« Nous sommes témoins, ces derniers jours, de nombre d’informations inquiétantes qui nous viennent de nos fidèles, mais qui se répandent aussi dans les medias. Il est question d’un éventuel incident armé au nord du Kosovo qui pourrait déclencher toute une série de conséquences indésirables pour notre peuple, non seulement au nord, mais surtout au sud de l’Ibar, et qui menacerait nos lieux saints les plus importants. De plus en plus, il est ouvertement question dans le public d’un scenario de division territoriale ou de la soi-disant correction des frontières du Kosovo et de la Métochie entre Belgrade et Priština. Il est clair que dans ce contexte, un tel incident, que se soit sous la forme de la proclamation d’une prétendue autonomie du Nord ou de la prise du lac de Gazivode par la police du Kosovo, servirait à créer directement une situation sur place qui consoliderait la division territoriale et menacerait durablement la population civile. Dans tous ces scenarios qui sont actuellement au niveau de spéculations, le danger premier est la possible irruption des forces armées de la police du Kosovo dans le nord de la province pour y « rétablir l’ordre », ce à quoi les Serbes de la région devraient inévitablement répondre. Si l’on arrivait à un tel incident, de nombreuses vies seraient menacées, ce qui entraînerait directement des désordres dans les parties méridionales du Kosovo et de la Métochie également. En tant qu’évêque et archipasteur de notre peuple fidèle sur cet espace, nous appelons encore une fois les représentants politiques à Belgrade et à Priština à faire preuve de retenue et à régler les problèmes existants de façon pacifique. Nous adressons également un appel aux représentants internationaux, particulièrement la KFOR, afin qu’ils empêchent à tout prix les possibles incidents, qui auraient des conséquences incalculables pour tous. Nous rappelons que si quelqu’un planifiait de tels incidents pour servir de prétextes à certaines décisions politiques qui s’ensuivraient, il serait confronté tôt ou tard au jugement de Dieu, du peuple, et de l’histoire ».