Pendant la Semaine Radieuse qui suit Pâques Jovan SAVIC a rejoint ce mercredi 1er mai, après avoir reçu les dernières prières du Père Angelo ce lundi 29 avril, la Jérusalem céleste où il repose en paix.
Il était né le 8
mai 1921 à Prékaja, en Yougoslavie, maintenant Bosnie Herzégovine, dans un
village de montagne, à 106O mètres d’altitude. Il était l’aîné d’une fratrie de
9 enfants, 7 frères et 2 sœurs, il ne reste que la dernière sœur née en 1941.
Il a connu très tôt les difficultés de la
vie paysanne, sans eau ni électricité, sans confort mais avec un travail
permanent, bétail important avec plus de 200 brebis, fauchage à la main du foin
et du blé, hivers très rigoureux avec 4 à 5 mois de neige.
Les éléments se sont déchaînés avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale, les Croates alliés aux Allemands ont largement massacrés les civils serbes de cette région qui étaient engagés avec l’Armée royale, les techtniks. Il dut se battre contre les nazis et les Croates, contre les communistes de Tito. Son armée, après maintes péripéties, due se replier en Italie où ils déposèrent les armes selon les conventions de l’époque.
Après la guerre,
il dut, avec ses camarades, se mettre en quête de travail dans un pays
européen. Il travailla quelques mois en Allemagne et rejoignit rapidement la
France, suite à une campagne des Mines, en quête de travailleurs réfugiés.
Il se retrouva à
Carmaux, engagé dans les Mines, avec de nombreux collègues serbes.
Il se maria le 29 mars 1952 avec Jeanine, 4 enfants naquirent de cette union, 2 garçons et 2 filles. Il travailla très durement pour les élever, il a eu également 8 petits enfants et 13 arrières petits-enfants. Il veilla sur toute sa famille comme un véritable et vénérable patriarche, donnant de bons conseils à tous les membres de cette fratrie, enfants et petits enfants. Il était apprécié de tous grâce à sa justesse et gentillesse.
Lors de ses loisirs il donnait satisfaction à sa passion, à savoir forger des couteaux avec manche en corne selon la tradition en Bosnie, ainsi que des cannes réalisées par dizaines, des petits meubles en bois sculptés… Ainsi, ses journées se passaient dans le calme, meublant son temps avec ses nobles fabrications artisanales.
Nous lui souhaitons un Repos éternel après une vie très active, comme il le mérite.
Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui vit ?
« Jour de Résurrection ! Peuples, rayonnons de joie, C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur ! De la mort à la vie De la terre jusqu’aux cieux, Le Christ Dieu nous a menés, Nous qui chantons l’hymne de la victoire.
Que le ciel se réjouisse, Que la terre soit dans l’allégresse, Que le monde soit en fête, Tout le monde visible et invisible. Car le Christ est ressuscité, Lui, l’éternelle allégresse. De la mort, célébrons la destruction, Et de l’enfer, la ruine. D’une vie nouvelle immortelle Chantons avec élan l’Auteur, Le Dieu unique des Pères, Béni et très glorieux. Ô Pâque grande et toute sainte, Ô Christ, Ô Sagesse, Ô Verbe de Dieu, Ô Force, Donne-nous de t’être unis Dans une plus grande vérité, Au jour sans crépuscule de ton Royaume.
Une Pâque sacrée nous est apparue aujourd’hui : Pâque nouvelle et sainte, Pâque mystique, Pâque très pure, Pâque du Christ, notre libérateur, Pâque immaculée, Pâque à nul autre pareil, Pâque des croyants, Pâque qui nous ouvre les portes du paradis, Pâque qui sanctifie tous les fidèles.
ქრისტე აღსდგა მკვდრეთით, სიკვდილითა სიკვდილისა დამთრგუნველი და საფლავების შინათა ცხოვრების მიმნიჭებელი !
C’est le jour de la Résurrection ! Rayonnons de joie en cette solennité ; Embrassons-nous les uns les autres ; Disons : « Frères à ceux-mêmes qui nous haïssent, Pardonnons tout à cause de la Résurrection
Et, alors, chantons : Christ est ressuscité des morts Par Sa mort Il a vaincu la mort. À ceux qui sont dans les tombeaux, II a donné la vie. »
Ô mon peuple, que t’ai-je fait, en quoi t’ai-je contristé pour qu’à la mort tu livres ton Maître ?
