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Création d’un atelier de confiture au Kosovo

Création d’un atelier de confiture artisanale

Il flottait une douce odeur sucrée au-dessus de Novo Berdo cet automne, signe que la nouvelle activité gourmande du complexe agricole de Solidarité Kosovo avait été mise en fonction.

Grâce à ce nouvel atelier de transformation de fruits saisonnier -principalement des prunes-, les étals de la cuisine diocésaine comptent désormais d’alléchants pots de confiture. Une seconde partie de la production artisanale se trouve en vente au comptoir de l’épicerie solidaire de Kosovska Mitrovica. Leurs recettes sont affectées au financement des emplois agricoles de Novo Berdo.

Père Serdjan découvre les pots violets et oranges de la confiturerie

 

Une confiture qui fait recette

C’est un jalon de plus dans le développement de l’autosuffisance alimentaire des Serbes du Kosovo. La confiturerie de Novo Berdo a été construite il y a tout juste quelques mois à proximité de la laiterie. Un projet agro-alimentaire de 12.000 euros intégralement réalisé et financé par Solidarité Kosovo pour le plus grand plaisir des gourmands de la région.

Au premier desquels, les écoliers ! Heureux de déguster chaque jour, au goûter, une bonne tranche de pain de campagne légèrement beurrée et généreusement tartinée de cette confiture artisanale, le tout gracieusement livré par l’équipe de la soupe diocésaine. Une nouvelle qui ravit également les papilles les familles de Kosovska Mitrovica qui ont paré leurs réserves de ces petits pots violets. De quoi se sustenter « sucré » tout au long de l’hiver tout en étoffant le portefeuille du complexe agricole.

 

La confiture de prunes 100% serbe

 

Un mélange de ressources et de tradition

Solidarité Kosovo est devenu en huit ans un acteur régional incontournable. Il créée de l’emploi dans les enclaves chrétiennes, fait vivre l’économie locale, tout en mettant à l’honneur le savoir-faire et la culture culinaire serbe. L’atelier de confiture artisanale en est la dernière illustration en date.

Confectionnée à partir des quetsches ramassées dans les vergers du diocèse, le džem (se dit djem en serbe) est un délicieux produit du terroir, alliant savoir-faire traditionnel et naturalité. Si bien qu’il est difficile de ne pas se pourlécher les babines en admirant les gestes appliqués des confituriers qui tournent à la main dans de vieux chaudrons cuivre ces prunes cueillies à maturité pour exhaler tous leurs arômes.

Un projet utile, bon et solidaire à la fois qui utilise les ressources locales pour renforcer la sécurité alimentaire des familles chrétiennes.

 

Les pruneaux du verger diocésain prêts à être dégustés

L’équipe de “Solidarité Kosovo

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Arnaud Gouillon Lauréat du Prix de la Fondation Karic !

Plébiscite et récompenses pour bien amorcer l’année !

Figure emblématique de Solidarité Kosovo, Arnaud Gouillon mène depuis plus de quinze ans des chantiers humanitaires dans les zones les plus hostiles du Kosovo au secours des familles chrétiennes enclavées. Sa personnalité et son parcours hors norme suscitent l’admiration de tout un pays et lui valent d’être régulièrement distingué, comme tout récemment par la fondation Karic et le quotidien Blic.

Allocution d’Arnaud Gouillon lors de la cérémonie de remise de prix de la Fondation Karic

Lauréat du Prix de la Fondation Karic

Humanitaire au grand cœur, Arnaud Gouillon a aussi le cuir épais. Très épais. Rien ne semble pouvoir le faire dévier de son engagement pour les Serbes du Kosovo. Ni le détourner de ses activités humanitaires et encore moins en affecter les résultats. Pas même l’interdiction de séjour au Kosovo injustement infligée par Pristina le 11 septembre dernier (pour lire notre article à ce sujet, cliquez ici). Face à cette épreuve, le directeur humanitaire s’illustre combattif.

Arnaud Gouillon et Ivana Gajic lors de la cérémonie de remise de prix de la Fondation Karic
« Quand on sait l’ampleur des défis humanitaires à relever, on ne recule pas. L’expérience de la vie n’a eu de cesse de renforcer ma résistance, ma volonté et ma détermination à poursuivre cette juste cause solidement ancrée en moi » explique-t-il dans son discours prononcé à l’occasion de la remise du Prix de la Fondation Karic. Une institution serbe qui consacre chaque année les personnalités émérites de la vie publique et de la société civile.
Allocution d’Arnaud Gouillon lors de la cérémonie de remise de prix de la Fondation Karic
Lauréat de cette prestigieuse distinction, Arnaud Gouillon s’est exprimé devant un parterre de cinq mille personnes parmi lesquels de nombreux ambassadeurs étrangers. Largement retranscrite dans la presse écrite, son allocation a marqué les esprits. « Je dédie cette récompense aux 12.000 donateurs de Solidarité Kosovo qui sont le cœur battant de notre association. C’est grâce à leur soutien et à leur générosité que nous changeons, projet après projet, le quotidien des chrétiens du Kosovo, malmenés par un destin peu clément ».
Le journal Blic, quotidien le plus lu en Serbie, classe Arnaud Gouillon parmi les vingts personnalités de l’année 2018
Personnalité émérite de l’année 2018

Deux semaines plus tard, c’est au tour de Blic, le quotidien le plus lu de Serbie, de le couronner. Pour la 2e fois, le Directeur humanitaire de Solidarité Kosovo se retrouve en haut du célèbre palmarès parmi les vingt premières personnalités du pays qui ont marqué l’actualité en 2018.

