Le centenaire du martyre de la grande-duchesse Élisabeth et de la moniale Barbara a été commémoré le 18 juillet au couvent Sainte-Marie-Madeleine à Jérusalem. La divine liturgie était présidée par l’évêque de Manhattan Nicolas, vicaire du diocèse d’Amérique orientale de l’Église russe hors-frontières. Il était assisté par l’archimandrite Alexandre (Elisov), chef de la Mission ecclésiastique russe du Patriarcat de Moscou à Jérusalem et l’archimandrite Romain (Krasovksy), chef de mission de l’Église russe hors-frontières, ainsi que par les membres du clergé du couvent Sainte-Marie-Madeleine, et des prêtres des Églises de Russie, d’Ukraine, de Serbie et de Tchéquie, en présence de nombreux fidèles. Selon la tradition établie, le patriarche de Jérusalem Théophile assistait à l’office. Il était accompagné de l’archevêque d’Anfidon Nectaire, représentant du patriarche de Jérusalem auprès du patriarche de Constantinople, et de l’archimandrite Bartholomée. À l’issue de la liturgie a eu lieu un office d’intercession devant les reliques de la sainte, lequel a été célébré par les hiérarques des Églises de Jérusalem et de Russie, ainsi que l’ensemble du clergé. La présence dans la ville sainte de Jérusalem des reliques des saintes martyres Élisabeth et Barbara est due aux labeurs de l’higoumène Séraphin (Kouznetsov, 1873-1959), supérieur de la skite Saint-Séraphin du diocèse de Perm, qui les avait transportées depuis Ekaterinbourg jusqu’à Changhaï par voie terrestre, puis par voie maritime jusqu’à Port-Saïd, et de là jusqu’à Jérusalem, accomplissant le vœu de sainte Élisabeth d’être inhumée en Terre sainte.
L’Église orthodoxe russe a célébré le centenairedu martyre de la dernière famille impériale de Russie par de nombreux événements dans toute la Russie et au cours de toute l’année, les célébrations culminant par la divine liturgie patriarcale qui a été célébrée à Ekaterinbourg dans la nuit du 16 au 17 juillet, laquelle était suivie de la procession en l’honneur des martyrs impériaux. 100 000 fidèles orthodoxes sont venus de toutes les régions de Russie et du monde entier, dont l’Azerbaïdjan, l’Australie, l’Autriche, la Biélorussie, la Bulgarie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Chine, la Lituanie, la Moldavie, la Nouvelle-Zélande, la Serbie, les États-Unis, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Ukraine, la France, l’Estonie, la Corée du Sud et le Japon. La première procession consacrée à la famille impériale s’était tenue en 1992 et n’avait rassemblé que quelques dizaines de personnes. Dans l’après-midi du 16 juillet, les vigiles ont été célébrées devant l’église « sur le sang ». Les vêpres étaient présidées par l’évêque de Seattle Théodose (Église russe hors-frontières) et les matines, par le métropolite de Kiev Onuphre, assisté de plusieurs hiérarques. Tard dans la soirée a commencé la liturgie célébrée également sur la place située devant l’église. L’office était présidé par le patriarche de Moscou, assisté du métropolite de Kiev Onuphre, du métropolite d’Ekaterinbourg Cyrille et encore de 33 hiérarques, ainsi que d’un grand nombre de prêtres. On peut visionner ici (l’office commence à la 34ème minute) la liturgie, et ici l’homélie du patriarche, la communion des fidèles et la procession. Celle-ci avait à sa tête le patriarche Cyrille. Le trajet commence à la place du martyre de la famille impériale jusqu’au monastère de Ganina Yama, situé à 20 kilomètres. Au cours de la procession, les pèlerins récitaient la prière: « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous pécheurs ». Selon les autorités, près de 100’000 personnes ont pris part à la procession. Comme le veut la tradition, les fidèles portaient des bannières et des icônes pendant la procession, dont une icône du tsar-martyr d’une hauteur de deux mètres, peinte en 2017 pour l’église dédiée à l’icône “régnante” de la Mère de Dieu à Ganina Yama. Avec le cadre en bois, l’icône pèse 150 kg. Une litière spéciale sur roues a été réalisée pour déplacer celle-ci. La procession était également accompagnée de
