COMMENT SOLIDARITÉ-KOSOVO FINIT L’ANNÉE 2020 AU KOSOVO-MÉTOCHIE, MALGRÉ LE COVID…

Le 3 janvier vers midi, un message s’affiche sur le groupe WhatsApp appelé « SK – convoi 2020 » : « Bien arrivé, merci pour tout, à l’année prochaine ! » C’est le dernier volontaire français qui vient d’arriver chez lui, après 3 jours de voyage depuis le Kosovo, marquant ainsi la fin de ce 17e convoi de Noël.

Dimanche matin 27 décembre, Annecy, 9h. Le 17e convoi de Solidarité Kosovo s’élance, pile à l’heure prévue. En soi, c’est déjà une victoire pour les volontaires qui entament le voyage qui les mènera, dans deux jours, au Kosovo-Métochie. Une victoire sur cette année désastreuse, une victoire sur l’incertitude qui, depuis plusieurs semaine, pesait sur eux.

En effet, s’il était évident pour tout le monde que ce 17e convoi aurait bien lieu de toute façon, nul n’aurait pu affirmer jusqu’à la veille de son départ qu’il aurait bien lieu à l’époque habituelle et d’une façon relativement semblable aux années précédentes.

La veille de Noël, le convoi devait encore s’élancer de Paris ; finalement, il a fallu changer tous les plans après que le loueur de fourgons annonce qu’en fait ils n’auraient pas de véhicule équipé de pneus-neige à nous confier… Et chacun d’avancer en urgence son départ pour pouvoir être à Annecy plutôt qu’à Paris le dimanche au matin. Mais les volontaires qui se sont retrouvés le samedi soir dans un hôtel d’Annecy — après déjà une journée de voyage pour certains — n’étaient même pas tous certains de partir : leur participation à ce convoi dépendait des résultats du test PCR effectué la veille — parfois au prix de longues heures d’attente dans des centres de test parfois bondés, malgré les rendez-vous pris longtemps à l’avance — et indispensable pour franchir les frontières du Kosovo.

Les messages se succèdent : « Test négatif ! »


Ces résultats, certains l’ont reçu dès l’après-midi du samedi, qui immédiatement envoyaient sur le groupe WhatsApp dédié au convoi un victorieux « Test négatif ! » ; mais à 8 h 45 au matin du départ, deux d’entre nous les attendaient encore, avec une certaine appréhension : un résultat positif aurait signifié qu’ils devraient regarder le fourgon partir d’Annecy et reprendre un train vers chez eux. Finalement, à quelques minutes d’écart, ces derniers résultats sont arrivés, négatifs eux aussi. Le convoi pouvait donc réellement commencer.

Pendant deux jours, nous traversons en camion l’Italie, la Slovénie, la Croatie et la Serbie.


Mardi soir, 19 h. Après deux jours de trajet à travers l’Italie, la Slovénie, la Croatie et la Serbie, les volontaires français retrouvent les volontaires serbes au pied de la croix qui marque la sortie de la partie Nord du Kosovo, majoritairement serbe. Nous roulons en convoi jusqu’à Gracanica. Les retrouvailles sont chaleureuses, les nouveaux — Français comme Serbes — sont rapidement présentés et intégrés comme s’ils avaient toujours fait partie de la famille.

En un instant, on oublie, les deux jours de voyage en fourgon, les muscles engourdis par l’inactivité, la nuit trop rapide à Belgrade. On oublie l’incertitude des jours précédents le départ, l’attente des résultats des tests, l’inquiétude au passage de la frontière et lors de chacun des trois contrôles de police qui ont suivi l’entrée au Kosovo. On oublie enfin l’incertitude qui plane sur les jours qui viennent. On profite de l’instant, de ces retrouvailles, de cette amitié qui grandit année après année, peu à peu. On profite ensemble d’un dîner copieux, puis chacun va se coucher : il est déjà tard et le premier jour de distributions sera chargé. Avant de nous coucher, nous apprenons qu’un humanitaire serbe de Bosnie a été arrêté à la douane quelques heures avant notre passage et refoulé, comme Arnaud Gouillon l’a été il y a deux ans. Nous sommes encore passés… pour combien de temps ?

