Archimandrite Séraphim de Saint-Sabbas (Palestine)

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Ô Dieu, Tu vois notre affliction, Tu entends les gémissements de nos cœurs, Tu vois les flots de larmes qui coulent de nos yeux. Nous osons T’interroger : Où trouverons- nous désormais un guide et un conseiller pour notre salut ? Où trouverons-nous consolation dans nos malheurs et nos afflictions ? Car si, selon Ta Parole, Tu veux que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, si nous avons besoin de conseils pour obtenir le salut, pourquoi nous as-Tu enlevé notre sage maître, notre guide et conseiller spirituel ? Nous n’oserons rien dire de plus. Ta justice est une justice éternelle et Ta Parole vérité, Tu es poussière, frère, et tu retournes à la poussière, comme nous tous !

Nous nous prosternons devant Toi et Te supplions, Seigneur de Bonté. Sois miséricordieux envers Ton serviteur défunt, n’entre pas en jugement avec lui, car si Tu regardes les iniquités, Seigneur, qui subsistera ? Et nous, devenus orphelins pour méditer ta Parole et ta Vérité, reçois-nous entre les mains de Ta puissante protection ; sois Toi-même notre guide et conduis-nous vers Toi, la source de notre salut, la source de la vie et de la lumière ! Ô, notre Père SERAPHIM, nous t’adressons une dernière supplique. Si le Seigneur t’accorde d’avoir de l’assurance devant le Trône de Sa gloire, souviens-toi de nous comme tu l’as promis, visite nos âmes et nos cœurs et implore pour nous la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. Que de nos lèvres et de nos coeurs s’élève sans cesse cette prière : Mémoire éternelle !

Pardonne-nous, Père ! Paix à toi, va en paix dans la demeure céleste préparée pour toi depuis la fondation du monde. Amen.

Père et Conseiller spirituel du Père ANTOINE et du Monastère

Le Patriarche Irénée s’est endormi dans le Seigneur

L’archevêque de Pec, métropolite de Belgrade-Karlovci et patriarche serbe Irénée (Gavrilovic) s’est endormi dans le Seigneur à l’hôpital militaire Covid “Karaburma” de Belgrade, le vendredi 20 novembre 2020, à 7h07.

Mémoire éternelle et royaume des cieux !

Ses pieux parents Zdravko et Milijana Gavrilovic du village de Vidova près de Cacak – et avec eux toute la famille serbe – ont été bénis par le Seigneur, le 27 août 1930, avec la naissance d’un garçon dont le nom de baptême était Miroslav. Il a terminé l’école primaire dans son village natal et le lycée à Cacak et l’école théologique à Prizren, au Kosovo et  Metochie. Sur ce, il est diplômé de la Faculté de théologie de Belgrade.

Après avoir terminé son service militaire, il a été nommé professeur de l’école théologique de Prizren, mais avant d’accepter la nomination, il a reçu la tonsure monastique au monastère de Rakovica, par le patriarche serbe Germain, recevant le nom monastique Irinée, en octobre 1959. Le Saint et Grand Vendredi de la même année, il fut ordonné hiéromoine dans l’église de Ruzica à Belgrade. En tant que professeur à l’école de théologie de Prizren, il a passé quelques années à des études de troisième cycle à Athènes. Il a été nommé directeur de l’école monastique du monastère d’Ostrog en 1969, d’où il est revenu à Prizren au poste de directeur de cette célèbre école théologique.

C’est en 1974 qu’il est élu vicaire évêque du patriarche serbe avec le titre d’évêque de Moravica. Il a été élu évêque de Nis en 1975.

Intronisation du patriarche serbe Irinej

L’acte d’intronisation de Sa Sainteté Irinej, archevêque de Pec, métropolite de Belgrade-Karlovci et patriarche serbe, a été célébré le 23 janvier 2010, lors de la sainte liturgie pontificale dans l’église cathédrale de l’archange Michel de Belgrade. La liturgie solennelle a été célébrée par le patriarche serbe élu Irinej avec la concélébration de ses frères évêques, prêtres et diacres, ainsi que des représentants des Églises russe et grecque. Le patriarche Irinej a été officiellement intronisé sur l’ancien trône des patriarches serbes dans le patriarcat du monastère de Pec le 3 octobre 2010, avec la participation des représentants de toutes les Églises orthodoxes sœurs.

Dès le début de son ministère patriarcal, bien que dans des moments très difficiles, Sa Sainteté a préconisé la paix et la stabilité dans toute la région.

Le 10 novembre 2010, il a déclaré dans une interview que “la rivière Drina [entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine] n’est pas une frontière, mais un pont qui nous relie. Bien que, d’une certaine manière, nous soyons un même aujourd’hui, si Dieu le veut, nous en serons bientôt vraiment un”. Le patriarche Irinej a expliqué que pour le moment «il suffit que nous soyons un en tant que peuple, en tant qu’Église orthodoxe, et que nous soyons sur le même chemin de Saint Sava et du Christ». Il a félicité les Serbes de Banja Luka en déclarant qu’«[ils se battent] pour préserver le nom serbe. Bien que ce ne soit pas du tout une tâche facile, ils réussissent».

Le 15 décembre 2011, Sa Sainteté a été décorée par Son Altesse Royale le Prince Davit Bagration Mukhraneli Batonishvilli de Géorgie du Grand Collier de l’Ordre de l’Aigle de Géorgie et de la Sainte Tunique de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Sa Sainteté Irinej a été considérée, tant à l’étranger que dans le pays, comme un traditionaliste modéré, ouvert au dialogue inter-religieux mondial. Dans une interview, il a indiqué qu’il ne s’opposerait pas à la toute première visite du pape catholique en Serbie en 2013 dans le cadre des célébrations du 1700e anniversaire de l’édit de Milan, la loi en vertu de laquelle l’empereur romain Constantin, né à Niš, a mis fin à la persécution des chrétiens. Sa Sainteté a dit :”il y a le souhait du Pape” pour une rencontre à Niš et que ce serait une chance “non seulement pour une rencontre, mais pour un dialogue”.

Concernant l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, le patriarche serbe a déclaré que : “La Serbie ne devrait pas regarder l’UE avec méfiance, si l’UE respecte l’identité, la culture et la religion des serbes. Nous pensons que nous sommes une partie historique de l’Europe, et nous voulons faire partie de cette famille de peuples. Lors de l’adhésion, nous accepterons tout ce qui n’est pas en contradiction avec notre identité culturelle et historique.”

En tant que chef de l’Église orthodoxe serbe, Sa Sainteté représente la plus haute autorité spirituelle parmi le peuple serbe en Serbie et à l’étranger.

Sous sa direction, le Patriarcat serbe a publié un nombre exceptionnel de livres universitaires, liturgiques, religieux et populaires pour l’éducation et l’élévation spirituelle des fidèles. Sa Sainteté est bien connue comme un grand prédicateur et profite de chaque occasion pour prêcher la Parole de Dieu à tous. Plus récemment, le diocèse de Nis a publié un recueil de ses sermons prononcés dans le diocèse de Nis, alors qu’il y était évêque.

Activités inter-orthodoxes et œcuméniques de Sa Sainteté le patriarche Irinée :

Sa Sainteté le patriarche serbe Irinej a rendu une visite irénique et canonique à Sa Toute-Sainteté le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée immédiatement après son intronisation.
Il a participé à la célébration du 1250e anniversaire du baptême de la Russie en 2013;
Il a effectué une visite irénique et canonique au Patriarcat d’Alexandrie et de toute l’Afrique en octobre 2012.
En 2013, il a rendu visite au mont Athos et au monastère Chilandar.
Il a dirigé une délégation inter-religieuse de Serbie qui a participé au deuxième dialogue inter-religieux à Jakarta en octobre 2013, au niveau de l’État entre la Serbie et l’Indonésie.
Il soutient activement le dialogue inter-chrétien entre les dénominations chrétiennes d’Orient et d’Occident et communique avec les chefs, les dirigeants et les dignitaires d’église d’autres confessions et religions au plus haut niveau.
En mai 2014, à l’invitation de Sa Béatitude Anastasios d’Albanie, Sa Sainteté le Patriarche Irinej a visité Tirana à l’occasion de la consécration de l’église cathédrale de la Sainte Résurrection.
En octobre 2014, Sa Sainteté le patriarche serbe Irinej a accueilli le 1700e anniversaire pan-orthodoxe de l’édit de Milan à Nis, en Serbie, lieu de naissance de l’empereur Constantin.
Le patriarche serbe Irinej a pris une part active au rassemblement panorthodoxe à Constantinople en mars 2014, lorsqu’il a été décidé de commencer par les préparatifs d’un grand et saint concile panorthodoxe qui se tiendra en 2016.
Récompenses et honneurs

Grand-Croix de l’Ordre de l’Étoile de Karađorđe, dynastie Karađorđević
Grand collier de l’ordre de l’aigle de Géorgie, dynastie Bagrationi
L’évêque de Nis Irinej élu pour un nouveau patriarche de Serbie
Intronisation du patriarche Irinej de Serbie
Le patriarche de Serbie rencontre le président de la Serbie
Thanksgiving servi au monastère de Hilandar à l’occasion de l’intronisation du nouveau patriarche de Serbie
Sa Sainteté le patriarche Irinej de Serbie s’adresse au public

Source : http://www.spc.rs/eng

Mgr Amphiloque du Monténégro s’est endormi dans le Seigneur

Il est un descendant de la voïvode Mina Radović qui a participé à l’unification de la région de Morača avec la Principauté du Monténégro en 1820. Il a étudié au séminaire Saint Sava et est diplômé de la Faculté de théologie de Belgrade en 1962. Pendant son séjour en tant que séminariste à la fin des années 50, Amphiloque connaissait le grand théologien Saint Justin Popović, qui avait beaucoup appris sur sa pensée. Il a également étudié la philosophie classique à l’Université de Belgrade.