25 groupes mobiles d’un service de charité orthodoxe, constitué de membres du clergé, de représentants de la Fraternité orthodoxe de la Dormition d’Ekaterinbourg, de sœurs de miséricorde et de bénévoles qui aidaient ceux qui ne pouvaient pas parcourir le trajet entier de la procession. Des cuisines de campagne ainsi qu’un service d’examens médicaux avaient été installés au monastère de Ganina Yama. Le patriarche Cyrille et la procession sont arrivés au monastère dans la matinée. Le primat de l’Église orthodoxe russe a célébré un office d’intercession aux martyrs impériaux devant la croix commémorative située sur la mine n°7, où les corps des martyrs impériaux ont été précipités. Le patriarche Alexis II avait qualifié Ganina Yama «d’antimension vivant, imprégné de particules de reliques brûlées». À l’issue de l’office d’intercession, le patriarche Cyrille a prononcé les paroles suivantes : « Vos Éminences et Vos Excellences, chers pères, frères et sœurs, c’est avec un sentiment de joie que j’ai parcouru ce chemin douloureux avec vous tous, le jour où nous commémorons et fêtons cet événement tragique – nous le fêtons, parce que par cet événement la famille impériale a été comptée au nombre des saints. Et je crois qu’aujourd’hui, la famille des martyrs impériaux participe avec nous à cette prière et cette procession. Élevant la prière aux saints de Dieu, nous leur demandons d’êtres les intercesseurs auprès de Dieu pour notre terre russe, notre peuple, notre Église, afin que le Seigneur protège notre patrie et notre peuple, ainsi que l’Église de tout trouble, des divisions, des schismes, de toute injustice humaine, et que la vérité de la foi et la piété soient gardés par notre peuple. Nous croyons que si nous préservons cela, nous préserverons aussi la Russie, le pays sera grand et le peuple sera prospère. Par leurs prières que Seigneur garde la terre russe. Amen ».
Le patriarche Élie de Géorgie a baptisé 600 enfants pour son 54e baptême collectif, le 12 juillet dernier dans la cathédrale de la Sainte-Trinité à Tbilissi. Il est en outre le parrain des enfants baptisés. Ceux-ci sont en tout 36 000 à ce jour.
HOMÉLIE DU Rme PÈRE ANTOINE – 14 JUILLET 2018 ST GÉNY DE LECTOURE
Chers Frères et Sœurs en Christ !
En cette fête de Notre Dame des Moissons, patronne de la Gascogne, nous devons faire un traité avec Celle dont nous allons contempler les vertus. Nous devons lui promettre de les imiter. Essayons de faire comme un bouquet de celles qui semblent nous convenir davantage et promettons-lui, en une consécration intime, de les porter dans notre cœur si souvent blessé. Ce sera notre ressemblance avec Elle.
I/ SON HUMILITÉ
Litanie diaconale
Le péché est entré dans le monde par l’orgueil du démon qui disait à Dieu : « Je ne servirai pas », et le Fils de l’homme est venu sur la terre pour détruire l’orgueil dans l’humilité de l’Incarnation et dans tous les anéantissements qui devaient en être la suite.
Or il s’est servi pour instrument de ce mystère prodigieux, où un Dieu consentait à prendre toutes les infirmités de la nature humaine, de la plus humble de toutes les créatures. Qui a été plus humble que Marie ? C’est l’humilité qui a fixé le regard de Dieu sur celle qui devait être la Mère du Fils de Dieu.
Posons-nous la question : Quand serai-je réellement humble ? Une petite violette de Toulouse ? Quand m’abandonnerai-je à toute humiliation, telle que Dieu peut la demander ?
Lecture de l’épitre
Ô MARIE, il faut que ce soit aujourd’hui même, et ma consécration à votre service datera de ce jour où j’aurai vaincu mon orgueil et mon amour-propre, dans une société de suffisance où l’on écrase le prochain pour arriver à ses désirs pervers et dominateurs. Je veux que ce soit sur-le-champ. Aide moi, ô ma Mère !
Procession de la petite entrée
Petite entrée
Lecture de l’Évangile
II/ SA PURETÉ
Quelle triste source de faiblesse pour l’homme, l’impureté devenue banale, presque un chalenge pour les esprits pervers ! Les sens le dominent et l’Esprit de Dieu ne demeure plus en lui, parce qu’il est chair. Ô esclavage de l’âme sous les chaînes de l’impureté ! Ô liberté de l’ange et de l’âme rendue, par la pureté, la sœur des anges !
Marie toujours vierge et, si on peut le dire, rendue plus vierge par la pureté même de Dieu dont elle est la Mère. Marie doit être notre modèle. Comme Marie, nous donnerons notre être tout entier à Dieu pour être plus pur, et Jésus-Christ, me donnant avec son Corps et son Sang, lors de la Communion, le pain des anges et le vin qui fait germer les âmes nobles, m’aidera à vivre d’une vie tout entière consacrée à la pureté.