Mercredi matin, 1er jour. Le ciel de Gracanica est couvert de moutons teints de rose par le soleil levant. Un bien bel accueil qui fait oublier le réveil matinal après une nouvelle nuit trop courte. Nous nous retrouvons tous devant l’entrepôt de Solidarité Kosovo, dans l’enceinte du monastère de Gracanica. Aujourd’hui, nous partons dans la région de Kamenica, à l’est du Kosovo, près de la frontière avec la Serbie centrale. Nous y livrerons des vaches et des moutons et distribuerons cadeaux et vêtements aux enfants de plusieurs villages. La journée commence par une grande opération de tri de ce qui a été déposé dans l’entrepôt il y a quelques jours. Un travail fastidieux mais indispensable pour que les distributions se passent rapidement et efficacement. Les anciens reprennent leurs marques, les nouveaux prennent les leurs. Ce premier test est concluant : cette équipe est efficace et soudée, le reste du convoi le prouvera.

Dans les ruines d’un monastère, rêver d’un avenir meilleur

Pour se rendre à Kamenica, on passe par les montagnes de la région de Novo Brdo, que les anciens connaissent bien. Malgré l’absence totale de neige, on reconnaît des endroits déjà visités les années passées ; des souvenirs remontent, sont racontés, complétés, affinés. La joie d’être enfin à pied d’œuvre est palpable. Puis on dépasse Novo Brdo et on s’enfonce dans l’inconnu. Au détour d’une montagne apparaît soudain la vallée où repose la ville de Kamenica

Les gens de cette région difficile et isolée sont taiseux et fiers. Le contact est difficile, d’autant plus que nous portons tous le masque : il est hors de question que nous apportions le virus à ces gens fragilisés par la pauvreté, l’isolement et le manque de soins. Peu importe : nous sourions sans arrêt sous les masques, en espérant que nos yeux parlent assez pour nous. Partout nous sommes marqués par la pauvreté des gens que nous rencontrons. Cette école dont nous retrouvons, malgré les vacances, les élèves pour une distribution sera sans contestation possible le bâtiment le plus propre que nous verrons : elle a été rénovée il y a deux ans par Solidarité Kosovo, dans le cadre de sa campagne d’hiver.

Partout ailleurs, les maisons sont visiblement vieilles et usées. Nous visitons d’abord les familles nombreuses, qui ont particulièrement besoin de notre soutien. Nous sommes à chaque fois frappés par la détermination qui émane de ces couples qui, entourés de leurs enfants, nous accueillent avec un mélange de joie de nous voir et de gêne de devoir accepter notre aide.

Entre deux distributions, le Père Serdjan arrête le convoi sur un chemin de terre, au beau milieu de nulle part. Nous sortons des fourgons, curieux de connaître la raison de cet arrêt insolite. Nous la découvrons au sommet d’une petite colline : les ruines d’un monastère y accueillent les corbeaux au milieu d’un paysage sublime. En parcourant le site, on finit par pouvoir deviner la magnificence passée de ce monastère, qui accueillait notamment un orphelinat.

Dans ce qui était autrefois le chœur de l’église, à l’endroit de l’autel, le Père Serdjan nous raconte l’histoire de ce monastère, ravagé par les Ottomans peu après la bataille de Kosovo Polje, en 1389. Il nous raconte aussi les difficultés que rencontre l’Église serbe à chaque fois qu’elle essaie de faire des démarches pour pouvoir faire revenir des moines pour rénover ce monastère. « Nous voulons revenir ici avant que des Albanais décident soit de raser ce qui reste — comme ils l’ont fait sur le site de la forteresse de Kamenica juste après que des archéologues y ont retrouvé des preuves indéniables de son passé serbe —, soit de prétendre que ce monastère a toujours été albanais. » Malgré les pressions diverses, malgré les obstacles dressés sur ce chemin, le projet avance… Peut-être aurons-nous bientôt l’occasion d’aider à reconstruire le monastère de Rdjavac ?

