Liturgie du dimanche de Thomas

En la chapelle des Saintes Marthe, Marie Madeleine et Saint Lazare

Préparez les plats, les longues nappes aux fleurs multicolores
Allez prévenir les habitants des rochers des montagnes
Allez prévenir tous les bergers, les troupeaux de montagne
Allez prévenir les écureuils qui dorment dans les cimes
Chassez les nuages, laissez place aux couleurs de la lune
Mais dépêchez-vous,dépêchez-vous
Je l'entends qui arrive
Allez cueillir les fraises les fruits des bois et le genièvre
Allez cueillir les cerises les fruits des bois et le genièvre
La nouvelle résonne tout là-haut
Les framboises et les prunelles, les myrtilles et les groseilles
Mélangez les fruits et les feuillages mélangez ces merveilles
Elle résonne, elle sonne de village en village
Remplissez les plats sans hésiter remplissez les corbeilles
Mélangez les fruits et les feuillages, réchauffés par le soleil
Mélangez les fruits et les feuillages, mélangez ces merveilles
Mais dépêchez-vous, dépêchez-vous
Je l'entends qui arrive.

Marie-Madeleine figure dans les quatre évangiles comme une des compagnes les plus dévouées de Notre Seigneur. Les liturgies occidentales, principalement sous l’influence des écrits de saint Grégoire le Grand, l’ont souvent identifiée avec la pécheresse anonyme (Lc.7 : 37 et 8:2), ainsi qu’avec Marie, la sœur de Marthe et de Lazare (Jn 1). Selon la Tradition, elle arriva en Provence avec des proches du Christ et évangélisa, vivant la pénitence dans le massif de la Sainte Baume où son âme s’éleva vers le ciel. L’art la représente les cheveux défaits et portant un vase d’onguent. La Basilique St Gény de Lectoure conserve une mèche de cheveux authentifiée par le cardinal Jean Baptiste Pira en 1889.

Tropaire t.1


Le Christ qui de la Vierge est né pour nous, * Marie-Madeleine, tu l’as suivi, * gardant ses préceptes et ses lois ; * et nous qui célébrons ta mémoire sacrée, * avec foi nous t’acclamons * et te glorifions avec amour.

Sainte, vierge + v. 80 – Sœur de Lazare et de Marie de Béthanie, elle est, en Occident, souvent identifiée avec sainte Marie-Madeleine. Accueillant le Seigneur dans la maison de Béthanie (Lc 10: 38-41) elle “se soucia et s’agita pour beaucoup de choses”. Selon une Tradition occidentale elle évangélisa la vallée du Rhône et mourut à Tarascon où ses reliques sont vénérées. Elle est représentée domptant la Tarasque, dragon du Rhône.

TROPAIRE, T.1 :

Chantons sainte Marthe, l’hôtesse du Christ, * qui a l’accueil du Seigneur accordait tant de soin, * bénissons la passagère du frêle esquif * qui d’une rive à l’autre franchit notre Mer, * et célébrons la protectrice de Tarascon * ayant triomphé du terrible dragon : * gloire à celui qui fut son hôte à Béthanie, * gloire à celui dont elle fut l’apôtre zélée, * gloire à celui qui accomplit en tous par ses prières le salut.

CHRIST EST RESSUSCITÉ (2020)

Message de Pâques 2020 du Patriarche Irénée et de l’Assemblée des évêques orthodoxes serbes

CHRIST EST RESSUSCITÉ !

C’est le jour de la Résurrection ! Rayonnons de joie en cette solennité ; embrassons-nous les uns les autres et disons : frères, même à ceux qui nous haïssent ! Pardonnons tout à cause de la Résurrection et proclamons à haute voix : Christ est ressuscité des morts, par la mort Il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie ! (Matines de Pâques)

Nous voici, frères et sœurs et chers enfants spirituels, dans la célébration et la joie de la grande fête de Pâques. Ce jour est la fête de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ – réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse ! Pâques est notre plus grande fête – c’est la fête de la victoire de la Vie sur la mort, de Dieu sur satan, de l’homme en Jésus-Christ sur le péché. Christ est ressuscité des morts ! Disons-le à tous et donnons de la joie à tous et à chacun, même à ceux qui Le haïssent, Dieu-homme ressuscité, ainsi qu’à nous-mêmes, Son héritage ici sur terre, comme à ceux qui ne croient pas et doutent encore qu’Il est le Rédempteur et le Sauveur.

Frères et sœurs et chers enfants spirituels, l’essence du mystère de la Résurrection du Christ est dans le fait que « Celui Qui est »en même temps Fils de Dieu et Fils de l’homme, a, dès le Vendredi Saint et finalement le jour de la Résurrection, vaincu satan et détruit son pouvoir et sa puissance. La mort et l’enfer sont défaits. Le saint apôtre Paul demande dans son exaltation victorieuse : Mort où est ton aiguillon ? Enfer où est ta victoire ? (1 Co 15, 55). Saint Basile le Grand, archevêque de Cappadoce, penché sur le mystère de Pâques, précise les paroles du saint apôtre Paul en disant que le Seigneur Jésus-Christ S’est offert en remplacement de la mort « qui nous tenait en esclavage, nous vendus au péché, et Il est descendu avec la Croix en enfer pour briser les chaînes de la mort ; et Il est ressuscité au troisième jour, ouvrant à chacun le chemin de la résurrection d’entre les morts. Le Seigneur Christ, dit saint Basile, est devenu le Premier-né d’entre les morts, afin d’être Lui-même tout en tout, prévalant partout. »

En s’émerveillant devant la Résurrection prodigieuse du tombeau, le poète de l’Église s’écrie : « Seigneur, comment Tu es né de la Très Sainte Vierge et comment Tu es ressuscité du tombeau, nous ne le savons pas, mais nous Te glorifions comme Sauveur et Rédempteur. » En célébrant la Résurrection du Christ, nous aussi nous nous émerveillons devant ce grand mystère et chantons : Christ est ressuscité des morts, par la mort Il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie ! Comme les fils d’Israël qui après avoir traversé la Mer Rouge ont exprimé leur reconnaissance et leurs louanges à Dieu, nous aussi, frères et sœurs et chers enfants spirituels, qui avons traversé la tristesse et le chagrin du Vendredi Saint et du Samedi Saint, pour nous retrouver dans la joie de la Résurrection, offrons nos louanges à Dieu et écrions-nous : gloire à Toi, Seigneur, notre Sauveur et Rédempteur, pour nous avoir délivré du pouvoir du péché, de la mort et du diable !

C’est sur la vérité du Christ Ressuscité Qui est apparu aux femmes myrophores, aux apôtres et à d’autres, que nous nous tenons debout et que nous existons. Le Seigneur Ressuscité Jésus-Christ est le Fondement inébranlable non seulement de notre foi et de notre Église mais aussi de toute notre existence et de tout ce qui est. Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi, vaine est notre espérance, car nous sommes encore dans nos péchés ! dit le saint apôtre Paul. C’est dans la Résurrection que se trouve le sens de tout ce qui existe ; sans la Résurrection, tout, et la vie elle-même, est absurde.

La Résurrection du Seigneur Jésus-Christ révèle le mystère de l’Incarnation du Dieu-Logos, c’est-à-dire Sa naissance à Bethléem et Sa souffrance comme Agneau de Dieu à Jérusalem ainsi que de tout ce qui s’est passé non seulement à Jérusalem et en Judée mais dans l’ensemble de l’histoire du monde.

