Naissance au Ciel de Lino Buttignol le dévoué : Un grand serviteur des églises orthodoxes pendant 35 ans de Lavardac, Nérac, Lectoure et Dénat

Né le 11 juillet 1934 à Goedega (Trévise) en Italie

Arrivé en France le 1-2 septembre 1939

Décédé le dimanche 31 octobre 2021 à l’hôpital de Villeneuve/Lot

 

Avec son épouse Ismène, ils exploitèrent leur propriété au hameau de La Sablette à Saint Martin-Petit, proche de Marmande, où ils accueillaient chaque mois les Pères de Lectoure qui y recevaient les fidèles de cette région.

D’un très grand dévouement, Ismène par la couture et l’entretien de notre église St-Michel-Ste Foy de Nérac dont elle est responsable, Lino par de multiples travaux variés, d’abord à Lavardac puis à Lectoure, par le déménagement de Lavardac et Lectoure dans des conditions difficiles et parfois épiques ou risquées. Il ne pensait qu’au travail car c’était sa vie.

Pendant plus de 30 ans il fut à nos côtés ne demandant qu’à rendre service et à participer à nos offices, la dernière fois qu’il assista à la Liturgie à Lectoure, moins d’un mois avant son décès, il arriva en voiture avec Ismène, et communia pieusement.

Un fidèle de cette trempe, avec un long cheminement spirituel le faisait aimer de tous, Clergé et Fidèles, car son cœur sur la main pour toujours rendre service, même quelques semaines avant son décès, montre sa force de caractère bravant tous les obstacles. Il restera un modèle dans la persévérance et le cheminement spirituel puis de vaillance.

Il participa à nos pèlerinages dont un au Mont-Athos, en Grèce, avec Mgr Luka et cinq hommes de nos paroisses, dont trois ont rejoint la Maison du Père : Guy CARPUAT, Georges CHERE, Lino BUTTIGNOL, et les témoins vivants de ce voyage spirituel, autour de notre Evêque bien-aimé, Pierre LABROUSSE et Fernand ROSSET

LA FAMILLE de LINO le Dévoué :

Son Père ISIDORE, né en 1888 à Orsago (Italie du Nord), travaille au Brésil en 1929-1930, puis arrive en France le 16.04.1938 et décède le 26.04.1945 à Jusix, son épouse Maria TUSIN est née le 25.04.1893 à San Paolo (Brésil).

     Ils vivaient à Gédéga di Sant Urbano (Italie) Elle est arrivée en France le 23 décembre 1938 et décédée à Meilhan (47) le 20 novembre 1974.

     SIX ENFANTS :

* VICTOR   05.11.1921   + 20.09.1988

* INES 22.12.1922, veuve en 2003, + 1920   Elle était une de nos fidèles paroissiennes

* DULIO 22.02.1925 + 24.02.1976

* AURELIEN 26.04.1926   + 26.11.2007

* NARCISSE 23.01.1931   + 26 .11.2000

+ LINO 11.07.1934   + 31.10.2021

         avec ISMENE ils eurent deux filles : LILIANE Poitevin et VIVIANE Vigneau

Au Mont Athos avec Mgr Luka
Les trois de droite sont décédés ; Guy Carpuat, LIno Buttignol, Georges Chéré. Vivants, Pierre Labrousse et Fernand Rosset

Le vrai nom du dévouement, c’est désintéressement.

Victor Hugo

À la cathédrale Saint Sava à Paris avec Mgr Luka (1999)

La vie n’a de prix que par le dévouement à la vérité et au bien.

Ernest Renan

Lavement des pieds le Jeudi Saint à Lavardac
Chrismation à Lavardac

Il y a quelque chose de plus fort que l’intérêt, c’est le dévouement.

G. de Lévis

Fête de la Paroisse de Lavardac

Il n’y a de dévouement que le dévouement qui obéit à l’amitié sans la juger.

Honoré de Balzac (La fille aux yeux d’or, 1834)

Baiser de Paix avec le Père Abbé Antoine Lavardac
Pâques à Lavardac

Le véritable dévouement est motivé par l’amour dépourvu de tout égoïsme.

Rick Hocker

Fête à Lavardac

Soyez dévoués les uns aux autres dans l’amour. Honorez-vous les uns les autres.

 (Romains 12 :10)

Premier office à Lectoure

L’amour, le sacrifice, le dévouement, cette aide mutuelle doit être le but de l’humanité.