Ô Reine des anges, dans une société pervertie où tout est permis, où des lois sont votées destructrices des valeurs éternelles d’une vraie famille, un père, une mère, des enfants unis dans l’amour sous un même toit, prie pour nous, afin que sous les ailes des séraphins qui entourent ton trône, nous ne brûlions que des flammes célestes et, y consumant toutes nos souillures ou tentations, nous soyons dignes d’être les sujets et les fils de la Reine des vierges !
III/ SA FOI
Sermon
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, s’écriait le prophète. N’est-ce pas Marie surtout qui peut prononcer ces paroles, après qu’un ange lui a annoncé qu’elle sera la Mère de Dieu ? Quoi ! Une pauvre et ignorée créature ? Oui, elle croit et elle donne son consentement. « Voici la servante du Seigneur ». Elle croira, à Bethléem, qu’un Dieu veut naître dans une étable, veut fuir en Égypte, vivre trente ans dans le travail de menuisier et l’obscurité. Elle croira malgré les rebuts essuyés par son Fils. Elle verra son Dieu garroté, flagellé, crucifié, expirant, déposé de la croix, réduit à l’état de cadavre, enfermé dans un tombeau, et elle croira, et sur ce tombeau scellé elle répètera son cantique : Mon âme glorifie le Seigneur, tant sera grande est sa foi.
Ô Marie, en qui s’est incarné l’auteur et le consommateur de la foi, donne-moi la foi qui transporte les montagnes, afin que, parlant conformément à ma foi comme David, je dise toujours : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé… contre des lois iniques qui permettent la fin de vie d’enfants à naître, de malades même incurables, de personnes malades, âgées, grabataires. La vie existe jusqu’au dernier souffle.
IV/ SON RECUEILLEMENT ET SA PRIÈRE
Marie, témoin des plus grands prodiges, les conservait dans son cœur, parce qu’Elle était recueillie. Qu’a dû être la vie de Marie après la Nativité ? Le corps de Jésus n’était plus dans ses chastes entrailles, mais l’esprit, l’amour de Jésus n’était-il pas toujours dans son cœur ?
Encensement hymne chérubique
Voilà ce que je voudrais étudier pour apprendre l’union si recueillie de la pensée de Jésus avec la prière de Marie. Qui doutera que celui qui est le Verbe de Dieu, la vérité éternelle, la sagesse infinie, ne fût son docteur ?
Pourquoi, après la communion fervente reçue du prêtre, au pied de mon crucifix, devant le tabernacle, ne dis-je pas plus souvent à Jésus-Christ : Reste avec nous ?
Ô Jésus, qui a absorbé les pensées, les sentiments, la prière de Marie, pourquoi n’absorberais-Tu pas mon être tout entier ? Pourquoi, à l’imitation de ta Mère, ne m’efforcerais-je pas de me recueillir, de prier, de penser à Toi ? Pourquoi, dans ce monde agité, médiatisé, qui a perdu ses repères, ne deviendrais-je pas enfin un chrétien de recueillement dans la solitude de ma chambre et de prière, comme une orante ?
Élevons nos cœurs !
Paix à tous !
V/ SON AMOUR POUR DIEU, JÉSUS-CHRIST, L’ÉGLISE – SON ZÈLE POUR LES ÂMES
Quel a été l’attrait de Marie ? DIEU. Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies. Marie dans l’ordre de la création a été le premier être dont Dieu se soit préoccupé, et l’on peut dire que le premier éveil de l’intelligence de Marie a été DIEU. Dieu était son principe, son but, il était aussi son centre. Peut-on supposer un autre repos pour Marie que Dieu ? Mais Dieu lui avait donné son Fils, et comme ce Fils était Dieu, elle l’aimait, et comme son Dieu et comme son Fils. Et comme l’œuvre par excellence du Fils, sur la terre, était l’Église, que le Fils s’était acquise par son sang : Marie, après Dieu et Jésus son Fils, n’aimait rien tant que l’Église. Enfin, comme l’Église n’est instituée que pour les élus, Marie avait, dès le commencement, une tendresse spéciale pour les élus.
Communion
Renvoi
Tel est l’ordre de l’amour de Marie, et tel doit être l’ordre de notre amour : Dieu, Jésus-Christ, l’Église, les âmes, la Famille…
Procession dans le parc du monastère
Ô Marie, au terme de cette divine Liturgie, offerte à ta gloire, fais, que comprenant ta raison d’être, dans la pensée de Dieu, nous y trouvions la raison de notre existence et de notre bonheur ; et, qu’ornant mon âme des vertus qui ont embelli ton âme, je sois, étant ton imitateur et imitatrice, ton fils, ta fille d’adoption ; que je trouve en toi un modèle de perfection qui attire ta tendresse et me fasse arriver à cette sainteté, à cette rigueur, à cette piété, à cette charité … qu’à tes pieds Dieu récompensera un jour au ciel.