À Paris, Mgr Amphiloque a étudié à l’Institut théologique orthodoxe russe Saint-Serge, à Rome à l’Institut pontifical oriental et à Berne à la Faculté ancienne catholique. Il a terminé ses études de troisième cycle à Berne et à Rome, puis a déménagé en Grèce où il a vécu pendant sept ans, a prononcé des vœux monastiques et a travaillé comme hiéromoine de l’Église orthodoxe grecque.

Mgr Amphiloque a été ordonné hiéromoine au monastère de Saint Gérasime de Céphalonie à Argostoli, dans la province grecque de Céphalonie. La veille, il avait été ordonné hiérodiacre par le même métropolite de Céphalonie, devant qui il avait prononcé les vœux monastiques en 1967. Plusieurs fois, Son Éminence Amphiloque a souligné que le métropolite Procope jouait un rôle important dans sa vie.

À Athènes, il a terminé sa thèse de doctorat sur Saint Grégoire Palamas et obtenu un doctorat en théologie. Après avoir passé un an au Mont Athos, il s’installe à Paris et travaille comme professeur à l’Institut théologique orthodoxe Saint-Serge.

En 2001, lors de notre pèlerinage au Monténégro

En 1976, il est enseignant et plus tard professeur de catéchèse orthodoxe à la Faculté orthodoxe de théologie de Belgrade. Il est docteur honoris causa de l’Académie théologique de Moscou depuis 2006 et de l’Institut de théologie de l’Université d’État biélorusse depuis 2008.

La Sainte Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe serbe, l’a élu évêque du Banat en mai 1985. Il a été consacré dans l’église cathédrale de Belgrade le 16 juin 1985 par  feu le patriarche serbe Germain avec la concélébration du métropolite Danilo du Monténégro et du Littoral et les évêques Nikanor de Backa, Hrisostom de Branicevo, Stefan de Zicaa, Sava de Sumadija, Nikolai de Dalmatie, Milutin de Timok, Vasilije de Zvornik et Tuzla, Vasilije d’Australie et la Nouvelle-Zélande, Jefrem de Banja Luka et Danilo de Marcha. Le métropolite Procope de Céphalonie était également parmi eux. L’intronisation d’Amfilohije a eu lieu à Vrsac le 21 juillet 1985.

Au Monastère de l’Archange Michel à Lavardac (Lot-et-Garonne)

Par décision de la Sainte Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe serbe, Mgr Amphiloque de Banat a été promu métropolite du Monténégro et du Littoral avec un siège à Cetinje en décembre 1990. Le 30 décembre 1990, l’intronisation solennelle a été célébrée par le patriarche Paul de bienheureuse mémoire avec concélébration des évêques au monastère de Cetinje.

Le métropolite Amphiloque parlait grec, russe, italien, allemand et français. Il est membre de l’Association des écrivains de Serbie et du Monténégro.

Lors de la consécration de l’église de Budua (Monténégro) le 15/28 août 2000

Naissance au Ciel d’Alexis, pèlerin russe en terre d’Occitanie

« Ce ne sont pas les Hommes qui meurent, mais les mondes qui les contiennent. »

Eugène Evtouchenko, poète

Alexei Gavriline, Aliocha pour ceux qui l’ont connu, est né à Moscou le 15 Janvier dans ce qui était encore l’URSS en 1967, rassemblait en lui plusieurs mondes, plusieurs vies, comme si un seul monde, une seule vie, ne suffisait pas au géant qu’il était. Écartelé entre Orient et Occident, entre les Rolling Stones et Vladimir Vissotsky, entre Talking Heads et les chants liturgiques orthodoxes, Alexei naviguait depuis son adolescence moscovite entre rêves et réalités, à la recherche d’un Idéal qui réconcilierait Terre et Ciel et assouvirait son appétit de vie. Cet Idéal, il l’a trouvé dans la Foi et la prière, accueilli avec chaleur et amour inconditionnel comme l’Enfant Prodigue qu’il fut, par l’archimandrite Antoine du Monastère Saint-Gény de Lectoure et par le père Guilhèm de l’église Saint Saturnin à Toulouse.

Aliocha, comme l’ont décrit mes amis Bea et Philippe, qui l’ont connu en février 1989, et l’avaient aussi accueilli à la gare à Paris, avec sa mère, après deux jours et demi de train en provenance de Moscou en janvier 1990, c’était « un beau colosse au regard clair, soulevant Philippe dans ses bras comme un bébé, ou engloutissant vodkas et cornichons russes assis en tailleur dans notre studio, (…) cet Aliocha qui aimait la vie et la croquait à pleines dents…». Aliocha, pilier de rugby, joueur international dans l’équipe Dynamo de Moscou, était bien d’une force herculéenne, capable de renverser la solide porte d’un appartement moscovite pour aller à la rescousse d’une amie qu’on lui avait dit en danger. Capable aussi de supporter la blessure intense qu’il s’était infligée au genou, -en toute connaissance de cause car cela mettait fin à sa carrière de joueur international soviétique-, pour échapper aux trois ans de service militaire dans l’Armée Rouge qui l’aurait immanquablement envoyé se battre et mourir en Afghanistan.

Les photos ont été prises lors de la fête de Saint Saturnin à Toulouse en novembre 2019

L’Occident fantasmé, mirobolant pour le jeune Soviétique qu’il était, il l’avait découvert lors d’un championnat de rugby – jeunesse – en Belgique alors qu’il était encore au lycée. Ce court voyage dans un monde  nouveau était devenu son obsession : quitter l’URSS. Alors qu’on lui avait imposé l’apprentissage de l’allemand, il apprit l’anglais tout seul, dans la rue, en se mettant, -comme beaucoup de jeunes à qui le système ne convenait pas-, au marché noir. C’est comme cela que nous nous sommes connus, sur la Place Rouge, qui n’était donc pas vide. Il s’est approché de moi, il m’a demandé si je voulais lui acheter une montre Mickey Mouse, il a retroussé ses manches… Il avait trois montres sur chaque bras ! Son rêve, c’était les États-Unis… Sa réalité fut la France, un troisième monde, une troisième vie, une troisième langue qu’il apprit rapidement en lisant une édition bilingue franco-russe des nouvelles de Gogol et lors d’un aller-retour à Lamalou-les Bains, avec ma sœur Barbara… Au retour de cette journée, il connaissait tous les jurons possibles et inimaginables qu’un conducteur français puisse proférer, qu’elle ne m’en veuille pas de dire cela !

Mais quitter l’URSS n’a jamais signifié quitter la Russie pour Alexei. Comme beaucoup d’exilés russes, volontaires -comme lui- ou involontaires -comme Soljenitsyne-, la Russie c’est plus qu’un Etat au sens politique du terme. C’est un état émotionnel, psychologique, un attachement irrationnel, à la fois de chair et d’esprit, à cette terre russe (Ziémlia) vaste, sans limite d’horizons, de la steppe à la taïga ; à la nation russe (Narod), courageuse, qui se sacrifiera toujours ; aux traditions, à la langue russe, à la musique, à la poésie russe, et à la Foi orthodoxe (Viéra). La Russie, Alexei l’a portée passionnément jusque dans les prénoms choisis pour ses enfants : Ivan, son fils ; et Katia, sa fille ; dans son amour pour les chansons tourmentées de Vladimir Vissotsky comme pour les nombreux chants traditionnels ; dans sa lecture avide du livre de Mikhail Boulgakov, Le maître et Marguerite ; dans cette valse Numéro 2 de Shostakovitch. La Russie d’Aliocha n’était pas qu’un fil ténu, un souvenir nostalgique, il la portait en lui constamment jusque dans la reconnaissance qu’il m’a exprimée encore en juillet 2019, lors de notre ultime et émouvante rencontre, d’avoir éduqué autant que possible Ivan dans les contes russes, l’histoire russe, la musique russe et la foi orthodoxe, de lui avoir fait connaitre en 2002 Moscou et toute sa famille, son père, Victor Grigoriévitch, sa mère, Galina Vassilievna, son frère Sergei, et sa nièce Dacha.