Le journal Blic, quotidien le plus lu en Serbie, classe Arnaud Gouillon parmi les vingts personnalités de l’année 2018
L’ingrédient principal de la popularité le jeune grenoblois de 33 ans serait connu selon certains commentateurs. Plus que sa vocation humanitaire, ce sont les valeurs qu’il véhicule qui ont conquis le cœur des Serbes. Ses valeurs, comme le respect des traditions, la continuité de l’amitié séculaire franco-serbe mais aussi celles de la charité et de la préservation du patrimoine culturelle trouvent un écho puissant dans la société serbe.
Arnaud Gouillon et Ivana Gajic lors de la cérémonie de remise de prix de la Fondation Karic

L’équipe de “Solidarité Kosovo

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Interview du patriarche de Serbie Irénée au quotidien belgradois « Politika » sur le Kosovo, l’autocéphalie ukrainienne et d’autres sujets

Interview du patriarche de Serbie Irénée au quotidien belgradois « Politika » sur le Kosovo, l’autocéphalie ukrainienne et d’autres sujets
Interview du patriarche de Serbie Irénée au quotidien belgradois « Politika » sur le Kosovo, l’autocéphalie ukrainienne et d’autres sujets.

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Le 27 janvier, alors que l’Église orthodoxe serbe commémore la mémoire de saint Sava de Serbie, le patriarche Irénée a donné l’interview suivante au quotidien belgradois « Politika », dans laquelle il aborde les questions du Kosovo, de la position de l’Église serbe à l’égard de l’autocéphalie ukrainienne et du Patriarcat de Constantinople, des relations avec les catholiques-romains et de la place que doit occuper l’Église dans la société.

– Comment le grand jubilé de l’Église orthodoxe serbe [800ème anniversaire de son autocéphalie, ndt] sera-t-il commémoré : connaît-on déjà qui, parmi les patriarches orthodoxes, sera présent à la commémoration centrale au début du mois d’octobre ?

– L’importance et le caractère du jubilé conditionnent aussi le mode de sa commémoration. En premier lieu, les huit siècles depuis l’octroi de l’autocéphalie à l’Église serbe seront célébrés de façon chrétienne et dans la prière. En recevant le titre d’archevêque de toute la terre de Serbie et du Littoral, saint Sava a commencé son ministère archipastoral dans la maison du Sauveur, au monastère de Ziča. Dans ce saint lieu qui est notre premier siège ecclésial, les hiérarques serbes, notre sainte assemblée épiscopale, au début du mois d’octobre, se réuniront autour de l’autel de Dieu, afin que ce grand anniversaire soit fêté par la Serbie terrestre et la Serbie céleste, avec à leur tête saint Sava et tous les saints de notre peuple. Nous célébrerons l’office divin ensuite au Patriarcat de Peć, notre siège ancien et historique. Les commémorations ont déjà commencé à notre Faculté de théologie qui, le mois passé, a organisé un symposium scientifique international dédié à l’indépendance et à la contribution huit fois centenaire de l’Église orthodoxe serbe à l’histoire, la théologie et à la culture du peuple serbe. De nombreuses expositions, concerts, séances solennelles, tant dans la capitale que dans les diocèses de l’Église orthodoxe serbe dans le pays et dans la diaspora, sont prévus. Je profite de cette occasion adresser mes vœux à tout le monde serbe à l’occasion de ce merveilleux et grand jubilé, que tout Serbe et toute Serbe doit ressentir comme une fête.

– L’une des questions les plus sérieuses auxquelles est confronté notre État, mais également l’Église orthodoxe serbe, est la question du Kosovo et de la Métochie. La sainte assemblée des évêques de l’Église orthodoxe serbe, au début du mois de novembre, a réitéré la position selon laquelle, quel qu’en soit le prix, on ne peut mettre en question la pleine souveraineté et l’intégrité de la Serbie au Kosovo et en Métochie. Entre-temps, des problèmes se sont produits avec l’introduction d’une taxe de 100% sur les produits serbes [vendus au Kosovo, ndt], la déclaration de suppression de la frontière entre l’Albanie et le Kosovo et Métochie. Comment considérez-vous ces toutes récentes pressions sur notre peuple et notre État qui, indubitablement, se renforcent ?