 Maurice Donnay 

Repas Inauguration Lectoure
4 juin 2001 Inauguration Lectoure

Ce qui fait une vie manquée, ce n’est point l’absence de bonheur, c’est l’absence de dévouement.

Henri-Frédéric Amiel

À l’inauguration de l’église Saint Denis de Dénat (Tarn)

Que nous cherchions le bonheur dans l’affection, dans le dévouement, dans le devoir, nous ne le trouverons que dans ce qui nous arrache à nous-même.

 Eugène Marbeau

À Lectoure Montage de la Chapelle Saint Antoine

En tout temps, le dévouement qui brilla par les grandes phrases ne fut jamais celui qui brilla par les grands sacrifices. Le véritable dévouement attend pour s’exalter les jours d’épreuves. Ce qui le distingue du faux zèle, c’est le soin avec lequel il évite de tomber dans aucune exagération.

Emile de Girardin 

Cimetière Saint Albert de Lamothe-Landerron (Gironde) où Il attend la Résurrection

                                                M E M OI R E    E T E R N E L L E

« Il est encore une tristesse que nous ne devons pas laisser pénétrer dans notre âme, une tristesse plus profonde et plus dangereuse que toute autre, sans doute, parce qu’elle est plus intime. C’est le découragement. Vous n’ignorez pas que la purification de l’âme s’opère par une série d’épreuves intérieures ou extérieures, qui sont d’autant plus bienfaisantes qu’elles sont supportées avec plus de courage. Comment supporter une épreuve de façon à ce que nous en sortions plus purs, plus forts, plus unis à Dieu ? En ne la laissant pas pénétrer jusqu’au fond de notre âme: en lui disant non. Non! amertumes, scrupules écrasants, doutes sur ma prédestination, fatigue spirituelle, dégoût, écoeurements, lassitudes, ténèbres, obscurités, purgatoires et enfers intérieurs, non! vous ne ferez pas reculer ma confiance. Je ne sens plus rien, je ne vois plus rien, mais je veux quand même croire et espérer en Dieu. Je resterai fidèle à ma vocation et à mon idéal de dévouement et d’abandon à Dieu, quand bien même la tempête spirituelle soufflerait dix fois plus fort. Je connais des âmes qui, pendant des années, ont lutté de cette façon contre le doute, le scrupule et l’angoisse, qui se sont forgé ainsi une trempe d’acier et qui, aujourd’hui, dans la joie de l’union profonde et continue avec Dieu, bénissent ces années de tourments qui semblaient ne devoir jamais finir et les ont préparées et mûries pour la béatitude présente. » 

Baptême de Sophie en l’église Saint Denis à Dénat

Baptême de Sophie, en russe Niéva, le dimanche 17 octobre 2021, fête des Saints Stéphane et Hélène Chtianovitch, en l’église Saint Denis de Dénat (Tarn) née le 30 mars 2021 à Albi, fille de Jean Charles PERNÈS et de Alona YURCHENKO.

Dans l’Église orthodoxe, le mystère (ou sacrement) du baptême est nouvelle naissance, la participation à la mort et à la résurrection du Christ. C’est pourquoi il est nécessaire à la participation du renouvellement de l’homme dans le Christ.

Ce renouvellement, c’est la mort du « vieil homme », du vieil Adam, de l’homme de la Chute, pour « revêtir le Christ », présenté par saint Paul comme le nouvel Adam. Le baptême est donc véritablement une renaissance. L’Église étant comprise comme le corps mystique du Christ, le baptême est identiquement l’entrée dans l’Église et la participation à la vie du Christ.

Le baptême dans l’Église orthodoxe n’est pas compris comme un rite de passage seulement symbolique, mais comme étant participation réelle, mystique à la mort et à la Résurrection du Christ. Son efficacité n’est donc pas seulement considérée comme psychique, mais surnaturelle.

Il consiste en une triple immersion faite au nom « du Père du Fils et du Saint Esprit » dans une eau sanctifiée.

Cérémonie du baptême dans l’Église orthodoxe
La cérémonie du baptême dans l’Église orthodoxe est parfaitement semblable à celle décrite par saint Basile de Césarée au IVe siècle, dans son Traité du Saint Esprit.

1. Les trois exorcismes
Le Baptême commence par des exorcismes parce qu’il est d’abord libération. Saint Jean Chrysostome le comparait symboliquement à la sortie d’Égypte du peuple Hébreu.