Frères et sœurs, c’est à la lumière de la Résurrection du Christ que nous, peuple christophore serbe, nous percevons nous-mêmes et notre histoire. Nous sommes un peuple ressuscité dans la lumière de la Croix. Nous souffrons avec le Christ et nous ressuscitons avec Lui. Toute notre histoire est placée sous le signe de la Croix et de la Résurrection avec le Christ, située entre le Golgotha et la Résurrection. L’année dernière, nous avons célébré le Huit centième anniversaire de l’autocéphalie de notre Église. Lors de ce jubilé nous avons examiné toute la largeur, la profondeur et la hauteur de notre existence au cours des huit cents années écoulées. Cette année même, nous fêtons le centième anniversaire du rétablissement du statut de Patriarcat de notre Église. Après les souffrances dignes du Golgotha de notre peuple et de notre Église au XIXème siècle et dans les premières décennies du XXème siècle, les métropoles et les diocèses de notre Église déchirés entre les territoires des empires et des États antérieurs, se sont réunis au sein d’une Église orthodoxe serbe unique, restaurant ainsi notre ancien Patriarcat de Peć. Cela a été une bénédiction divine pour notre peuple et notre Église après les souffrances subies, inconnues jusque-là, et l’endurance manifestée. C’est peut-être le saint diacre martyr Avakum qui a le mieux exprimé le sentiment de son peuple quand, refusant de renier sa foi orthodoxe malgré les menaces de tortures et d’une mort horrible, il s’est écrié (en décembre 1814) : « Le Serbe appartient au Christ, il se réjouit de la mort ! » Dieu a béni notre unité dans la lutte pour la victoire de la vérité et de la justice. C’est grâce à l’Esprit Saint et à la force d’une foi, d’une espérance et d’un amour inébranlables que nous avons restauré le Patriarcat de Peć sur tout l’espace où vivent les Serbes orthodoxes, pour la joie de nos ancêtres et la fierté de nous tous. Au préalable nous avons dû, chers enfants spirituels, à l’instar de l’ancien Israël, affronter des périls et des souffrances terribles, surmonter des traversées maritimes et en eaux profondes, avant de connaître la liberté et l’unité. Notre histoire placée sous le signe du Golgotha et de Pâques nous enseigne que jamais, même le jour du Vendredi Saint, nous ne devons perdre la foi et l’espérance en Dieu. L’année 1915 n’a-t-elle pas été un Vendredi Saint dans notre histoire récente ? L’année 1916 n’a -t-elle pas été l’année de notre Golgotha albanais ? L’année 1917 n’a-t-elle pas ressemblé à nos funérailles et à notre inhumation dans « les tombes bleues » ? Mais voici le miracle ! L’année suivante, 1918, fut celle de notre victoire, de notre liberté et de notre résurrection ; puis l’année 1920 fut celle de notre renaissance ecclésiastique et spirituelle. En regardant ces actions prodigieuses de Dieu dans notre histoire, nous pouvons nous écrier comme le Psalmiste : Que Tu es grand Seigneur et que tes œuvres sont belles, et il n’y a pas de mot pour décrire toutes Tes merveilles ! Prodigieux sont en vérité les événements de la libération et de l’unité de notre peuple, qui ont précédé le rétablissement de notre unité ecclésiastique et de notre Patriarcat. Tout cela évoque inévitablement le sauvetage miraculeux des enfants d’Israël en Égypte, la pérégrination dans le Sinaï et l’arrivée en Terre Promise. À l’issue de tout cela hélas, nous nous sommes, de notre fait et du fait d’autrui, retrouvés dans une situation de crucifixion historique, avant de pouvoir grâce à la miséricorde de Dieu, ressusciter une nouvelle fois… Et il en fut ainsi jusqu’à nos jours ! En célébrant la Résurrection du Christ nous devons, chers enfants spirituels, garder en mémoire nos frères et sœurs de notre terre martyre du Kosovo et Métochie ! Prions pour eux et que le Seigneur leur donne la force afin que par leur endurance face aux iniquités et aux malheurs, ils contribuent à œuvrer pour leur salut et le nôtre, qu’ils ne perdent jamais la foi dans la victoire finale du Bien et qu’ils continuent à croire que le Seigneur, Dieu de miséricorde et de bonté, est toujours à leurs côtés ainsi que de tous ceux qui suivent les chemins de Dieu ! De même, chers frères et sœurs, nous devons garder en mémoire nos frères et sœurs du Monténégro qui endurent une grande iniquité et injustice. Des « lois » iniques ont supprimé la vérité et la justice au Monténégro. Jadis fier et admirable, le Monténégro, connu pour son sens de l’honneur et son héroïsme, essaie aujourd’hui d’enlever à notre Église ce qui a été à elle depuis des siècles, ce que le peuple serbe avec ses évêques, ses prêtres et ses moines, a construit et créé. Les saints lieux du Monténégro, dont un grand nombre est plus ancien que le Monténégro lui-même, sont des sanctuaires populaires où on a chanté et où on chantera dans les siècles la Sainte Liturgie avec les prières de saint Basile d’Ostrog, de saint Pierre de Cetinje, des saints néo-martyrs tués par des mains non- fraternelles d’adversaires de Dieu locaux et les prières de tous les saints agréables à Dieu. Souvenons-nous aujourd’hui de nos frères martyrs de Syrie, d’Irak et à travers le monde, de tous ceux qui souffrent du fait de l’injustice et de la rapacité des hommes ! L’un des plus beaux et des plus remarquables pays du monde – la Syrie – a été quasiment détruit par le mal et la violence. Prions aujourd’hui pour eux tous et pour tous ceux qui souffrent, afin que le Seigneur les délivre des mains d’hommes injustes ! Nous songeons tout particulièrement aujourd’hui et adressons notre salutation cordiale Christ est ressuscité ! à nos frères et sœurs d’Ukraine, avec à leur tête le métropolite Onuphre, les métropolites, archevêques et évêques, les moines et les prêtres, qui sont victimes d’actes non-ecclésiaux, non-conciliaires et autocratiques ! Prions pour eux qui souffrent et confions-les à notre Seigneur Lui-même, Christ Ressuscité, afin qu’Il les sauve et les libère des mains injustes ! Chers frères et sœurs, chers enfants spirituels, Cette année, nous accueillons et célébrons Pâques dans des conditions difficiles, au milieu d’épreuves telles que nous en avons connues rarement dans le passé. Nous vivons les journées d’une pandémie qui a frappé tout à coup l’humanité. Le monde entier est affecté et menacé par un virus. L’homme orgueilleux et égoïste d’aujourd’hui va-t-il tirer une conclusion de ce constat ? Ou va-t-il persister, sans repentir et sans amour, dans le projet suicidaire de création de son paradis terrestre mensonger où il n’y a de place ni pour Dieu ni pour l’homme en tant qu’être spirituel créé à l’image de Dieu ? Confrontés à de tels malheurs, nous devons tout faire pour venir en aide à nous-mêmes et aux autres, pour comprendre et soutenir les efforts et les programmes des institutions responsables médicales, sanitaires et étatiques qui s’efforcent de nous protéger de la contamination. Cela peut nous paraître difficile sur le moment, mais nous devons accepter et appuyer tout ce qui est dans l’intérêt général et adapter notre comportement en conséquence. Par-dessus tout, prions le Seigneur Dieu de nous délivrer de cette épidémie et des dangers similaires ! Adressons nos prières à Dieu, repentons-nous de nos péchés et prenons soin de notre santé et de la santé des autres ! C’est l’occasion de bien réfléchir sur nous-mêmes et le monde en général. Voilà qu’un virus a bouleversé et mis à genoux le monde entier et mis en danger la santé et les vies de millions de gens ! « Calme-toi, homme orgueilleux ! » a enseigné Dostoïevski en son temps. Son enseignement nous paraît plus actuel aujourd’hui qu’à l’époque où il a été prononcé. Dans la joie de la Résurrection du Christ, nous vous gardons tous, chers enfants spirituels, vous dans notre patrie comme vous qui êtes disséminés à travers le monde, dans nos prières et c’est paternellement que nous vous adressons à tous notre salutation toute joyeuse :

Christ est ressuscité !

Au patriarcat serbe, à Belgrade – Pâques 2020

Le patriarche serbe Irénée et tous les évêques de l’Eglise orthodoxe serbe

Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !

Grec : Christos anesti ! Alithos anesti !

Latin : Christus resurrexit ! Resurrexit vere !

Russe : Khristos Voskrese ! Voistinu Voskrese !

Roumain :  Hristos a înviat ! Adevărat a înviat !

Serbe : Christos Voskrese ! Vaistinu Voskrese !

Géorgien : Kriste aghsdga ! Cheshmaritad aghsdga !

Allemand : Christus ist auferstanden ! Er ist wahrhaftig auferstanden !

Arménien : Christos harjav i merelotz ! Orhniale harutjun Christosi !

Italien : Cristo è risorto ! È veramente risorto !

Hébreu : Ha meshiah kham ! Ha meshiah kham kham !

Arabe : Massiah kham ! Hakhan kham !

Anglais :  Christ is risen ! Truly, He is Risen !

Breton : Dasorc’het eo Krist ! E wirionez eo dasorc’het !

Espagnol : Cristo ha resucitado ! Verdaderamente, ha resucitado !

DIMANCHE DE PÂQUES

Lecture de l’Évangile selon saint Jean

(1, 1-17)

1

   Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui furent crées toutes choses, et rien de ce qui existe n’a été fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie.

   Il y eut un homme envoyé de Dieu, son nom était Jean ; il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais le témoin de la lumière. La vraie lumière était celle qui, venant dans le monde, éclaire tout homme. II était dans le monde, et le monde fut fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, et que ni le sang, ni le vouloir de la chair, ni le vouloir de l’homme, mais que Dieu a engendrés.

   Et le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient du Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean lui rend témoignage et proclame : Voici celui dont j’ai dit : celui qui vient après moi est passé devant moi, parce qu’avant moi il était ! De sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus Christ.

Ces cierges représentent nos Fidèles unis par le cœur et la prière en cette fête de Pâques 2020, insolite, mais fervente.
Christ est ressuscité !

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

 1. Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, * que ses adversaires fuient devant sa face !

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

2. Comme se dissipe la fumée ils se dispersent, * comme fond la cire en face du feu !

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

3. Périssent les impies en face de Dieu, * mais les justes jubilent devant lui !

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

4. Voici le jour que fit le Seigneur,* exultons d’allégresse et de joie.

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

Gloire au Père et au Fils * et au saint Esprit. Maintenant et toujours. * et dans les siècles des siècles. Amen.

Christ est ressuscité des morts, * par sa mort il a vaincu la mort, * à ceux qui sont dans les tombeaux * Il a donné la vie.

 

Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. Alleluia.

Le Clergé du Doyenné Saint Jean Cassien (Gascogne et Languedoc) sous l’Autorité de S.E. Monseigneur LUKA, Évêque serbe de Paris et d’Europe occidentale clame :

CHRIST EST RESSUSCITÉ ! EN VERITÉ IL EST RESSUSCITÉ !

Oui, Notre Seigneur Jésus Christ a triomphé de la mort, Il a donné sa vie pour nous racheter et nous sauver tous sans exception. Mais… Veillons et prions sans cesse car, hélas ; beaucoup ne le reconnaissent pas comme Fils de Dieu. Nos sociétés l’ont rejeté de leurs lois et de leurs mœurs… On en mesure aujourd’hui les conséquences.

Prions pour la conversion de notre propre cœur, pour celle des pécheurs, pour ceux qui dirigent les peuples et implorons son infinie miséricorde pour tous ceux qui le rejettent, ne l’aiment pas et ne le reconnaissent pas.

Que la Très Sainte Mère de Dieu implore la clémence de son Divin Fils pour le monde comme elle l’a toujours fait avec sa patience maternelle.

Bien en communion avec vous tous, que le Christ Ressuscité comble chacun de son infinie tendresse et miséricorde en ces temps difficiles.

+ Père ANTOINE, abbé   + Père GUILHÈM, hiéromoine   + Père BERNARD, hiérodiacre du Monastère Saint Clair et Maurin 32 LECTOURE desservants la Basilique Saint Gény et la Paroisse Ste Foy et St Michel 47 NÉRAC

+ Proto-Prêtre ANGELO, recteur Paroisse St Denis Prophète Elie 81 DÉNAT d’ALBI

+ Prêtre ALAIN, recteur Paroisse Sts Martial et Eutrope 33 BORDEAUX

+ Prêtre MICHEL, recteur Paroisse St Aventin 65 TARBES

+ Prêtre THIERRY, recteur Paroisse St Saturnin 31 TOULOUSE

Magnifie ô mon âme, Celui qui est ressuscité du tombeau le troisième jour, le Christ qui donne la Vie.

L‘Ange du Seigneur dit à la Vierge pleine de grâce : * Vierge sainte, réjouis-toi ; * ne pleure plus, réjouis-toi, * car ton Fils est ressuscité * du tombeau, le troisième jour. * Peuples, réjouissez-vous ! *

Resplendis de lumière, * nouvelle Jérusalem, * car la gloire du Seigneur * a brillé sur toi. *  Danse de joie, fille de Sion ; * réjouis-toi, très sainte Mère de Dieu, * en ce jour où ressuscite ton Enfant, le Christ qui donne la Vie.

SOLENNITÉ DE LA FÊTE DE LA SAINTE RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR EN L’ÉGLISE PROPHÈTE ÉLIE – SAINT DENYS de PARIS à DÉNAT D’ALBI (Tarn)

 Tropaire 

Réjouis-toi, Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu, car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui étaient dans les ténèbres. Réjouis-toi aussi, juste vieillard Siméon car dans tes bras tu as porté le libérateur de nos âmes qui nous permet de prendre part à sa divine Résurrection.

Kondakion 

Seigneur qui par ta naissance as sanctifié le sein de la Vierge, par ta Présentation tu as béni les mains de Siméon. En venant à notre rencontre tu nous a sauvés, ô Christ notre Dieu, donne en notre temps la paix à ton Église, affermis nos pasteurs dans ton amour, Toi le seul ami des hommes.

HOMÉLIE 

      Ce que Jésus a fait très explicitement sur la croix, Il l’a déjà laissé entrevoir lorsque, petit enfant, quarante jours après sa naissance, il fut consacré au temple de Jérusalem.