À Novo Brdo, entre enfer et paradis

De distribution en distribution, la journée passe vite et la nuit commence déjà à tomber quand nous repartons vers Gracanica. Après plus d’une heure de route, nous arrivons au monastère, où la journée n’est pas finie : il faut à nouveau remplir les cartons vidés pendant la journée et charger les fourgons pour le lendemain. Nous chargeons aussi quelques poêles à bois dans le plus gros fourgon du bureau humanitaire : il faudra les livrer demain, en plus des vaches, des moutons, des vêtements et des cadeaux de Noël. La journée du mercredi s’annonce donc bien chargée, et nous allons cette fois encore nous coucher sans tarder.

Mercredi matin, nous remontons dans les camionnettes en direction de la région de Novo Brdo, que nous avons traversée la veille. Cette région montagneuse est magnifique mais la vie y est rude. Les Serbes y vivent dans quelques villages mais surtout dans une multitude de hameaux, souvent très petits, et dans lesquels il n’est pas rare que seules une ou deux maisons soient encore habitées. Notre première visite de la journée est dans un de ces hameaux. Nous quittons soudain la route pour nous engager sur un chemin de terre défoncé.

Pendant plus de cinq minutes, nous cahotons sur ce chemin qui zigzague à flanc de montagne. Le hameau est désert. Seule une maison semble accueillir un peu de vie : quelques fruits sèchent dans le grenier, des poivrons rouges pendant à une poutre…

Au bout de ce chemin de terre, la misère absolue. Une vieille femme, couchée sur un lit fait de planches de bois, privée de tout…
Le Père Stevo, curé de Novo Brdo qui nous guide aujourd’hui, nous regroupe autour de lui : « Ici, c’est particulièrement difficile, ce sont des gens très pauvres, ils n’ont presque rien. Nous avons pu leur installer des fenêtres au début de l’hiver : depuis des années, seuls des grands plastiques et des vieilles couvertures les séparaient du froid de dehors ». Au moment où il ouvre la porte, une odeur très forte nous agresse, malgré le vent froid. Dans la seule pièce, minuscule, de la maison, une vieille femme allongée sur un lit fait de palettes. Alitée depuis des années, elle vit avec son fils qui s’occupe d’elle comme il peut. Il n’est pas là aujourd’hui. Au bout de son lit, une télévision de fabrication yougoslave diffuse la dernière série à la mode. Le luxe tapageur des images qui éclairent les murs effrités de la pièce rend la misère de cette pauvre femme encore plus intolérable. Sous la télé, un vieux poêle peine à chauffer ce taudis. Nous en déposons un neuf devant sa porte : la dame nous assure que son fils saura s’en débrouiller. Au moment de partir, le Père lui demande de quoi elle manque le plus. Sa réponse jette un voile amer sur le visage des volontaires qui comprennent le serbe : « Des couches. Je n’en ai plus. » Alors que nous reprenons à l’envers le chemin qui nous a menés ici et qui sépare cette pauvre femme du reste du monde, l’ambiance dans les fourgons est morose. Un volontaire finit par murmurer : « Elle aurait pu être ma grand-mère… Comment peut-on la laisser là comme ça ? »

Sur le mur de l’école : un tag « UCK »

Les distributions s’enchaînent. Dans cette région difficile, nous ne pouvons pas faire de plus beaux cadeaux que quelques têtes de bétail. Nous livrons plusieurs petits troupeaux de moutons et quelques vaches. Celles-ci sont particulièrement magnifiques : de grande taille, solidement plantées sur des pattes musclées et surplombées par une belle paire de cornes, elles n’ont rien à voir avec les laitières maigres qu’on voit souvent dans ces campagnes. Elles ont été choisies par l’équipe de la ferme de Novo Brdo en raison de leur capacité à vivre sobrement, sur un terrain difficile, et à fournir malgré ça une belle quantité d’un lait épais et généreux. Elles sont franchement impressionnantes, et il faut toute la force et l’expertise d’un employé de la ferme pour parvenir à les calmer à la sortie de la camionnette et à leur faire intégrer leur nouvelle étable, sous l’œil à la fois admiratif et effrayé des plus jeunes enfants.

Une petite fille se cache derrière sa mère, à la fois effrayée et fascinée par la vache que Solidarité Kosovo vient d’offrir à sa famille.