L’exorcisme sous-entend que l’homme est dans ce monde le plus souvent l’esclave inconscient de forces qui le dominent. C’est ainsi que l’ultime demande du Notre Père est d’être délivré du malin.

Le baptême marque ce passage de l’état d’esclave à celui d’homme libéré.

Le prêtre ordonne à « l’esprit de mensonge, l’esprit d’erreur, l’esprit de cupidité et de toute impureté » de quitter celui qui va être baptisé.

Il est délivrance de la « tyrannie » du démon, selon le texte même de l’exorcisme :

« Le Seigneur t’exorcise, Satan, car il est venu dans ce monde et fixa sa demeure parmi les hommes pour abolir ta tyrannie et délivrer le genre humain ; sur la croix il triompha des puissances ennemies, quand le soleil s’est obscurci, que la terre a chancelé, que les tombeaux se sont ouverts et que de nombreux saints ressuscitèrent en leur corps ; par sa mort il a détruit la mort, c’est-à-dire toi-même, le Diable. »

C’est le diable que le Christ a vaincu par sa Victoire sur la mort, par sa Résurrection. Le Baptême est nécessaire à notre victoire sur les séductions mondaines, le péché et la mort.

Trois exorcismes s’adressent à Satan, en lui ordonnant de se retirer, après lesquels le prêtre souffle trois fois sur candidat au baptême et fait le signe de la Croix sur son front, sa bouche, sa poitrine.

2. La conversion

C’est alors que le choix libre, la conversion est possible.

Le prêtre demande alors au candidat au baptême de se tourner vers l’occident, lieu où meurt le soleil, et l’invite à renoncer à Satan.

Après avoir affirmé trois fois avoir renoncé à Satan, le catéchumène tourné jusqu’alors vers l’Ouest (où meurt le soleil), se retourne (ce qui est le sens originel du mot conversion) vers l’Est, lieu de la naissance du soleil et direction dans laquelle sont bâties toutes les églises. C’est véritablement pour le futur baptisé un changement de cap.

C’est alors que le prêtre lui demande trois fois s’il se joint au Christ.

Après quoi, le prêtre lui demande s’il croit en Dieu. Le candidat au baptême récite à ce moment le Credo.

3. La bénédiction des eaux

C’est à ce moment que commence réellement l’office du baptême.

La sanctification des eaux, comme toute sanctification, n’est pas une transformation de nature des eaux, mais bien plutôt la révélation de leur nature sacramentelle.

L’eau est à la fois ce qui est source de vie, et ce qui nettoie, purifie.

Le même poème de Saint Sophrone est récité pour la bénédiction des eaux du baptême et celui de la Théophanie le . C’est que par le baptême, nous devenons aussi Fils de Dieu. Par ailleurs, par son Baptême, le Christ immergé dans les eaux sanctifia ce monde.

4. La triple immersion “au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit”
Le candidat au baptême se dépouille alors de ses vêtements, symbolisant le vieux moi, le vieil homme qu’il quitte.

L’immersion totale est noyade du vieil homme, renouvellement dans les eaux transformées par l’Esprit en matrice de vie, participation à la mort et à la résurrection du Christ.

5. Le Baptisé revêt la tunique de clarté
Après l’immersion, le baptisé revêt des vêtements neufs, blancs, symbolisant ainsi son passage à un état nouveau, selon l’expression de saint Paul : « vous avez revêtu le Christ ».

« Accorde-moi la tunique de clarté, toi qui te drapes de lumière comme d’un manteau, trésor de tendresse, ô Christ notre Dieu. »

6. La chrismation
La chrismation consiste à oindre d’huile sainte une personne baptisée afin qu’elle reçoive le don du Saint Esprit. Alors que par l’immersion le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, celui qui est chrismé reçoit par ce mystère le don de l’Esprit Saint.

