Saint et Grand Vendredi

Ô mon peuple, que t’ai-je fait, en quoi t’ai-je contristé pour qu’à la mort tu livres ton Maître ?









Le noble Joseph, lorsque de la Croix il eut descendu Ton corps immaculé, l’enveloppa d’un blanc linceul.

Lorsque Joseph d’Arimathie descendit Ton corps de la Croix, ô Vie de l’univers, il T’embauma, ô Christ, T’enveloppa d’un linceul et, plein d’amour, il embrassait du cœur et des lèvres Ton corps immaculé, mais, tout saisi de crainte, il Te disait dans la joie: Gloire à Ta condescendance, Seigneur, Ami des hommes, gloire à Toi.

Saint et Grand Jeudi

À ta mystique et sainte Cène, ô Fils de Dieu, donne-moi de participer.

A l’immortelle et sainte table que le Maître a préparé dans la chambre haute, venez fidèles, prenons part en élevant nos cœurs, car le Verbe est présent là-haut; nous l’avons appris du Verbe lui-même, dont nous chantons la gloire.

Il versa de l’eau dans un bassin et Il se mit à laver les pieds des disciples.

En ce jour, l’inaccessible Seigneur fait œuvre de serviteur: Il se ceint d’un linge, Celui qui de nuages enveloppe le ciel; Il verse l’eau dans un bassin, Celui qui divisa la mer Rouge autrefois; se mettant à genoux, Il commence à laver les pieds des Disciples divins, les essuie du linge dont Il est ceint et, ce faisant, Il s’adresse à ses Disciples, leur disant: Vous êtes purs, pas tous cependant, désignant ainsi celui qui devait Le trahir.

Dimanche des Rameaux à Albi

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

En accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce monde ; « Hosanna ! Béni soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous montrer que Son Royaume « n’est pas de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48), que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de Lazare la grandeur du miracle : « la foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un témoignage plus convaincant et plus total ne peut exister. La nature humaine, la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En voici une preuve : « Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». ” Le monde “, tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne d’autre parmi les anges ou les hommes.                            Saint Justin de Tchélié

Tropaire, t. 1

Pour affermir avant ta Passion * la croyance en la commune résurrection, * d’entre les morts tu as ressuscité Lazare, ô Christ notre Dieu; * comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire * et te chantons comme au vainqueur de la mort: * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Fête de Sainte Marie l’Égyptienne

Cinquième Dimanche de carême à Nérac

Icône de Sainte Marie l’Égyptienne

Notre Sainte Mère Marie était native d’Egypte. Dès l’âge de douze ans elle quitta ses parents pour se rendre à Alexandrie, où elle vécut pendant dix-sept ans dans la débauche et le plus grand dérèglement. Subsistant au moyen d’aumônes et du tissage du lin, elle livrait néanmoins son corps à tout homme, sans y être poussée par la misère, comme tant d’autres pauvres femmes, mais comme si elle était brûlée par le feu d’un désir que rien ne pouvait assouvir. Un jour, voyant une foule de Lybiens et d’Égyptiens se diriger vers le port, elle les suivit et s’embarqua avec eux pour Jérusalem, offrant son corps pour payer le prix de la traversée. Quand ils parvinrent à la Ville sainte, elle suivit la foule qui se pressait vers la basilique de la Résurrection, le jour de l’Exaltation de la Croix. Mais, lorsqu’elle parvint sur le seuil de l’église, une force invisible l’empêcha d’y entrer, malgré ses efforts réitérés, alors que les autres pèlerins franchissaient aisément la porte.

