LES 78 ANS DU PÈRE ANTOINE, TOUJOURS FIDÈLE À SA VOCATION

AD MULTOS ANNOS

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Le 7 décembre, notre Père Abbé ANTOINE fête ses 78 ans dont 60 ans de VIE RELIGIEUSE consacrées d’abord aux Jeunes puis aux Âmes dans le besoin et enfin à tous qui font appel à ses services par la prière, les contacts et les conseils. Résumons son cheminement : « C’est le 07 décembre 1943 que je naissais à Vienne, en Dauphiné, vers 3 heures du matin, dans la crypte de l’Abbatiale Saint André de Vienne, en Dauphiné, lors d’un bombardement de la vallée du Rhône, mais grâce à Dieu je fus protégé et plus tard élève des Frères des Ecoles chrétiennes, à l’externat Saint Louis, de ma ville, je faisais la communion solennelle au cloître de Saint André, proche du baptistère où je devenais chrétien.

À 18 ans je prenais le saint Habit des Frères des Ecoles chrétiennes (robe noire et rabat blanc) œuvrant, selon les désirs des Supérieurs, à Notre Dame de Parménie, où vécut le Fondateur Saint Jean-Baptiste de La Salle, alors en ruine, même la chapelle. Avec Frère Albert Burchard, installés d’abord dans une caravane puis un garage remonté, nous avons commencé à restaurer l’église et les bâtiments abandonnés qui sont devenus depuis un centre de retraites spirituelles près de Voiron, en Dauphiné, où est fabriquée la célèbre liqueur dite de « la Grande Chartreuse ».

Selon les besoins, je fus envoyé à Reims, à la Maison natale du Fondateur Jean Baptiste de La Salle où j’étais secrétaire du Frère provincial des régions Champagne et Lorraine, portant depuis 1962 la soutane jusqu’à ce jour (60 ans !), exceptées 24 heures, où le Supérieur, qui était en civil, me dit qu’il me conduirait à Douaumont sur les tombes de mes ancêtres, victimes de la guerre de 1914-1918… si j’étais en civil ! et qu’il fallait m’acheter un costume (!), ce que je fis et le lendemain j’étais revêtu d’un « clergy-man » noir, que j’ai mis un jour, à la honte du supérieur, qui n‘osa pas reculer puisque j’avais obéi !

Ensuite je resta de longues années à Lyon et en banlieue, à Caluire, où vivaient plus de 60 à 80 religieux, jeunes et âgés, étant secrétaire du Supérieur Provincial, et enfin à Alès, dans le Gard où un Lycée technique très renommé recevait plusieurs centaines d’élèves dont la plupart étaient internes. Le Frère Directeur ETIENNE tenait tout ce monde avec des résultats scolaires les plus élevés du département. Avec lui je me rendait à Rome et nous avons été reçu par un important Cardinal qui approuvait notre détermination de rester fidèles, mais ajouta-t-il, « c’est un peu tard pour remonter la pente face à la crise du modernisme et du relativisme ». Il avait raison et le Frère Etienne fut déposé de ses fonctions et les Frères quittèrent l’établissement.

Frère Étienne au centre avec Mgr Marcel Lefebvre

C’est alors que je découvris l’Eglise orthodoxe, grecque d’abord et j’approuvais doctrine, liturgie … que je regroupais des jeunes en recherches spirituelles qui animaient des pèlerinages avec des groupes de 50, 100 et plus, vers les pays orthodoxes du Proche-Orient (Terre Sainte, Sinaï, Egypte, Grèce, Roumanie) près de 20, et qu’enfin je demandais à Mgr Luka, évêque de Paris pour l’Eglise Orthodoxe Serbe, de nous prendre sous sa juridiction, il y a plus de 20 ans, avec des visites des Archevêque et Evêques de Serbie pour la consécration de St Gény qui reçut plus de 500 fidèles. Après la restauration de la Basilique nous sommes là, où des moines vivaient du Vème siècle à la révolution. Nous avons construits des églises à Toulouse, Tarbes, Bordeaux, Albi (Dénat), Nérac où les fidèles se réunissent pour prier avec les prêtres qui dépendent de Lectoure et de l’Evêché Saint Sava de Paris. DIEU SOIT LOUE

À la Basilique Saint Gény de Lectoure 4/6/2001, Évêque Luka de Paris, Métropolite Nicolas de Sarajevo et l’Évêque Athanase d’Herzégovine

Les fidèles gardiennes du Monastère et du Domaine de Saint Gény


DES PERLES À MÉDITER FACE AU DÉSERT SPIRITUEL

«Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l’acquisition du Saint-Esprit de Dieu.

