant pas soutenir le jour et la clar­té.
11.  Au fond de mon cœur j’ai  conservé tes paroles  * pour ne point faillir envers toi.
Ô Jésus,  douce lumière * qui m’é­claires et donnes au monde le salut, * au  sépulcre ténébreux comment  te caches-tu, * en ton ineffable et mysté­rieuse soumission ?
12.  Tu  es  béni,  Seigneur, * apprends­ moi tes volontés.
Ineffable est le mystère * de ta sépulture,  ô Christ  notre  Dieu, * et les Anges dans les cieux ne peuvent s’expliquer * la façon dont Dieu lui-même gît dans le tombeau.

Seigneur mon Dieu, je chante pour toi * sur ton sépulcre une hymne d’adieu : * par ta mise au tombeau tu m’ouvres les portes de la vie, * détruisant la mort et l’Enfer par ta mort.

Au ciel sur un trône, ici-bas gisant dans le tombeau, * Dieu Sauveur, tu ébranlas par ta mort * les puissances du ciel et de l’enfer * contemplant le spectacle inouï * du Créateur couché dans la mort.

Pour que de ta gloire fût rempli tout l’univers,* au plus profond de la terre tu es descendu ; * et là je n’ai pu te cacher ma nature déchue en Adam,* mais ta sépulture me renouvelle, Seigneur ami des hommes.

Les Anges dans le ciel * furent frappés d’effroi * lorsqu’ils virent celui qui siège dans le sein du Père éternellement * déposé comme un mort dans le tombeau ; * ils firent cercle autour de lui * pour glorifier avec les morts dans les Enfers * leur Créateur et Seigneur.

Les soldats gardant ton sépulcre, Sauveur, * furent terrassés par la splendeur * de l’Ange qui se manifesta * pour annoncer aux femmes ta sainte Résurrection ; * et toi qui nous délivres de la mort, * nous te glorifions et nous prosternons devant toi, * Ressuscité du tombeau et notre unique Dieu.