Icône de Saint Zosime donnant la communion à Sainte Marie l’Égyptienne

Restée seule dans un coin du narthex, elle commença à réaliser que c’était l’impureté de sa vie qui l’empêchait d’approcher le Saint Bois. Elle répandit des larmes abondantes et se frappa la poitrine, et voyant une icône de la Mère de Dieu (1), elle lui adressa cette prière : « Vierge Souveraine qui as enfanté Dieu dans la chair, je sais que je ne devrais pas regarder ton icône, Toi qui es pure d’âme et de corps, car, débauchée comme je suis, je dois t’inspirer le dégoût. Mais puisque le Dieu né de Toi est devenu homme pour appeler les pécheurs au repentir, viens à mon aide ; permets-moi l’entrée de l’église pour me prosterner devant Sa Croix. Et dès que j’aurai vu la Croix, je Te promets de renoncer au monde et aux plaisirs, et de suivre le chemin de salut que tu me montreras. »

Elle se sentit soudain délivrée de cette puissance qui la retenait et put entrer dans l’église où elle vénéra avec ferveur la Sainte Croix ; puis, revenue vers l’icône de la Mère de Dieu, elle se déclara prête désormais à suivre le chemin qu’Elle lui indiquerait. Une voix lui répondit d’en haut : « Si tu passes le Jourdain, tu y trouveras le repos. »

église du Monastère St Gérasime du Jourdain

En sortant de l’église elle acheta trois pains avec l’aumône reçue d’un pèlerin, se fit indiquer la route qui menait au Jourdain et elle arriva le soir à l’église de Saint-Jean-Baptiste. Après s’être lavée dans les eaux du fleuve, elle communia aux Saints Mystères, mangea la moitié de l’un des pains et s’endormit sur le rivage. Le lendemain matin, elle passa le fleuve et vécut dès lors dans le désert, pendant quarante-sept ans, sans-y rencontrer personne, ni homme ni animal.

Pendant les dix-sept premières années de son séjour, ses vêtements étant bientôt tombés en lambeaux, brûlant de chaleur le jour et grelottant de froid la nuit, elle se nourrissait d’herbes et de racines sauvages. Mais plus que les épreuves physiques, elle devait affronter les violents assauts des passions et le souvenir de ses péchés, et c’est en se jetant à terre qu’elle suppliait la Mère de Dieu de lui venir en aide. Protégée par Dieu, qui ne désire rien de plus que le pécheur revienne à Lui et vive, elle déracina de son cœur toutes les passions par cette ascèse extraordinaire et put convertir le feu du désir  charnel en une flamme d’amour divin, qui lui faisait endurer avec joie, tel un être incorporel, l’implacable désert.

Après tant d’années, un saint vieillard, nommé Zosime (cf. 4 avril), qui, selon la tradition instaurée par Saint Euthyme, s’était engagé dans le désert au-delà du Jourdain pour y passer le Grand Carême, aperçut un jour un être humain, le corps noirci par le soleil et les cheveux blancs comme de la laine tombant jusqu’aux épaules. Il courut derrière cette apparition qui s’enfuyait à son approche, en la suppliant de lui accorder sa bénédiction et quelque parole de salut. Quand il parvint à portée de voix, Marie, appelant par son nom celui qu’elle n’avait jamais vu, lui révéla qu’elle était une femme et elle lui demanda de lui jeter son manteau afin de couvrir sa nudité.

Sur les instances du Moine, ravi d’avoir enfin rencontré un être théophore qui avait atteint la perfection de la vie monastique, la Sainte lui raconta avec larmes sa vie et sa conversion. Puis, ayant achevé son récit, elle le pria de se rendre l’année suivante, le Grand Jeudi, avec la Sainte Communion sur les bords du Jourdain. 

L’Archimandrite CHRYSOSTOME Higoumène de St Gérasime du Jourdain (à droite) offre une grande icône de Ste Marie l’Égyptienne vénérée au Monastère St Gény de Lectoure

Le jour venu, Zosime vit Marie apparaître sur l’autre rive du fleuve. Elle fit un signe de Croix et traversa le Jourdain en marchant sur les eaux. Ayant communié avec larmes, elle dit : « Maintenant, ô Maître, Tu peux laisser aller en paix Ta servante, selon Ta parole, car mes yeux ont vu Ton salut. » (cf. Luc 2, 29). Puis elle congédia Zosime, lui donnant rendez-vous l’année suivante à l’endroit de leur première rencontre.