Les autorités macédoniennes ont saisi le passeport du seul évêque orthodoxe canonique servant dans le pays, et qui est persécuté depuis de nombreuses années.
Au poste frontière de Medžitlija, près de Bitola, le ministère de l’Intérieur a confisqué le passeport de l’archevêque d’Ohrid et métropolitain de Skopje, Mgr Jovan (Vraniskovsko), sans aucune explication, le 9 juillet, a indiqué le site de l’archevêché d’Ohrid.
Cette mesure est susceptible d’accroître les tensions déjà existantes entre l’Église de Macédoine et les Églises orthodoxes canoniques, en particulier dans le cadre de sa demande actuelle de reconnaissance canonique en tant qu’Église autocéphale avec le soutien de l’Église de Bulgarie, qui a déjà été critiquée par plusieurs Églises sœurs.
L’archevêché orthodoxe d’Ohrid sous la direction de l’archevêque Jovan s’est séparé de l’église macédonienne (schismatique) en 2002 dans le but de s’unir à l’Église serbe. Mgr Jovan a ensuite été emprisonné pendant de nombreuses années suite à de fausses accusations d’ « incitation à la haine nationale, raciale et religieuse, au schisme et à l’intolérance ». Il a été parfois placé à l’isolement et avait droit à très peu de visites de la part de ses amis de l’Église orthodoxe de Serbie. Il a été libéré de prison le 2 février 2015, mais de nouvelles procédures ont été engagées contre lui peu de temps après.
Dans sa récente déclaration sur cette dernière provocation, l’Église écrit qu’une telle mesure discriminatoire sans aucune explication est caractéristique des États dans lesquels il n’y a pas d’État de droit. D’une part, le gouvernement macédonien se déclare équitable envers tous, écrit l’archevêché, mais en réalité, il viole les libertés religieuses. Dans le cas présent, ils pensent que les autorités ont l’intention de perturber les célébrations à venir qui marqueront le millénaire de l’archevêché d’Ohrid.
L’Église orthodoxe macédonienne (schismatique), qui est l’église majoritaire dans le pays, a déjà organisé ses célébrations pour cet anniversaire. L’Église orthodoxe de Bulgarie, qui entretient des relations amicales avec les Macédoniens, a refusé de participer à la célébration des schismatiques.
L’archevêché ajoute également que les autorités violent à la fois la Constitution et les différentes conventions internationales qu’elles ont signées, « poursuivant ainsi les pratiques du gouvernement précédent, qui a récemment été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg à verser des dommages et intérêts à l’archevêché orthodoxe d’Ohrid ».
Le mercredi 27 juin le Père Antoine, assisté du Père Guilhèm, ont baptisé
MARGUERITE Mallet, née le 28 août 2017 à Agen, de Pascal Mallet et de Lidiia Tikhonova (Russe). Les Grands Parents maternels, venus de Kazan, participaient à la cérémonie, avec grande joie et immense ferveur.
Le samedi 30 juin, le Père Antoine, assisté du Père Guilhèm, ont baptisé
LUCA MATTEO Ferrero, né le 02 octobre 2017 à Londres, de Nicolas Ferrero et de Ioana-Teodora Babascu (Roumaine). Les Grands Parents maternels, venus de Bucarest, participaient, avec émotion, à la cérémonie, entourés de près de 80 personnes qui découvraient, avec émerveillement, les rites du baptême orthodoxe.
