Fête de l’icône de la Mère de Dieu des moissons

Mes Bien Chers Frères,

« Console mon âme remplie de douleurs, mon âme en proie à de multiples tourments »

Tropaire, t. 4 

En ce jour nous célébrons ta lumineuse fête, ô Mère de Dieu, * nous les fidèles protégés par ta venue * et, contemplant ta vénérable icône, avec tendresse nous disons: * couvre-nous de ta sainte protection * et délivre-nous de tout mal, * priant ton Fils, le Christ notre Dieu, * d’accorder à nos âmes le salut.

Dès le premier cri du nouveau-né et jusqu’au dernier souffle du vieillard, la vie est une chaîne presque ininterrompue de larmes et d’afflictions. Si, parfois, ses chaînons se disjoignent pour des jours, des mois ou, plus rarement, des années, il arrive aussi qu’ils se rapprochent, des pressent, se chevauchent, semblables à ces blocs de glace que les fleuves amoncellent  à l’époque du printemps. Alors notre pauvre cœur se sent écrasé sous le poids de toutes les épreuves et souffrances qui viennent s’abattre sur lui.

Oh, qu’ils sont nombreux, les tourments et les douleurs de l’âme humaine, adversités, tentations du péché, discordes familiales se multiplient et s’enchaînent jusqu’à l’infini. Que de larmes aura versé chacun d’entre nous avant de parvenir à la cité où, selon la Sainte Écriture, « il n’y aura plus de deuil, ni cri, ni souffrance » et où Dieu Lui-même « essuiera toute larme de nos yeux » (Ap XXI,4) !

Nous avons tous des parents et des amis. Alors pourquoi nos afflictions et nos souffrances sont-elles si rarement consolées ?

D’abord, parce qu’il y a parmi nous beaucoup d’indifférences, d’égoïstes, au cœur dur, qui ne se laissent point toucher par les larmes et les malheurs d’autrui, même s’il s’agit de leurs proches, et qui ne songent qu’à la tranquillité de leur âme.

Mais là n’est pas la seule raison de cette solitude dans le malheur : comment l’homme qui ne vit pas en Christ, pourrait-il consoler un mourant ou un incurable, conscient de son état désespéré ? Quelles paroles de consolation peut-il adresser à ceux qui conduisent un être très proche et très cher à sa dernière demeure ?

Seul, celui qui vit par la foi, qui trouve dans la foi un appui dans ses souffrances, peut trouver une parole consolatrice.

Oh, que nous sommes heureux d’avoir la Foi ! C’est une source intarissable de consolation dans toutes nos tristesses, et cette source est bien le Sauveur que nous suivons et dont la Parole Divine sert de flambeau dans la vie du chrétien.

Nous avons maintenant deux Sources où aller puiser nos guérisons et nos consolations : La Source Divine de Notre-Seigneur Jésus-Christ et celle de Sa Mère Très-Pure. Et depuis que la Très Sainte Vierge a été investie de cette charge par Son Fils Divin, elle ne cesse de dispenser son amour à ceux qui en ont si grand besoin, à ceux dont l’âme est en proie à des tourments multiples.

C’est Son amour maternel qui L’attire là où est invoqué et glorifié le nom très-saint de son Fils unique, et où ses enfants selon la grâce se réunissent au nom de Jésus. Et nous croyons qu’elle est présente parmi nous en ce moment, rayonnant de son amour maternel auprès de cette icône miraculeuse si vénérée de Notre Dame des Blés, en Gascogne. Cette présence invisible  sur notre terre devient pour nous, en quelque sorte, visible et palpable. À travers son icône miraculeuse, rendue célèbre par des multiples signes de sa miséricorde maternelle, c’est la Sainte Vierge elle-même, que nous entrevoyons. Elle qui est notre prompt secours dans nos besoins, notre consolation dans les afflictions, notre protection.

Dans les multiples adversités de la vie. Par cette foi, nous épanchons devant elle nos cœurs accablés de tourments, de soucis, de peines et d’afflictions…

Oh, comme nous voudrions mériter son amour, comme nous voudrions attirer cet amour sur nous, et nous rendre dignes de sa sollicitude.

Le fils qui oublie ses parents, qui dédaigne leur amour, qui n’accomplit pas leur volonté, peut-il attendre en retour, de l’affection et des égards de leur part ? Certainement non. De même le pécheur oubliant son Père céleste et transgressant Sa divine volonté, peut-il être agréable à sa mère céleste, peut-il exiger des preuves d’amour et de miséricorde de sa part ?

Il faut être bon chrétien pour pouvoir attirer l’amour de la Mère de Dieu.
Mais que devons-nous faire alors, mes bien-aimés, pour que tout  pécheurs que nous sommes, capables de nous ” glorifier ”  devant la Mère de Dieu de nos seules infirmités, nous puissions espérer que la prière de notre cœur plein de péchés et de notre couche souillée, ne soit point repoussés par celle qui console les âmes en proie aux douleurs ?

Avant de prier devant notre Icône, il faut nous pénétrer de la conscience de notre indignité, il faut faire précéder cette prière de l’acte de contrition, de soupirs partant d’un cœur qui pleure ses péchés.

Or, nous connaissons toutes ces paroles qui encouragent les pécheurs, pendant la prière : « Ô Dieu, Tu ne méprises pas le cœur contrit et brisé (Ps LI, 19)

En contemplant cette sainte Icône, nous ne saurions jamais assez répéter du fond de notre cœur combien nous sommes heureux d’avoir, en la personne de Notre-Seigneur et en celle de Sa Mère Très-Pure, cette fontaine de la Grâce qui nous console dans nos afflictions et dans nos tourments ! En nous approchant de l’icône de celle qui console nos tristesses, ayons toujours un cœur contrit et brisé, pénétrons-nous de l’esprit d’humilité et de pénitence, conservons toujours intactes notre foi, notre espérance, notre charité et ce sera la meilleure preuve de notre dévotion pour la Mère de Dieu.

Restons toujours dévoués à Notre Mère Céleste et croyons, de tout notre cœur, qu’elle ne repoussera point ceux qui cherchent le royaume de Dieu et sa justice, ceux qui craignent que leur âme n’encoure la damnation éternelle, ceux qui sont remplis de contrition pour leurs péchés et leurs iniquités. Amen