Lorsque l’année fut écoulée, Zosime trouva à l’endroit convenu le corps de la Sainte étendu à terre, les bras croisés et le visage tourné vers l’orient. Son émotion et ses larmes ne lui permirent pas de découvrir tout de suite une inscription tracée sur le sol des mains de la Sainte, qui disait : « Abba Zosime, enterre à cet endroit le corps de l’humble Marie, rends à la poussière ce qui est à la poussière, après avoir prié pour moi. Je suis décédée le ler du mois d’avril, la nuit même de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, après avoir participé à l’Eucharistie. »

Consolé de son chagrin en apprenant le nom de la Sainte, Zosime fut étonné de constater qu’elle avait franchi en quelques heures une distance de plus de vingt jours de marche. Après avoir vainement essayé de creuser le sol avec un morceau de bois, il vit tout à coup un lion s’approcher du corps de Marie et lui lécher les pieds. Sur l’ordre du vieillard, la bête creusa de ses griffes une fosse où Zosime déposa avec dévotion le corps de la Sainte.

De retour au monastère, il raconta les merveilles que Dieu accomplit en faveur de ceux qui se détournent du péché pour revenir vers Lui de tout leur cœur. De pécheresse invétérée qu’elle était, Sainte Marie est devenue pour quantité d’âmes accablées sous le poids du péché, une source d’espérance et un modèle de conversion. C’est pourquoi les Saints Pères ont placé la célébration de sa mémoire à la fin du Carême, comme un encouragement adressé à tous ceux qui ont négligé leur salut, proclamant que jusqu’à la dernière heure le repentir peut les ramener vers Dieu.

1 Cette icône est actuellement vénérée au Mont Athos, dans la grotte de S. Athanase, perchée sur un rocher à pic au-dessus de la mer, à quelque distance de la Grande-Lavra.

Fête de la Sainte Croix

Dimanche de la Croix

31 mars 2019

Mes Bien Chers Frères,

« Sur la Croix où Il mourut, son amour fit de lui notre rançon » ; et pour le devenir que de souffrances Il a endurées !

Il a pris sur soi tous les effets de nos fautes ; et il lui a coûté son agonie au jardin de Gethsémani, son impuissance aux mains de ses bourreaux, quoi encore ? l’abandon douloureux où son Père l’a laissé sur la croix.

Il s’est chargé d’acquitter la dette de nos péchés, et parce que le péché vaut la mort, Il a épuisé l’amertume du plus douloureux et du plus ignominieux des trépas. Homme de douleur, Il a connu la douleur comme personne, et marchant au chemin de son calvaire, Il a pu dire : Ô vous tous qui me rencontrez, arrêtez-vous, voyez et convenez qu’il n’est pas de détresse comparable à la mienne. Dieu sait cependant si l’on avait déjà souffert avant lui, et si l’on devait souffrir encore après lui ! Mais il était Dieu, et nulle douleur ne devait triompher de sa force de résistance. Aussi quand elle l’absorbe, se fit-elle torturante comme elle n’avait jamais fait encore. Du jardin à la croix elle le pressa d’un aiguillon toujours plus acéré, plus pénétrant. Sur la croix elle l’enlaça corps et âme d’effrayantes étreintes. C’est à ce prix qu’Il nous a miséricordieusement rachetés, ici-bas de la mort du péché, pour plus tard de la mort éternelle.