Le Saint-Synode de l’Église de Géorgie s’est réuni le 21 juin à Tbilissi. Entre autres décisions, il a confirmé la nomination du métropolite de Senaki et Tchkhorotskhu Chio en tant que locum tenens du trône patriarcal de l’Église orthodoxe de Géorgie. Concernant la situation démographique, le Synode a déclaré que « la Géorgie se trouve devant des défis sérieux ». Pour les surmonter, est-il dit dans le communiqué de la session, il est nécessaire que le pays prenne des mesures importantes. Le patriarche avait, au demeurant, déjà abordé la question dans son message pascal. Actuellement, le parlement géorgien examine un projet de loi selon lequel les familles ayant au moins quatre enfants mineurs disposeront du statut de familles nombreuses, lequel les fera bénéficier d’avantages spéciaux. Parmi les mesures que le Saint-Synode propose pour faire face à la crise démographique, il y a « le renforcement de la lutte contre la propagande de l’avortement, dont les avortements sélectifs ». En outre, les hiérarques recommandent l’adoption de règles spéciales pour l’aide sociale et le renforcement de la santé des femmes enceintes. « Une attention particulière doit être portée à l’amélioration des services médicaux pour les enfants âgés de moins de cinq ans » est-il dit dans le communiqué. Concernant la question des stupéfiants, le Saint-Synode considère que les autorités doivent prendre les « mesures juridiques les plus strictes » concernant les trafiquants et les revendeurs de drogues. Les membres du Synode ont rappelé qu’actuellement, le Conseil constitutionnel examine l’abolition de peines administratives relatives à la possession d’une quantité de marijuana inférieure à 70 grammes. Précédemment, le Conseil constitutionnel avait reconnu comme n’étant plus en vigueur l’article du code pénal géorgien prévoyant la privation de liberté pour acquisition ou détention d’une quantité allant jusqu’à 100 grammes de marijuana pour consommation personnelle. Prenant en compte ce qui précède, le Synode considère que la révision législative actuelle « signifie en fait la légalisation de la marijuana ». « Il en résulte logiquement la question des moyens légaux d’acquisition de la drogue. En fin de compte, cela crée la base légale pour la culture de la marijuana en Géorgie, ce qui est absolument inacceptable. En outre, l’autorisation de la production du cannabis signifie en fait la légalisation du trafic de drogue, dont les conséquences seront des plus lourdes pour le pays » est-il dit dans le communiqué. Le Saint-Synode considère qu’une série de mesures concrètes doivent être prises par les autorités du pays : création de centres de réhabilitation pour les toxicomanes, inclusion active des medias pour populariser un mode de vie sain et pour faire changer l’opinion publique concernant la consommation de drogue, création d’un cours spécial dans les écoles afin d’expliquer aux enfants et aux adolescents que les drogues sont dangereuses pour la santé, mesures plus strictes pour la possession illégale et le trafic de drogue. Il est mentionné ici le trafic de drogues dans les lieux publics et aussi parmi les adolescents. Tenant compte de l’expérience européenne, il convient de résoudre le problème de l’emploi des toxicomanes. Il est important de mentionner que le Saint-Synode a également examiné la question de l’observation des canons ecclésiastiques concernant les personnes décédées des suites de la consommation de drogue. Le Saint-Synode a confié à une commission spéciale le soin de résoudre cette question. Enfin, le Saint-Synode a examiné la question ukrainienne.
Nous, évêques de l’Eglise orthodoxe serbe, du Patriarcat ancien et glorieux de Peć, réunis par la grâce du Saint-Esprit en session ordinaire de l’Assemblée (Synode) épiscopale, d’abord au siège historique des archevêques et patriarches serbes au monastère du Patriarcat de Peć, puis dans la capitale de Belgrade, en cette année préparatoire de la commémoration du 800ème anniversaire de l’acquisition de l’autocéphalie, c’est-à-dire de l’indépendance synodale de l’Eglise de saint Sava (1219-2019), dans l’inquiétude pour la survie et le bien-être du peuple serbe et de ses sanctuaires du Kosovo et Métochie, adressons, avec à notre tête Sa Sainteté le Patriarche, ce Message destiné aux enfants spirituels de notre sainte Eglise, comme à l’opinion publique nationale et internationale.
La question du Kosovo et de la Métochie constitue une question de première importance pour l’Eglise serbe, comme pour le peuple et l’Etat serbes. Notre Eglise, comme mère spirituelle de notre peuple dans son ensemble et la Serbie, comme Etat de la majeure partie du peuple serbe, dont le territoire du Kosovo et de la Métochie fait d’ailleurs partie, assument la responsabilité essentielle en vue du maintien de notre province historique dans les frontières de la Serbie et de l’avenir du peuple serbe qui y habite.
Le Kosovo et la Métochie, avec ses mille cinq cents monastères chrétiens orthodoxes serbes, églises, fondations pieuses et monuments culturels serbes, représentent la partie centrale et inaliénable de la Serbie, dont témoigne éloquemment la conscience spirituelle traditionnelle de notre Eglise, où le Testament du Kosovo symbolise l’expression du message-clé du Nouveau Testament, vécu concrètement dans l’expérience historique du peuple serbe, ainsi que la conscience du peuple serbe de son identité, de ses valeurs spirituelles et éthiques et de son itinéraire historique. Le Kosovo et la Métochie ne constituent pas pour nous, une question d’idéologie nationale ou de mythologie, ni a fortiori de simple territoire, mais représentent la quintessence même de notre existence en tant qu’Eglise et peuple, sans laquelle nous nous perdons dans le processus de la globalisation et de la sécularisation générales. La prospérité de la Serbie ne peut se construire sur la désintégration de ce qui représente la pierre angulaire de son identité, de son histoire et de son existence publique.