La Russie, il l’a retrouvée intégralement, telle qu’il la vivait, quand il a été touché par la Foi, qu’il a accepté cette grâce qui lui était offerte, qui lui ouvrait encore un autre monde, une autre vie. Il a accepté la Grâce et en retour il a été accepté inconditionnellement, pleinement, «tel qu’il était, comme il était et pour qui il était», selon les paroles de l’archimandrite Antoine, combattant ses «démons» (c’est le terme qu’Alexei a utilisé quand nous nous sommes vus en juillet 2019) mais dans la connaissance qu’il était pleinement un enfant de Dieu. Il était devenu sous-diacre et co-célébrait la divine Liturgie avec une grande humilité ; sa piété était authentique et fervente, hors du Temps et en-dehors du monde que nous connaissons. Lors de notre dernière rencontre, il a parlé de ses enfants, Ivan, Katia, de ce qu’il n’avait pas su être pour eux mais de comment il les aimait et priait pour eux tous les jours. La connexion spirituelle ne s’interrompt jamais chez les Orthodoxes : Alexei continuera encore dans ce nouveau monde, et dans cette vie nouvelle sans démons et sans souffrance, à aimer ses enfants et à prier pour eux.

Éloge funèbre de Sarah Diligenti

Mémoire Éternelle !

Heureux celui que Tu as élu, celui que Tu as pris Seigneur avec toi, son souvenir demeure d’âge en âge !

Archimandrite Denis

Mémoire : 18 Juin

Prière

Puisque tous, nous nous hâtons vers la même maison et qu’une même pierre nous couvrira, que nous serons nous-mêmes cendres sous peu, demandons au Christ pour l’Archimandrite DENIS, abbé émérite de St Gény de Lectoure, le repos; telle est en effet, ô frères, notre vie, tel est sur terre notre jeu : au sortir du non-être recevoir le don d’exister et possédant l’existence, se la voir enlever; nous sommes un songe sans durée, un souffle qu’on ne peut retenir, le vol d’un oiseau qui passe dans le ciel, un esquif ne laissant pas de sillage sur les flots; aussi chantons à notre Roi immortel : Seigneur, accorde-lui ta béatitude sans fin.

HEUREUX CEUX QUE TU AS ÉLUS, CEUX QUE TU AS PRIS, SEIGNEUR, AVEC TOI.

Momir Jovanovic

FIDÉLITÉ ET HÉROÏSME SERBE

Le Père Michel, recteur de l’église Saint Aventin de Tarbes, a célébré le 3 mai les funérailles de Momir JOVANOVIC, né au ciel à 97 ans. Momir était né à Belgrade (Serbie) le 12 décembre 1923 et décédé à Maucor (Pyrénées-Atlantiques) le 2 juin 2020. Ce héros de la guerre passa son enfance en Serbie où il reçoit, avec ses frères et sœurs une éducation traditionnelle, où l’on aime Dieu, le Roi que l’on sert fidèlement. Il s’engage sous les ordres de « son » général MIHAILOVIC, en 1942, pour faire la guerre contre les Nazis. Capturé puis déporté dans les camps « de la mort », il sera libéré par le général Montgomery, « Monty ». Il se réengage sous ses ordres, par fidélité à celui qui l’avait délivré, et repart au Front, il participera notamment à l’historique bataille de Monte-Cassino, en Italie, colline qui porte le célèbre Monastère bénédictin qui sera entièrement détruit et reconstruit. À la démobilisation, « pour bons et loyaux services » on lui offre la possibilité de choisir une destination pour un nouveau départ, sans hésiter, ce sera la France ! Il était impossible pour lui de retourner en Yougoslavie où Tito et les communistes avaient profité de la guerre pour s’emparer du pouvoir, il n’y retournera jamais d’ailleurs par fidélité à son Roi. Il séjournera en Allemagne et en Suisse, avant de s’installer dans le Nord de la France, travaillant dans la maçonnerie. Après avoir libéré la France il participera à sa reconstruction.

Il y rencontre Renée Angèle Marie BAUDUIN qu’il choisira pour devenir son épouse, fervente chrétienne, qui avait attirée son regard car ses manières et sa façon de s’habiller étaient différentes des autres , n’ayant pas cédée au modernisme de tenues extravagantes et dévergondées. Ils se marieront et aurons deux filles : Mirjana et Anne.

Renée a des problèmes respiratoires et après avoir fait les quatre coins de la France pour rechercher la région la plus adaptée à sa santé, ils posent leur valises à Pau, et pour Renée la proximité de Lourdes n’est pas un hasard.

En quittant le Nord, il arrête son travail, mais Momir est vaillant, il n’a pas peur de repartir à zéro et sait que Dieu et Saint Nicolas, son protecteur de Slava, ne l’abandonneront pas. Il travaillera d’abord dans une entreprise puis créera la sienne dans la maçonnerie, achètera un terrain à Maucor, petit village près de Pau, et y construira la maison familiale, élevant, avec son épouse, les deux filles, par une éducation foncièrement chrétienne. Dans son salon, avec les photos de famille, trônent le Roi de Serbie et le Général MIHAILOVIC, à qui Momir restera fidèle jusqu’à la mort. Il rend son âme à Dieu dans la maison qu’il avait construite de ses mains. Atteint de la maladie d’Alzheimer, pour sa fille Mirjana, il était impossible que son père quitte ses murs et c’est chez lui qu’il fut soigné et veillé jusqu’au dernier souffle, là où il attend le retour du Christ Roi.

M É M O I R E  É T E R N E L L E  !

Que Saint GEORGES, protecteur des valeureux soldats, le prenne près de Lui, dans sa Milice des Défenseurs des Vraies Valeurs !

In memoriam, Nicolas Portal

Mardi 3 mars 2020, Nicolas Portal, le directeur sportif de l’équipe Ineos, cousin de Francis Portal (président de notre Association), est décédé suite à un arrêt cardiaque dans sa maison en Andorre, à l’âge de 40 ans. Natif d’Auch, il était devenu directeur sportif de l’équipe Sky (devenue Ineos le 1er mai 2019) en 2011, juste après avoir passé sa dernière année de coureur professionnel au sein de l’équipe britannique. L’année précédente, en 2009, lors de sa dernière saison chez Caisse d’Épargne, il avait déjà dû arrêter pendant un an la compétition en raison d’une arythmie cardiaque.

Nicolas a remporté sa plus belle victoire en 2004, alors qu’il portait les couleurs d’AG2R Prévoyance, lors de la 3ème étape du Critérium du Dauphiné libéré. Il a également participé à six Tours de France (57ème en 2007) et un Tour d’Espagne.

En 2004, avec sa mère Aline en compagnie de Francis, Maria et Olivia

C’est finalement en tant que directeur sportif que le grand public a eu souvent l’occasion d’entendre parler de lui depuis 2013, il remporte huit grands tours, dont six Tours de France, avec Christopher Froome (2013, 2015, 2016, 2017), Geraint Thomas (2018) et Egan Bernal (2019). Il décède chez lui d’un arrêt cardiaque à l’âge de 40 ans.

Funérailles à Auch, en la Cathédrale Sainte-Marie

Mémoire Éternelle !

MÉMOIRE ÉTERNELLE !

Icône vénérée à Lectoure

DOYENNÉ ORTHODOXE SERBE AQUITAINE-OCCITANIE

Nés au Ciel

+ HIÉROMOINE PIERRE 1906-1944 ( TOULOUSE )

+ DIACRE GERMAIN 1921-2006 ( AUCH )

+ ARCHIMANDRITE DENIS 1933-2008 ( LECTOURE )

+ MONIALE MARIE 1930-2012 ( TARBES )

Dans la foi, l’espérance et l’amour, dans la douceur et la pureté, de même qu’en la sacerdotale dignité, inoubliable Père PIERRE de Toulouse, pieusement tu as vécu; aussi le Dieu d’avant les siècles que tu servis placera lui-même ton esprit dans le lieu de lumière et de beauté où les justes jouissent du repos; tu trouveras au tribunal du Christ notre Dieu le pardon de tes péchés et la grâce du salut.
Ne m’oubliez pas, ô mes frères bien-aimés, lorsque vous chanterez la louange du Seigneur, mais souvenez- vous de mon amour et dilection, souvenez-vous aussi de nos liens fraternels, et suppliez notre Dieu, afin
que le Seigneur en compagnie des justes accorde le repos au diacre GERMAIN d’Auch.
Puisque tous, nous nous hâtons vers la même maison et qu’une même pierre nous couvrira, que nous serons nous-mêmes cendres sous peu, demandons au Christ pour l’Archimandrite DENIS, abbé émérite de St
Gény de Lectoure, le repos; telle est en effet, ô frères, notre vie tel est sur terre notre jeu : au sortir du non-être recevoir le don d’exister et possédant l’existence, se la voir enlever ; nous sommes un songe sans durée, un souffle qu’on ne peut retenir, le vol d’un oiseau qui passe dans le ciel, un esquif ne laissant pas de sillage sur les flots ; aussi chantons à notre Roi immortel : Seigneur, accorde-lui ta béatitude sans fin. Après une vie laborieuse et difficile sur tous les plans, la Mère de Dieu, lors de fervents pèlerinages en Terres orthodoxes et prières dans les Saints Monastères de Palestine, du Sinaï, de Roumanie et de Grèce, notamment à Égine où Saint NECTAIRE dirigea les pas de Mère MARIE vers la vie cénobitique, abandonnant tout son passé et ses biens pour se retirer dans l’ermitage, près de l’église byzantine Saint Aventin de Tarbes, pour y pleurer ses péchés du passé dans le silence et l’abnégation pour jouir de l’éternelle Félicité, en rendant son âme à Dieu en présence du Père Michel, recteur de la paroisse. Seigneur, accorde lui la félicité éternelle !