Si du moins, ô mon Sauveur, ceux que tu as voulu sauver consentaient tous, à bénéficier de ta Rédemption ! Mais non, ce qui ajoute encore à tes douleurs, quand tu portez votre croix, et, lorsque vous y êtes attaché, ce qui vous met aux lèvres une soif plus ardente, c’est justement de prévoir l’inutilité pour un si grand nombre de votre sacrifice. Comment alors ne t’es-tu pas lassé plus vite sur ta route aride ? Et fatigué déjà d’en avoir fourni, après l’étape de l’anéantissement, celle de la méconnaissance, comment as-tu abordé si résolument celle du Calvaire, de beaucoup la plus douloureuse ? Tout autre s’y fut rebuté. Toi, tu as marché quand même, tant tu nous as aimé ! Tant tu as eu à cœur de payer, jusqu’à la dernière obole de ton sang, la rançon de nos dernières fautes !Mais puisque l’amour appelle l’amour, puisque le bienfait commande la reconnaissance, que rendrai-je donc ici au Seigneur ? Et qu’ajouterai-je au double retour que je lui offrais à l’instant, d’abord la fidélité, puis du progrès de ma vie spirituelle ?

Il a voulu que je tienne de plus près à sa personne, et je lui ai promis de ne jamais déserter le bataillon d’élite où je me suis engagé au baptême. Il se donne à moi en nourriture, et j’ai résolu de lui livrer mon âme, pour que le baiser de la communion la marque de plus en plus à la ressemblance de ses vertus. Maintenant que je le vois chargé de sa croix, et voulant en porter les grâces jusqu’à des âmes qui trop souvent les dédaignaient, je l’aiderai à ce labeur de Rédemption et, avec la fidélité, avec le progrès, je lui offrirai encore le zèle de ma vie spirituelle, la dépense que j’en ferai à son profit sur le double terrain de l’apostolat et du bon exemple. Deux moyens que j’ai de lui donner des âmes, deux moyens que j’y emploierai ; et qu’Il daigne agréer une fois de plus cette offrande que je lui fais de tout mon savoir-faire et de toutes mes énergies. En cette triste période où l’on essaie d’affaiblir et même d’anéantir l’Église du Christ par des scandales amplifiés, où les fragiles demandent à être débaptisés, comme si cela était possible, où l’on emploie par tous les moyens, même le mensonge du serpent, d’anéantir les serviteurs de Dieu, il nous faut réagir et être plus fervents.

Le Calvaire où nous venons de nous arrêter avec Jésus est-il sa dernière halte sur son chemin de Croix ? Est-ce là , toujours persécuté jusqu’alors, qu’il arrivera pour ne plus l’être jamais ?

Il semble bien que oui, puisque le coup que la mort lui donne le rende impassible. Après son dernier soupir c’est fini. Il échappe pour jamais aux prises de la douleur, et celle-ci ne triomphe un instant de lui jusqu’à la mort que pour perdre aussitôt tous ses droits sur lui. Désormais elle aura d’autres amants. Les plus grandes âmes s’éprendront d’elle jusqu’à la passion la plus étrange. Ou souffrir ou mourir, ce sera leur devise, le cri qu’elles se renverront obstinément d’âge en âge. Il leur faudra à tout prix cette ressemblance avec l’homme de douleur. Mais lui n’aura plus, ne pourra plus rien avoir de commun avec elle… Et cependant dans l’Eglise la Passion dure encore, dure toujours pour Jésus, comme ce fut le cas dans les pays de l’est de l’Europe sous les décennies communistes.

Alors, comme le flot des blasphémateurs qui le jour du Vendredi Saint montait de Jérusalem au Calvaire, elle se heurtera elle aussi à une croix, et toujours à la croix de Jésus ; mais alors aussi Jésus n’y sera plus attaché. Appuyé sur elle comme sur un titre indiscutable à rendre les dernières justices, il balaiera de son regard les méchants en enfer, de sa main il ouvrira le ciel aux justes ; et, repliant ainsi le grand livre de l’histoire humaine, il fermera aussi le long stade de son chemin de croix, ce chemin de croix à Jérusalem que j’ai dirigé et animé une dizaine de fois avec des dizaines de fidèles de nos six paroisses.

