Multiplication des Pains

Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée.

Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à Lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Philippe lui répondit: « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain.» André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, Il les distribua aux convives ; Il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. (Jean 6, 1-11)

Enseignement de Saint Antoine

« Avec cinq pains et deux poissons, le Seigneur a rassasié cinq mille hommes » (Jn 6, 1-15). Salomon parle ainsi aux prédicateurs dans Qohélet : « Lance ton pain sur les eaux qui passent et après un long temps tu le retrouveras » (Qo 11, 1). « Les eaux qui passent, commente Grégoire le Grand, représentent· les peuples qui courent vers la mort » (Morales sur Job 19,6,9). Et Isaïe: « Ce peuple a méprisé les eaux de Siloé, la doctrine du Christ, qui coulent doucement a choisi l’esprit d’orgueil et la luxure » et court comme l’eau vers la profondeur de la mort. Sur ces eaux qui passent, jette donc ô prédicateur, ton pain, le pain de la Parole de Dieu. dont il est dit : « Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4), et Isaïe : «Au juste, le pain a été donné» (Is 33, 16); et le jour du jugement, il recevra la récompense pour ce même pain. Les cinq pains représentent les cinq livres de Moïse, dans lesquels nous trouvons les cinq réfections de l’âme : dans la Genèse, le reproche du péché par la contrition ; dans l’Exode, le dévoilement du péché dans la confession ; dans le Lévitique, l’humiliation de soi, par la satisfaction ; dans les Nombres, le zèle pour la prédication ; dans le Deutéronome, la douceur de contemplation.

Les deux poissons représentent l’intelligence et la mémoire, avec lesquelles doivent être assaisonnés les cinq livres de Moïse, afin que tu comprennes ce que tu lis et que ce que tu comprends, tu puisses le placer dans le trésor de ta mémoire.

Saint Antoine, 4ème dimanche de Carême