HEUREUX CEUX QUE TU AS ÉLUS, CEUX QUE TU AS PRIS, SEIGNEUR, AVEC TOI.

HIÉROMOINE PIERRE

Pierre Martial Émilien Léon DELORT, né le 1er juillet 1906 à LEZAT (Ariège) de Jean-Louis et Céline BORT, a été guéri miraculeusement par une relique du Père Marie-Antoine, confiée par les Capucins de Toulouse le 10 mars 1931, fait relaté le 1er juin dans «Les Voies franciscaines» et le 21 février 1932 dans la «Semaine Catholique de Toulouse».

En effet abandonné pour un très grave problème cardiaque ces jours étaient comptés et aucune solution médicale n’était possible. Les prières au Père Marie-Antoine ont été entendues puisqu’il mena alors une vie très active, notamment où il se donna sans compter lors de la guerre de 1939-45, dans sa vie quotidienne auprès des malades, des pauvres et humbles de Toulouse où les fidèles se réunissent pour les Offices en la Chapelle de la Mère de Dieu Consolatrice.

Il décède lors des bombardements sur la poudrerie de Toulouse le 17 août 1944 à 10h, fête des 7 Saints Dormants. II attend la Résurrection au Cimetière de Toulouse où les Pères de Lectoure célèbrent des offices. pour le repos de son âme.

Il est certain que sans l’intercession du Père Marie-Antoine il n’aurait pu reprendre son ministère et surtout avec un tel zèle et les fatigues que cela engendraient.

Pour résumé sa courte vie signalons : Entre 1933 et 1938 il suit l’enseignement du Père Lev GILLET pour l’implantation d’une Église Orthodoxe locale. Ce Père était né le 6 août 1893 à Saint Marcellin (près de Saint Antoine en Viennois). Moine bénédictin il rejoint l’Église orthodoxe à Paris et en Angleterre d’où il rayonne dans de nombreux pays par conférences et retraites. Ses écrits signés «Un Moine d’Orient» sont lus par tous les Chrétiens et présents dans toutes les bibliothèques religieuses. L’Archimandrite Lev GILLET décède, en Angleterre, le 29 mars 1980, Samedi de la Résurrection de Lazare.

Le Hiéromoine PIERRE est ordonné diacre à la Cathédrale Saint Alexandre de la Neva, 12 rue Daru à Paris puis prêtre le 4 décembre 1939, par le Métropolite EULOGE dans l’église de la Présentation de la Vierge 91 rue Olivier de Serres, à Paris.

Mgr EULOGE Guéorguievsky est né le 10 avril 1868 à Somovo (Russie), Hiéromoine en 1895, évêque de Lubun en 1902, archevêque de Kholy en 1912, puis de Volhynie en 1914, chargé des Paroisses russes en Europe occidentale en 1921, les paroisses sont rattachées au Patriarcat de Constantinople en 1931, le Métropolite Euloge décède à Paris le 8 août 1946.

Le Père Pierre DELORT est l’auteur de livrets spirituels qu’il diffusait gracieusement pour le bien des âmes : Le Vrai Bonheur par la Prière, Notre Dame de Consolation.

Tout le bien qu’il a fait en ces périodes difficiles l’ont été grâce au Père MARIE-ANTOINE qui l’a guéri et lui a permis de se donner sans compter, au-delà de toute force humaine.

Séminariste
Desservant de la Chapelle Mère de Dieu Consolatrice, Toulouse
Archevêque EULOGE
Hiéromoine
Souvenirs du Père Pierre conservés à Lectoure
Tombe restaurée par Mr René MICHEL de Castres sur la demande du Monastère Saint Gény de Lectoure au cimetière TERRE-CABADE à TOULOUSE Concession Delrieux Section 8 Division 11 n°5222

DIACRE GERMAIN

Le Protodiacre GERMAIN, le doyen de notre Clergé, nous a quitté le vendredi 20 janvier 2006, fête de la Synaxe de St Jean-Baptiste et de Sainte Agnès de Rome.

Notons quelques dates marquantes : Yves Bouissou est né le 11 septembre 1921, il fit des études de droit et remplit des activités à responsabilités.

Dès sa jeunesse la Foi, tient une grande place puisque le 14 novembre 1943, il reçoit l’Habit du Tiers-Ordre de Saint François d’Assise et le nom de Frère Antoine-Loup, en l’église de Gimont et fait profession le 15 avril 1945.

Il fonde un foyer avec EVA : ils eurent trois fils, Christophe, Bertrand et Denis.

Après le Concile Vatican II, ne se reconnaissant plus dans l’Église de Rome, il rejoint l’Église orthodoxe, comme un retour aux sources, et est chrismé par le T. Rme Père Archimandrite Abbé BENOIT du Monastère St Nicolas de la Dalmerie (Hérault) rattaché au Patriarcat Œcuménique de Constantinople.

Il rencontra notre Fraternité et nos Paroisses il y a plus de 25 ans et partagea notre pèlerinage en Terre sainte des 17 au 30 décembre 1988. Il s’engagea alors dans les activités de notre Mission du Sud-Ouest de la France.

Beaucoup d’éléments nous unissaient: notre Foi orthodoxe, le zèle apostolique, la poésie (il a écrit plusieurs livres) ; l ‘histoire comme membre de la Société Archéologique de France et l’Académie de Gascogne, où il édita diverses études, l’art car il peignait, la langue occitane puisqu’il traduisit pour la première fois la Divine Liturgie de Saint Jean Chrysostome utilisée dans notre basilique le dimanche et ce jour pendant ses funérailles.

Le Métropolite NICOLAS de Sarajevo l’ordonnait, dans notre église de Lectoure, le dimanche 3 juin 2001, fête de la Pentecôte et veille de la Consécration de la Basilique et lui donnait le nom de GERMAIN d’Auxerre. Notre évêque LUC de Paris lui décernait ensuite le titre de Protodiacre et la Fraternité le titre de Recteur émérite de la nouvelle paroisse Saint Denys en Albigeois. Il accomplissait régulièrement et pieusement son service, encore le dimanche 15 janvier 2006 où il chantait les diverses litanies en occitan, proclama le Saint Évangile et communiait au Corps et au Sang du Christ. Les agapes qui suivirent la Divine Liturgie le trouvèrent comme d’habitude, enjoué et disert. Personne ne pouvait se douter que nous le retrouvions pour la dernière fois sur cette terre. Il repartit dans la solitude du Val d’Aran, où il se plaisait à écrire et à méditer, mais son cœur était usé et un malaise l’emporta. Il rejoint CHRISTOPHE, né au ciel moins d’un an avant lui, une très dure épreuve pour des parents et une famille, et tous deux, réunis dans la terre du Comminges, attendent la résurrection et le Jugement dernier.

Le Père Germain, son épouse, ses deux fils vivants entourent le Métropolite NICOLAS de Sarajevo, l’Évêque LUKA de Paris et le Père Abbé ANTOINE

Ô MA VILLE

Ô ma Ville de Lumière

Ô ma Ville plus ancienne que ROME

Ô ma Ville vaisseau largué entre mes deux patries

Ô TOULOUSE

Garde sur la hanche du Fleuve

Comme une corbeille de fleurs et de fruits

Les paroles des poètes que ton sein enfanta !

À la mémoire

du Chevalier Bernard BUSCIONE

faidit.

IN MEMORIAM

182 pages (derniers exemplaires)
On peut commander au Monastère de Lectoure

ARCHIMANDRITE DENIS

I-Biographie, 96 p, illustré
II- Bibliographie, 96 p
(Derniers exemplaires)
Sacrement des malades
Liturgie

MONIALE MARIE

Marthe COLIN est née le 24 avril 1930 à Monblanc, près de Samatan, dans le Gers. Orthodoxe depuis le 15 novembre 1984 elle ressentit l’Appel de Dieu près de la chasse de St Nectaire à Égine lors des nombreux pèlerinages en Grèce.

Elle prit le Saint Habit, le 15 août 1991, au Monastère St Nectaire d’Astugue dont elle devint la Prieure le 25 mars 1993.

Elle se retira le 8 septembre 1997 à l’Ermitage près de l’église St Aventin de Tarbes.