L’Eglise orthodoxe serbe renouvelle et confirme sa position séculaire sur le Kosovo et la Métochie, inchangée depuis l’époque de la sainte lignée des Nemanjić et de la bataille de Kosovo jusqu’à nos jours, et encore récemment dans le Memorandum de notre Eglise sur le Kosovo et la Métochie publié en 2003 et réitérée dans les années suivantes. Notre Eglise n’a jamais quitté le Kosovo et la Métochie et elle ne s’en écartera jamais. Quelles que soient les circonstances et les infortunes, elle restera avec ses anciens sanctuaires et avec son peuple de fidèles.
Quant au statut public et juridique de notre Etat au Kosovo et en Métochie, c’est-à-dire sa pleine souveraineté et son intégrité, l’Assemblée réaffirme la position claire, plusieurs fois exprimée par le chef de l’Eglise orthodoxe serbe, Sa Sainteté le patriarche Irénée : „Nous appelons nos autorités publiques à ne jamais donner leur accord sur l’aliénation du Kosovo et de la Métochie, car ce qui est pris de force peut être retrouvé, tandis que ce qui est offert à quelqu’un, est perdu à jamais, et cela, les Serbes et la Serbie ne sauraient l’admettre“. Nous espérons sincèrement, tout en priant le Seigneur, que le problème, né d’abord à la suite d’une révolte armée des séparatistes albanais, puis du fait de l’occupation de la province, sera résolu exclusivement par des moyens pacifiques, sur les principes de justice et du droit. La paix est la condition indispensable pour que les Serbes du Kosovo-Métochie puissent vivre librement, sans craindre pour leur existence même, et que la justice pour eux corresponde simultanément à une solution juste pour les Albanais locaux et toutes les commuanutés vivant en Kosovo-Métochie.
Le maintien du Kosovo-Métochie comme partie intégrante de la Serbie, conformément à tous les standards internationaux et en même temps conformément à la Constitution de la Serbie et à la Résolution 1244 des Nations Unies, ne correspond pas à une confrontation avec le monde, mais précisément à l’affirmation de la position selon laquelle, en l’absence des droits fondamentaux et de la liberté d’un peuple, de son identité, de son essence spirituelle et culturelle, il est impossible de trouver une solution stable à long terme. Jamais comme aujourd’hui, notre obligation n’a été aussi grande de témoigner de façon argumentée, en tout lieu et en toute circonstance, qu’au Kosovo et en Métochie, on ne construit pas une société d’hommes égaux en droits et en libertés, mais une société qui est contraire, dans tous ses aspects, aux valeurs fondamentales sur lesquelles reposent les sociétés démocratiques.
Les institutions albanaises du Kosovo, depuis la fin de la guerre de 1999 et en particulier après la proclamation de la soi-disant indépendance en 2008, ont montré clairement et sans le dissimuler, qu’elles souhaitent créer un Etat albanais ehniquement pur sur ce territoire, où il n’y aura pas de place pour les Serbes ni d’ailleurs pour les autres non-Albanais. La violation manifeste des droits de l’homme des Serbes lors des expulsions en masse à la fin de la guerre, l’arrêt du processus de retour des Serbes expulsés, les entraves à la restitution (aux Serbes) des biens fonciers usurpés et le non-respect des droits de l’Eglise orthodoxe serbe, ne permettent pas d’espérer que la position de l’Eglise et de son peuple puisse s’améliorer dans un „Kosovo indépendant“, quelles que soient les garanties données par quiconque et sous quelque forme que ce soit, car les autorités actuelles du Kosovo ne respectent même pas leurs propres lois. Les meilleurs exemples de la violation des droits de notre peuple et de l’Eglise, sont fournis par les obstacles mis à la formation d’une Communauté fonctionnelle des municipalités serbes, le non-respect d’une décision de la Cour suprême du Kosovo au sujet de terrains appartenant au monastère de Visoki Dečani, comme le reconnaissent d’ailleurs les représentants internationaux présents au Kosovo-Métochie, ou le blocage de la régularisation de la position juridique de l’Eglise orthodoxe serbe et du patrimoine culturel serbe. La décision récente du soi-disant gouvernement du Kosovo de construire une route à grande circulation à proximité du monastère de Visoki Dečani, constitue une violation directe des normes juridiques élémentaires. Bien que les autorités de l’Union européenne et de l’OSCE, en tant que principales missions occidentales au Kosovo-Métochie, aient clairement souligné qu’une telle route serait illégitime, le „gouvernement“ du Kosovo ne renonce pas à une route qui serait une menace à long terme pour le monastère de Dečani, qui est le monument le plus marquant de l’UNESCO en Métochie. Ce ne sont d’ailleurs que les prémices de la façon dont „l’Etat indépendant du Kosovo“ se comporterait à l’égard de notre Eglise et de ses fidèles.