Ce don de l’Esprit Saint est celui qu’ont reçu les Apôtres le jour de la Pentecôte, scellant l’Église dans un même Esprit. En tant que tel, la chrismation est essentielle à l’appartenance du baptisé à l’Église comme participation et communion au l’Esprit de Dieu. C’est, en effet, par la Chrismation qu’une personne devient un membre du laos, le peuple de Dieu. L’évêque orthodoxe Kallistos (Ware) de Diokleia explique en ce sens :

« À travers la Chrismation, tout membre de l’Église devient un prophète, et reçoit une part de la royale prêtrise du Christ ; de même tous les chrétiens, parce qu’ils sont chrismés, sont appelés à agir comme témoins conscient de la Vérité. “Vous avez reçu l’onction (chrisma) de la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses” (I Jean 2:20). »

La chrismation dans l’Église orthodoxe suit immédiatement le baptême dont on considère qu’elle en est comme l’achèvement et fait partie intégrante de son office, c’est-à-dire de l’intégration du baptisé dans la vie du Christ et de son Corps mystique qu’est l’Église Orthodoxe.

La chrismation consiste à oindre le nouveau chrétien une huile sainte appelée Saint Chrême (en grec, myron) afin qu’il reçoive le don du Saint Esprit. Le Saint Chrême ou Myron est un “mélange de quarante huiles essentielles et d’huile d’olive” (Gialopsos, 35) consacré par l’évêque. Le chrétien est oint par un signe de croix avec cette huile successivement sur son front, ses yeux, ses narines, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prêtre administrant le sacrement dit : « Le sceau du don de l’Esprit Saint ».

Notre pélerinage au Monténégro

Il y a quelques années nous avions organisé des pèlerinages au MONTENEGRO et le Métropolite AMPHILOQUE, qui était venu nous visiter en France, nous accueillit, les bras ouverts, avec plus de cinquante pèlerins, dans les très beaux monastères de moines puis de moniales. La situation, avec des facteurs régionaux néfastes, est devenue très difficile comme le montre le reportage filmé ces jours derniers, sur place. PRIONS pour les vrais orthodoxes qui risquent d’être massacrés par ces fanatiques qui veulent s’emparer de tous les biens de la Sainte Eglise Orthodoxe du Montenegro

Mgr Amphiloque Radovic, ancien enseignant invité à l’Institut Saint-Serge, est décédé à l’âge de 82 ans le 30 octobre 2020. Il a été inhumé le 1er novembre dernier. Enfant spirituel de saint Justin Popovic, il est reconnu comme un grand théologien orthodoxe, notamment par sa thèse de doctorat consacrée à la théologie palamite.
Risto Radovic est né le 7 janvier 1938 au centre du Monténégro dans le village de Baré, près de la commune de Kolasin, non loin du monastère de Morača. Durant ses études au séminaire Saint-Sabbas de Belgrade en 1958, il fait la connaissance du père (futur saint) Justin Popovic qui va le guider spirituellement et le pousser à connaître les Pères de l’Eglise. Il achève sa formation à la Faculté de théologie de Belgrade en 1962. Puis, après un cursus de littérature classique, il poursuit des études de troisième cycle à Berne et à Rome. Puis il se rend à Athènes et y prononce ses vœux monastiques en 1967, choisissant son nom en référence à saint Amphiloque d’Iconium (IVe s.) mais aussi au charismatique père (futur saint) Amphiloque (Makris) de Patmos. Un an plus tard il est ordonné diacre à Argostoli (Céphalonie) par le métropolite Procope dont il soulignait qu’il avait eu un rôle important dans sa vie. Pendant quelques années il sert comme prédicateur dans la métropole de Mésogée en Attique. Il soutient brillamment sa thèse de doctorat à l’université d’Athènes en juin 1973 (parue en traduction française : Le mystère de la sainte Trinité selon saint Grégoire Palamas, éd. du Cerf, 2012). Son œuvre de théologien sera poursuivie toute sa vie durant par de nombreux livres et articles. Après une année « bénie et joyeuse » passée au Mont Athos à prier et à rencontrer les moines et les ascètes, notamment le père (futur saint) Païssios, il accepte de se rendre à Paris pour y enseigner la théologie ascétique à l’Institut Saint-Serge de 1974 à 1976. Puis il est élu à la Faculté de théologie de Belgrade comme maître de conférence à la chaire de pédagogie chrétienne et méthodologie, où il donne aussi un enseignement de l’Ancien Testament, avec un cours d’introduction à la théologie. Il a enseigné également de longues années à la Faculté Saint-Basile-d’Ostrog de l’université de Sarajevo. En 1985 il est élu métropolite du Banat par le saint-synode de l’Eglise de Serbie. Le 30 décembre 1990, un an avant l’explosion de la Yougoslavie, il est élu métropolite du Monténégro et du Littoral, dans son pays d’origine, ruiné spirituellement par des décennies de campagnes d’athéisme idéologique. Siégeant au monastère de Cetinje (en tant qu’archevêque de Cetinje et exarque de Pec), il travaille durant de longues années à baptiser, enseigner, paître son troupeau, mais aussi à reconstruire, remettre en état et redonner vie à de nombreuses églises et monastères. Il déclarait récemment qu’il avait trouvé 10 prêtres à son arrivée et qu’il en avait plus de 300. Il a fondé une maison d’éditions et une station de radio chrétienne. En 1993 il invitait au Monténégro le patriarche œcuménique Bartholomée (son ancien condisciple durant ses études à Rome) et le patriarche de Moscou Alexis II. De l’été 2007 à janvier 2010, il est nommé vicaire du trône patriarcal de Serbie, à la suite de la maladie du patriarche Paul dont il était proche. Il a reçu le doctorat honoris causa de l’Académie théologique de Moscou en 2006, puis celui de l’Institut de théologie de l’Université d’État biélorusse en 2008 et également celui de l’Institut Saint-Serge en 2012. Infecté récemment par l’épidémie du coronavirus, il a été transporté à l’hôpital de Podgorica où il s’est endormi en Christ le 30 octobre 2020, à la suite de complications médicales. Le 1er novembre, il a été enterré selon ses vœux dans l’église de la résurrection du Seigneur à Podgorica en présence d’une foule immense de fidèles. Que sa mémoire soit éternelle !

