Dimanche de la Croix et Saint Benoît de Nursie

Chers frères et sœurs, vous vous souvenez du récit de la création du jardin d’Éden, contenu dans le livre de la Genèse ? Nous l’avons lu pendant la première semaine du Carême. Dans ce récit, il est question d’un arbre que Dieu a planté au milieu du Paradis, il s’appelle l’arbre de vie. Je vous relis ce passage de la Genèse : « Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Gn 2, 8-9).

Vous vous souvenez aussi que l’accès à l’arbre de vie nous a été interdit depuis que nous avons goûté à la connaissance du bien du mal, depuis que nous nous sommes portés à nous intéresser au néant (et le mal est le néant) et depuis que cette passion pour le néant nous a entraînés vers la mort.

L’homme qui n’a pas su user de sa liberté pour s’approprier sa nature d’image de Dieu, a été banni du paradis ; pour que sa méchanceté ne fût pas éternelle, il n’avait plus la possibilité de se nourrir à l’arbre de vie : « Et le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie » (Gn 3, 23-24).

L’office des matines de ce dimanche de la Vénération de la Croix nous annonce aujourd’hui une excellente nouvelle : cette flamme du glaive n’est plus là pour garder l’entrée d’Éden, le chemin vers l’arbre de vie est libre.

Écoutez le kondakion de ce dimanche :

« La flamme du glaive ne garde plus l’entrée de la porte d’Éden : elle a été merveilleusement éteinte par le bois de la Croix. L’aiguillon de la mort et le triomphe de l’enfer sont ruinés. Tu te tiens là, mon Sauveur, et tu clames à ceux qui sont dans les enfers : Entrez de nouveau au Paradis ».

L’entrée du Paradis est de nouveau libre, personne ne nous l’interdit. L’arbre de vie est de nouveau accessible et je peux même vous le montrer tout de suite. Nous pouvons sur le champ faire un petit tour en plein milieu du jardin d’Éden. Il est là l’arbre de vie, au milieu de nous : c’est la Croix de Jésus que nous vénérons aujourd’hui.

Quand vous vous tenez devant la représentation de la Croix du Christ, sachez, chers frères et sœurs, que vous êtes en plein milieu du jardin d’Éden, vous êtes juste devant l’Arbre de Vie. Quand vous contemplez la Croix du Seigneur, vous êtes comme Adam et Ève devant l’Arbre planté au milieu du Paradis de Dieu.

Quand vous voyez la Croix, vous contemplez l’Amour de Dieu qui a été crucifié pour vous. Votre Vie est suspendue sur le bois de la Croix : c’est le Seigneur Jésus qui s’est donné pour votre salut. Il est l’Arbre de Vie auquel nous mangeons pour avoir la vie éternelle. Tant que vous êtes attachés à cet Arbre, tant que vous vous en nourrissez, vous ne mourrez pas : le Christ mort et ressuscité pour vous est votre protecteur, votre nourriture, votre boisson. Son sang coule dans vos veines, sa chair vous sauve de la décomposition.

Venez, chers amis, embrassez la représentation de la Croix du Seigneur, revenez au Paradis, accourez vers l’Arbre de Vie et goûtez à ses fruits : ils vous seront servis tout à l’heure par l’Esprit Saint dans cette action de grâce à Dieu le Père.

Tropaire t, 1

Tu as montré la vérité de ton nom * par les combats d’ascète, père théophore Benoît, * ayant fleuri comme un fils de bénédiction, * tu devins une règle, un modèle pour tous ceux * qui ont à cœur d’imiter ta sainte vie * et s’écrient à l’unisson de leurs voix : * Gloire à Celui qui opère en tous, par tes prières, le salut.