Quant à la prière, au jeûne, aux veilles, à l’aumône ou toute autre bonne action faite au nom du Christ, ce ne sont que des moyens pour l’acquisition du Saint-Esprit. […]

Vous savez ce que c’est que d’acquérir de l’argent ? […]

L’acquisition du Saint-Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, dispensateur de grâces ; il est très semblable aux capitaux temporels et s’obtient par les mêmes procédés.»

(Séraphim de Sarov, Entretien avec Motovilov, dans Irina Gorïnoff, Séraphim de Sarov, DDB 1985, p. 156-157.)

« Je me suis représenté, comme d’autres l’ont fait, une source, un ruisseau et un fleuve.

J’ai songé au soleil, au rayon et à la lumière.

Je ne trouve aucune image qui me donne pleine satisfaction pour illustrer le concept de la Trinité.

Aussi ai-je fini par me dire que le mieux était d’abandonner les images et les ombres, qui sont

trompeuses, et qui demeurent très loin de la vérité ; je préfère m’attacher aux pensées les plus

conformes à la piété, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, pour garder

jusqu’à la fin la lumière que j’ai reçue de lui. Il est mon compagnon naturel, mon familier, et je

traverse cette vie en persuadant aux autres, autant que je le puis, d’adorer le Père, le Fils et le

Saint-Esprit, une seule Divinité et une seule Puissance, à qui sont toute gloire, tout honneur, tout

pouvoir dans les siècles des siècles. Amen. »

Grégoire de Nazianze, 5e Discours théologique (passim).

« Ton désir, c’est la prière; et si ton désir est continuel, ta prière est continuelle. Aussi, n’est-ce pas en vain que l’Apôtre a dit : Ce n’est pas pour rien que l’apôtre Paul dit : « Priez sans relâche ».

Aurons-nous donc toujours les genoux en terre, le corps prosterné, les mains élevées, pour qu’il nous dise : « Priez sans cesse » ?

Si nous appelons cela prier, je ne crois pas que nous puissions le faire sans interruption. Mais il est dans l’âme une autre prière incessante, qui est le désir.

Quoi que vous fassiez, vous ne cessez point de prier, si vous désirez le repos du ciel. Si donc tu ne veux pas interrompre ta prière, n’interromps pas ton désir. Un désir incessant est une voix continuelle. »

(Augustin d’Hippone, Discours sur le Psaume 37, 14, Discours sur les psaumes, Les éditions du Cerf, Col. Sagesses chrétiennes, 2007, p. 553)

« Si tu as demandé quelque chose à Dieu, et s’il tarde à t’exaucer, ne t’en chagrine pas. Tu n’es pas plus sage que Dieu.

Cela t’arrive, soit parce que tu es indigne d’obtenir ce que tu demandes, soit parce que les chemins que suit ton cœur ne vont pas dans le même sens que ta prière, mais dans un sens opposé, soit parce que tu n’as pas encore atteint la mesure qui correspondrait à la grâce que tu demandes.

Il ne nous faut pas en effet désirer avant le temps ce qui nous dépasse, afin de ne pas rendre inutile la grâce de Dieu en la recevant trop vite.

Car tout ce qui est obtenu facilement peut aussi se perdre rapidement, tandis que l’on garde avec grand soin ce pour quoi notre cœur a peiné. »

Isaac le Syrien, 3e discours ascétique, dans Discours ascétiques, Cerf, 2019, p. 113

«Imaginez que le monde soit un cercle, que le centre soit Dieu, et que les rayons soient les différentes voies ou manières de vivre des hommes.

Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l’intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu.

Plus ils s’approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s’approchent de Dieu.»

(Dorothée de Gaza, Œuvres spirituelles, Instruction VI, Cerf, col. Sources chrétiennes, n° 92)