Nous terminons les distributions dans l’école du village de Jasenovik. Le village est à moitié serbe et à moitié albanais. L’école est utilisée par les enfants des deux communautés, par demi-journées. Si le bâtiment de l’école est propre et en bon état, la cour de récréation est entourée de bâtiments en ruines. Sur l’un deux, on découvre un tag à la gloire de l’UCK… Depuis l’école, on aperçoit plusieurs grandes maisons entourées de hauts murs. Le Père Stevo nous explique que les Albanais du village pratiquent un islam particulièrement radical : ces murs sont faits pour que les voisins ne puissent pas voir leurs femmes vaquer à leurs occupations…

Un détail nous surprend : dès notre arrivée, les élèves, qui nous attendaient dans l’école alors qu’ils sont en vacances, sortent à notre rencontre et insistent pour nous aider à monter les cartons de jouets et vêtements à l’étage, où aura lieu la distribution. C’est la première fois que nous voyons ça et ça nous amuse et nous réjouit. Si bien que quand une institutrice nous annonce être « très fière de ces enfants, qui malgré les difficultés sont très gentils et très bien éduqués », nous n’avons aucun mal à la croire.

Dans le soir qui tombe déjà, nous faisons une halte pour déposer le Père Stevo chez lui. Nous entrons dans la petite église de l’Assomption de la Très Sainte Mère de Dieu et découvrons un chantier incroyable : une artiste est en train de repeindre des fresques magnifiques sur les murs de cette jolie église, qui auparavant étaient intégralement blancs, apparemment depuis sa reconstruction. L’artiste est là, c’est une peintre reconnue partout en Serbie. D’une voix douce, elle nous raconte sa démarche, sa carrière. En cette fin de journée, épuisés par les distributions et par toute la misère que nous avons vue depuis le petit matin, nous vivons une parenthèse enchantée dans cet écrin sublime, avec une artiste au talent aussi grand que la foi, qui n’hésite pas à nous dire le plus naturellement du monde : « J’ai appris à peindre des fresques avec les moines. Et avec Dieu ». Et qui s’enthousiasme soudain quand elle raconte ce que représente pour elle le fait de peindre ici, au cœur du Kosovo-Métochie martyr. « Peut-être que ces fresques seront détruites un jour, comme l’ont été celles qui se trouvaient avant sur ces murs. Peut-être qu’elles ne le seront pas et qu’elles seront encore visibles dans plusieurs siècles, comme celles des saints monastères de Gracanica ou Decani. Je ne le sais pas et peu importe. Ce qui compte, c’est de peindre pour Dieu, qui Lui n’oublie jamais. »

L’artiste Ruzica Todorovic, qui repeint des fresques dans l’église de l’Assomption de la Très Sainte Mère de Dieu à Novo Brdo, avec les volontaires français de Solidarité Kosovo.


Nous faisons nos adieux Novo Brdo et rentrons à Gracanica. Il ne fait aucun doute que nous garderons longtemps le souvenir de cette journée où nous avons vu à la fois un reflet du paradis dans cette église en rénovation et un aperçu de l’enfer chez la vieille femme alitée sur un lit de planches…

Retour en Métochie

Jeudi, nous filons vers la Métochie, à l’ouest du Kosovo, vers les enclaves de Banja, Suvo Grlo et Cerkolez.

À Banja, nous retrouvons Pajo : alors tout jeune homme, il a appris le français avec les soldats français de la Kfor à qui il a fini par servir d’interprète. Quand Arnaud et ses camarades d’alors sont arrivés à Banja, il s’est évidemment proposé d’aider. Depuis, sa maison est une étape indispensable pour notre convoi d’hiver : il faut des circonstances exceptionnelles pour nous empêcher d’y déjeuner ; la dernière fois que c’est arrivé, c’était en 2014. Depuis, d’année en année, l’amitié que nous avons tous pour Pajo grandit en même temps que son français, hélas, devient plus hésitant : depuis le départ des troupes françaises de la Kfor en 2014, Pajo ne peut plus parler français qu’une fois par an, avec nous. Alors parfois, au détour d’un mot oublié, il poursuit soudain en anglais, le plus naturellement du monde, ce qui d’ailleurs ne change rien à sa faconde.