Elle a rejoint le Seigneur le 29 décembre 2012, fête de la Sainte Impératrice Théophanie et de Sainte Sophie de Moscou, à la fin du Sacrement des malades donné par le Père Michel, Recteur de la Paroisse.

Les Funérailles se déroulèrent dans l’église St Aventin le 2 janvier 2013, avant-fête de la Nativité de Notre-Seigneur où nous fêtons la Vierge Martyre Protasie de Senlis. Le Prêtre Recteur Michel célébra l’Office, devant le cercueil ouvert, au centre de l’église. L’Archimandrite Antoine présidait la cérémonie entouré de tout le Clergé du Doyenné St Cassien au-milieu d’un grand nombre de fidèles et une délégation de chaque paroisse.

Elle attend la résurrection au cimetière d’Antist, près de Bagnères de Bigorre, où un cortège l’a accompagnée.

À la servante de Dieu, Mère MARIE, mémoire éternelle !

Avec Mgr Luka à Lectoure
Auprès de St Nectaire à Égine (Grèce) qu’elle vénérait comme un père.
En Palestine, au puits de Jacob
Au Saint-Sépulcre à Jérusalem
À Patmos (Grèce)
Dans les Hautes-Pyrénées
En Lozère avec le Père Thierry devant le four à pain
À Lavardac
Fenaison
À la chapelle d’Astugue

Mère MARIE et le KOSOVO

     Dès la fondation de « Solidarité-Kosovo » qu’elle connut grâce au Père ANTOINE, qui de suite suivit l’action d’Arnaud GOUILLON, dauphinois comme lui,  Mère MARIE devenait une bienfaitrice régulière et généreuse.

     Elle reçut, en reconnaissance, de l’Association une très belle icône de la Mère de Dieu, vénérée dans sa cellule de Lectoure, depuis sa naissance au Ciel.

      Que la Vierge Marie protège toute cette province très orthodoxe de Serbie qui est menacée par de fanatiques destructeurs, et prions pour les évêques et fidèles qui y vivent dont le saint Métropolite AMPHILOQUE qui nous a accueilli au Monténégro et qui a visité notre Fraternité.

Concession à Antist
(Nouveau cimetière, Allée gauche)

Il y a 11 ans naissait au Ciel le Père Denis au Monastère Sts Clair et Maurin de Lectoure

L’Archidiacre DENIS lors de l’Intronisation du Pape Jean-Paul Ier à Rome

ORAISON FUNÈBRE DE L’ARCHIMANDRITE DENIS

-21 JUIN 2008-

Mes Bien Chers Frères,

“Pour moi, la vie c’est le Christ et la mort m’est un gain”

Par ces paroles, l’apôtre Paul a fait son propre panégyrique mais aussi l’éloge de notre Archimandrite Denis, Abbé émérite du Monastère St  Gény, où ce moine vécut au IVème siècle, prêtre selon le coeur de Dieu.

En toute vérité, Jésus-Christ dont il fut le prêtre a été pendant le cours de son laborieux et fécond ministère, la respiration de sa bou­che, le battement de son cœur, le grand ressort de son âme, l’hymnogra­phe   qui servit la sainte Église orthodoxe et qui permit aux Francophones de  prier et de chanter sur de beaux textes et d’harmo­nieuses mélodies les louanges de Dieu.

Né le 23  juillet 1933, à Nice, d’un père catholique Maurice GUILLAUME  et d’une mère protestante Adrienne de MONDENARD de MONIE, il fut le cinquième et dernier enfant.

Toujours premier de sa classe, avec les prix d’Honneur et d’Excellence, il obtenait à 15 ans le baccalauréat. Après le concours d’entrée à Santé militaire, à Lyon, il se rendit en pèlerinage à Ars et se sentit appelé à la vie monastique, mais avant de suivre sa vocation il obtint, en quatre ans, la licence ès Lettres, tout en apprenant quelques langues: l’anglais, l’italien, le néerlandais, le suédois, le russe, le grec moderne et le slavon.

C’est en 1954 qu’il fit un premier séjour au Monastère bénédictin oriental de Chevetogne (Belgique), avant de commencer son service militaire au Liban, comme professeur de français, latin, grec et allemand à l’Université St Joseph de Beyrouth. Dès 1957 il entre au monastère et prend l’habit sous le nom de Frère DENIS. Après ses premiers Voeux en 1961, il est envoyé à Rome pour étudier la théologie et apprend l’hébreu, le grec biblique, l’arménien classique et l’arabe. En 1962 il fait sa Profession solennelle et définitive.

Ordonné Diacre le 15 avril 1963, selon le rite byzantin, en l’église St Athanase des Grecs à Rome par le métropolite de Lvov S.E. Mgr Joseph SLIPYJ puis nommé Archidiacre par le Patriarche Maximos V d’Antioche, il se mit à traduire les offices byzantins en français et à les adapter aux musiques liturgiques, puis il publia plus d’une centaine de livres toujours utilisés et des milliers de pages. Il concélébra avec le Pape Jean-Paul Ier, qui l’appelait son diacre orthodoxe, puis assista Jean-Paul II à l’autel.

À Rome puis à Parme, il continua son travail d’érudition avant de devenir l’archidiacre de l’Évêque grec orthodoxe Mgr Stéphanos de Nice qui l’ordonna prêtre en 1996, en Camargue, avant d’être nommé, par le Patriarche de Constantinople, Primat grec d’Estonie. De son côté le Moine-Prêtre Denis servit aux paroisses d’Avignon et Marseille, puis San Remo et Nîmes où après avoir célébré en diverses chapelles, nommé Archimandrite en 2004 par le métropolite grec Emmanuel, il put trouver une église et y implanter la Paroisse St Antoine-La Pêche miraculeuse qu’il avait fondée.

Dans cette paroisse cévenole, travaillant jour et nuit, il tomba malade, peu soutenu, au milieu d’intrigues de civils qui le minaient, hospitalisé à plusieurs reprises. Heureusement sa foi, sa vie de prière et ses activités intellectuelles lui permirent de tenir. Pendant plus de 20 ans, à Rome, à Parme, à Nîmes il correspondit régulièrement avec notre Fraternité et composa, comme il le fit pour des centaines de saints occidentaux, l’Office complet de St Gény en 2001 et celui des Saints Clair et Maurin, et le dernier composé par lui, avec son âme poétique, le fut sur notre demande, en avril 2008 où il édita l’Office de Saint Andéol du Vivarais, diacre martyrisé en 208, ayant eu le crâne fracassé en forme de Croix, avec un sabre, et dont le sang se déversa dans le Rhône.

En 2007, sa santé s’aggrava avec des dialyses trois fois par semaine, une artérite galopante, une vue qui baissait mais, avec l’ordinateur, qui grossissait ses textes, il continua à oeuvrer pour la Gloire de Dieu comme toujours. Cependant il ne pouvait rester longtemps debout et il fut obligé d’arrêter de célébrer les Divines Liturgies de sa paroisse. Il fit des demandes pour le seconder mais sans résultat. Il nous écrivit fréquemment pour lui venir en aide et ses lettres étaient de plus en plus pathétiques, jusqu’à ce que, au retour de Lyon, nous nous arrêtions, en mai 2007 à Nîmes où je le rencontrai pour la première et dernière fois dans sa ville et où il me conduisit en son église. Nous attendions dans l’espoir qu’une solution serait trouvée dans sa région. En décembre ce sont des Fidèles de sa paroisse, qui nous suppliaient de venir, avec la bénédiction de leur Recteur. Nous ne pouvions laisser ces âmes abandonnées, sans office depuis des mois, prêtes à tout, même aux pires choix. C’était un cas de conscience et nous proposions, après avoir prié et demandé conseil, de venir une fois par mois, étant déjà très pris par nos sept Paroisses, pour assurer la Divine Liturgie et les Sacrements car le bien des âmes était une priorité ecclésiale, en attendant qu’une autre solution soit trouvée. Le Père Laurent, de décembre à avril dévorait les kilomètres, en sept heures de route, aller et retour, en mission d’assistanat, assurant l’Eucharistie tandis que le Père Denis prêchait et chantait, réunissant en avril le Conseil paroissial qui se renouvela pour le bien de la paroisse. Courant avril il apprit qu’un successeur était nommé dans l’église qu’il avait fondée, aménagée avec ses deniers, et sans concertation ni dialogue.

Ces nouveaux soucis ne firent qu’aggraver ses ennuis de santé mais aussi sa détermination. Il régla tous ses problèmes sur place, en toute lucidité et il trancha, comme un couperet de guillotine ce passé gardois qui l’avait, en partie, détruit. Et comme il disait, libéré de cette ambiance paroissiale qui n’était pas sa vocation première, qu’il secoua la poussière de ses souliers, selon les conseils évangéliques. Il demanda alors, tous les jours par téléphone, de rejoindre au plus vite le Monastère de Lectoure afin de vivre en Communauté pour se préparer à rencontrer le Seigneur, avec cette fougue du lion qui va toujours de l’avant et qui ne reste pas sur un échec. Il s’organisa et comme il n’avait pas fait l’école diplomatique vaticane il dit ce qu’il pensait, car toute sa vie il eût en horreur la langue de bois.