     Ce qui s’est passé lors de cette consécration n’est pas pour lui quelque chose de nouveau. C’est seulement une confirmation de ce qu’il a toujours fait dans le sein de la Trinité. De toute éternité Il reçoit sa vie, se reçoit Lui-même, du Père. De toute éternité, dans l’action de grâce, Il le rend au Père. « Tout ce qui est à Moi est à Toi », dit-il en Jean 17,10. « Père, je suis à Toi. »

     L’offrande, le don de Soi-même à l’autre, est gravé dans l’être même de Dieu. Offrir est quelque chose de divin. Dans la sainte Trinité, les trois personnes ne font que se donner l’une à l’autre. C’est pourquoi Dieu est si infiniment heureux. Mais l’homme a tant de mal à s’offrir. C’est pourquoi il est si malheureux.

     Il faut sans cesse à nouveau nous poser la question : « Qu’est-ce que je n’ai pas encore offert à Dieu ? Qu’est-ce que j’ai voulu garder pour moi ? »

     Nous éprouvons alors sans doute à quel point nous répugnons à tout consacrer à Dieu. Dans ce cas, laissons-nous, comme Jésus, consacrer et offrir par Marie. C’est le rôle de la mère que de consacrer ses enfants à Dieu. De nous-même, nous ne pouvons nous hisser au niveau de Dieu. Mais de même que Marie a consacré Jésus au Père, ainsi veut-elle nous porter nous aussi et nous confier au Père.

   Saint Luc nous parle de deux personnes dans le temple de Jérusalem qui méritent assurément notre attention. ANNE et SIMÉON étaient l’un et l’autre avancés en âge. Mais deux choses, que l’on ne s’attend ordinairement pas à trouver chez des personnes âgées, les caractérisent. La première, c’est qu’ils servent. D’Anne, il est dit qu’elle « ne quittait pas le temple et servait Dieu jour et nuit «  (Luc 2,37) Siméon loue Dieu tout à s’appelant lui-même serviteur : « Maintenant, Maître, laisse ton serviteur s’en aller dans la paix. » (Luc 2,29)

Malgré leur grand âge, ces deux-là savent qu’ils peuvent encore servir dans la Royaume de Dieu. Dieu ne nous met jamais à la retraite. Il ne dit  jamais qu’il n’a plus besoin de nous. Dans le temps comme dans l’éternité, nous avons une mission à remplir, un service à accomplir pour Lui.

     La deuxième caractéristique d’Anne et de Siméon, c’est qu’ils sont plein d’espérance. Que des jeunes soient plein d’espérance, c’est naturel. Mais pour des personnes âgées, c’est moins évident. Les désillusions de la vie tempèrent généralement la fougue de la jeunesse.

     Avec l’âge, on devient plus réaliste, dit-on généralement. Mais ce soi-disant réalisme fait le malheur de l’homme. Nous ne nourrirons jamais d’espérances assez grandes. En effet, c’est Dieu que nous espérons, et Il dépasse et surpasse toujours tout.

     La réalité dépasse infiniment tous nos rêves. Nous sommes donc tout sauf réaliste quand nous cessons de rêver et d’espérer. Alors nous perdons contact avec la réalité.

Anne et Siméon étaient d’authentiques réalistes. La vie n’avait pu éteindre leurs rêves. Ils peuvent nous en apprendre long.  Amen

CLERGÉ 

     Proto-Prêtre ANGELO, recteur de la Paroisse Prophète Elie – Saint Denis DENAT d’ALBI (81), Prêtre THIERRY, recteur de la Paroisse Saint Saturnin de TOULOUSE (31), Archimandrite ANTOINE, prédicateur, Hiéromoine GUILHÈM, Sous-Diacre ALEXANDRE, Servants d’Autel : KAKHABER, ALAIN, CASSIEN, BAKHAR.

À la fin de la Liturgie PANNYCHIDE pour le repos de l’âme de NINO, mère de CATHERINE.

HYPAPANTE OU RENCONTRE

de notre Seigneur Jésus Christ

À L’ORTHROS

Lecture du saint Évangile selon saint Luc

(2, 25-32)

En ce temps-là, il y avait à Jérusalem u homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit saint reposait sur lui. ll lui avait été révélé par l’Esprit saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. ll vint donc dans le Temple, poussé par l’Esprit, et lorsque les parents apportèrent l’enfant Jésus pour accomplir à son égard les prescriptions de la Loi, il le reçut dans ses bras et bénit Dieu en disant: Maintenant, ô Maître, laisse ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut, celui que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière qui se révèle aux nations et gloire de ton peuple Israël.

Théophanie à Dénat (2020)

BAPTÊME DU SEIGNEUR

À L’ORTHROS

Lecture du saint Évangile selon saint Marc

(1, 9-11)

2

En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth de Galilée et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment où il remontait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir et l’Esprit comme une colombe descendre sur lui; et des cieux vint une voix: Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.

À LA LITURGIE

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu

(3, 13-17)

6

En ce temps-là, Jésus vint de Galilée au Jourdain auprès de Jean pour se faire baptiser par lui. Jean s’y refusait en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Mais Jésus lui répondit : Laisse faire pour le moment ; car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice ! Alors il y consentit. À l’instant même où Jésus, baptisé, sortait de l’eau, voici que les cieux lui furent ouverts et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici que du ciel se fit entendre une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis toute mon affection.

Le Prêtre essuie la croix; puis, la tenant de la main gauche, il asperge le peuple avec l’eau bénite. Chacun s’approche, baise la croix, reçoit une aspersion sur la tête et boit un peu d’eau. Pendant ce temps, le Chœur répète le tropaire “Dans le Jourdain”.

Puis on rentre au sanctuaire en chantant ce stichère (ton 6):

Fidèles, chantons * les grands bienfaits de Dieu envers nous : * à cause de notre faute, en effet, * il s’est fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * lui le seul pur, le seul immaculé, * me sanctifiant ainsi que les eaux * et broyant la tête des dragons * qui dans les ondes se cachaient * Frères, avec allégresse puisons donc de cette eau, * car la grâce de l’Esprit * est invisiblement donnée aux fidèles y puisant * par le Sauveur de nos âmes, le Christ notre Dieu.

Congé:

Que celui qui pour notre salut a daigné être baptisé par Jean dans le Jourdain, le Christ notre vrai Dieu, par l’intercession de sa Mère très-pure et de tous les Saints, ait pitié de nous et nous sauve, lui qui est bon et qui aime les hommes.

5 JANVIER. – Vigile de la Théophanie.

Tropaire, t. 4

Prépare-toi, Zabulon, * pare-toi, Nephtali; * fleuve du Jourdain, arrête-toi, * accueille avec allégresse le Maitre qui vient se faire baptiser. * Adam et Ève, exultez, * ne vous cachez plus comme jadis au Paradis; * car, vous voyant nus, le Seigneur s’est montré * pour vous revêtir du premier vêtement. * Le Christ se manifeste pour renouveler l’entière création.

Kondakion, t. 4

Descendu en ce jour dans les flots du Jourdain, * le Seigneur dit à Jean: * Ne crains pas de me baptiser, * je suis venu en effet* sauver Adam le premier Père.

6 JANVIER. – Théophanie de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ.

Tropaire, t. 1

Dans le Jourdain lorsque, Seigneur, tu fus baptisé, * à l’univers fut révélée la sainte Trinité; * en ta faveur se fit entendre la voix du Père * te désignant comme son Fils bien-aimé; * et l’Esprit sous forme de colombe * confirma la vérité du témoignage. * Christ notre Dieu qui t’es manifesté, * illuminateur du monde, gloire à toi.

Kondakion, t. 4

En ce jour de l’Épiphanie* l’univers a vu ta gloire, * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons: * Tu es venu et t’es manifesté, * Lumière inaccessible.

Hypakoï, t. 5

Lorsque tu illuminas par ton Épiphanie l’univers, * alors s’enfuit l’amère incrédulité * et le Jourdain remonta son cours, nous élevant jusqu’au ciel: * Christ notre Dieu, garde-nous désormais * dans la sublimité de tes divins commandements * par l’intercession de ta Mère, et prends pitié de nous.

FÊTE DE LA THÉOPHANIE AU PIRÉE

(PORT d’ATHÈNES, GRÈCE 1984)

(en présence du Père Antoine)

Procession de l’Icône
L’Armée
Les fidèles
L’Archevêque bénit la mer
Le clergé
Les jeunes plongent dans la mer pour rapporter la Croix

Christ est né ! Noël 2019

La Lumière


Sermon sur la Nativité du Christ,
prêché dans l’église de la Résurrection,
passage de Brussov, à Moscou.

Christ est né !


Lumière et Soleil, – c’est ainsi que nous appelons Notre Seigneur Jésus-Christ Qui vient de naître. Nous L’appelons ainsi dans l’hymne solennel par lequel toute la chrétienté orthodoxe glorifie l’événement de la Nativité du Christ, et nous chantons : « Ta Nativité, Ô Notre-Seigneur Jésus-Christ, a resplendi sur le monde par la lumière de la raison… Nous
Te saluons, ô soleil de justice !… »

C‘est Lui notre Lumière, c’est Lui notre Soleil ! La Sainte Église L’appelle ainsi, parce que déjà de la bouche du saint Prophète Isaïe, il fut dit de Lui : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu briller une grande lumière ; et la lumière a resplendi sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort. » (Is. IX, 1-2). Et aussi parce que, parlant de Sa propre Personne, Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit : « Je suis la Lumière du monde » (Jean IX, 5).

C‘est Lui notre Soleil Qui s’est levé sur l’univers pour ne plus jamais se coucher !

Toute lumière est contraire aux ténèbres. Le soleil, en se levant, chasse les ténèbres de la nuit. Et le Soleil Qui avait illuminé le genre humain par la naissance du Fils de Dieu sur la terre, éclaira de Sa lumière tous les problèmes qui se posaient devant la pensée humaine, et dont avait été préoccupée depuis toujours la raison éveillée de l’homme ; c’est aussi ce Soleil Qui apporta la réponse à toutes les aspirations du cœur vibrant de l’homme, dévoila à l’humanité tous les mystères de la vie et de la mort, – mystères qui, à travers les siècles, tourmentaient l’homme par leur énigme ; c’est encore ce Soleil Qui rendit claire et lumineuse, pour chaque homme, la carrière de sa vie terrestre. N’en est-il pas ainsi ?

Depuis que l’homme vit sur la terre, la pensée humaine s’abîme à trouver la solution au problème : y a-t-il une vie après la mort de l’homme, et s’il y en a une, qu’est-ce qui attend l’homme au-delà des bornes de la mort apparente, outre-tombe ? Cette pensée humaine s’efforce de soulever d’elle-même le rideau du mystère de la mort, et se débat dans l’impuissance. Et la conscience vivante se pose cette question: serait-il possible que toutes mes pensées, tous mes désirs, tous mes sentiments, tous mes nobles élans, tout ce dont je vis maintenant, que tout cela meure en même temps que mon corps, et pour toujours ? Pourquoi donc l’homme s’efforcerait-il, durant toute sa vie, d’embrasser le maximum de sciences ; pourquoi s’empresserait-il de les assimiler ; pourquoi s’attacherait-il aux hommes, pourquoi chercherait-il à se faire des amis; pourquoi aimerait-il d’un amour sans partage ; est-ce pour que tout cela soit fauché un jour par la faux impitoyable de la mort ? Pourquoi l’instinct de conservation est-il inhérent à tout homme, pourquoi sont-ils innés en lui : cet amour de la vie, cette soif de vivre et de ne mourir jamais, pourquoi chacun de nous s’attache-t-il à garder sa vie ? Serait-il possible que cet instinct puisse nous tromper, et que tous les autres, comme, par exemple, ceux de la faim et de la soif, soient des instincts infaillibles?