Le noble Joseph, lorsque de la Croix il eut descendu Ton corps immaculé, l’enveloppa d’un blanc linceul.
Lorsque Joseph d’Arimathie descendit Ton corps de la Croix, ô Vie de l’univers, il T’embauma, ô Christ, T’enveloppa d’un linceul et, plein d’amour, il embrassait du cœur et des lèvres Ton corps immaculé, mais, tout saisi de crainte, il Te disait dans la joie: Gloire à Ta condescendance, Seigneur, Ami des hommes, gloire à Toi.
À ta mystique et sainte Cène, ô Fils de Dieu, donne-moi de participer.
A l’immortelle et sainte table que le Maître a préparé dans la chambre haute, venez fidèles, prenons part en élevant nos cœurs, car le Verbe est présent là-haut; nous l’avons appris du Verbe lui-même, dont nous chantons la gloire.
Il versa de l’eau dans un bassin et Il se mit à laver les pieds des disciples.
En ce jour, l’inaccessible Seigneur fait œuvre de serviteur: Il se ceint d’un linge, Celui qui de nuages enveloppe le ciel; Il verse l’eau dans un bassin, Celui qui divisa la mer Rouge autrefois; se mettant à genoux, Il commence à laver les pieds des Disciples divins, les essuie du linge dont Il est ceint et, ce faisant, Il s’adresse à ses Disciples, leur disant: Vous êtes purs, pas tous cependant, désignant ainsi celui qui devait Le trahir.
En accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce monde ; « Hosanna ! Béni soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous montrer que Son Royaume « n’est pas de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48), que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de Lazare la grandeur du miracle : « la foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un témoignage plus convaincant et plus total ne peut exister. La nature humaine, la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En voici une preuve : « Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». ” Le monde “, tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne d’autre parmi les anges ou les hommes. Saint Justin de Tchélié
Tropaire, t. 1
Pour affermir avant ta Passion * la croyance en la commune résurrection, * d’entre les morts tu as ressuscité Lazare, ô Christ notre Dieu; * comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire * et te chantons comme au vainqueur de la mort: * Hosanna au plus haut des cieux, * béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Notre Sainte Mère Marie était native d’Egypte. Dès l’âge de douze ans elle quitta ses parents pour se rendre à Alexandrie, où elle vécut pendant dix-sept ans dans la débauche et le plus grand dérèglement. Subsistant au moyen d’aumônes et du tissage du lin, elle livrait néanmoins son corps à tout homme, sans y être poussée par la misère, comme tant d’autres pauvres femmes, mais comme si elle était brûlée par le feu d’un désir que rien ne pouvait assouvir. Un jour, voyant une foule de Lybiens et d’Égyptiens se diriger vers le port, elle les suivit et s’embarqua avec eux pour Jérusalem, offrant son corps pour payer le prix de la traversée. Quand ils parvinrent à la Ville sainte, elle suivit la foule qui se pressait vers la basilique de la Résurrection, le jour de l’Exaltation de la Croix. Mais, lorsqu’elle parvint sur le seuil de l’église, une force invisible l’empêcha d’y entrer, malgré ses efforts réitérés, alors que les autres pèlerins franchissaient aisément la porte.
Restée
seule dans un coin du narthex, elle commença à réaliser que c’était l’impureté
de sa vie qui l’empêchait d’approcher le Saint Bois. Elle répandit des larmes
abondantes et se frappa la poitrine, et voyant une icône de la Mère de Dieu (1),
elle lui adressa cette prière : « Vierge Souveraine qui as enfanté Dieu dans la
chair, je sais que je ne devrais pas regarder ton icône, Toi qui es pure d’âme
et de corps, car, débauchée comme je suis, je dois t’inspirer le dégoût. Mais
puisque le Dieu né de Toi est devenu homme pour appeler les pécheurs au
repentir, viens à mon aide ; permets-moi l’entrée de l’église pour me
prosterner devant Sa Croix. Et dès que j’aurai vu la Croix, je Te promets de
renoncer au monde et aux plaisirs, et de suivre le chemin de salut que tu me
montreras. »
Elle
se sentit soudain délivrée de cette puissance qui la retenait et put entrer
dans l’église où elle vénéra avec ferveur la Sainte Croix ; puis, revenue vers
l’icône de la Mère de Dieu, elle se déclara prête désormais à suivre le chemin
qu’Elle lui indiquerait. Une voix lui répondit d’en haut : « Si tu passes le Jourdain,
tu y trouveras le repos. »
En
sortant de l’église elle acheta trois pains avec l’aumône reçue d’un pèlerin,
se fit indiquer la route qui menait au Jourdain et elle arriva le soir à
l’église de Saint-Jean-Baptiste. Après s’être lavée dans les eaux du fleuve,
elle communia aux Saints Mystères, mangea la moitié de l’un des pains et
s’endormit sur le rivage. Le lendemain matin, elle passa le fleuve et vécut dès
lors dans le désert, pendant quarante-sept ans, sans-y rencontrer personne, ni
homme ni animal.