Liturgie pontificale célébrée par Mgr Amphiloque assisté de l’Archimandrite Antoine et de l’Archipêtre Angelo

Témoignage du Père Nicolas Cernokrak : 

Je voudrais témoigner de ma rencontre avec le père Amphiloque, ayant, comme beaucoup d’étudiants en théologie dans les années 1970, lu avidement ses articles. Nous le connaissions comme disciple du père Justin Popovic.

Le père Amphiloque est venu à Paris en 1974 après ses études doctorales à la Faculté de théologie d’Athènes sur saint Grégoire Palamas et un séjour d’un an à l’Athos. Prenant la suite de père Athanase Jevtic à l’Institut Saint-Serge, il est devenu professeur de théologie ascétique durant plus d’une année académique. Nous l’avons connu comme un homme rayonnant, conscient de sa vocation monastique, un homme de culture ouvert au dialogue, un théologien d’expérience, un pasteur et père spirituel.
À Paris, pour les étudiants de l’Institut, le Père Amphiloque est devenu un témoin vivant de l’orthodoxie, ouvert au monde occidental et français, véritable inspirateur de réveil spirituel et théologique. Avec beaucoup de facilité, il a établi un contact avec les professeurs de l’Institut, le père Alexis Kniazeff, recteur, le père Nicolas Koulomzine, professeur de Nouveau Testament, le père Boris Bobrinskoy professeur de Théologie dogmatique, le Père André Fyrillas, professeur de Patrologie, Cyrille Eltchaninoff, professeur de philosophie russe et les autres. Il s’intéressa à la pensée de la théologie et de la philosophie russe, aux éditions des œuvres d’Alexandre Soljenitsyne et à d’autres dissidents russe par YMCA-press dirigé par Nikita Struve. Par ses traductions en serbe, il a participé à leur diffusion. Son séjour à Paris jusqu’en 1976 a laissé le vif souvenir d’un homme de paix, d’unité et d’ouverture à la diversité, tout en restant un homme de conviction. Au cours des offices liturgiques pour les étudiants à l’Eglise Saint-Serge, de ses homélies et ses entretiens spirituels, le père Amphiloque suscitait un véritable éveil spirituel. Il partageait avec nous sa recherche théologique marquée par une portée existentielle. Il était nourri des écrits des Pères de l’Eglise, des théologiens modernes, comme Georges Florovsky, Cyprien Kern, Nicolas Afanassieff et Vladimir Lossky, Alexandre Schmemann, Jean Meyendorff et des auteurs d’autres traditions chrétiennes, comme Jean Daniélou, Henri de Lubac, Yves Congar…
Mgr Amphiloque a reçu le doctorat honoris causa de l’Institut Saint-Serge en 2012, son nom reste pour toujours inscrit dans la mémoire de notre École.
Mémoire Eternelle !

Père Guilhèm, à l’époque diacre, qui célèbre ,dans un monastère du Montenegro, la Divine Liturgie pontificale de Mgr Amphiloque