Si nous répondions à toutes ces questions d’une façon négative. – oh, comme il ferait sombre alors dans notre cœur ! Elles seraient bien fondées alors, les paroles de notre poète, paroles qu’il a proférées dans un moment de désespoir et de doute quant à la vie future :

« Et la vie, à la voir de bien près, d’un œil calme. Quelle farce stupide, insensée et sans goût ! »

Mais de dire ainsi, qui de nous l’oserait ! Et ce poète lui-même, s’étant exprimé ainsi dans un moment de désespoir, connaissait aussi ces joies apportées par la foi, puisqu’il parlait un autre jour de cette douceur que ressent une âme en prière :

« Suaves larmes des transports de foi,
Le cœur est si léger sous votre ondée limpide… »

(Lermontov)

Et voilà que ce mystère de la vie et de la mort, mystère que la pensée humaine s’était depuis toujours efforcée de dévoiler, ce mystère fut soudain éclairé par la lumière resplendissante du Soleil qui s’est levé sur le monde, dans la nuit de Noël.

C‘est pour ainsi dire, de Ses propres paroles divines que notre Seigneur Jésus-Christ avait dit à l’homme :

Non, tu ne mourras point ! Tes pensées, tes désirs, les élans de ton cœur, tout cela constitue ton âme immortelle. Une telle âme, Je l’ai insufflée dans le premier homme à sa création, Je la donne à chaque homme à sa naissance : elle est appelée par Moi à la vie éternelle ; et ton âme ne mourra jamais !

Et tout ce par quoi se manifeste dans l’homme l’amour de la vie, cl l’instinct de conservation lui-même, – tout cela ce ont bien des signes révélateurs de cette vie éternelle de l’esprit humain ; cet attachement à la vie est un instinct infaillible et qui ne saurait tromper, l’instinct qui est inhérent à la nature même de l’homme !

Oh, de quelle musique divine, de quelle harmonie céleste retentissent ces paroles, qui nous sont si précieuses, émanant de notre Lumière Divine : « Celui qui croit au Fils à la vie éternelle » (Jean III, 36).

Et à présent, quand le rideau nous séparant de la vie l’au-delà est levé devant l’homme, quand l’homme sait que c’est une éternité infinie qui s’étend devant lui, de quel sens sublime s’éclaire donc sa vie terrestre avec sa cause finale et toute sa signification, avec toute cette plénitude de bonheur qu’elle apporte maintenant à l’homme ! La vie terrestre, c’est
un pas vers la vie éternelle, c’est une voie qui nous prépare à la vie qui n’a point de fin. La lumière de la Parole de Dieu, cette lumière qui nous a révélé le mystère de la mort, elle nous a rendu claires aussi les joies qui nous attendent dans la Cité future incréée de la Jérusalem Céleste, dont le tableau nous est donné par l’Apocalypse, cité qui resplendit de ces beautés éternelles, incorruptibles, offrant à tous ses habitants futurs les délices spirituelles, incomparables et éternelles ! Vivre pour être digne de ces joies, voilà la tâche sacrée et joyeuse de la vie terrestre. Et chacun de nous, en son âme, sait que ce bonheur de la vie éternelle, le bonheur de la communion perpétuelle avec son Seigneur Très-Doux, ne sera
pas seulement le fruit et l’achèvement mérités de la vie terrestre, mais que ce bonheur, pour chacun de nous, commence déjà ici-bas, et qu’il est propre à chaque cœur vivant en Dieu et avec Dieu, Qui est la Source de ce bonheur !

La lumière de l’Enseignement Divin nous indique la voie vers cette lumière éternelle, la voie des commandements de l’Évangile sur la pureté et la douceur, sur l’amour et la foi, sur l’espérance et l’abandon à la volonté de Dieu. Celui Qui est la Source de la lumière nous a révélé Lui-même, par Sa propre personne, cette beauté spirituelle parfaite que doit s’efforcer d’imiter chacun de nous.

Regardez ces myriades d’étoiles qui scintillent dans le ciel nocturne : le Ciel de l’Église est semblable à ce ciel étoilé : une quantité innombrable de saints nous éclairent la voie vers la gloire éternelle, et luisent de leur beauté spirituelle dans les rayons de la Source Divine de la lumière…

Oui, il fait clair maintenant dans l’âme de l’homme, sur son chemin vers la vie éternelle ! Le soleil qui ne se couche jamais rayonne sur nous !

Le Fils de Dieu, né sur la terre, a rendu clair pour nous le mystère de la Providence, Qui, jour et nuit, veille sur chaque vie humaine. Et combien de courage, combien de force spirituelle nous donne la conscience de ce que, sans la permission de Dieu, pas un seul cheveu ne tombera de la tête de l’homme (Mat. X, 30), que rien ne s’accomplit, aussi bien dans la vie de l’homme que dans les destinées des royaumes et des nations, sans la volonté du Père Céleste de l’humanité.

La Lumière Divine nous a révélé aussi le sens des souffrances, ces inévitables compagnes de la vie de chaque être humain. Pourquoi l’homme ne peut-il éviter, dans sa vie, toutes sortes de souffrances, maux, maladies, pertes et privations? Pourquoi tant de malheurs s’acharnent sur l’un, tandis qu’un autre, qui en connaît beaucoup moins, s’adonne aux plaisirs et aux joies de la vie ? Pourquoi souffrent-ils, les petits enfants innocents? La raison humaine a toujours cherché à deviner cette énigme, et nous connaissons, nous le connaissons bien maintenant, le sens de ces souffrances.

Pour certains d’entre nous, le Seigneur, Qui frappe toujours à la porte de notre cœur, veut que ces souffrances, qu’Il n’a point écartées, nous rappellent Dieu, que ces souffrances nous appellent à Lui, nous rapprochent de Lui ; Il veut lier à Lui nos âmes… Chacun de nous ne connaît-il pas autour de soi tant d’exemples, quand des êtres en proie aux malheurs et aux maladies reviennent vers Dieu, après de longues années de vie sans Lui, loin de Lui ?

Et en de tels moments de malheur, l’un se souviendra peut-être de l’icône, éclairée par la petite veilleuse, au-dessus de son lit, au temps de son enfance heureuse, l’autre se souviendra de sa mère agenouillée, en prière, le soir, de sa mère qui est morte déjà depuis longtemps, ou encore se souviendra-t-il de sa première confession, ou bien encore sentira-t-il simplement sur lui la main de Dieu… Et de nouveau, ces pécheurs tendront de tout leur cœur vers leur Soleil Éternel, comme tout ce qui vit dans la nature tend vers l’Astre du jour… N’observons-nous pas, à l’heure actuelle, comment cette guerre sanglante a réveillé à la foi tant d’âmes plongées avant dans le sommeil ? Le Seigneur sauve pour l’éternité les âmes vivantes, les appelant à Lui à travers les épreuves et les pleurs.

Par leurs souffrances, d’autres expient leurs péchés volontaires et involontaires, s’ils supportent ces souffrances avec foi et patience, en faisant leur pénitence, et s’ils savent y discerner la main de Dieu, non pas punissante, mais bienfaisante. Le Seigneur veut que ce soit ici-bas que nous expiions nos péchés, et que nous en étant ainsi purifiés par nos souffrances, comme l’or est purifié par le feu, nous puissions goûter, dans la vie éternelle, la plénitude des joies qui n’auront pas de fin. Et par les souffrances des enfants et des adolescents, le Seigneur veut aussi nous réveiller de notre sommeil de pécheurs, nous appeler à la prière, à la compassion, nous ramener à Ses pieds pour que nous y trouvions la consolation et le Secours Divin…

Et voilà que devant cette Lumière Divine, qui a éclairé toute la carrière de la vie humaine, se sont inclinées des millions d’âmes vivantes, tandis que toute la Chrétienté orthodoxe chante, par les millions de ses voix, les louanges à l’Enfant Divin comme à la Lumière de la raison, comme au Soleil de la justice !

Et le fait qu’aux pieds de l’Enfant Divin se soient rendus, et les mages, pleins de sagesse, et les simples bergers, et qu’ils aient été les premiers à adorer, au nom de toute l’huma­nité, leur Seigneur et Maître, n’est-ce point un symbole de la grandeur irrésistible, de la puissance, de la sagesse et de la beauté de Jésus de Nazareth. Devant Sa Personne Divine et devant Son Enseignement s’inclinent les savants et les igno­rants, les enfants et les vieillards, les pécheurs et les justes : pour eux tous, Son Enseignement est proche, il est pour eux d’une valeur inestimable, d’une simplicité sans égale, et en même temps, d’une inépuisable sagesse ! C’est de la lumière de cette Sagesse Divine que vit et vivra pour l’éternité toute âme dévouée à Dieu !

Et nous aussi, en glorifiant en ces jours l’Enfant Divin, né à Bethléem, empressons-nous de L’adorer au côté des mages et des bergers ! Gardons en nous, comme un trésor, la lumière de notre foi dans le Seigneur, pour vivre avec cette foi et nous en aller là-bas avec elle, en ce lieu où luit la Lumière éternelle Qui ne s’éteint jamais, en ce lieu où les joies intarissa­bles attendent les enfants de Lumière (Jean XII, 36) !

Journal du Patriarcat de Moscou
N° 12 – 1944

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Fête de la Paroisse de Nérac

Mes Bien Chers Frères en Christ,

     La dévotion aux Saints Anges et aux Saints sont de celles qui se recommandent le plus à tous les chrétiens, en raison de leur mission qu’ils remplissent auprès de nous. Parmi eux, il en est qui se désignent très spécialement à notre culte; c’est le Prince de la Milice céleste, Saint Michel, et la vierge martyre Foy de l’Agenais et de l’Albret. Comme chrétiens et comme français, nous avons à leur faire une part dans notre piété, et c’est pour cela que cette église de Nérac est sous le patronage des deux.

     Nous devons les honorer d’abord en tant que chrétiens.

     Vous savez le rôle que l’Archange a joué à l’origine des temps. À la tête des cohortes angéliques, il a vengé les droits de Dieu outragés par la révolte de Lucifer et de ses partisans.

Depuis lors, la lutte commencée au ciel s’est continuée sur la terre. C’est là que les démons se réfugient pour y dévorer leur honte et assouvir contre Dieu, contre Jésus Christ, contre la Mère de Dieu, contre l’Église, leur implacable haine. Dans leur effroyable infortune, ils ne goûtent plus d’autre volupté que celle de faire des révoltés, de pervertir toute intelligence, tout cœur, toute volonté, de s’assurer des complices pour la destruction de cette «Femme» immortelle dont parle St Jean dans son Apocalypse, et qui se nomme l’Épouse du Christ, l’Église.