L’Assemblée exige tout particulièrement l’invulnérabilité des droits confessionnels et de la liberté du peuple serbe et des autres peuples vivant au Kosovo-Métochie. Ces droits et libertés sont indissolublement liés à la position et au statut de nos lieux saints – monastères, églises, cimetières, monuments culturels…La Serbie fait tout – et continuera à le faire à l’avenir – pour la protection, la restauration et la préservation de ces sanctuaires et monuments du patrimoine sacré et culturel ; pour ce faire, elle dispose du soutien unanime des institutions internationales responsables, et d’abord de l’UNESCO. Sans relâche et infatigablement, les plus hauts représentants de notre Eglise se consacrent à la conservation de ces lieux saints, car il ne s’agit pas d’une question politique ordinaire, mais cela correspond à une réalité historique essentielle et à la valeur identitaire du peuple serbe. Nous ne pouvons garder passivement le silence devant le constat qu’une partie significative de cet héritage religieux, spirituel et culturel, a déjà été détruit, et cela sous les yeux du monde entier, et que l’héritage qui subsiste est menacé par un destin semblable. A ce propos, nous nous interrogeons et demandons comment ceux qui ont commencé leur insurrection en incendiant le konak (résidence monastique) du patriarcat de Peć en 1981, vont protéger à l’avenir les autres sanctuaires et monuments culturels serbes?
Nous rappelons à tous que l’ordre public international, instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, justifie en tous points la position de l’Eglise orthodoxe serbe, de la république de Serbie et du peuple serbe sur cette question douloureuse. Cela vaut pour l’opinion publique dans la plupart des pays dans le monde, dont un grand nombre, parmi lesquels les pays les plus grands, et même des Etats-membres de l’Union européenne, ne reconnait pas la sécession illégale et „l’indépendance“ unilatéralement proclamée. Cette „indépendance“ n’a pas été non plus reconnue par les institutions internationales les plus importantes (Nations Unies et Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, en particulier).
Sans l’accord de la Serbie et du Conseil de sécurité de l’ONU et sans le consensus de tous les pays européens (parmi lesquels cinq membres de l’Union européenne ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo), cette situation ne peut être modifiée de force en dépit de toutes les pressions politiques auxquelles sont confrontés non seulement la Serbie mais aussi d’autres Etats qui ne reconnaissent pas le Kosovo „indépendant“. Après plus de dix ans de persécutions et de discriminations à l’égard du peuple serbe, et de la destruction de cent cinquante sanctuaires – hélas, en présence des forces internationales – la reconnaissance de l’indépendance illégitimement proclamée de notre province méridionale, qu’on s’efforce opiniâtrement d’imposer à la Serbie, porterait atteinte à la survie à long terme de notre Eglise et de notre peuple, et contribuerait à proclamer que les sanctuaires serbes sont des monuments culturels kosovars ou albanais. Tout cela conduirait rapidement à la désintégration de l’identité chrétienne orthodoxe de l’ensemble du peuple serbe et constituerait un véritable „homicide de la mémoire“ (mémoricide) du peuple serbe.
Dans l’opinion, on continue à évoquer l’idée d’un partage du Kosovo et de la Métochie entre la Serbie et „l’Etat kosovar“ auto-proclamé. Consciemment ou non, on passe ainsi sous silence le fait qu’un tel partage ne serait rien d’autre que la reconnaissance d’un „Etat kosovar indépendant“, donc le don de la majeure partie du territoire de la province. Dans l’histoire du monde, on ne trouve pas d’exemple d’un peuple faisant en temps de paix, deux décennies après un conflit armé, un tel don de son territoire. Avec un partage, la population serbe d’une grande partie du Kosovo et de Métochie serait automatiquement laissée à la merci du régime du soi-disant Etat kosovar, exposé à un pogrom semblable à celui subi en mars 2004 ou, sous la pression d’une terreur rampante, forcé à l’exode.
Nous rappelons que la situation difficile du Kosovo et de la Métochie résulte de la non-application systématique et du travail de sape mené à l’encontre de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité, qui garantit le retour des personnes expulsées et la liberté pour tous, quelle que soit leur origine. Les efforts obstinés de quelques pays d’édifier à tout prix au Kosovo-Métochie, une construction sur de la boue vivante, ont conduit le monde à une situation où le Kosovo-Métochie, soumis aujourd’hui au pouvoir des anciens chefs de l’UCK, représente plus que jamais le trou noir en Europe et un précédent susceptible d’être un facteur de désintégration pour de nombreux Etats en Europe et à travers le monde. Ce qui a été créé dans l’iniquité, n’apporte ni paix ni perspective aux Albanais kosovars eux-mêmes.