Abandonné de tous, avec un quarteron de fidèles assidus et sur qui il pouvait compter, et qui sont ici aujourd’hui, il s’organisa, prit ses dispositions post mortem, et comme le cormoran, quitta la Paroisse de la Pêche miraculeuse, s’envola jusqu’en Gascogne, après avoir obtenu notre accord de l’accueillir. il arriva en ambulance, pour ne pas trop se fatiguer, avec son cercueil qui suivait, car il venait au Monastère pour se préparer à la mort et non pour créer des problèmes à la Communauté. C’est pendant la Grande Semaine Sainte Orthodoxe qu’il nous rejoignait, avec armes et bagages, pour chanter avec nous Christ est Ressuscité, et retrouver paix et sérénité. Quelle joie pour lui de vivre comme au commencement de son engagement monastique, de parler de longues heures avec les jeunes Pères, dans le cloître, de transmettre son savoir, raconter des histoires et toujours avec humour, malice et joie. il revivait, préparait trois nouveaux livres et son bulletin “Tibériade” avec l’icône de Notre-Dame Source de Vie sur la couverture.

Pâques à Lectoure

Mais cette retraite spirituelle ne devait durer que 50 jours puisque la Semaine de l’Esprit Saint, il rendait son âme à Dieu à 7h45 le mercredi 18 juin 2008.

En effet son état physique avait des hauts et des bas, même si intellectuellement sa lucidité fut complète jusqu’à son dernier souffle. Quatre infirmières, très dévouées et compétentes, le visitaient deux fois par jour, à tour de rôle, et le matin elles prolongeaient leur passage pour parler avec lui tant le dialogue était enrichissant, avoir un tel malade était si précieux et réconfortant pour une vocation difficile à vivre. La gangrène poursuivait son œuvre horrible et destructrice mais comme à Nîmes, pendant des mois, il refusa la moindre amputation malgré les conseils ou les pressions qu’il subissait, parfois les menaces apocalyptiques dont il recevait les anathèmes ! Il restait serein, ferme et disant: “Non, et non, et ce sera mon dernier mot”. Un docteur maladroit lui rétorqua: “Vous avec votre foi et votre philosophie”, ce qui toucha son cœur de prêtre. À partir de ce jour il s’enferma sur ce problème, ne voulant plus répondre sur ce sujet et faisait semblant de dormir, lors des visites du praticien, pour avoir la paix. Il continuait à prier, à dire le Chapelet du Nom de Jésus, en dialyse ou au monastère, à implorer, sans cesse, la Mère de Dieu, Source vivifiante. Il réfléchissait toujours, faisait des projets et quelques jours avant de nous quitter il voulait se rappeler l’étymologie du mot “Parvis”, devant de la basilique, et nous demanda de lui trouver son dictionnaire. La réponse trouvée confirmait son souvenir. Il s’agissait du “Jardin du Paradis”. Depuis ce jour quand il partait pour Auch il empruntait le parvis qui va vers le monde mais au retour il flânait dans “le Jardin du Paradis” pour humer le parfum des fleurs !

Sacrement des malades

Le dimanche Ier juin le presbyterium de la Fraternité se réunissait en la Basilique St Gény, avec la participation de nombreux fidèles car le Père Denis recevait, avec piété, le sacrement des malades. Il nous avait demandé, avec malice, de faire une catéchèse de rappel que ce sacrement n’est pas celui des mourants mais des volontaires à la Vie et au renouveau.

Après l’Office il prit possession de son trône, dans la basilique, comme Abbé émérite du Monastère St Gény et où chaque clerc et fidèle vint solliciter sa bénédiction.

Pour terminer revenons à cette dernière semaine. Lors des Vêpres de la Pentecôte il demanda aux Pères de prier Dieu pour qu’Il vienne le chercher pendant son sommeil. Le dimanche il se trouvait ailleurs, allongé sur son lit médicalisé ayant accepté la veille de quitter sa couche monastique, il priait, et reçut avec dévotion, la sainte Communion. Il se préparait au grand départ, lui qui avait mis sur sa porte une affiche: “Non à l’acharnement thérapeutique, non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs !”, suite à un nouveau conseil médical de lui amputer les deux jambes et où il avait répondu tout simplement et avec douceur: “Mais tout va très bien, Docteur, j’ai fait seul, hier, le tour du cloître avec mes deux pieds, alors vraiment ce n’est pas utile”, ce qui était exact. Les nuits devinrent difficiles et il appelait fréquemment le Père de garde près de lui, car l’angoisse le prenait, les démons rôdaient, les cauchemars le hantaient et il croyait tomber du lit. Le lundi se passa très bien, il nous parla en Provençal et de Pétrarque, puis en gavôt nissard, puis en italien en citant Dante, avec bonhommie, finesse. Il était surprenant dans ses répliques. Pour ne pas le fatiguer les pères le nourrirent au lit alors que jusque là il se rendait seul au réfectoire. La nuit du mardi au mercredi fut calme, mais à une heure du matin il appela le Père de garde, ce 18 juin, et lui déclara: “Je vais mourir, je vous remercie tous pour tout ce que vous avez fait pour moi, je vous demande pardon et donnez moi votre bénédiction. Si c’est la volonté du Christ consolateur qu’Il vienne me chercher.” Après avoir sollicité sa bénédiction le Père resta près de lui. Il ouvrit les yeux de temps en temps pour voir s’il n’était pas seul et il s’assoupit. Vers 5h30 il se sentit plus mal, le médecin de garde ne put que constater la fin très proche. La Communauté se réunit pour commencer la Prière des Agonisants. Il regardait les moines puis ses yeux montaient insensiblement vers le ciel et quelques minutes à la fin de l’office il rendait son âme à Dieu, sans bruit ni mouvement, dans un très grand calme et avec abandon à la Divine Providence. Son Chemin de Croix s’achevait au-milieu de ses Frères, comme il l’avait demandé, en dormant.

Aucune vie, mes biens chers frères, si sage, si sainte soit-elle, vous le voyez, pas plus celle du prêtre que celle du fidèle, n’est à l’abri de l’épreuve et de la maladie; notre vénéré Archimandrite DENIS en est un exemple.

Mais, de grâce, que la sérénité de son caractère, pourtant fougueux, sa confiance en Dieu, son amour de Marie, sa résignation souriante sous les étreintes de la souffrance, vous soient à tous dans les peines de la vie et dans la maladie, une leçon, un encouragement, un modèle !

Autant notre cher Père DENIS fut un bon moine, un bon diacre pendant 33 ans, un bon prêtre, un bon hymnographe, autant il nous apparaît un prêtre admirable dans la souffrance, ne se plaignant jamais. N’en perdons jamais le souvenir, mes biens chers frères. Redites-le à vos enfants, à vos petits-enfants, et puisez-y pour vous-mêmes la fidélité et le courage qui font les bons chrétiens.

Merci, très honoré et cher Père Denis pour ces leçons de courage nous qui nous nous effondrons à la moindre peccadille, nous qui gémissons à la moindre contrariété, vous avez tenu, droit, jusqu’à la fin, face aux épreuves des hommes, des soucis et de la maladie.

En fin d’après-midi nous chanterons les vêpres de la Fête de Tous les Saints, ces saints dont vous avez traduit ou composé les multiples offices en plus de 20 tomes, pour que ces Bienheureux viennent vous accueillir à la suite de la Très Sainte Mère de Dieu, et qu’en la Jérusalem céleste vous puissiez nous aider et intercéder en notre faveur.

Oui, Père DENIS nous vous disons À DIEU et allons vous conduire au caveau du monastère, sis à l’antique cimetière du Saint-Esprit de Lectoure, où vous attendrez la résurrection et où nous pourrons venir prier près de vous. MÉMOIRE ÉTERNELLE !

+ Père Abbé ANTOINE

Bibliographie

Il était né le 23 juillet 1933 à Nice.

Son grand-père paternel, Jules Guillaume, était un champenois, originaire de l’Argonne (Sainte-Menehould), qui avait épousé une franc-comtoise, Mathilde Greusard, de Morez du Jura. Officier de l’armée française, Jules Guillaume avait été envoyé en Afrique du Nord pour dresser la carte d’état-major de l’Atlas. Ayant contracté une grave insolation, il fut rapatrié et envoyé à Nice, où il mourut. Sa veuve bénéficia d’un bureau de tabac, où elle vendait des timbres et des cigarettes pour élever sa petite famille.