     Et la lutte n’a pas cessé au long des âges, elle se poursuit toujours plus acharnée, plus savante de nos jours. Tandis qu’à la suite des persécutions des premiers siècles elle s’était localisée sur quelques points du globe, de nos jours, c’est de toutes parts qu’elle se déchaîne, ici ouverte, là hypocrite et sournoise, partout avec une fureur telle que nous pouvons nous demander si ce n’est pas l’heure dont parle la liturgie.


     Afin de la soutenir dans cette terrible guerre, Dieu a confié son Église à la protection de St Michel, et notre région à celle de Sainte Foy. Dès le VIIème siècle St Grégoire le Grand disait : «Chaque fois que, dans l’Église, un acte de vaillance s’accomplit, c’est, d’après la tradition, à Saint Michel qu’on l’attribue.»

     Il n’y a donc pas à s’étonner de la place d’honneur qui lui est faite dans la Liturgie. Deux fêtes lui sont consacrées: celle de son Apparition au Mont-Gargan, en Italie, le 8 mai 61O, et où nous avons accompagné un groupe de 50 fidèles de notre Fraternité, et celle que nous célébrons aujourd’hui, et qui est fêtée au Mont Saint Michel, entre Bretagne et Normandie. Nous croyons en effet à l’action de Satan et de ses suppôts, à travers le monde, et en même temps nous savons que l’Archange est indiqué comme sauvegarde contre  leur méchanceté et contre leurs embûches.

     Nous, fils et filles de France, nous avons en outre une raison nationale d’honorer et de prier St Michel, c’est qu’il est le défenseur attitré de notre Patrie.

     Chaque nation a son ange tutélaire. Or, depuis longtemps, nos pères ont choisi St Michel comme patron de la France. En 709, dans l’Église indivise, il apparaissait sur un rocher aride, qui surgit, tel un géant, au milieu des flots de l’Atlantique. Il demandait qu’une chapelle lui fût bâtie. Des prodiges s’y accomplirent. À la fin de ce même VIIIème siècle, Charlemagne y vint en pèlerinage, peu après, il fit proclamer l’Archange : « Patron et Prince de l’Empire des Gaules », et il voulut que son image fût peinte sur ses étendards. À partir de ce moment, St Michel devint et se montra le soldat de la France, contre les incursions des Anglais en particulier et de tout ennemi de notre terre sacrée.

     Qui ne voit que dans les circonstances présentes, en plein paganisme où notre terre est vendue, le recours à St Michel s’impose à tout chrétien français ? Si notre territoire n’est plus envahi comme aux siècles passés, il reste toujours fortement menacé par la perversion des mœurs, l’appât des gains mal gagnés, l’immoralité légalisée et nous n’avons pas tout vu dans certaines lois que l’on voudrait nous imposer.

     Mais c’est surtout à l’intérieur, comme au temps de Jeanne d’Arc, que des factions perverses se disputent le pays et mettent en péril son existence même. Satan met la division dans tous les rangs de la société, affaiblit par tous les moyens le sens religieux, le sens moral et jusqu’au patriotisme lui-même dont on n’ose plus même citer le nom.

     La dévotion à St Michel et à Ste Foy est donc, pour les chrétiens de France et de notre Province, plus opportune que jamais, puisque notre patrie et notre région sont des points stratégiques des forces du mal.

     Aussi bien, tournons-nous vers le Prince de la milice céleste et notre Sainte Martyre: redisons-leur avec toute notre confiance la prière quotidienne: qu’ils daignent refouler les forces du mal, le démon des discordes et de l’immoralité; qu’ils daignent nous aider à regagner les hauteurs dans la paix, pour la grandeur de la France, de l’Aquitaine et du Languedoc et pour le triomphe de l’Église.    Amen

Sermon de Saint Grégoire le Grand pour la fête de l’Archange Saint Michel

Le témoignage des saintes Écritures nous apprend qu’il y a neuf chœurs d’Anges, les Anges, les Archanges, les Vertus, les Puissances, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Le nom des Anges et des Archanges se trouve à presque toutes les pages du Livre saint. Les prophètes nomment souvent les Chérubins et les Séraphins. L’apôtre saint Paul nomme quatre autres ordres d’Anges, dans son épître aux Éphésiens: Au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute vertu et de toute domination. (Éphes. 1. 21.) Il dit encore en écrivant aux Colossiens: Soit les Trônes, ou les Puissances, ou les Principautés, ou les Dominations. Voilà donc les neuf ordres d’Anges.

L’ Ange fut créé le premier. Dieu lui dit par le Prophète : Tu es le sceau de ma ressemblance; je t’ai placé, rempli de sagesse et de gloire, au milieu des délices de mon paradis. (Ezéch. XXVIII. 22 et 13.) Remarquons ici que l’Ange n’a pas dit, fait à la ressemblance de Dieu, mais le sceau de sa ressemblance. Plus sa nature est pure et subtile, plus elle retrace avec perfection l’image divine. Le Prophète ajoute bientôt après: Vous êtes revêtu de toute sorte de pierres précieuses: on voit briller autour de vous la cornaline, la topaze, le jaspe, la chrysolithe, l’onyx, le béryl, le saphir, le diamant et l’émeraude. Par ces neuf sortes de pierres précieuses, le Prophète désigne clairement les neuf ordres d’Anges. Cette énumération des différents cœurs d’Anges serait oiseuse, si nous n’exposions en même temps leurs diverses attributions.

Le nom d’Anges en grec veut dire envoyés, et celui d’Archanges messagers suprêmes. Le nom de ces esprits célestes leur vient donc, non de leur nature, mais de leurs fonctions. Ces habitants de la divine patrie ne portent pas au ciel ce nom; ils ne l’obtiennent que lorsque Dieu les envoie annoncer ses volontés. Il fait, dit le Psalmiste, des Esprits ses Anges (Ps. CIII. 4); c’est-à-dire, que ceux qui sont toujours des Esprits deviennent, quand il veut, ses messagers. Les Anges sont ceux qui annoncent les évènements ordinaires, les Archanges sont les messagers des grands évènements. Aussi n’est-ce pas un Ange, mais l’archange Gabriel que Dieu envoie à la Mère de Dieu. Il était juste de faire porter par le plus éminent des esprits célestes la nouvelle du plus auguste des mystères. Quelques-uns de ces esprits sont désignés par l’Écriture sous des noms particuliers, qui servent à indiquer les missions qu’ils ont à remplir. Dans la cité sainte, que remplit toute entière la science et la vision de Dieu, les Anges ont chacun leur nom qui sert à les distinguer l’un de l’autre; mais lorsqu’ils viennent apporter quelque nouvelle à l’homme, ils prennent un nom en rapport avec le service qu’ils font. Michel veut dire: qui est comme Dieu ?


Gabriel signifie force de Dieu et Raphaël, remède de Dieu. Michel est donc envoyé toutes les fois qu’il s’agit de quelque acte éclatant, afin de faire comprendre que nul ne peut lutter avec Dieu. Le vieil ennemi avait voulu par orgueil se rendre semblable à Dieu; il avait dit: Je monterai au ciel, je siégerai sur la montagne de l’alliance, dans les flancs de l’Aquilon; je monterai sur la hauteur des nues et je serai semblable au Très-Haut. (Isaïe XIV. 13.) Mais à la consommation des temps, il sera abandonné à ses propres forces, il subira un terrible châtiment, l’archange Michel combattra contre lui, au témoignage de saint Jean: II y eut alors un combat avec l’archange Michel. (Apoc. XII. 7) Dans son orgueil il avait voulu s’égaler à Dieu; terrassé par Michel, il apprendra que, par l’orgueil, personne ne peut se rendre semblable à Dieu.

Gabriel, dont le nom signifie force de Dieu, est envoyé à la Mère de Dieu. Il venait annoncer en effet l’avènement de Celui qui daigna paraître faible, pour briser les puissances de l’air, de Celui dont parle ainsi le Psalmiste: Ouvrez vos portes, ô princes, ouvrez-vous, portes éternelles, afin de livrer passage au roi de gloire. Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans le combat. Il ajoute: Le Seigneur des vertus est le roi de gloire. (Ps. XXIII, 9) Il appartenait donc à la force de Dieu d’annoncer le Seigneur des vertus, le Seigneur puissant dans le combat, qui venait livrer bataille aux puissances de l’air. Nous avons dit encore que Raphaël signifie remède de Dieu. En effet il est envoyé à Tobie pour guérir son aveuglement en lui touchant les yeux. Sa mission de guérir justifie donc le nom que lui donne l’Écriture.

Après avoir interprété le sens du nom des Anges, il nous reste à expliquer les dénominations que portent les différents ordres de ces esprits célestes. Le nom de Vertus désigne ceux dont Dieu se sert le plus souvent pour opérer ses prodiges et ses miracles. On nomme Puissances ceux qui ont plus spécialement que les autres le pouvoir de soumettre les puissances ennemies, et de les empêcher de prévaloir, par leurs tentations, sur le cœur des hommes autant qu’ils le voudraient. Les Principautés sont ceux qui commandent aux autres esprits de la hiérarchie céleste. Ils prescrivent aux Anges qui leur sont soumis ce qu’il doivent faire, et les envoient remplir leurs divines fonctions. Les Dominations sont plus élevées encore: La principauté indique en effet le premier rang parmi les autres, la domination désigne une autorité absolue. Ces phalanges angéliques sont donc appelées Dominations, en raison de la soumission et de l’obéissance que leur doivent les autres cohortes de la milice des cieux. Les Trônes sont les esprits que Dieu a élevés comme juges au dessus de tous les autres. En latin, le mot de trône signifie siège. Ils sont donc appelés les Trônes de Dieu ceux qui son comblés d’une grâce divine si abondante, que le Seigneur siège en quelque sorte sur eux, et rend par eux ses jugements. Tu sièges sur le trône, ô Toi qui juge avec équité. (Ps. IX, 5.) Le nom de Chérubin signifie plénitude de la science. Il appartient aux esprits les plus sublimes, remplis d’une science d’autant plus parfaite qu’ils contemplent de plus près la splendeur de Dieu. De même, parmi les hommes, on acquiert plus de science, à mesure que le mérite fait approcher davantage de la vue du Créateur. On appelle Séraphins ces esprits célestes placés si près de Dieu, qu’ils en sont enflammés du plus vif amour. Ce nom veut dire ardents et embrasés. Ils approchent Dieu de si près, qu’il ne se trouve entre eux et lui aucun autre esprit ; et c’est cette proximité qui les enflamme de tant d’ardeur. Plus en effet on contemple distinctement la splendeur de sa divinité, plus les cœurs sont brûlés de son amour.
Mais de quelle utilité, mes Frères, serait cette dissertation sur les esprits angéliques, si nous n’y trouvions des considérations propres à favoriser notre progrès dans la vertu ? La cité céleste se compose d’Anges et d’hommes, et suivant une sainte tradition, il doit y entrer autant d’hommes qu’il y a eu d’Anges fidèles. Les nations, dit l’Écriture, ont été limitées selon le nombre des Anges. (Deut. XXXII. 8.) Nous devons donc, de ces distinctions établies entre les différents ordres d’Anges, tirer quelques conclusions qui soient pour nous d’une utilité pratique, et qui nous enflamment d’un saint zèle pour avancer dans la perfection. Puisque les hommes doivent se trouver en même nombre que les Anges dans la céleste patrie, ils devront être distribués comme eux dans les rangs d’une même hiérarchie et cette répartition doit encore se reconnaître sur la terre, parmi les justes.