Jusqu’à cette échéance il reste ouvert, ce grand livre, et ceux-là sont heureux que leur vocation chrétienne ou monastique voue à en connaître plus que d’autres les avanies et les souffrances des menteurs et calomniateurs.

 

Nous sommes de ceux-là, ô Seigneur, nous que tu admets chaque jour à ta meilleure intimité ; et ce n’est pas parce que, aujourd’hui surtout, cette avance est austère que nous en méconnaîtrons le prix. Ici donc encore, ici plus que jamais, nous te dirons merci, nous te chanterons l’hymne de l’action de grâce qu’appellent tes bienfaits. Ici, après vous avoir promis déjà la fidélité, puis le progrès, puis le zèle de notre vie spirituelle, nous serons tous heureux de pouvoir t’offrir nos sacrifices et pénitences. Qu’elle dure notre vie ce qu’il te plaira de la faire durer, nous savons bien que pour nous comme pour toi, il y aura une Résurrection ; et, en attendant, divin banni ! Banni de la Crèche, banni de l’Eucharistie, banni de la Croix et banni de l’Histoire, plus que jamais banni des sociétés, nous nous estimerons heureux d’être bannis comme toi, pour toi et avec toi . Amen

+ Père ANTOINE Basilique Saint Gény de Lectoure

Le père Michel reçoit la flamme de Bethléem à Pau

Le père Michel, recteur de la paroisse de Tarbes a reçu la lumière de Bethléem pour la paroisse de Tarbes et la Basilique Saint Gény de Lectoure où celle-ci était présente lors de la Liturgie de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ.

C’est dans l’église Sainte-Thérèse comble que les jeunes des mouvements scouts du Béarn se sont réunis le dimanche 16 décembre  2018 pour accueillir la Lumière de Bethléem.
Quatre jeunes étaient partis à Paris dès le samedi pour chercher cette lumière, allumée dans la grotte de la Nativité à Bethléem, puis ramenée de mains scoutes en mains scoutes jusqu’à Vienne puis Paris et diffusée partout en Europe en signe de paix et de fraternité.

Près de 180 jeunes des trois mouvements scouts ont vécu, dans les locaux prêtés par le collège Sainte-Ursule, une belle journée de jeux et de rencontres : dix témoins – prêtres, religieux, mais aussi visiteurs d’hôpital ou de prisons, bénévoles impliqués auprès des migrants ou des personnes porteuses d’un handicap – ont évoqué pour eux leur expérience de “la Parole, lumière sur notre chemin”.

 

Extrait du discours du Père Michel de l’Église Orthodoxe Serbe de Tarbes:

… Cérémonie où nous allons faire la Lumière de la Nativité, Lumière qui est née il y a plus de 2000 ans et qui ne cesse d’éclairer le monde, Lumière qui illumine les âmes sans distinction, comme le disait l’apôtre Matthieu…
Je vais continuer en apportant une vision orthodoxe sur la Parole divine, dans ce texte je prononce plusieurs fois le mot orthodoxe, cela n’a pas pour but de diviser mais de distinguer. Je ne doute pas que nous partageons la même vision, mais je suis là comme représentant de mon Église.

La Parole de Dieu est la source de la tradition et la tradition est la source de notre mission. Les Orthodoxes transmettent de génération en génération, sans altération, ajout ou soustraction, la Parole divine. La liturgie est le point central de la vie du chrétien orthodoxe et la Parole divine est le point central de la liturgie. Lors de la naissance du Saint Esprit sur les saints monts, l’Évangile n’a pas quitté l’autel, il est là, devant les monts sanctifiés, tout proches, témoin actif de la bénédiction. La Parole divine est indissociable de la Nourriture céleste et de la Communion, la Sainte Trinité ; la Parole divine représentant Dieu le Père, la Nourriture céleste le Saint Esprit et la Communion le Christ, qui à travers nous s’affirme en Dieu-homme.
Dieu a dit : « Voici venir des jours où je répandrais la famine dans le pays, on aura faim et soif », non pas de pain et d’eau mais faim et soif d’entendre les Paroles de l’Éternel. Nous qui sommes loués de nous nourrir de la Parole divine, invitons notre prochain au festin, soyons dans nos actes le reflet du Christ qui irradie à travers nous, car la famine a commencé.