Un premier fils était mort après la naissance et fut enterré à Saint-Jeannet (Alpes Maritimes). Une fille avait survécu: c’était Marguerite. Ensuite, il lui était né un fils posthume: Maurice. Celui-ci fit ses études au Lycée Masséna de Nice, où il excella dans les lettres, les mathématiques, la physique, l’anglais et l’allemand. Après des vacances en Suisse alémanique, sur invitation de sa tante maternelle Mary de Sandouville, qui habitait Vevey, sur le lac Léman, il parlait couramment le haut-allemand moderne et un peu de «schwyzer-teusch». Marguerite fit des études à l’école des Beaux-Arts de Nice, tandis que son frère Maurice étudiait à l’Institut Électrotechnique de Nancy, dont il sortit ingénieur. Quand il rentra à Nice, vers 1920, après avoir combattu à Verdun, sa sœur lui présenta une jeune fille, Adrienne de Mondenard de Monié, qui étudiait les beaux arts et qui était devenue sa meilleure amie. Ils s’éprirent l’un de l’autre, malgré la différence de rang social et de confession religieuse. Maurice était catholique-romain, Adrienne était protestante, calviniste et «huguenote», comme on disait à l’époque; mais cela ne posa pas de problème, car ils étaient ouverts et larges d’esprit.

Elle était née à Nègrepelisse, dans le bas Quercy (Tarn et Garonne). Sa famille avait compté, au XIIIe siècle un évêque de Cahors, un abbé de Moissac et le premier baron de Mondenard, fondateur d’une branche cadette des Montaigu de Quercy. Au même siècle, un de ses ancêtre avait combattu aux côtés du comte Raymond VI de Toulouse pour défendre les Albigeois contre Simon de Montfort. C’est la raison pour laquelle Maurice Guillaume donna à son dernier fils le prénom de Raymond. Au
XVIe siècle, un autre de ses ancêtres, Arnaud de Mondenard,
avait épousé Miramonde d’Albret, une tante d’Henri IV. Vers la même époque, les barons de Mondenard, qui étaient catholiques sont passés au protestantisme pour se conformer à la religion majoritaire de leur peuple. Au XVIIe siècle un jeune de Mondenard voulut entrer à l’école des Cadets du Roy et, pour cela il dut se faire dresser un arbre généalogique de la famille, présentant seize quartiers de noblesse. Le généalogiste d’Hozier de Sérigny découvrit que la branche des Montaigu de Quercy dérivait d’une ancienne famille souveraine de la Bourgogne. Au XVIIe siècle, un chanoine de Monié, resté sans héritier, avait cédé son titre de noblesse aux descendants mâles des Mondenard. Pendant la Révolution les barons de Mondenard ont échappé à la terreur du fait qu’ils étaient protestants et qu’ils s’étaient mis au service de la République dans la finance et l’administration. C’est par grâce de la République égalitaire que les descendants des Mondenard ont pu ajouter à leur titre celui de Mo­nié ! Vers le milieu du XIXe siècle, alors que les aristocra­tes prétendaient retrouver leurs privilèges d’avant la Ré­volution, un baron de Mondenard,  bien qu’héritier d’une des quatre plus grandes baronnies du Querçy, avait conservé une grande modestie et ne dédaignait pas de conduire lui-même la charrue pour les travaux  de ses terres. Au XXe siècle, le père d’Adrienne était inspecteur de l’Enregistrement et il termina sa carrière à Nice, ce qui permit à sa fille de rencontrer Maurice Guillaume.

Le prêtre de paroisse

Au début, son mariage avec un catholique-romain et le fait que ses enfants ne seraient pas des protestants fu­rent fort critiqués par une partie de sa famille, surtout par sa sœur aînée, Jeanne, qui était une fervente calvi­niste. Elle épousa un «théosophe», dont elle embrassa la philosophie pseudo-religieuse, mais dont elle n’eut pas d’enfant et dont elle fut abandonnée. La naissance d’un petit frère, Jean, de vingt ans plus jeune, lui donna toutefois la compensation de pouponner ce bébé dont elle était la marraine et de lui inculquer les principes du calvinis­me, si bien que ce Jean de Mondenard fit ses études de théologie à Montpellier et qu’il devint pasteur de l’Église Réformée, d’abord à Calvisson, dans le Gard, puis à Agadir, au Maroc, et enfin à Toulouse.
Une jumelle d’Adrienne, Marthe, avait épousé un Bourguignon de Genève et mourut après avoir donné le jour à trois enfants.
Finalement, le fait qu’Adrienne avait fait un mariage stable et heureux ou que ses enfants étaient en bonne santé et bien élevés débloqua l’ostracisme de sa famille protestante.”
Le frère aîné d’Adrienne, Robert de Mondenard resta longtemps célibataire; après avoir combattu pour la France en 1939-40, il épousa Simone Romieux, proprié­taire d’une ferme et d’un vignoble à Saint-Christol-lez­-Alès. Alors qu’il allait vendre à Nîmes un tonneau de son vin, il eut un accident de voiture à La Réglisserie, près de Vézenobre, et en mourut.

Maurice et Adrienne eurent cinq enfants, trois filles et deux garçons.

Celui qui deviendra plus tard le Père Denis était le cinquième et dernier.

Il profita, dans son enfance, de l’instruction de ses aînés, que leur mère contrôlait à la maison. À l’âge de six ans il entra directement en onzième, sans devoir passer par la douzième. Il était aussi en avance sur ses petits camarades dans la connaissance des choses de la vie. Eux, ils étaient nés soit dans un choux soit dans une rose; il était le seul à savoir qu’il était né du sein de sa mère, qu’il était «le fruit de ses entrailles». Cela fit scandale dans l’école Sasserno. Le père du gamin, dégoûté de l’étroitesse d’esprit de cet établissement religieux, lui fit continuer ses études au Collège Stanislas de Nice. Là, on lui fit sauter la neuvième et passer directement en huitième. Dès la fin de la septième il fut initié au latin, qu’il put approfondir de la sixième à la première. En sixième, il commença l’étude de l’allemand, en cinquième, celle du grec.

Au cours de ces six années d’études, il suivit avec beaucoup d’intérêt les répétitions de la chorale du collège, ce qui lui permit de mémoriser une centaine de chansons populaires de France, de Provence, de Suisse et d’Italie, non seulement les paroles, mais aussi la mélodie et les trois autres voix d’accompagnement. De plus, les classes d’allemand se terminaient toujours, à l’approche des va­cances, par des exercices de chants populaires en cette langue. En outre, chaque fois que le collège donnait une représentation théâtrale pour financer ses œuvres chari­tables, il était toujours choisi par le metteur en scène pour interpréter un rôle comique important, que ce soit dans des pièces de Goldoni ou de Gogol.

Le prêtre et les sacrements

En troisième, il suivit un cours facultatif de proven­çal, qu’il termina avec le premier prix.

D’ailleurs, il était toujours le premier de sa classe, prix d’honneur et d’excellence. Si bien qu’à l’âge de quinze ans, en 1948, il passa la première partie du bacca­lauréat. L’année suivante, 1949, il passait la deuxième partie. Après quoi, son père l’envoya à Lyon pour étudier Physique, Chimie et Biologie à la Faculté des Scien­ces. Il le destinait à la médecine. Au terme de l’année uni­versitaire, entre les examens de sciences et le concours d’entrée à Santé militaire, il fit une promenade à pied jusqu’à Ars en passant par la trappe des Dombes. C’est là qu’il s’est senti appelé à la vie monastique. A la fin de l’été, il demanda à son père d’abandonner les études mé­dicales pour des études de Lettres ou de Langues Orien­tales. Finalement, son père l’inscrivit à la Faculté des Lettres et en «khâgne», la préparation à Normale Sup. Ces études ont duré quatre ans, au bout desquels il ob­tint la licence ès Lettres. En plus des lettres, il cultiva la connaissance des langues: l’anglais, l’italien, l’espagnol, le néerlandais, le suédois, le russe, le grec moderne, le sla­von. C’était en 1954. Pendant l’été il visita la Belgique et le Luxembourg et fit un premier séjour à Chevetogne. L’année suivante il commença son service militaire com­me professeur de français-latin-grec et allemand au Li­ban, dans le collège secondaire de l’Université Saint-Jo­seph de Beyrouth. Il avait des élèves de tous les rites et de toutes les religions des pays du Proche Orient: Égypte, Jordanie, Irak, Syrie, Liban, Turquie. Certains de ses anciens élèves lui écrivaient encore ou lui téléphonaient, naguère, depuis les USA, le Canada ou l’Allemagne.

En 1957, au terme de ses deux ans d’enseignement, il est en­tré à Chevetogne après avoir visité Égypte, Sinaï, Jérusa­lem, Syrie, Turquie et surtout la Grèce, l’Italie, la Yougo­slavie et toute la Scandinavie. En 1958, il est entré au no­viciat avec le nom de Denys ou Denis: le prieur de Cheve­togne, dom Thomas Becquet pensait que, comme fran­çais et ami de la Grèce, il devait être sous le patronage de Denys l’Aréopagite et de Denis, le premier évêque de Pa­ris (au moyen-âge, on a cru que c’était le même personnage, de même que le Pseudo-Denys, l’auteur des Hiérarchies célestes). En 1959, il a fait sa première pro­fession monastique et en 1961 il fut envoyé à Rome pour étudier la théologie avec les Bénédictins, sur l’Aventin, une théologie non thomiste, mais biblique et patristique. Il profita de ces quatre ans d’études pour apprendre l’hébreu, le grec biblique, l’arménien classique, et perfectionner ses études d’arabe classique.