Un très grand nombre ne reçoivent que des grâces peu étendues, et néanmoins ils ne cessent de les annoncer pieusement à leurs frères. Ils remplissent ici-bas le rôle d’Anges. Quelques-uns ont été comblés plus abondamment des faveurs divines : les grands mystères du ciel leur ont été révélés et ils les annoncent. Nous leur assignerons un rang correspondant à celui des Archanges. Il en est d’autres qui chassent les malins esprits des corps des possédés, et qui les dispersent par la vertu de leurs prières et par le pouvoir tout spécial qu’ils ont reçu de Dieu. Ce sont en quelque sorte les Puissances de la terre.
D’autres encore s’élèvent par leur mérite au-dessus des élus. Ils sont meilleurs que les bons et ils ont le premier rang parmi les justes. Ce sont les Principautés. Quelques-uns se sont les Dominations. C’est pour cela que Dieu dit à Moïse : Je t’ai établi comme le Dieu de Pharaon. Il en est
d’autres qui, se maîtrisant eux-mêmes par une vigilance attentive et pesant toutes leurs actions avec une inquiète sollicitude, toujours pénétrés de la crainte de Dieu, reçoivent en récompense de leurs mérites l’insigne faveur de juger les autres. Pendant que leurs esprits sont plongés dans la contemplation divine, le Seigneur résidant en eux comme sur son trône, examine les actions des autres hommes, et, par ses jugements, règle toutes choses d’une manière admirable. Ne devons-nous pas les appeler les Trônes de leur Créateur ? Ne doivent-ils pas prendre place parmi les trônes célestes? D’autres sont remplis d’un si vif amour pour Dieu et le prochain, qu’ils méritent justement le nom de Chérubins. Ce nom, nous l’avons déjà dit signifie plénitude de science; et l’apôtre saint Paul nous apprend que la plénitude de la loi est la charité. Tous ceux donc qui sont vivement enflammés que les autres d’amour de Dieu et du prochain, qu’ils méritent d’être élevés au rang des Chérubins. D’autres, enfin, embrasés du feu divin de la contemplation, soupirent uniquement après leur créateur. Ils ne désirent plus rien en ce monde; ils n’ont plus d’amour que pour les biens éternels; ils rejettent avec mépris toutes les richesses de la terre; leur esprit s’élève au-dessus de tous les biens temporels; enflammés de zèle et d’amour, ils ne trouvent de repos que dans la satisfaction de leur ardeur. Ils brûlent d’amour, et leurs paroles enflamment les autres; tous ceux qui entendent leur voix sont aussitôt embrasés d’amour pour Dieu. Ne sont-ils pas de vrais Séraphins, eux dont le cœur est cette flamme dévorante, qui éclaire aux yeux de l’esprit les célestes demeures, et qui purifie et consume toute iniquité !

Ô mes très-chers Frères, pendant que je vous parle, rentrez en vous-mêmes; scrutez avec attention toutes vos œuvres, toutes vos pensées les plus secrètes; voyez si vous avez au-dedans de vous quelque chose de bon, si vous méritez d’être admis dans un de ces ordres, dont je viens de vous faire une énumération rapide. Malheur à l’âme qui ne se reconnaît dans aucun des trais du tableau que j’ai tracé; malheur surtout à celle qui reconnaît, sans en gémir, qu’elle est privée de tout mérite. S’il en existe parmi vous, mes Frères, gémissons sur elle, gémissons de son insensibilité. Que la contemplation des faveurs reçues par les élus fasse naître en vous le désir de vous élever par votre mérite à la même dignité. Que celui qui ne reconnaît pas en lui-même le don de grâces, s’en afflige sincèrement. Que celui qui se voit moins favorisé que les autres, ne conçoive contre eux aucun sentiment d’envie; car dans la hiérarchie céleste, les différents ordres sont subordonnés les uns aux autres.

Saint Denis l’aréopagite, l’un des plus anciens et des plus vénérables pères de l’Église, rapporte que les missions extérieures sont remplies par les derniers rangs de la milice angélique, et que ce sont les Anges et les Archanges qui viennent, d’une manière visible ou invisible, apporter aux hommes les consolations de Dieu. Les ordres supérieurs ne quittent jamais le séjour du ciel; les onctions dont ils sont chargés ne s’exercent pas au dehors. Un passage du prophète Isaïe semblerait contredire cette assertion: Un des Séraphins vola vers moi, tenant à sa main un charbon qu’avec des tenailles il avait enlevé de l’autel, et il en toucha ma bouche. (Isaïe VI.6.) Mais le prophète veut indiquer ici que les esprits envoyés par le Seigneur tirent parfois leur nom de la mission qu’ils remplissent. Cet Ange, qui va prendre sur l’autel un charbon pour purifier les péchés de la langue porte ici le nom de Séraphin, qui signifie embrasement. Nous citerons à l’appui ce passage de Daniel: Des milliers de milliers d’Anges le servaient, et un million de centaines de mille l’entouraient. (Dan. VII. 10.) Il y a ne différence entre servir et entourer; ceux-là le servent, qui sont auprès de nous les messagers de ses ordres; mais eux qui l’entourent, jouissent d’une contemplation si profonde que Dieu ne les envoie jamais au dehors.


L’Écriture nous parle bien de certaines choses faites soit par les Chérubins, soit par les Séraphins; mais est-ce par eux-mêmes ou par les ordres d’Anges qui leur sont soumis, qu’ils accomplissent ces choses, c’est une question que nous ne voudrions trancher ni dans un sens, ni dans l’autre en l’absence de preuves concluantes. Ce que nous savons toutefois d’une manière certaine, c’est que souvent les esprits célestes en envoient d’autres accomplir quelque mission divine. Ainsi nous trouvons ce passage dans le prophète Zacharie : Voici que l’Ange qui parlait en moi, s’en allait; et voici qu’un Ange venait à sa rencontre, et lui dit: Cours, et va dire à cet enfant que la nouvelle Jérusalem ne sera pas entourée de murs. (Zach.II.3)

Ces mots cours et va dire ne laissent aucun doute sur ce point. Or ce sont les ordres inférieurs qui sont envoyés et les ordres supérieurs qui envoient.

Les missions extérieures que les Anges remplissent auprès de nous, ne les détournent pas cependant de la contemplation intérieure. Tout en venant sur la terre, ils n’en restent pas moins autour du trône de Dieu. En effet, si l’esprit angélique est limité, l’Esprit suprême, Dieu n’a point de limites. Pendant leurs missions, les Anges sont toujours devant lui; car ils rencontrent Dieu partout où ils dirigent leur vol et toujours ils sont en lui.

Il faut remarquer aussi que souvent les Anges d’un ordre empruntent le nom de l’ordre voisin. Nous avons dit que les Trônes, c’est-à-dire, les sièges de Dieu constituent spécialement l’ordre des Esprits bienheureux; et cependant nous trouvons dans le Psalmiste: Apparaissez, ô Toi, qui siégez sur les Chérubins. (Ps. LXXIX. 2.) Il y a ici confusion de termes, confusion produite par le voisinage et les traits de ressemblance de ces deux ordres. C’est ainsi que dans une grande ville, il est certaines attributions qui, bien que communes à tous les citoyens, sont plus spécialement l’apanage d’une certaine classe. De là une dénomination qui, tout en pouvant s’étendre à tous, les désigne d’une manière particulière. Le terme de Séraphin signifie embrasement; tous les Anges cependant brûlent à la fois d’amour pour leur Créateur. Chérubin désigne plénitude de science; or qui peut ignorer quelque chose dans ce séjour où tous jouissent en même temps de la vue de Dieu, qui est la source de la science ? Les Trônes sont ces légions célestes où réside le Créateur; mais personne ne peut-être heureux, si son Créateur ne réside
pas sans cesse en son cœur. Enfin les attributions diverse auxquelles tous participent en général, servent à désigne particulièrement ceux qui les possèdent d’une manière plus spéciale. Car si quelques ordres semblent avoir des privilèges que n’ont pas les autres, comme les Dominations et les Puissances, par exemple, cependant en général, tout au ciel appartient à tous, et l’Esprit de charité les comble tour-à-tour des mêmes faveurs.

Mais tandis que nous explorons les célestes demeures et que nous en sondons les sublimes mystères, nous nous laissons écarter de notre but. Aspirons donc à la félicité de ces Esprits bienheureux, mais rentrons aussi en nous mêmes. Souvenons-nous que nous sommes chair ; et au lieu d’interroger curieusement les secrets du ciel humilions-nous aux yeux de notre Créateur, et avec la main de la pénitence, effaçons les taches de notre corruption.

Amen.

Fête patronale de la paroisse de Bordeaux

Mes Bien Chers Frères d’Aquitaine,

     Dieu est admirable dans toutes ses œuvres, parce qu’elles sont toutes marquées au coin de sa sagesse et empreintes du sceau de sa puissance. Cependant  parmi les ouvrages divins il y a de la variété, tous ne sollicitent pas au même degré notre admiration. Où trouverons-nous ceux qui sont les plus dignes ? Quels sont les plus admirables chefs-d’œuvre de Dieu ? Il nous l’indique lui-même: ce sont les saints; c’est en eux qu’il veut être surtout admiré.

Et ce sont ces saints que je viens en ce moment proposer à votre admiration, les protecteurs de cette paroisse. D’abord le premier évêque de Limoges Saint MARTIAL, célèbre apôtre du Limousin et un des sept missionnaires envoyés de Rome pour évangéliser la Gaule, né au ciel en 250, et qui convertit Sainte VALÉRIE, elle-même décapitée. Le second, compagnon de St Denys de Paris, EUTROPE, fut premier évêque de Saintes et martyrisé, en même temps que Sainte ESTELLE, à la fin du premier siècle. Ils sont les protecteurs de votre église d’Aquitaine.

   Trois qualités ont surtout le privilège d’imposer à l’homme l’admiration : la sagesse, le courage, la bonté. Sur le front de celui qui les possède, elles font briller comme le reflet d’une grandeur divine qui commande le respect. Nul, qu’il soit barbare ou civilisé, que le flambeau de la foi éclaire son intelligence ou que la raison seule le dirige, ne saurait lui refuser le tribut de son admiration. L’humanité a toujours admiré les sages, les héros, les bienfaiteurs des peuples. Eh bien ! les saints que l’Église propose à notre admiration, en sont dignes, parce qu’ils ont été de vrais sages, des héros sublimes, d’insignes bienfaiteurs.

