Visite de jeunes pèlerins de l’école privée Notre-Dame d’Aurenque

Père Rostislav Cheniloff

Chers frères, nous avons maintes fois parlé de l’importance de la fréquentation des offices de l’Église. Toutefois, les gens continuent de plus en plus de perdre le contact avec l’Église, de perdre le contact avec Dieu. Ils succombent de plus en plus aux tentations qui ont été semées dans le monde par Satan.
 
Ce n’est pas là un phénomène nouveau. Tout au long de l’existence de l’homme sur terre, les gens se sont éloignés de Dieu et de Ses commandements. Avant le déluge, les hommes s’éloignèrent tellement de Dieu que toute existence sur terre subit un changement draconien et une nouvelle vie commença. Pour reprendre les paroles de l’académicien russe Chipunov, ce fut la première correction cosmique. Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé dans le monde antédiluvien, cela nous a été caché, bien que des vestiges divers épars dans le monde nous permettent de supposer que l’humanité originelle nous dépassait à la fois dans le progrès technologique et dans l’évolution correspondante d’orgueil et d’auto-glorification. Cependant, le monde a été averti que la correction suivante sera faite par le feu.
Après le déluge, l’humanité vivait dans la crainte de Dieu, mais la corruption du monde antédiluvien a été transmise par l’homme dans la vie nouvelle (comme nous le voyons dans l’histoire du troisième fils de Noé Le Juste, Cham), et le monde une fois de plus s’est trouvé dans une impasse. Cela a conduit à la venue du Sauveur sur la terre (la seconde correction cosmique ), car à cette époque il y avait encore assez de gens sur terre qui étaient fidèles à Dieu, pour sauver le monde de la perdition.
 
Deux mille ans ont passé depuis… et où nous trouvons-nous actuellement? Au bord de la destruction globale! (Ce sera la troisième et dernière correction cosmique). Et que faisons-nous, chrétiens orthodoxes, pour prévenir ou ralentir cette destruction? Il semble que nous faisons très peu de choses. Nous nous écartons de plus en plus de Dieu, il devient de plus en plus difficile pour nous de prier. Les peuples orthodoxes succombent constamment aux tentations de Satan, à ses ruses diaboliques. Ces tentations nous sont offertes de tous côtés: télévision, jeux vidéo, événements sportifs, films, danses modernes…
Et que retirons-nous de ces tentations? Peut-être que quelqu’un dira: le plaisir, le divertissement, l’activité, un lieu pour épuiser notre énergie. Mais nous devons examiner attentivement ce qui se cache réellement derrière ces activités. Par la télévision et les films nous sommes soumis à toutes sortes de péchés. Il y a la dépravation, l’adultère, le langage grossier, la violence, les abus. Nos esprits sont bombardés de toutes sortes d’immondices. Y a-t-il même un seul lieu où nous est rappelé le salut de nos âmes, la prière, les sacrements de la confession et la Communion? Bien sûr il y a des prédicateurs de télévision, mais ils sont tous de faux prédicateurs. Beaucoup d’entre eux sont impliqués dans un péché mortel eux-mêmes. Ces prédicateurs TV encouragent l’oisiveté chez les gens, et de ce fait, les éloignent de l’Église.
 
Les activités sportives serait belles en soi, dans la mesure où elles favorisent la forme physique. Mais hélas, dans la vie d’aujourd’hui, le sport est devenu une des premières manières d’éloigner l’homme de Dieu. La majorité des jeux de ballon ont lieu à un moment où nous devrions être à l’église. Et donc il faut choisir: allons-nous aller à l’Église ou allons-nous assister à des événements sportifs? Malheureusement, la plupart des gens choisissent d’aller à un match ou vers d’autres divertissements. Là, ils se retrouvent courant, criant, jurant en proie à des passions jalouses… Mais il n’y a là rien de nouveau non plus. Déjà au quatrième siècle, saint Jean Chrysostome, dans une de ses homélies enflammées, tança ses paroissiens qui préféraient, au lieu de l’Église, se rendre à divers spectacles publics, où ils étaient immergés dans ces choses familières, passions jalouses, criant, jurant. Lors de ces événements sportifs, tout comme à la télévision, rien n’est dit sur la prière, les sacrements, ou le salut de son âme.
 
Et si nous devions choisir de venir à l’Église pour l’office du soir, qu’y trouverions-nous ? Tranquillité de l’âme, enseignement sur l’amour les uns pour les autres, compassion pour la douleur des autres, communion avec Dieu, avec la Mère de Dieu, avec les saints…
Certains objecteront: mais la télévision nous donne du plaisir, et le sport fournit divertissement et vivacité. C’est un mensonge! Quel plaisir peut-il y avoir dans la violence, dans les cris, dans les os brisés? Si quelqu’un dit que l’office du soir est ennuyeux, une telle personne n’a jamais assisté à l’office attentivement, n’y a jamais participé dans la prière. Comment pouvons-nous trouver la communion avec la Mère de Dieu, avec les saints, avec le Seigneur Lui-même – ennuyeux?! Les gens qui pensent vraiment ainsi, ne veulent très probablement pas aller au Ciel, parce que dans le paradis les anges, de concert avec les armées des saints, adorent et chantent de façon continue la gloire de Dieu.
 
Tous les parents sont préoccupés par le bien-être de leurs enfants. Les mères se soucient de leur santé, les pères se soucient de leur éducation, de leur croissance en êtres humains honnêtes, afin qu’ils soient en mesure de gagner leur vie. Mais que faisons-nous pour la santé, la prospérité et l’éducation de leurs âmes? Que faisons-nous pour veiller à ce qu’ils grandissent en citoyens du Royaume Céleste? Quand nous étions jeunes, on nous a enseigné les lois de l’arithmétique et de différentes disciplines. Maintenant, nous essayons d’enseigner à nos enfants les mêmes choses. Mais nous devons aussi leur enseigner ce qui est encore plus important: la loi de Dieu, la discipline de vie qui sont contenues dans les Béatitudes. Et pour que nos enfants s’habituent à Dieu et à l’Église, nous devrions nous-mêmes venir à l’église pour tous les offices, et enseigner nos enfants par notre propre exemple.
Chacun d’entre nous, chrétien orthodoxe, a été baptisé, soit durant l’enfance soit en venant à la vraie foi dans l’âge adulte. Au début du sacrement du Baptême, nous, ou nos parrains et marraines pour nous, ont demandé par trois fois: renonces-tu à Satan, et à tous ses anges, et à tous ses actes, et t’unis-tu au Christ? A ces questions nous avons eu à répondre par l’affirmative, sans quoi nous ne pourrions pas avoir été baptisés. Alors, où en sommes-nous, chers frères? Pourquoi nous détournons-nous du Christ, et pourquoi sommes-nous tombés sous l’influence de Satan et de ses anges, et de ses actes? Chers frères! Pendant qu’il n’est pas encore trop tard, alors que nous avons encore accès à l’Église et à ses offices divins, alors que nous n’avons pas encore perdu, par notre indifférence, le trésor que nous possédons, souvenons-nous des promesses faites à notre baptême, renonçons à toutes les tentations de Satan et, par la fréquentation de l’Église, soyons réunis avec le Christ! Amen!
 
Version française Claude Lopez-Ginisty  d’après