– Le renforcement de ces pressions extérieures doit mener vers une unité plus forte du peuple et de l’État dans la défense des droits souverains et l’intégrité étatique. Cette unité ne devrait pas être détruite par des conflits internes. Les problèmes sociaux et le mécontentement, qui existent dans certaines couches de la société, ne doivent pas déchirer l’âme nationale, en tenant particulièrement compte de la création simultanée d’une armée albanaise, et des empêchements qui sont créés à l’approvisionnement aux institutions serbes, hôpitaux, écoles et autres au Kosovo et en Métochie. J’ai suivi avec grande préoccupation les récentes manifestations dans les rues de Banja Luka. Ceux qui ne souhaitent pas de bien à la République serbe de Bosnie et au peuple serbe, en étaient satisfaits. Je ne vois pas qu’il y ait une utilité pour le peuple dans les incitations à de telles protestations à Belgrade et dans toute la Serbie. Peut-être veut-on le voir ou non, mais tous ces processus sont liés. L’État et les organes de l’État, particulièrement ceux qui par leur haut niveau d’instruction et de connaissances doivent être un modèle pour tous, ont une obligation de s’engager plus dans la création d’une atmosphère démocratique, la paix et la coopération dans la société, pour résoudre les problèmes de toutes les couches de la population. De la même façon que la République serbe de Bosnie a été établie avec les garanties des puissances mondiales, je prie Dieu et j’espère que l’heure viendra lorsque les dirigeants de ces États accepteront le fait que le peuple serbe ne renoncera jamais au Kosovo et à la Métochie, son propre pays, et qu’avec la Russie, notre alliée et protectrice, les dirigeants de notre État et les représentants des Albanais se mettront d’accord sur une solution qui permettra aux deux peuples de continuer à vivre en paix.

– Quels rapports vous parviennent-ils du Kosovo et de la Métochie, de notre clergé et de nos moines, du diocèse de Ras-Prizren ? Quelle est leur vie quotidienne et leur lutte pour préserver nos lieux saints ?

– Chaque fois que je le peux, je séjourne au Kosovo et en Métochie, car le siège de l’Église orthodoxe se trouve au Patriarcat de Peć, et ce monastère est stavropégique, sous la compétence directe du patriarche. J’y entends et vois ce qui se passe avec nos gens, au nord et au sud du fleuve Ibar. La majorité de notre peuple dans les autres parties de la Serbie, comme partout dans le monde où il vit librement, comprend difficilement que dans le peuple et le clergé au Kosovo existe constamment une inquiétude pour le lendemain, pour la sécurité des enfants, des maisons, des lieux saints… Le peuple qui vit là-bas, s’est malheureusement accoutumé à tout cela, car il en est ainsi au Kosovo et en Métochie depuis l’esclavage du temps de la domination ottomane, qui engageait des tribus montagnardes pour assassiner les chrétiens asservis. La tyrannie a continué durant les deux guerres mondiales. Les problèmes ont été dissimulés pendant la domination d’un demi-siècle des communistes yougoslaves. En témoigne le vaste livre du patriarche Paul, de bienheureuse mémoire, sous le titre « Rapports du Kosovo et Métochie crucifié », chronique de la violence continuelle et de la persécution des Serbes au temps de la Yougoslavie titiste. Mais la responsabilité est nôtre, serbe. Nous nous sommes éloignés de Dieu, de l’Église, de la serbité. Nous nous sommes éloignés de nous-mêmes. Pour nous tous, c’était le cas, et il l’est encore aujourd’hui, tout nous était plus important que la serbité et l’orthodoxie. Dieu laisse toujours l’occasion et nous appelle de différentes façons à nous repentir et nous corriger : que nous soyons les seuls à défendre notre peuple et ses lieux saints au Kosovo et en Métochie. Le plus important est que nous ne soyons pas pusillanimes, que nous ne rendions pas à l’avance. En fin de compte, c’est le Seigneur Dieu qui est le maître de l’histoire. Soyons fidèles à Dieu et à l’Église, à saint Sava, au saint tsar Lazare, et Dieu ne nous oubliera pas, ni nous, ni notre Kosovo, ni notre Métochie !

– Le récent octroi du tomos d’autocéphalie à l’Église orthodoxe nouvellement constituée en Ukraine, signé par le patriarche œcuménique Bartholomée, est une grande épreuve pour le monde orthodoxe. L’Église orthodoxe serbe, à nombre de reprises, a déclaré que les décisions prises [par Constantinople] au sujet « de la question ukrainienne » constituent une violation de l’ordre canonique. À quel point le danger est-il réel que la question des structures ecclésiales non-canoniques et non-reconnues, avant tout en Macédoine, et peut-être au Monténégro, soient résolues de la même façon  et quelle est la position de l’Église orthodoxe de Serbie à l’égard de ces structures dans les deux États voisins ?