     Qu’est-ce que le sage ? C’est celui qui, appréciant toutes choses à leur juste valeur, donne à chacune dans son estime et ses affections, la place qu’elle doit avoir. Ce n’est pas lui qui fera passer l’accessoire avant le principal ou préfèrera le brillant au solide. Les épreuves les plus violentes le laisseront calme et fidèle. L’oreille ouverte à la voix de la conscience, il poursuivra, sans se laisser arrêter ni détourner par rien de négatif.

     N’avez-vous pas reconnu dans ce portrait du vrai sage la figure de nos saints Martial et Eutrope, de nos saintes Valérie et Estelle ? Ils ont compris la parole du Maître, la parole de la Sagesse incréée : À quoi sert-il à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ? À la lumière de ce principe, ils ont jugé et apprécié toutes choses.

    Ils étaient sages nos saints, ils sacrifiaient le temps des mondanités pour gagner l’Éternité. Qui n’admirerait cette sagesse, cette prudence, cette habileté de nos saints ?

Combien, à côté d’eux, sont petits les sages que l’antiquité païenne a pu nous léguer, Socrate qui ment à sa conscience en sacrifiant à des dieux qu’il méprise et Caton qui se donne la mort parce qu’il ne peut porter le fardeau de la vie !

     Nos saints sont des sages, ils sont aussi des héros. Nous admirons, et c’est justice, le soldat qui se dévoue pour son pays, et le brave qui, au péril de ses jours, va arracher un malheureux à une mort certaine. L’héroïsme est toujours l’indice de la grandeur; il n’y a que les grandes âmes qui sachent se sacrifier. Mais l’héroïsme se trouve-il seulement dans ces actions d’éclat ? N’en faut-il pas aussi pour des combats moins brillants, des dévouements plus obscurs ?

     Se vaincre soi-même, être roi de son propre cœur, pardonner aux hommes leurs injustices, à la fortune ses disgrâces, mépriser les honneurs que l’ambition recherche, aimer la vérité, d’une modération constante parmi les accidents divers dont cette vie est agitée, vivre et mourir sans bruit et passer sur terre en faisant le bien, même à ses ennemis, comment donc nommerez-vous cette sorte de courage, si ce n’est de l’héroïsme ? Ne faut-il pas avoir une âme fortement trempée pour résister non pas un instant aux passions et en triompher ?

     Il me reste, mes biens chers frères, à vous faire remarquer une autre qualité dans les saints. Bien que le premier sentiment qu’elle produit dans le cœur soit l’affection et la reconnaissance, cependant elle a droit d’obtenir et obtient de l’esprit une véritable et juste admiration.

Je veux parler de la bonté, de la bienfaisance portée jusqu’au dévouement. Par qui la religion chrétienne, fondée par Jésus-Christ, s’est-elle conservée, propagée, cette religion à qui la société doit et la justice dans les lois, et l’humanité dans les mœurs, et la bienfaisance dans les institutions ? Par qui ? Par les Saints… Comme l’individu, la société ne vit pas seulement du pain matériel; il lui faut la vérité, la vertu et le bien; si vous lui enlevez ce pain spirituel, si vous le lui faites rare, elle souffrira, dépérira, mourra bientôt; l’histoire est là qui l’atteste et c’est ce que nous vivons en permanence de nos jours.

     Il est bien vrai, mon Dieu, vous êtes admirable dans vos saints et saintes, vous les avez faits prodigieusement grands par l’amour, par le courage, par la bonté.

    Honneur à ces hommes et femmes, la vraie gloire de l’humanité, riches et grands en vertus, puissants en œuvres et en paroles, maîtres d’eux-mêmes et vainqueurs de leurs passions, hommes et femmes de charité dont les miséricordes subsisteront à jamais.

     Mais ne nous bornons pas, mes bien chers frères, à admirer ces modèles si beaux et si parfaits; imitons les saints à notre mesure, simplement. Comme eux, soyons sages; courageux: ne nous laissons arrêter par rien dans l’accomplissement du devoir; bienfaisants : dévouons-nous et nous arriverons où nos louanges vont les trouver aujourd’hui, non sur cette terre desséchée d’iniquités et d’égoïsmes, en faisant le bien simplement autour de nous, nous trouverons le vrai bonheur qui nous accompagnera dans l’éternité.  Amen

Tropaires

Vous qui des apôtres avez partagé le genre de vie et des pays d’Aquitaine, MARTIAL et EUTROPE sages-en-Dieu. Priez le Maître universel, d’affermir tous les peuples des Gaules dans la concorde et la vraie foi, de faire au monde le don de la Paix et d’accorder à nos âmes le salut.

Nobles vierges ESTELLE et VALÉRIE, victorieuses dans les combats. Vous avez comblé de joie les orthodoxes et confondu les païens. C’est pourquoi vous répandez les guérisons et vous intercédez pour nos âmes.

Consécration de l’église le 28 mars 1999 par son Excellence Mgr Luka
(Liturgie télévisée)

Fête paroissiale à Tarbes (2019)

15 août : Marie, Reine de France !

     Mes biens chers frères,

On raconte dans la vie d’un grand poète italien, dont vous connaissez au moins le nom, DANTE, qu’il se présenta un jour, fatigué, désabusé, peut-être découragé, à la porte d’un couvent. Au Frère qui étant venu ouvrir, lui demandait : « Mais que cherchez-vous donc ici ? » Il répondit simplement : « La Paix ! »

     Que de fois nous nous sentons écrasés sous le poids de tous les fardeaux qui pèsent sur nos faibles épaules : les souffrances de toutes sortes, physiques et morales ; du corps, de l’esprit et du cœur ; les deuils, les déceptions, les trahisons d’êtres chers pour qui nous avons beaucoup fait ; les hypocrisies, les mensonges et les calomnies d’un monde détraqué, au milieu duquel nous sommes obligés de vivre !

     Que de fois, plus souvent peut-être, ne sommes-nous pas lassés de nous-mêmes, de nos faiblesses et de nos impuissances en face de la tentation et des mille dangers qui menacent notre âme.

     Comme nous avons besoin que Marie, la Mère de Dieu, vienne à notre secours et nous obtienne la Paix ! Elle le veut, car elle sait, pour l’avoir subie sous toutes ses formes, ce qu’est la souffrance. Et si elle ignora le péché, nous savons qu’elle est le « Refuge des pécheurs ». Toujours, elle a su garder en elle-même la « Paix de Dieu ». Qu’Elle daigne nous la communiquer !

     Qu’elle  la donne aussi à nos familles ! Nous n’imaginons pas que ce souhait, cette prière, soit inutile, quand chaque jour, en ouvrant les médias nous apprenons, avec un luxe de détails, de nouveaux drames familiaux. Des choses horribles ! des époux qui s’entretuent ! des pères, des mères sans entrailles qui osent martyriser leurs pauvres gosses ! Des filles, des fils qui n’hésitent pas à donner la mort à ceux qui leur ont donné la vie ! Comme quoi, pour le dire de manière de parenthèse, quand disparaît la religion, tout disparaît, à commencer par la conscience et l’affection.

     Mais, sans aller jusqu’à ces extrémités, ne voyons-nous pas souvent, dans une foule de foyers, régner le plus déplorable désaccord, parce que l’on n’a pas su ou pas voulu les fonder sur la même foi, parce qu’on n’y partage pas les mêmes idées, parce qu’on ne sait pas faire en sorte que les caractères s’y harmonisent ? Alors, puisqu’on ne réussit pas à s’entendre, c’est la lutte, et, de guerre lasse, on s’en va, père, mère, enfants, chacun de son côté !

     Ah ! que ne regarde-t-on vers le Foyer de Nazareth ! On y apprendrait l’oubli de soi qui engendre la Paix. On y verrait une femme, épouse et mère, se donnant sans rien attendre, accomplissant son devoir de chaque jour. Elle méritait sa suprême récompense ici-bas : le sourire de gratitude qui, chaque soir, éclairait pour elle le visage de son époux, de son fils, de sa fille. Voilà la paix du Foyer. Que Marie l’obtienne aux nôtres, à tous les nôtres.

     Sans oublier, non plus, cet autre, plus large encore et très cher aussi : la Patrie !

Elle le doit. La France, c’est son Royaume depuis les origines avec le titre de Première Patronne, donc de première protectrice ?

     Elle ne faisait, d’ailleurs, en sommes, que constater un fait historique. Il suffit de prononcer les noms chargés de sens, toutes ces cathédrales et églises, chapelles et oratoires dédiés à Notre Dame, où ses icônes sont vénérées, donnant à notre Patrie et Royaume, la preuve de son amour et de sa puissance.

      Par cette divine Liturgie nous renouvelons notre consécration nationale chaque 15 août. Qu’Elle obtienne donc à la France la Paix tant désirée, à l’intérieur et à l’extérieur.

     A l’intérieur : je puis dire que tous les Français qui réfléchissent, quand ils s’endorment, le soir, se demandent s’ils ne se réveilleront pas avec des informations catastrophiques. Nous en connaissons les causes l’égoïsme, le paganisme, l’infidélité et souvent l’origine les médias. Fasse la Reine de la Paix que nous soient épargnées ces turpitudes qui flottent sur nos têtes.

     À l’extérieur. Malgré la tranquillité apparente, tout le monde convient qu’une étincelle suffirait à mettre le feu aux poudres.

    De grands rassemblements de fidèles viennent prier à Lourdes pour demander à la Mère commune d’avoir pitié de la famille humaine, et d’intervenir avec son amour, avec sa puissance, pour que la Paix règne sur terre.

     Imitons ces chevaliers modernes ; adressons-nous à Marie, baisons ses icônes avec dévotion filiale, ne passons pas un jour sans lui dire, de toutes nos forces, de tout notre cœur : Ô Reine de la Paix, priez Dieu pour nous.

    Et en baisant tout à l’heure son icône de Reine de France entourée de St Michel et des Grands Saint Protecteurs de France, en baisant le saint Voile de Marie dont nous avons le privilège de posséder une parcelle, disons lui notre Amour indestructible malgré les soucis et les tracas.  Amen

Notre Dame des Moissons 2019

Mes Bien Chers Frères,

      Il est devenu une tradition annuelle de nous retrouver le 14 juillet, en la basilique St Gény pour fêter la Sainte Icône de la Mère de Dieu, Notre Dame des Moissons, que nous vénérons dans notre église, où elle a la place royale au-milieu de la nef, nous y rendant obligatoirement pour un premier hommage à celle qui nous transmet tant de grâces. Nous bénirons ensuite les épis de blé pour que dans notre demeure nous ne manquions jamais du pain et des aliments nécessaires à la vie. Vous pourrez en emporter 7 épis, comme les 7 jours de la semaine et les placer près de l’Icône de la Mère de Dieu et de la Croix.