Accompagnés de ce joyeux camarade, nous visitons ces trois enclaves totalement isolées dans une région entièrement albanaise, où les monuments à la gloire de l’UCK fleurissent encore aujourd’hui jusque sur le bord des routes. Elles sont parmi les premières où Solidarité Kosovo s’est rendu au début de son histoire, nous avons donc un lien particulier avec leurs habitants. Certains ont vu arriver les volontaires français de SK alors qu’ils étaient encore de jeunes adolescents ; aujourd’hui, ils amènent leurs enfants à nos distributions.

Sourires d’enfants de la Métochie


D’année en année, nous retrouvons des visages connus ; nous voyons des couples se former, des enfants naître et grandir, des personnes âgées disparaître aussi parfois… L’ambiance est joyeuse, nous sommes entre amis. Nous prenons ici un peu plus le temps d’échanger avec les gens qui nous reçoivent, à la faveur d’un planning un peu moins rempli que les deux jours précédents. Nous savourons cette dernière soirée au Kosovo-Métochie : demain à cette heure, nous roulerons vers la France via Belgrade.

Soirée de 31 décembre dans « la perle de la Métochie »

Hélas, malgré la douceur du moment, nous avons tous un petit pincement au cœur : normalement, après avoir visité ces enclaves, nous filons vers le magnifique monastère de Visoki Decani pour y passer la nuit. Cette année, il est fermé au public à cause du Covid. Nous ne le verrons donc pas…

Les distributions finies, nous filons vers l’enclave de Velika Hoca, où nous arrivons à la nuit tombée. Nous y fêtons la nouvelle année avec nos amis serbes, nous chantons, nous rions, nous discutons à cœurs ouverts. À minuit, nous nous souhaitons tous une joyeuse année 2021. Les regards sont brillants, les poignées de mains fermes. Le Père Serdjan se fait le porte-parole de ses camarades : « Nous sommes très heureux d’avoir pu passer ces quelques jours avec vous. Votre présence ici est particulièrement précieuse en cette année difficile, nous savons que vous avez peu vu vos familles ces derniers mois et que vous avez accepté de les quitter juste après Noël pour venir nous voir et nous en sommes très touchés. Merci pour votre amitié, du fond du cœur… » Le Père Serdjan a parlé en anglais : les Serbes n’ont pas compris un traître mot mais ils connaissent parfaitement leur ami et savent bien ce qu’il nous a dit. Ils opinent tous, silencieusement. Nous aussi opinons, émus.

Un dernier toast, un dernier chant, et nous allons tous nous coucher.

Le matin du 1er janvier est superbe et fait honneur au village de Velika Hoca, surnommé « la Perle de la Métochie ». Nous faisons une dernière distribution sur la place du village, pleine d’enfants de tous âges, puis rechargeons les cartons qui restent dans un fourgon du bureau humanitaire de Gracanica.

Après un dernier adieu à nos amis et une promesse de se revoir bientôt, nous grimpons dans notre fourgon et repartons pour la France, via Belgrade où nous racontons notre séjour à Arnaud avant d’aller visiter la magnifique basilique Saint-Sava, tout juste terminée après des années de travaux. La plupart des volontaires arriveront chez eux le soir du 2 janvier, certains seulement le 3 vers midi. Épuisés par un convoi plus dense que d’habitude, mais tous tellement heureux d’avoir pu finir cette année sur une note aussi positive.

Deux volontaires français avec Arnaud Gouillon devant la basilique Saint-Sava à Belgrade, sur le chemin du retour.


Nous espérons que ce compte-rendu vous aura permis de ressentir un peu de ce que nous avons ressenti. Nous vous remercions encore pour votre fidélité et votre soutien qui ne se sont pas démentis cette année ; si nous avons pu partir, c’est grâce à vous, et c’est pour vous. Cette amitié que nous vivons avec nos amis serbes nous dépasse complètement : elle est un petit bout de cette amitié franco-serbe à laquelle nous continuons, tous ensemble, de croire. Et ce convoi, comme les 16 qui l’ont précédés et comme tant d’autres choses, prouve qu’elle existe encore et qu’elle a un bel avenir malgré les difficultés.

Merci à tous pour votre soutien !

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