– Vous avez justement remarqué que notre Église a réagi en temps utile et a mentionné la violation des saints canons. Je ressens le devoir de répéter que nous ne sommes ni contre les Grecs, ni contre les Russes, ni pour les Grecs, ni pour les Russes. L’Église serbe se prononce exclusivement pour le respect des saints canons et de l’ordre séculaire établi par ceux-ci, ce qui signifie simplement que nous sommes pour les uns et pour les autres. Il est également évident que nous sommes pour les Russes et l’Église orthodoxe russe, nos frères et sœurs par le sang, qui nous aident depuis des siècles dans des circonstances difficiles. Mais, de même, nous sommes pour notre Église-mère, le Patriarcat de Constantinople qui nous a donné l’indépendance depuis huit siècles. Depuis lors, comme les autres Églises autocéphales, y compris celle de Constantinople, nous sommes égaux en droits. Le patriarche de notre Église-mère est le premier parmi les égaux. L’Église serbe, et je pense que les autres Églises orthodoxes aussi, n’accepteront pas une sorte de pape orthodoxe. Si elles le faisaient, elles cesseraient d’être orthodoxes. L’Église serbe n’accepte pas, ni n’acceptera la légalisation du schisme en Ukraine comme une situation légale, et elle ne l’acceptera pas sur son territoire canonique dans la mesure où de telles ambitions s’y manifestent. Ce que Constantinople a fait à Kiev, la mère des villes russes, est un acte nul. L’Ukraine a son Église canonique, qui a son primat légal, le métropolite Onuphre. Nous n’en connaissons pas d’autres, ni n’en connaîtrons. On sait au Phanar que l’Église autonome de l’archevêché d’Ohrid se trouve sous l’égide de l’Église orthodoxe serbe et a pour primat l’archevêque Jean. Du point de vue des canons, de la possibilité de salut des fidèles, de l’accomplissement des saints mystères, il n’y a aucun problème pour personne. Que l’on se considère Serbe, Macédonien, Macédonien du nord, Bulgare, Rom, Grec, c’est la même chose. Tous peuvent s’approcher du calice du salut. Aussi, je ne vois pas qu’il existe quelque excuse à l’intrusion sur le territoire canonique de l’Église serbe. Ce serait une sorte de version pseudo-spirituelle de l’opération de l’OTAN « Ange miséricordieux » [c’est le nom opératif que l’OTAN avait donné à ses bombardements de la Serbie, ndt]. Au Monténégro, tout est clair. Il s’agit d’un autre État, ce qui ne constitue pas un problème pour nous. Mais tous les fidèles orthodoxes dans ce pays appartiennent à l’Église orthodoxe serbe et, à l’exception d’un certain nombre de Russes qui développent les affaires au Monténégro et promeuvent ainsi l’État, presque tous sont serbes. Qui aurait quelque chose à demander là-bas ?

– Quelles sont les relations avec les autres Églises chrétiennes, avant tout l’Église catholique-romaine et le Vatican ? À quel point la diplomatie ecclésiastique peut-elle aider à la prise de conscience parmi les États européens de l’importance du Kosovo et de la Métochie pour notre Église et notre peuple ?

– Les relations avec l’Église catholique-romaine se déroulent à différents niveaux. Au niveau des paroisses, des villes et villages, je pense particulièrement à la région de Bačka et du Banat, où nos frères catholiques-romains sont plus nombreux, nous nous efforçons que rien ne leur fasse défaut dans la vie ecclésiastique et aussi sociale. Qu’ils n’éprouvent aucune gêne en quoi que ce soit, qu’ils perçoivent la Serbie comme leur propre pays. C’est la position de nos évêques dans ces diocèses, de nos prêtres, et telle est la position de notre État. Nous nous efforçons de corriger ce en quoi, dans ce domaine, nous n’avons pas réussi, et en quoi nos concitoyens catholiques-romains ne se sentent pas à l’aise. Personnellement, je serais très heureux si la direction de l’Église catholique-romaine en Croatie et en Bosnie-Herzégovine avait une telle attitude. Il y a des signes encourageants en Croatie, où il y a de nouveaux courants, et la situation s’améliore. Nos gens se découragent parfois, alors que différentes agitations pro-oustachies, la falsification de l’histoire, notamment des souffrances à Jasenovac et autres, ont lieu sur les espaces de l’Église catholique-romaine à Zagreb et d’autres endroits. Mais notre Église en République de Croatie, ses jeunes évêques et prêtres, prie pour le bien et œuvre pour le bien de tous et que tout s’améliore pour tous. Je prie Dieu pour que leurs prières et leur œuvre, de même que les prières des frères catholiques-romains, apportent le bien à tous dans cet État. Les relations de l’Église orthodoxe serbe avec le Vatican et le Saint-Siège ont été renforcées par le dialogue qui se déroule à nombre de niveaux : par les rencontres, les discussions et l’échanges d’opinion des organismes synodaux avec les secrétaires d’État et les officiels du Vatican, par la participation des représentants de l’Église serbe dans la commission mixte pour le dialogue entre les deux Églises : au niveau académique par la coopération de la Faculté de théologie avec l’université du Latran, par la recherche scientifique et la coopération de la bibliothèque patriarcale avec les archives du Vatican. En général, il y a des choses sur lesquelles nous sommes d’accord, mais il y en a d’autres pour lesquelles ce n’est pas le cas. Personnellement, j’estime beaucoup la décision du pape François de rejeter l’uniatisme, et particulièrement son approche de la question du rôle du cardinal Stepinac, ce en quoi je lui suis personnellement reconnaissant. Nous devons apprécier aussi la position du Vatican, qui n’a pas reconnu le pseudo-État du Kosovo.