En 1962, il fit sa profession monastique solennelle et définitive. En 1963 il fut ordonné sous-diacre au Collège russe et diacre au Collège grec, et il obtint sa licence en théologie. Cette même année il est rentré au monastère de Chevetogne, où il officia longtemps comme diacre, ce qui lui valut d’être invité dans différents pays d’Europe pour servir des évêques melkites du Proche Orient et le patriarche d’Antioche Maximos V, qui fit de lui son archidiacre, avec eux il avait officié en Belgique, Allemagne, Hollande, au Luxembourg et au Danemark. Dans le même temps, il a travaillé comme directeur de l’Iconographie du monastère de Chevetogne. Bientôt il se mit à traduire les offices byzantins du grec au français et à les adapter aux musiques originelles, grecques et slaves, puis à faire imprimer des livres, dont il assurait l’emballage et l’expédition. En 1972, il fut envoyé au Collège grec de Rome comme vice-recteur et économe. En 1975, il est passé du Collège grec au Russicum et là il a développé considérablement ses éditions tout en continuant à servir comme archidiacre.

Funérailles en la basilique saint Gény

Sa plus belle concélébration fut celle qu’il a vécue avec le pape du sourire Jean-Paul Ier pour le début de son ministère pastoral. En 1983, il est passé de Rome à Parme, chez les Bénédictins, pour continuer son travail d’édition. En 1988, il est rentré à Nice et il s’est mis au service
de l’évêque grec de Nice, Mgr Stéphanos de Nazianze. Il fréquentait aussi, de manière assidue, la cathédrale russe de Nice, ainsi que les églises russes de San-Remo et de Florence, où il a accompagné pendant quinze ans le bon Père Ivan Yankin, qui lui a donné un bel exemple de miséricorde sacerdotale et d’universalisme orthodoxe. Il n’a pas voulu entrer dans l’Église russe orthodoxe, divisée qu’elle était en trois juridictions différentes et ennemies. Du coup il a préféré l’Église de Finlande, qui présentait une heureuse synthèse des traditions grecque et russe. Il a servi comme diacre dans la cathédrale d’Helsinki et il a dû apprendre un peu de finnois pour savoir où il en était de la célébration. Rentré à Nice, il accompagna Mgr Stéphane dans tous ses déplacements pastoraux. Cet évêque auxiliaire était responsable de tout le Midi de la France.Quand il présentait au peuple ses concélébrants, il disait: “le père Untel de l’église de N. , le père Machin de celle de N., et le Père archidiacre Denis, qui est de toutes les églises !” De fait, son service diaconal s’étendait de Florence à Perpignan.

Alors qu’il accompagnait Mgr Stéphane à Nîmes, les fidèles de cette ville lui ont réclamé un prêtre et leur choix s’est porté sur le Père Denis. En 1996, il a été ordonné prêtre en l’église grecque de Salins de Giraud, au bord de la Camargue. Depuis, il a toujours servi à Nîmes, en Avignon, à Marseille et partout où l’envoyait l’évêque. À Nîmes, il a officié tout d’abord dans le petit temple protestant de la route d’Alès, comme l’avaient fait ses prédécesseurs. Au bout d’un an, il transféra le lieu de culte des Grecs dans la chapelle de l’Institut d’Alzon, rue Séguier, une chapelle prévue pour deux cents élèves, trop grande pour la petite communauté, qui comptait une vingtaine de membres. Deux ans plus tard, un ami du Père Denis lui signala que la communauté orthodoxe
grecque pourrait s’installer dans la salle paroissiale de l’église Notre-Dame des Enfants, rue de Bouillargues. Le local était juste ce qu’il fallait. Un cagibi permettait de remiser le matériel liturgique, et il y avait un jardin, où le Père Denis a planté, pour son soixante-cinquième anniversaire, un olivier. Chaque fois, cependant, il fallait sortir les affaires du cagibi et les y remettre après la Liturgie.

C’est dans ce cadre qu’en 2003 le Père Denis a été créé archimandrite par Mgr Emmanuel, le métropolite grec de France. La communauté venait de renouveler son bureau et de mettre la paroisse sous le vocable de la Pêche miraculeuse en créant une nouvelle association cultuelle intitulée
«Tibériade». En 2004, le Père Denis demanda au nouvel évêque de Nîmes, Mgr Watebled, s’il ne pouvait pas leur prêter une église. Justement la chapelle Sainte-Thérèse, au chemin de la Planette dans les
Hauts de Nîmes venait d’être libérée. Là, on a pu installer les icônes, l’autel et tout le reste de façon stable et définitive. Le Père Denis a continué ses éditions liturgiques sous le vocable de Samizdat, puis de Tibériade. Au début de son séjour nîmois, il avait participé aux réunions de la «Pluralie», un cercle inter-religieux, et aux rares réunions des prêtres et pasteurs de la ville, se liant ainsi d’amitié avec les vicaires épiscopaux, Monseigneur Jacques Couteau et Monseigneur Bernard Fougères, et avec les pasteurs Francis Willm et Albert Berrus . Quand fut fondé le CNEC (Comité Nîmois des Églises Chrétiennes), il cessa de fréquenter la Pluralie et il participa à toutes les célébrations œcuméniques de la cité.

Depuis 2006, la santé du Père Denis s’est fort dégradée, à cause du diabète, des problèmes cardio-vasculaires et de l’insuffisance rénale. Devant être fréquemment hospitalisé ou dialysé, il n’a pas pu continuer à assurer la célébration liturgique de façon régulière. En 2007, il s’est mis en pourparlers avec plusieurs groupes d’orthodoxes français qui se
sont rattachés à la métropole serbe de France. Après plusieurs demandes écrites le Père Abbé Antoine lui rendait visite en mai 2007 à Nîmes et envoyait un prêtre pour le seconder fin décembre 2007.

Au cimetière du Saint-Esprit, il repose en paix

Deux livres édités à Lectoure :

Bibliographie des œuvres du Père Denis, 96 pages, illustrations

Avec office de Saint Gény de Lectoure écrit par le Père Denis en 2001 & le dernier office composé de Saint Andéol apôtre du Vivarais

Bibliographie du Père Denis, 96 pages, illustrations

In Memoriam, Nicolas le Jardinier

NICOLAS le JARDINIER nous a quitté…

Tel était le pseudonyme bien connu de notre ami Raymond MONDET. Né en 1928, celui-ci qui se disait avant tout jardinier fut aussi un journaliste, animateur de télévision et de radio, chroniqueur. Rédacteur en chef pendant 25 ans du magazine « Rustica » devint à partir des années 1980 le célèbre jardinier du paysage audiovisuel français. Il collabora ainsi avec les chaînes de télévision TF1 et La Cinq, ainsi qu’avec la radio Europe 1. Séduit par la démarche culturelle du Cercle Renaissance dans la ligne d’un Gustave Thibon ou d’un Henri Vincenot, Nicolas le Jardinier lui apporta son adhésion, comme le Père Antoine, et participa à ses activités. En 2000, le Prix Renaissance des Arts lui fut remis par Amaury d’Esneval en reconnaissance de sa contribution à la beauté des jardins français. Dans sa résidence familiale de Romainville, au milieu de ses jardins potagers, lui fut remise la cravate de commandeur de l’ordre national du Mérite.

Nicolas était un vrai paysan, au sens noble du terme, celui qui aime et cultive son pays.

Ami de notre Père Antoine, il visita la Basilique St Gény de Lectoure et participa à des cérémonies, liturgie et procession dans le parc du Monastère.

Le 2 octobre 2004, l’artiste de renommée internationale, l’orthodoxe bulgare Mad-Jarova, grande amie de notre Fraternité, reçut le « Prix des Arts du Cercle Renaissance » au château de la Chapelle d’Angillon. Notre père Abbé était donc présent à cette manifestation accompagné du père Guilhèm et de Danielle Vitu, présidente de la Paroisse Sts Martial et Eutrope de Bordeaux, également de Nicolas le Jardinier. Les 150 invités étaient accueillis par le Comte Jean d’Ogny et son épouse d’origine orthodoxe d’Albanie, propriétaires de cette grande demeure historique. Le Fondateur du Cercle, Michel de Rostolan, ancien député et conseiller régional d’Ile-deFrance présidait cette journée. Monsieur Jean-Jacques Boucher présenta la nouvelle Lauréate tandis que S.A.R. le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon de Parme remettait la distinction et le diplôme. Mad-Jarova remercia avec un discours de haute élévation spirituelle.

À Lectoure

Basilique Saint Gény

Monastère Saints Clair et Maurin

 

De gauche à droite: Michel de Rostolan, Mad Jarova, l’archimandrite Antoine, Nicolas le jardinier, le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme et Jean-Jacques Boucher

Nicolas le jardinier et Danielle Vitu présidente de la paroisse de Bordeaux

 

Nos jardiniers de la Garonne

Lino

Ismène