Pendant
les dix-sept premières années de son séjour, ses vêtements étant bientôt tombés
en lambeaux, brûlant de chaleur le jour et grelottant de froid la nuit, elle se
nourrissait d’herbes et de racines sauvages. Mais plus que les épreuves
physiques, elle devait affronter les violents assauts des passions et le
souvenir de ses péchés, et c’est en se jetant à terre qu’elle suppliait la Mère
de Dieu de lui venir en aide. Protégée par Dieu, qui ne désire rien de plus que
le pécheur revienne à Lui et vive, elle déracina de son cœur toutes les
passions par cette ascèse extraordinaire et put convertir le feu du désir charnel en une flamme d’amour divin, qui lui
faisait endurer avec joie, tel un être incorporel, l’implacable désert.
Après
tant d’années, un saint vieillard, nommé Zosime (cf. 4 avril), qui, selon la
tradition instaurée par Saint Euthyme, s’était engagé dans le désert au-delà du
Jourdain pour y passer le Grand Carême, aperçut un jour un être humain, le
corps noirci par le soleil et les cheveux blancs comme de la laine tombant
jusqu’aux épaules. Il courut derrière cette apparition qui s’enfuyait à son
approche, en la suppliant de lui accorder sa bénédiction et quelque parole de
salut. Quand il parvint à portée de voix, Marie, appelant par son nom celui
qu’elle n’avait jamais vu, lui révéla qu’elle était une femme et elle lui
demanda de lui jeter son manteau afin de couvrir sa nudité.
Sur
les instances du Moine, ravi d’avoir enfin rencontré un être théophore qui
avait atteint la perfection de la vie monastique, la Sainte lui raconta avec
larmes sa vie et sa conversion. Puis, ayant achevé son récit, elle le pria de
se rendre l’année suivante, le Grand Jeudi, avec la Sainte Communion sur les
bords du Jourdain.
Le
jour venu, Zosime vit Marie apparaître sur l’autre rive du fleuve. Elle fit un
signe de Croix et traversa le Jourdain en marchant sur les eaux. Ayant communié
avec larmes, elle dit : « Maintenant,
ô Maître, Tu peux laisser aller en paix Ta servante, selon Ta parole, car mes
yeux ont vu Ton salut. » (cf. Luc 2, 29). Puis elle congédia Zosime,
lui donnant rendez-vous l’année suivante à l’endroit de leur première
rencontre.
Lorsque
l’année fut écoulée, Zosime trouva à l’endroit convenu le corps de la Sainte
étendu à terre, les bras croisés et le visage tourné vers l’orient. Son émotion
et ses larmes ne lui permirent pas de découvrir tout de suite une inscription
tracée sur le sol des mains de la Sainte, qui disait : « Abba Zosime, enterre à
cet endroit le corps de l’humble Marie, rends à la poussière ce qui est à la
poussière, après avoir prié pour moi. Je suis décédée le ler du mois d’avril,
la nuit même de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, après avoir
participé à l’Eucharistie. »
Consolé
de son chagrin en apprenant le nom de la Sainte, Zosime fut étonné de constater
qu’elle avait franchi en quelques heures une distance de plus de vingt jours de
marche. Après avoir vainement essayé de creuser le sol avec un morceau de bois,
il vit tout à coup un lion s’approcher du corps de Marie et lui lécher les
pieds. Sur l’ordre du vieillard, la bête creusa de ses griffes une fosse où
Zosime déposa avec dévotion le corps de la Sainte.