     En ces temps troublés je voudrais justement répondre à la question : « Comment porter sa croix » ? Car tous, fidèles et clergé, jeunes ou âgés, nous devons la porter bien souvent.

    Tant que la vie est heureuse, que tout réussit, on a confiance en soi, dans ses mérites, dans sa vertu et on éprouve une sorte de suffisance et même un sentiment d’orgueil. L’épreuve abat cette suffisance, cet orgueil et nous montre ce que nous sommes en réalité : faiblesse, impuissance.

     Si le chrétien reconnaît qu’il ne peut rien par lui-même, il doit se souvenir qu’il peut tout en Celui qui nous fortifie. C’est avec courage qu’il doit porter sa croix à la suite du Divin Maître. Il doit la porter avec un courage humble, paisible, grand par la patience, la douceur, petit par l’humilité .

     Dieu est le médecin de nos âmes et s’il tranche au vif, c’est qu’il veut guérir les maux qui leur nuisent et arrêtent leur marche vers la perfection.

     Portons notre Croix en silence. Baisons la main qui nous frappe, et s’il le faut, « buvons le calice jusqu’à la lie », comme Notre-Seigneur Jésus. Il est mort pour ceux qui le faisaient mourir et il nous enseigne à aimer et à prier pour ceux qui nous affligent, nous persécutent et mentent pour nous anéantir.

     Aimer sa Croix, c’est la rendre plus légère. Ce qui la rend lourde, c’est vouloir lutter, se débattre contre elle et se livrer à la révolte de la nature. Nous devons nous persuader que la vie qui passe est une préparation à la vie qui ne passera pas et une purification pour nous en rendre digne.

     Souffrir en se taisant, agir contre son gré pour faire la volonté de Dieu, en s’accommodant à celle du prochain, voilà la voie dans laquelle nous devons marcher.
     C’est Dieu qui nous crucifie par les créatures. Livrons-nous donc à lui chaque jour, sans regarder plus loin. Il nous porte entre ses bras comme une mère porte son enfant. Dans toutes nos peines, dans tous nos besoins, nos regards doivent tendre vers notre Père céleste. « Quand même une mère oublierait son propre fils, je ne vous oublierai jamais », dit le Seigneur.

     Dans les épreuves matérielles, morales, qui peuvent survenir dans notre vie ; dans les maladies qui nous terrassent et nous réduisent à l’impuissance, nous devons nous défendre contre le découragement, l’impatience qui essaient de s’emparer de nous. Pour leur résister, pour garder la force, l’énergie de lutter contre les difficultés qui viennent du dehors, et celles qui viennent de nous-mêmes, le moyen efficace est de vivre sous le regard de Marie. Jetons-nous dans ses bras comme l’enfant qui se jette dans les bras de sa mère à la vue d’un objet qui l’effraye. Établissons-nous dans ce divin refuge et nous y trouverons la patience et l’amour.

     Il y a des heures angoissantes et sombres pendant lesquelles nous nous demandons : que faut-il faire, que faut-il dire pour surmonter les difficultés qui se présentent ? Dieu a mis dans notre âme une lumière pour nous guider et éclairer notre route; c’est l’Esprit-Saint. Recourons à Lui toutes les fois que nous avons une décision à prendre et que la voie à suivre est incertaine.

     Si nous succombons dans la maladie à la tentation de l’impatience, ne nous décourageons pas; appelons Marie à notre secours comme nous appellerions une âme charitable pour nous aider à porter un fardeau trop lourd.

    Jésus est le céleste médecin, et Marie l’infirmière, montrons-leur la profondeur de la plaie afin qu’ils versent le baume divin de la guérison.

     Ne cherchons pas à augmenter le poids de nos douleurs par des inquiétudes, des préoccupations inutiles. Comme le Sauveur sur la Croix, comme Marie au pied de la Croix, restons immobiles tant qu’il plaira à Dieu de nous y laisser. Supportons nos peines avec humilité, notre amour pour Dieu nous les rendra moins dures.

     « Faites cela et vous vivrez » dit le Seigneur. Ne restons pas seuls à porter notre croix; portons-la en union avec Jésus et Marie et elle nous conduira au vrai bonheur.

      Comme bouquet spirituel je vous dirai : « Habituons-nous à vivre sous le regard de Dieu, sous le Voile protecteur de Marie, notre vie si douloureuse soit-elle à certains moments sera transformée en joie et douceur. Amen

Bénédiction des Épis de blé

Dieu éternel et tout-puissant, qui du néant par ta parole as créé le ciel, la terre, la mer, les choses visibles et invisibles; qui as donné l’ordre à la terre de produire les herbes et les arbres pour l’usage des hommes et du bétail, et à chaque plante de porter du fruit selon son espèce; et qui, par ineffable bonté, as voulu que l’herbe servît non seulement de nourriture aux animaux, mais aussi de médecine aux malades; nous te demandons de cœur et de lèvres de bénir en ta miséricorde ces herbes, ces plantes, ces légumes et ces fruits; et, par la force divine qui leur vient de toi, de répandre la grâce de ta nouvelle bénédiction, afin qu’ils protègent les hommes et le bétail de tout mal et de toute infirmité.

Car tu es notre Dieu, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Ch. Amen.

Seigneur qui par ton serviteur Moïse as ordonné aux enfants d’Israël d’offrir aux prêtres les prémices des fruits nouveaux et de prendre les· fruits du meilleur arbre pour se réjouir devant toi, leur Dieu, viens à notre appel et, dans ta miséricorde, répands l’abondance de ta bénédiction sur nous et sur les prémices des nouveaux grains, des baies, des herbes et des fruits qu’en action de grâce nous te présentons et qu’en ton nom, au cours de cette fête, nous bénissons; fais que pour les gens, le bétail, les animaux, ils soient une aide contre les maladies, les épidémies, les poisons, les drogues, les intoxications, les vertiges, les cauchemars, les hallucinations, les morsures des serpents et les autres bêtes venimeuses, partout où ils seront appliqués et absorbés; afin qu’avec les prémices de nos bonnes œuvres, par les prières de notre Dame toute-bénie, la Mère de Dieu et toujours-vierge Marie, dont nous fêtons solennellement en ce jour la Dormition, là même où elle a été élevée nous soyons reçus nous aussi.

Par la miséricorde et l’amour pour les hommes de ton Fils unique, avec lequel tu es béni ainsi que ton très-saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Ch. Amen.

Procession de la Sainte Icône de Notre Dame des Moissons

Admirable Souveraine,  Protectrice du Duché de Gascogne, manifeste en notre faveur tes merveilles d’amour, sur les épis de blé de nos moissons. Humblement nous t’en prions : délivre-nous de toute affliction et maladie, guide-nous sur la voie du bien, du partage et des vertus, garde-nous des épreuves, de la maladie, de la solitude, des calomnies et du malheur, protège-nous contre la foudre et les incendies, la sécheresse et la famine, les tremblements de terre, les inondations et les mortelles épidémies.

    Accorde-nous ton aide miséricordieuse sur les routes de la terre, de la mer et du ciel, afin qu’aucun malheur ne nous arrive, Toute compatissante Mère du Dieu d’amour. Nous t’adressons notre humble prière avec un ferme espérance : ne repousse pas nos larmes et nos soupirs, ne nous oublie pas tous les jours de notre vie, mais demeure en tout temps avec nous. Par ton perpétuel secours et ta puissante intercession auprès du Seigneur, accorde-nous la joie et la consolation, aide et protection, afin que sans cesse nous puissions louer et magnifier ton nom béni et très digne d’être chanté, Mère Bienfaitrice de la Gascogne.

Fête de la Pentecôte à Dénat d’Albi

Lecture des Actes des Apôtres

(2, 1·11)

Lorsqu’arriva le jour de la Pentecôte, les Apôtres se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Soudain retentit depuis le ciel un bruit pareil à un souffle violent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.

lls virent apparaître une sorte de feu, qui se partageait en langues, pour se poser sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, chacun s’exprimant selon le don de l’Esprit.

Or il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs fervents, issus de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, ils se rassemblèrent en foule, et chacun eut la stupéfaction de les entendre parler sa propre langue. Déconcertés, émerveillés, ils se disaient tous, les uns aux autres: Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous des Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? Nous qui sommes Parthes, Mèdes ou Elamites, qui habitons la Mésopotamie, la Judée ou la Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie ou l’Égypte, Libyens de Cyrénaïque, Romains résidant ici, Juifs de naissance ou prosélytes, Crétois ou Arabes, tous, nous les entendons en notre propre langue proclamer les merveilles de Dieu !

Lecture  du  saint  Évangile  selon saint  Jean

(20,19-23)

Le soir  de  ce même  jour,  le  premier  de  la  semaine, toutes  portes  étant  closes par  crainte  des  Juifs, Jésus vint  là où  se  trouvaient  les disciples, il se tint  au  milieu d’eux  et  leur  dit :

La paix soit avec vous !

Ce disant,  il leur  montra  ses  mains et  son  côté. Les disciples furent  remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur  dit  encore une  fois : 

La paix soit avec vous !

Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Puis il souffla sur  eux  et  leur  dit: Recevez le saint Esprit. Ceux à qui  vous remettrez  les  péchés, ils  leur  seront remis ; ceux à  qui  vous les retiendrez, ils  leur  seront  retenus.

Tous les peuples ont vu * des merveilles en ce jour * dans la cité de David lorsque l’Esprit saint descendit * sous la forme de langues de feu  comme saint  Luc nous l’a rapporté : * les Disciples du Christ se trouvant  tous réunis, * soudain retentit du ciel un fracas, * une violente bourrasque de vent  * et ce bruit remplit toute la maison où ils siégeaient;  * et tous ils se mirent  à  parler  * en langues étrangères pour enseigner * la doctrine nouvelle de la sainte Trinité.

L’Esprit saint qui est, qui était, qui sera toujours, * sans principe et sans fin, * jouit du même rang que le Père et le Fils ; * il est la Vie, le Seigneur vivifiant, * la lu­mière et la source de la clarté;  * il est le bien,  le trésor de bonté ;  par lui le Père est connu et le Fils glorifié ; * à tous il révèle l’unique puissance et  l’intime union, * la même adoration de la sainte Trinité. 

L’Esprit saint, lumière et vie, * eau vive qui jaillit mys­tiquement, * Esprit de sagesse, de science, de bonté, * droi­ture, intelligence souveraine purifiant les péchés; * il est Dieu et nous déifie ; * feu jaillissant du feu,  * parlant et agissant * et répandant les charismes divins ; * par lui tous les Prophètes et les Apôtres de Dieu * ont  reçu la cou­ronne en compagnie des Martyrs : * étrange vision, prodige inouï ! * le feu se divise pour le partage des dons.

Roi céleste,  Consolateur, * Esprit de vérité, * partout présent et  remplissant l’univers,  * trésor de grâce qui don­nes la vie, * viens et  demeure en nous, * purifie-nous de tout ce qui est vil * et sauve nos âmes, ô Dieu de bonté.