Le motif de ce message pastoral et de cet appel paternel ne correspond pas seulement à un effort pour protéger les intérêts spirituels, nationaux et publics vitaux du peuple serbe, mais aussi à un sentiment d’amour évangélique envers tous et chacun, y compris les Albanais du Kosovo-Métochie, et au souhait en prière que Dieu, seul Ami-des-hommes, qui veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2,4) nous éclaire nous tous et tous les hommes, avec la lumière de l’amour de Dieu et de celui de nos frères. Amen, exauce-le Seigneur !
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Ce texte a été publié à l’issue de l’Assemblée des évêques de l’Eglise orthodoxe serbe qui a eu lieu du 29 avril au 10 mai 2018.
Fête de saint Justin Popović au monastère de Ćelije
De même que les années précédentes, le monastère de Ćelije a été le lieu de rencontre dans la prière des fidèles de Serbie et de l’étranger à l’occasion de la mémoire annuelle de saint Justin le 14 juin. La divine liturgie était présidée par le métropolite du Monténégro et du Littoral Amphiloque, assisté du métropolite de Zaporojié et Melitopol Luc (Église orthodoxe d’Ukraine), de l’évêque diocésain Mgr Miloutine de Valjevo, de l’évêque de Timok Hilarion, de l’évêque d’Australie et de Nouvelle Zélande Silouane, de l’évêque émérite de Herzégovine Athanase, ainsi que de nombreux prêtres de différents diocèses de Serbie, de l’archiprêtre Valery Mikheïev, recteur de la paroisse russe hors-frontières de Berlin. À l’issue de la liturgie a eu lieu la cérémonie de la « slava » puis le repas festif. Dans son homélie, le métropolite Amphiloque a déclaré, entre autres : « La beauté divine, la beauté de la création est réunie dans le visage de l’homme. Dieu s’est révélé de la façon la plus parfaite, Il a révélé la plénitude de Sa beauté et de Sa bonté dans la Personne de Son Fils unique qui pour nous et notre salut est devenu homme. Ceux qui Le rencontrent sur terre, et ensuite dans l’éternité, reçoivent de Sa beauté. Ce sont les saints prophètes, les apôtres et ensuite tous ceux qui sont baptisés en Son nom jusqu’à la fin du monde et des siècles. Parmi eux occupent une place spéciale les saints hommes de Dieu, chez lesquels le Dieu d’Israël, le Dieu du peuple élu, est particulièrement merveilleux. Nous nous trouvons aujourd’hui sur le lieu où a brillé la beauté divine d’une façon particulière, là où le Seigneur a envoyé deux de Ses nouveaux élus, le saint évêque Nicolas et le père Justin… Ici, le Seigneur a envoyé deux témoins merveilleux, magnifiques, qui n’ont pas seulement cru en Lui, pas seulement écrit à son sujet des livres précieux, mais L’ont rencontré de la même façon que les femmes myrrophores, les saints apôtres, tous ceux qui ont vu Dieu et les prophètes. Dieu, en notre temps, a envoyé deux saints à notre peuple, deux prophètes, deux témoins. Non seulement à notre peuple mais à tous les peuples de la terre… Aux jours de son incarcération dans le tristement célèbre camp de Dachau, l’évêque Nicolas a vu l’horreur de son temps de façon prophétique. Dieu lui a donné les yeux qui voient les mystères de ce monde. C’est en ce lieu qu’a commencé pour lui le mystère de la vision de Dieu, et c’est ici que son disciple le saint père Justin a vécu dans l’ascèse, a célébré et a rencontré le Seigneur vivant. Lisez ses écrits et ceux du saint évêque Nicolas et vous verrez qu’ils n’ont pas été rédigés par des intellectuels habituels, des gens aux nombreuses connaissances, dont la Sainte Écriture et les vies des saints de Dieu. Ces écrits émanent de gens qui ont rencontré le Christ. Ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu, ce qu’ils ont palpé de leurs mains, à l’instar des apôtres, ils l’ont témoigné. De même que l’évêque Nicolas est le prophète de notre temps, la voix prophétique du saint staretz Justin a été entendue ici. Cette voix retentit jusqu’à nos jours. Sa vision, sa connaissance et sa sagesse qu’il a puisées de sa rencontre avec le Seigneur, Auquel il a consacré toute sa vie, nous rassemblent aujourd’hui auprès de son reliquaire en ce lieu saint ancien de Ćelije » a conclu le métropolite.