– Comment voyez-vous la place et le rôle de l’Église orthodoxe serbe dans la société serbe actuelle ? Où a-t-elle apporté une contribution significative à la société et où pourrait-elle renforcer son rôle ?

– À une telle question importante et complexe, la réponse pourrait être élargie à toute notre discussion d’aujourd’hui. Aussi, je m’efforcerai de répondre par quelques brefs exemples, comment, du point de vue du patriarche serbe, doit être la place de l’Église dans la société. C’est avec cette idée que j’ai commencé la discussion de ce jour avec vous, en disant que « Politika » avec ses collaborateurs baptisés  est une partie de l’héritage spirituel et culturel de saint Sava, ce qui signifie une partie de l’Église. Ou bien, il y a un certain temps, un journaliste de Zagreb, catholique-romain, sincère et je dirais un homme honnête, m’a demandé : « pourquoi dans les institutions et entreprises procède-t-on à la cérémonie de la ‘slava’ (fête patronale de la famille ou d’une institution, ndt), n’est-ce pas un abus ? ». Je lui ai répondu que l’homme constitue une seule personne et qu’il n’est pas seulement chrétien à l’église et à la maison, l’après-midi, mais il est un chrétien qui vit et agit ainsi toujours et partout. Et les Serbes, même lorsqu’ils n’apprenaient pas le catéchisme, ont célébré leur ‘slava’ et ont ainsi implanté l’essence de la foi dans leur cœur, à savoir que le Christ est toujours entre nous et avec nous. C’est ainsi qu’ils célèbrent leur saint protecteur, tant à la maison, que dans l’entreprise, l’armée, l’école. Aussi, le Christ est toujours avec nous, avec les Serbes orthodoxes. C’est pourquoi nous avons survécu, parce que le Christ est avec nous et nous avec Lui. Ou encore, nous sommes habitués à ce que l’on dise dans les médias : l’Église orthodoxe serbe et ses fidèles, en pensant que l’Église est les évêques, les moines et les prêtres, tandis que les fidèles sont quelque chose d’autre. Non, nous sommes tous l’Église orthodoxe. Les évêques, les prêtres, le peuple, nous sommes tous l’Église. Et lorsque nous mentionnons, comme aujourd’hui, que les intérêts personnels ou ceux de groupes minoritaires ne doivent pas être placés avant les intérêts de l’État ou du Kosovo et de la Métochie, nous nous adressons à nos enfants fidèles. De même que, lorsque nous demandons aux responsables d’empêcher l’empoisonnement du peuple par les saletés et la pornographie dans les médias, nous le disons aux enfants de notre Église et nous pensons qu’ils doivent s’en préoccuper en tant que personnes responsables, chrétiens et parents. Et autres choses semblables… Cela signifie que nous sommes l’Église du Christ, nous qui prions aujourd’hui, tavaillons, aimons, éduquons, sauvons, ensemble avec nos ancêtres, depuis saint Sava le Némanide, et même avant lui. Et nous sommes toujours une partie de l’Église, non pas seulement dans l’édifice cultuel, mais au travail, dans la rue, l’école, même au café, il faut que nous agissions toujours comme des chrétiens, de fidèles enfants de saint Sava. En ce nom, je souhaite à tous une bonne fête, en souhaitant qu’en cette année jubilaire, nous soyons tous instruits par l’œuvre du premier archevêque serbe.

Source (dont photographie) : Politika

Source: Orthodoxie.com

Le père Michel reçoit la flamme de Bethléem à Pau

Le père Michel, recteur de la paroisse de Tarbes a reçu la lumière de Bethléem pour la paroisse de Tarbes et la Basilique Saint Gény de Lectoure où celle-ci était présente lors de la Liturgie de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ.

C’est dans l’église Sainte-Thérèse comble que les jeunes des mouvements scouts du Béarn se sont réunis le dimanche 16 décembre  2018 pour accueillir la Lumière de Bethléem.
Quatre jeunes étaient partis à Paris dès le samedi pour chercher cette lumière, allumée dans la grotte de la Nativité à Bethléem, puis ramenée de mains scoutes en mains scoutes jusqu’à Vienne puis Paris et diffusée partout en Europe en signe de paix et de fraternité.

