Dimanche de tous les Saints de Gascogne

DEUXIÈME DIMANCHE APRÈS PENTECÔTE :

Saints Orthodoxes de France

  En la Basilique Saint Gény de Lectoure  

Commémoration des Saints de Gascogne

               Rangée du haut de gauche à droite :

  • Saint GÉNY de Lectoure (3 mai)
  • Saint GIRONS des Landes (6 mai)
  • Saint ASPACE d’Eauze (2 janvier)
  • Saint AVENTIN des Pyrénées (13 juin)
  • Saint VINCENT de Dax (ler septembre)
  • Sainte DODE et Saintt MONTIN d’Astarac (28 septembre)
  • Saint SEVER et Compagnons, martyrs (ler novembre)

 

               Rangée du bas de gauche à droite :

  • Saint FRITZ de Bassoues (16 janvier)
  • Sainte QUITTERIE d’Aire/adour (22 mai)
  • Saint LÉOTHADE d’Auch (23 octobre)
  • Saint CÉRASE, ler Evêque d’Eauze (11 mars
  • Saint TAURIN d’Auch (5 septembre)
  • Saint LUPERCULE d’Eauze (5 mars)
  • Saint ORENS d’Auch (ler mai)
  • Sainte FAUSTE de Vic-Fezensac (4 janvier)

TROPAIRE DE TOUS LES SAINTS

Ah, qu’il est glorieux le Royaume dans lequel la Mère de Dieu, le Précurseur et tous les Saints, revêtus de robes éclatantes, se réjouissent avec les Anges, et suivent l’Agneau partout où il va, clamant : « SAINT, SAINT, SAINT est le SEIGNEUR DIEU »

Tes Martyrs, Saint FRITZ, Saint AVENTIN, Saint SEVER et ses compagnons, Seigneur, par leur combat, ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec ta force, ils ont terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.

Émules des Apôtres dans leur vie, leur successeurs sur leur trônes, Saint TAURIN d’Auch, Saint VINCENT de Dax, Saint LUPERCULE d’Eauze, Vous avez trouvé dans la pratique des vertus, ô inspirés de Dieu, la voie Qui mène à la contemplation. Aussi, dispensant fidèlement la parole de vérité, Vous avez lutté pour la Foi jusqu’au sang, ô Pontifes-Martyrs, priez le Christ Dieu de sauver nos âmes.

Dieu de nos Pères, qui nous traite toujours selon ta clémence, ne détourne pas de nous ta pitié, mais par les supplications des Saints Evêques ASPACE d’Eauze, ORENS d’Auch, CERASE d’Eauze, LEOTADE d’Auch, dirige en paix notre vie.

Citoyens du désert et anges de la chair, vous êtes devenus thaumaturges, ô notre Saint Père théophore GENY de Lectoure et ses 30 Compagnons martyrs, Saint Père théophore GIRONS d’Aire-sur-Adour et de l’Ariège, par le Jeûne, les Veilles et la Prière, vous avez reçu les dons célestes pour guérir les malades et les âmes de ceux qui, avec foi, ont recours à vous, Gloire à Celui qui vous a donné la force ! Gloire à Celui qui vous a couronné ! Gloire à Celui qui, par vous, accorde à tous la guérison !

En vous, Père MONTIN et Mère DODE d’Astarac, s’est conservée sans défaut la divine image. Prenant votre croix, vous avez suivi le Christ . Par vos propres œuvres, vous avez enseigné à mépriser la chair qui passe et à vous occuper de l’âme, créature immortelle. Aussi vos âmes, ô Bienheureux, se réjouissent elles avec les anges.

Tes brebis, Sainte FAUSTE de Vic-Fezensac et Sainte QUITTERIE d’Aire, ô Jésus, crient d’une voix forte : « Mon époux, c’est toi que j’aime, c’est pour te chercher que je combats, c’est avec toi que je suis crucifiée et enseveli par le baptême. Pour toi je souffre, afin de régner avec toi. Pour toi je meurs, afin de vivre en toi. Accueille, comme victimes sans tâche, celles qui par amour sont immolées pour toi » Par leur intercession, ô miséricordieux, sauve nos âmes.