 

Fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ, 2018

NATIVITÉ DE L’EMMANUEL  2018

« Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons à Bethléem, et voyons la  chose qui est arrivée et que le Seigneur nous a fait connaître »

     Mes Bien Chers Frères et Sœur en Christ,

Ô nuit merveilleuse que cette nuit de Bethléem ! Nuit qui n’est obscure que pour ceux qui dorment ! Nuit ténébreuse pour l’esprit rationaliste qui veut tout comprendre ! Nuit épaisse pour ceux qui s’engluent dans les plaisirs de la vie !

Nuit lumineuse en revanche pour ceux qui ont le sens du mystère ! Nuit radieuse pour ceux qui ont la nostalgie d’une grandeur qui les dépasse et que Dieu seul peut leur offrir. Nuit éblouissante de clarté pour ceux qui, le cœur empli d’espérance, se savent aimés de Dieu, aimés infiniment ! Ô douce nuit ! Ô sainte Nuit !

Les bergers, ne sachant pas quel nom donner à la nouvelle qu’ils viennent d’apprendre par l’entremise des anges, parlent de « la chose qui vient d’arriver ». C’est bien là un langage de gens simples, de gens modestes, de gens qui n’ont pas fait d’études, un langage de bergers. La simplicité si naturelle de son récit attesterait à elle seule la fidélité du narrateur qui a reçu les confidences de la très sainte Vierge Marie.Saint Luc n’avait pas à démontrer que Dieu existe : c’était une vérité admise par tous, mais il avait à nous prouver que Dieu nous aime, que nous n’avons plus à le chercher parce qu’Il est venu jusqu’à nous ; Il est descendu du ciel. Les bergers qui viennent cette nuit lui rendre hommage ne sauront peut-être jamais que l’Enfant de Bethléem déclarera avec fierté : « Je suis le bon berger ». Ô Jésus, tu es né à Bethléem, mot qui signifie « maison du pain ». Tu es le pain vivant descendu du Ciel. Je veux m’unir à Toi en te recevant avec ferveur dans la sainte communion.

« Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer »

   La tradition a conservé le nom de trois rois mages : Melchior, Gaspard et Balthazar . Le premier représentait la race de Sem, le second celle de Cham et la troisième celle de Japhet. En tant que descendants des fils de Noé, ils rassemblaient à eux trois le genre humain tout entier que Jésus est venu sauver. Leur expédition de l’Orient jusqu’à Bethléem révèle leur générosité. Ils découvrent une étoile mystérieuse. Le Saint Esprit, les éclairant intérieurement, leur fait comprendre qu’elle est l’annonce de la naissance du Messie et qu’elle doit leur servir de guide pour leur permettre d’aller jusqu’à lui et de l’adorer. Immédiatement, sans attendre d’autres explications, ils quittent leur maison, leur famille, leur patrie. Ils ne savent pas combien de temps va durer leur voyage, ni les obstacles qu’ils auront à surmonter. Dieu a parlé : cela suffit pour qu’ils obéissent. Imitons leur promptitude lorsque le Saint Esprit nous montre tel sacrifice à faire, tel acte de charité à accomplir, telle attache déréglée à rompre ; ne soupesons pas nos efforts, soyons généreux. Habituons-nous à saisir la grâce quand elle passe.