Près de 180 jeunes des trois mouvements scouts ont vécu, dans les locaux prêtés par le collège Sainte-Ursule, une belle journée de jeux et de rencontres : dix témoins – prêtres, religieux, mais aussi visiteurs d’hôpital ou de prisons, bénévoles impliqués auprès des migrants ou des personnes porteuses d’un handicap – ont évoqué pour eux leur expérience de “la Parole, lumière sur notre chemin”.

 

Extrait du discours du Père Michel de l’Église Orthodoxe Serbe de Tarbes:

… Cérémonie où nous allons faire la Lumière de la Nativité, Lumière qui est née il y a plus de 2000 ans et qui ne cesse d’éclairer le monde, Lumière qui illumine les âmes sans distinction, comme le disait l’apôtre Matthieu…
Je vais continuer en apportant une vision orthodoxe sur la Parole divine, dans ce texte je prononce plusieurs fois le mot orthodoxe, cela n’a pas pour but de diviser mais de distinguer. Je ne doute pas que nous partageons la même vision, mais je suis là comme représentant de mon Église.

La Parole de Dieu est la source de la tradition et la tradition est la source de notre mission. Les Orthodoxes transmettent de génération en génération, sans altération, ajout ou soustraction, la Parole divine. La liturgie est le point central de la vie du chrétien orthodoxe et la Parole divine est le point central de la liturgie. Lors de la naissance du Saint Esprit sur les saints monts, l’Évangile n’a pas quitté l’autel, il est là, devant les monts sanctifiés, tout proches, témoin actif de la bénédiction. La Parole divine est indissociable de la Nourriture céleste et de la Communion, la Sainte Trinité ; la Parole divine représentant Dieu le Père, la Nourriture céleste le Saint Esprit et la Communion le Christ, qui à travers nous s’affirme en Dieu-homme.
Dieu a dit : « Voici venir des jours où je répandrais la famine dans le pays, on aura faim et soif », non pas de pain et d’eau mais faim et soif d’entendre les Paroles de l’Éternel. Nous qui sommes loués de nous nourrir de la Parole divine, invitons notre prochain au festin, soyons dans nos actes le reflet du Christ qui irradie à travers nous, car la famine a commencé.

 

In Memoriam, Nicolas le Jardinier

NICOLAS le JARDINIER nous a quitté…

Tel était le pseudonyme bien connu de notre ami Raymond MONDET. Né en 1928, celui-ci qui se disait avant tout jardinier fut aussi un journaliste, animateur de télévision et de radio, chroniqueur. Rédacteur en chef pendant 25 ans du magazine « Rustica » devint à partir des années 1980 le célèbre jardinier du paysage audiovisuel français. Il collabora ainsi avec les chaînes de télévision TF1 et La Cinq, ainsi qu’avec la radio Europe 1. Séduit par la démarche culturelle du Cercle Renaissance dans la ligne d’un Gustave Thibon ou d’un Henri Vincenot, Nicolas le Jardinier lui apporta son adhésion, comme le Père Antoine, et participa à ses activités. En 2000, le Prix Renaissance des Arts lui fut remis par Amaury d’Esneval en reconnaissance de sa contribution à la beauté des jardins français. Dans sa résidence familiale de Romainville, au milieu de ses jardins potagers, lui fut remise la cravate de commandeur de l’ordre national du Mérite.

Nicolas était un vrai paysan, au sens noble du terme, celui qui aime et cultive son pays.

Ami de notre Père Antoine, il visita la Basilique St Gény de Lectoure et participa à des cérémonies, liturgie et procession dans le parc du Monastère.

Le 2 octobre 2004, l’artiste de renommée internationale, l’orthodoxe bulgare Mad-Jarova, grande amie de notre Fraternité, reçut le « Prix des Arts du Cercle Renaissance » au château de la Chapelle d’Angillon. Notre père Abbé était donc présent à cette manifestation accompagné du père Guilhèm et de Danielle Vitu, présidente de la Paroisse Sts Martial et Eutrope de Bordeaux, également de Nicolas le Jardinier. Les 150 invités étaient accueillis par le Comte Jean d’Ogny et son épouse d’origine orthodoxe d’Albanie, propriétaires de cette grande demeure historique. Le Fondateur du Cercle, Michel de Rostolan, ancien député et conseiller régional d’Ile-deFrance présidait cette journée. Monsieur Jean-Jacques Boucher présenta la nouvelle Lauréate tandis que S.A.R. le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon de Parme remettait la distinction et le diplôme. Mad-Jarova remercia avec un discours de haute élévation spirituelle.