Les SAINTS de nos PATRIES CHARNELLES

le BAPTÊME des NATIONS

Le fait canonique de l’autocéphalie des Églises locales est à bon droit considéré comme l’une des bases de l’ecclésiologie orthodoxe. C’est un fait ancien, remontant à la plus haute et à la plus authentique tradition. L’existence d’Églises aussi anciennes que celle de Chypre, de Géorgie, des Gaules, de Bretagne, d’Arménie, etc montre bien qu’il s’agit là de l’organisation normale qui ne fait que prolonger l’état de choses créés par les Apôtres : quand Saint Paul s’adresse aux Galates, aux Hébreux, aux Corinthiens, aux Romains, il s’adresse à une personnalité ecclésiale douée d’une caractéristique particulière. Cette personnalité ecclésiale est exprimée par Saint Jean lorsque l’Apocalypse dit : ” À l’Ange de l’Église d’Éphèse, écrit… ”

Cet Ange de l’Église n’est pas un ornement allégorique. Il “incarne” effectivement, au niveau spirituel, la personnalité de la communauté ecclésiale, comme celle de chaque nation.

Rien d’étonnant à cela, mais au contraire réalité dont se fait l’écho la Sainte Ecriture : ” Le Dieu vivant qui fit le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui s’y trouvent et qui a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, mais non sans leur laisser son témoin “. Et quel est ce témoin ? Écoutons Saint Clément d’Alexandrie nous rappeler que ” les Anges ont été distribués entre les nations suivant une ordonnance antique et divine “.

Ainsi donc, les nations dont le témoignage religieux s’exprime temporairement dans l’Église locale sont présentes dans le Royaume par leur témoin céleste : Ange ou Saint. Comme nous l’apprend l’Écriture : ” Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père “ et très précisément toute gloire légitime d’une nation humaine lui vient de son Témoin céleste, de sa participation à la gloire mystérieuse des hiérarchies spirituelles.

N’oublions pas non plus que le Christ envoya ses Apôtres “baptiser les nations”. Sans oublier cet essentiel afin de ne pas servir de façon contre-nature de la foi pour servir la nation, souvenons-nous que l’Apocalypse nous parle de “l’arbre de la guérison des nations” comme pour nous dire que ces dernières aussi seront glorifiées dans leur charisme propre.

C’est ainsi que tout peuple doit assumer son propre génie, sa propre langue à tous égards et d’abord vis-à-vis de Dieu et du monde spirituel. Et par là, il s’affermit lui-même car les philosophes savent qu’un peuple est modelé par sa langue autant qu’il la façonne à son esprit.

En d’autres termes, en cette œuvre, il affermit ses liens avec son Témoin céleste, avec son propre médiateur dans les Harmonies célestes “afin qu’au Nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers et que toute langue confesse que l’Oint Jésus est le Seigneur pour la Gloire de Dieu le Père”.

La sainteté des Saints s’enracine dans le Ciel et germe dans un sol irremplaçable et unique : le pays. Dieu crée les lieux et les temps pour les sanctifier.

Il m’a semblé utile de rappeler tout ceci en avant-propos du Martyrologe des Saints ayant glorifié Dieu en Gascogne et sur l’étendue du territoire des ethnies de langue d’oc.

Les lieux que Dieu a créés ont été sanctifiés par les œuvres, le sang et le labeur d’une pléiade de saints et de martyrs. Ces amis de Dieu ont construit, ici, l’Église de notre peuple, de notre terroir, afin qu’elle contribue à louer Dieu parmi le concert de toutes les nations. Ce lieu, ce terroir, sont véritablement eux-mêmes lorsque l’orthodoxie de la foi que confessent ses tenants l’enracine profondément dans l’universalité de l’Église catholique, tout en gardant en son caractère propre tous les critères de la catholicité.

Et ici, en Occitanie, terre représentant un tempérament profondément gaulois qui devint plus tard Romanie par l’adoption culturelle de mœurs de Rome, nous pouvons avoir la fierté légitime de posséder dans notre histoire ecclésiale celle de la ville d’Arles qui fut le siège primatial et défendit l’indépendance de l’Église des Gaules.

Les saints occitans de tous les âges forment en langue d’Òc la trame de l’histoire religieuse de ce pays, celle qui est conforme au talent de son âme et au contenu spirituel et éthique de son patrimoine historique.

En les retrouvant, en réintégrant la foi orthodoxe de l’authentique Église catholique qui fut la leur, nous rendons à la Sainte et Indivisible Trinité le vrai culte pour lequel ces lieux ont été créés.

Par les prières de tous les saints et saintes du Languedoc et d’Occitanie, Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, aie pitié de nous et sauve-nous.

+ Rme Père Abbé ANTOlNE.