Suivre l’étoile était encore relativement facile pour les mages, mais continuer de chercher le Roi des Juifs alors qu’elle avait disparu, c’est là marquer d’un grand esprit de foi. Au cœur de l’épreuve, ils ne se scandalisent pas, ils ne se révoltent pas, ils ne remettent pas en doute leur foi ; ils s’inclinent en silence devant les desseins mystérieux de la Providence. Ses voies ne sont pas nos voies, se disent-ils. Aussi, redoublent-ils de générosité et de ferveur pour garder le cap qu’ils s’étaient fixé en partant. Lorsqu’à certains moments de notre vie, Dieu se cache quand nous le prions, imitons les mages. Nous aussi, manifestons la fermeté de notre foi en conservant nos convictions et en restant fidèles à nos résolutions.

En suivant les indications des docteurs de la loi, les mages ont la grâce insigne de contempler Jésus. Après l’épreuve la récompense. La foi manifestée au départ de leur expédition, et plus encore au moment de la disparition de l’étoile, trouve son couronnement, son achèvement, sa récompense à la crèche. En entrant dans l’humble étable de Bethléem, ils voient de leurs yeux l’Enfant Jésus emmailloté, entouré de sa Mère et de saint Joseph. Dépassant son enveloppe mortelle, leur foi découvre Dieu dans cet enfant, si bien qu’ils se prosternent la face contre terre et l’adorent. Ô Dieu qui, en ce jour, a révélé ton Fils unique aux nations païennes en les guidant par une étoile, fais qu’après t’avoir connu déjà par la foi, nous soyons conduits jusqu’à la contemplation face à face de ta sublime grandeur.

Nous sommes à l’aube d’une nouvelle année. Que nous réserve-t-elle ? A vue humaine, nous avons bien des raisons d’être inquiets sur le sort de notre pauvre pays et de notre pauvre monde. C’est là la conséquence de notre infidélité à Dieu. Mais Dieu est toujours près de nous pour nous attirer à lui, et nous permettre, à la suite des saints, d’avancer à pas d’amour vers le Ciel.

Les saints accomplissent parfaitement le dessein de Dieu. Afin d’y arriver, ils vivent dans le présent : à nous de les imiter. Pour Dieu, il n’y a ni passé ni futur. Par conséquent l’union à lui suppose de vivre pleinement l’instant présent. En effet, le passé ne nous appartient plus ; l’avenir ne nous appartient pas encore ; il n’y a que le moment présent qui soit entre nos mains. Cet instant, il s’agit de le saisir et de le marquer du sceau de la grâce pour rendre nos actions méritoires de la vie éternelle.

Malheureusement, trop souvent, les jeunes gens ont tendance à rêver en se projetant dans le futur, et les personnes âgées à revenir avec nostalgie sur leur passé. Ainsi, l’adolescent veut paraître adulte, et la personne âgée paraître jeune.

Bref, l’homme vit rarement dans le temps présent. C’est bien dommage ! Car beaucoup de tentations viennent par l’imagination. Le démon peut très facilement grossir à merci des évènements passés et futurs pour nous faire ressentir des désirs, de l’aversion, de la crainte, ou d’autres sentiments négatifs. L’unique remède consiste à bien vivre l’instant présent. Chaque chose en son temps : la réussite de notre vie dépend non pas de nos rêves, de notre imagination, de nos illusions, mais des vertus que nous nous efforçons d’acquérir là où le bon Dieu nous a placés.

Dans la mesure où, à l’exemple des saints bergers et rois mages, de tous les saints nous soumettons notre sensibilité à notre volonté pour vivre selon les lumières de la foi, nous nous stabilisons et nous nous fortifions.

Au milieu de ce monde déboussolé, instable et jouisseur, nous vous supplions, ô saints du Ciel, de nous accompagner tout au long de cette année, et de nous aider à rechercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice, afin que nous puissions chanter avec vous éternellement les miséricordes du Seigneur.

Ô mon Dieu, nous te remercions du nouvel An que Tu ouvres devant nous.

Enfant divin, accorde-nous de naître à une vie nouvelle.

Amen.

CHRIST EST NÉ… EN VÉRITÉ IL EST NÉ !