À Lectoure

Basilique Saint Gény
Monastère Saints Clair et Maurin

 

De gauche à droite: Michel de Rostolan, Mad Jarova, l’archimandrite Antoine, Nicolas le jardinier, le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme et Jean-Jacques Boucher
Nicolas le jardinier et Danielle Vitu présidente de la paroisse de Bordeaux

 

Nos jardiniers de la Garonne

Lino
Ismène

Le président Poutine s’est rendu à la cathédrale Saint-Sava de Belgrade

Le président Poutine s’est rendu à la cathédrale Saint-Sava de Belgrade
Le président Poutine s’est rendu à la cathédrale Saint-Sava de Belgrade

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En visite officielle à Belgrade le 17 janvier, le président Poutine s’est rendu à la cathédrale Saint-Sava avec le président serbe Vučić. Accueilli à la cathédrale par le patriarche de Serbie Irénée et l’évêque-vicaire Stefan de Remezja, en présence des membres du Saint-Synode, le président russe a d’abord visité la crypte, où les travaux sont achevés. Les deux présidents ont vénéré l’icône du Christ et allumé un cierge. Ils sont ensuite montés au rez-de-chaussée, où les mosaïques continuent à être installées. Celles-ci sont réalisées sous la direction de l’académicien et iconographe russe Nikolaï Moukhine, qui a exposé les travaux en cours aux deux présidents, qui ont assemblé quelques carrés sur la mosaïque du Christ. Selon les estimations de la police, 120’000 personnes étaient massées à l’extérieur de la cathédrale pour accueillir le président russe. On peut visionner ci-dessous la visite des deux présidents.

Source

Source: Orthodoxie.com

Liturgie de la Nativité à Belgrade (vidéo)

Liturgie de la Nativité à Belgrade

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  La Liturgie de la Nativité a été célébrée dans la crypte de la cathédrale Saint-Sava à Belgrade par le patriarche de Serbie Irénée. Étaient présents S.A.R. Alexandre Karageorgévitch, prince héritier de Serbie, son épouse la princesse Katarina, le premier vice-président du gouvernement et ministre des affaires étrangères Ivica Dačić, le directeur du bureau pour la coopération avec les Églises et les communautés religieuses Marko Nikolić, le nonce apostolique Luciano Suriani, l’archevêque catholique-romain de Belgrade Stanislav Hočevar, les représentants des Églises traditionnelles et des communautés religieuses, ainsi que des membres du corps diplomatique.

Source: Orthodoxie.com

Fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ, 2018

NATIVITÉ DE L’EMMANUEL  2018

« Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons à Bethléem, et voyons la  chose qui est arrivée et que le Seigneur nous a fait connaître »

     Mes Bien Chers Frères et Sœur en Christ,

Ô nuit merveilleuse que cette nuit de Bethléem ! Nuit qui n’est obscure que pour ceux qui dorment ! Nuit ténébreuse pour l’esprit rationaliste qui veut tout comprendre ! Nuit épaisse pour ceux qui s’engluent dans les plaisirs de la vie !

Nuit lumineuse en revanche pour ceux qui ont le sens du mystère ! Nuit radieuse pour ceux qui ont la nostalgie d’une grandeur qui les dépasse et que Dieu seul peut leur offrir. Nuit éblouissante de clarté pour ceux qui, le cœur empli d’espérance, se savent aimés de Dieu, aimés infiniment ! Ô douce nuit ! Ô sainte Nuit !

Les bergers, ne sachant pas quel nom donner à la nouvelle qu’ils viennent d’apprendre par l’entremise des anges, parlent de « la chose qui vient d’arriver ». C’est bien là un langage de gens simples, de gens modestes, de gens qui n’ont pas fait d’études, un langage de bergers. La simplicité si naturelle de son récit attesterait à elle seule la fidélité du narrateur qui a reçu les confidences de la très sainte Vierge Marie.Saint Luc n’avait pas à démontrer que Dieu existe : c’était une vérité admise par tous, mais il avait à nous prouver que Dieu nous aime, que nous n’avons plus à le chercher parce qu’Il est venu jusqu’à nous ; Il est descendu du ciel. Les bergers qui viennent cette nuit lui rendre hommage ne sauront peut-être jamais que l’Enfant de Bethléem déclarera avec fierté : « Je suis le bon berger ». Ô Jésus, tu es né à Bethléem, mot qui signifie « maison du pain ». Tu es le pain vivant descendu du Ciel. Je veux m’unir à Toi en te recevant avec ferveur dans la sainte communion.

« Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer »

   La tradition a conservé le nom de trois rois mages : Melchior, Gaspard et Balthazar . Le premier représentait la race de Sem, le second celle de Cham et la troisième celle de Japhet. En tant que descendants des fils de Noé, ils rassemblaient à eux trois le genre humain tout entier que Jésus est venu sauver. Leur expédition de l’Orient jusqu’à Bethléem révèle leur générosité. Ils découvrent une étoile mystérieuse. Le Saint Esprit, les éclairant intérieurement, leur fait comprendre qu’elle est l’annonce de la naissance du Messie et qu’elle doit leur servir de guide pour leur permettre d’aller jusqu’à lui et de l’adorer. Immédiatement, sans attendre d’autres explications, ils quittent leur maison, leur famille, leur patrie. Ils ne savent pas combien de temps va durer leur voyage, ni les obstacles qu’ils auront à surmonter. Dieu a parlé : cela suffit pour qu’ils obéissent. Imitons leur promptitude lorsque le Saint Esprit nous montre tel sacrifice à faire, tel acte de charité à accomplir, telle attache déréglée à rompre ; ne soupesons pas nos efforts, soyons généreux. Habituons-nous à saisir la grâce quand elle passe.

Suivre l’étoile était encore relativement facile pour les mages, mais continuer de chercher le Roi des Juifs alors qu’elle avait disparu, c’est là marquer d’un grand esprit de foi. Au cœur de l’épreuve, ils ne se scandalisent pas, ils ne se révoltent pas, ils ne remettent pas en doute leur foi ; ils s’inclinent en silence devant les desseins mystérieux de la Providence. Ses voies ne sont pas nos voies, se disent-ils. Aussi, redoublent-ils de générosité et de ferveur pour garder le cap qu’ils s’étaient fixé en partant. Lorsqu’à certains moments de notre vie, Dieu se cache quand nous le prions, imitons les mages. Nous aussi, manifestons la fermeté de notre foi en conservant nos convictions et en restant fidèles à nos résolutions.

En suivant les indications des docteurs de la loi, les mages ont la grâce insigne de contempler Jésus. Après l’épreuve la récompense. La foi manifestée au départ de leur expédition, et plus encore au moment de la disparition de l’étoile, trouve son couronnement, son achèvement, sa récompense à la crèche. En entrant dans l’humble étable de Bethléem, ils voient de leurs yeux l’Enfant Jésus emmailloté, entouré de sa Mère et de saint Joseph. Dépassant son enveloppe mortelle, leur foi découvre Dieu dans cet enfant, si bien qu’ils se prosternent la face contre terre et l’adorent. Ô Dieu qui, en ce jour, a révélé ton Fils unique aux nations païennes en les guidant par une étoile, fais qu’après t’avoir connu déjà par la foi, nous soyons conduits jusqu’à la contemplation face à face de ta sublime grandeur.

Nous sommes à l’aube d’une nouvelle année. Que nous réserve-t-elle ? A vue humaine, nous avons bien des raisons d’être inquiets sur le sort de notre pauvre pays et de notre pauvre monde. C’est là la conséquence de notre infidélité à Dieu. Mais Dieu est toujours près de nous pour nous attirer à lui, et nous permettre, à la suite des saints, d’avancer à pas d’amour vers le Ciel.

Les saints accomplissent parfaitement le dessein de Dieu. Afin d’y arriver, ils vivent dans le présent : à nous de les imiter. Pour Dieu, il n’y a ni passé ni futur. Par conséquent l’union à lui suppose de vivre pleinement l’instant présent. En effet, le passé ne nous appartient plus ; l’avenir ne nous appartient pas encore ; il n’y a que le moment présent qui soit entre nos mains. Cet instant, il s’agit de le saisir et de le marquer du sceau de la grâce pour rendre nos actions méritoires de la vie éternelle.

Malheureusement, trop souvent, les jeunes gens ont tendance à rêver en se projetant dans le futur, et les personnes âgées à revenir avec nostalgie sur leur passé. Ainsi, l’adolescent veut paraître adulte, et la personne âgée paraître jeune.

Bref, l’homme vit rarement dans le temps présent. C’est bien dommage ! Car beaucoup de tentations viennent par l’imagination. Le démon peut très facilement grossir à merci des évènements passés et futurs pour nous faire ressentir des désirs, de l’aversion, de la crainte, ou d’autres sentiments négatifs. L’unique remède consiste à bien vivre l’instant présent. Chaque chose en son temps : la réussite de notre vie dépend non pas de nos rêves, de notre imagination, de nos illusions, mais des vertus que nous nous efforçons d’acquérir là où le bon Dieu nous a placés.

Dans la mesure où, à l’exemple des saints bergers et rois mages, de tous les saints nous soumettons notre sensibilité à notre volonté pour vivre selon les lumières de la foi, nous nous stabilisons et nous nous fortifions.

Au milieu de ce monde déboussolé, instable et jouisseur, nous vous supplions, ô saints du Ciel, de nous accompagner tout au long de cette année, et de nous aider à rechercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice, afin que nous puissions chanter avec vous éternellement les miséricordes du Seigneur.

Ô mon Dieu, nous te remercions du nouvel An que Tu ouvres devant nous.

Enfant divin, accorde-nous de naître à une vie nouvelle.

Amen.

CHRIST EST NÉ… EN VÉRITÉ IL EST NÉ !