De retour au monastère, il raconta les merveilles que Dieu accomplit en faveur de ceux qui se détournent du péché pour revenir vers Lui de tout leur cœur. De pécheresse invétérée qu’elle était, Sainte Marie est devenue pour quantité d’âmes accablées sous le poids du péché, une source d’espérance et un modèle de conversion. C’est pourquoi les Saints Pères ont placé la célébration de sa mémoire à la fin du Carême, comme un encouragement adressé à tous ceux qui ont négligé leur salut, proclamant que jusqu’à la dernière heure le repentir peut les ramener vers Dieu.
1 Cette icône est actuellement vénérée au Mont Athos, dans la grotte de S. Athanase, perchée sur un rocher à pic au-dessus de la mer, à quelque distance de la Grande-Lavra.
« Sur la Croix où Il mourut, son amour fit de lui notre rançon » ; et pour le devenir que de souffrances Il a endurées !
Il a pris sur soi tous les effets de nos fautes ; et il lui a coûté son agonie au jardin de Gethsémani, son impuissance aux mains de ses bourreaux, quoi encore ? l’abandon douloureux où son Père l’a laissé sur la croix.
Il s’est chargé d’acquitter la dette de nos péchés, et parce que le péché vaut la mort, Il a épuisé l’amertume du plus douloureux et du plus ignominieux des trépas. Homme de douleur, Il a connu la douleur comme personne, et marchant au chemin de son calvaire, Il a pu dire : Ô vous tous qui me rencontrez, arrêtez-vous, voyez et convenez qu’il n’est pas de détresse comparable à la mienne. Dieu sait cependant si l’on avait déjà souffert avant lui, et si l’on devait souffrir encore après lui ! Mais il était Dieu, et nulle douleur ne devait triompher de sa force de résistance. Aussi quand elle l’absorbe, se fit-elle torturante comme elle n’avait jamais fait encore. Du jardin à la croix elle le pressa d’un aiguillon toujours plus acéré, plus pénétrant. Sur la croix elle l’enlaça corps et âme d’effrayantes étreintes. C’est à ce prix qu’Il nous a miséricordieusement rachetés, ici-bas de la mort du péché, pour plus tard de la mort éternelle.
Si du moins, ô mon Sauveur, ceux que tu as voulu sauver consentaient tous, à bénéficier de ta Rédemption ! Mais non, ce qui ajoute encore à tes douleurs, quand tu portez votre croix, et, lorsque vous y êtes attaché, ce qui vous met aux lèvres une soif plus ardente, c’est justement de prévoir l’inutilité pour un si grand nombre de votre sacrifice. Comment alors ne t’es-tu pas lassé plus vite sur ta route aride ? Et fatigué déjà d’en avoir fourni, après l’étape de l’anéantissement, celle de la méconnaissance, comment as-tu abordé si résolument celle du Calvaire, de beaucoup la plus douloureuse ? Tout autre s’y fut rebuté. Toi, tu as marché quand même, tant tu nous as aimé ! Tant tu as eu à cœur de payer, jusqu’à la dernière obole de ton sang, la rançon de nos dernières fautes !Mais puisque l’amour appelle l’amour, puisque le bienfait commande la reconnaissance, que rendrai-je donc ici au Seigneur ? Et qu’ajouterai-je au double retour que je lui offrais à l’instant, d’abord la fidélité, puis du progrès de ma vie spirituelle ?
Il a voulu que je tienne de plus près à sa personne, et je lui ai promis de ne jamais déserter le bataillon d’élite où je me suis engagé au baptême. Il se donne à moi en nourriture, et j’ai résolu de lui livrer mon âme, pour que le baiser de la communion la marque de plus en plus à la ressemblance de ses vertus. Maintenant que je le vois chargé de sa croix, et voulant en porter les grâces jusqu’à des âmes qui trop souvent les dédaignaient, je l’aiderai à ce labeur de Rédemption et, avec la fidélité, avec le progrès, je lui offrirai encore le zèle de ma vie spirituelle, la dépense que j’en ferai à son profit sur le double terrain de l’apostolat et du bon exemple. Deux moyens que j’ai de lui donner des âmes, deux moyens que j’y emploierai ; et qu’Il daigne agréer une fois de plus cette offrande que je lui fais de tout mon savoir-faire et de toutes mes énergies. En cette triste période où l’on essaie d’affaiblir et même d’anéantir l’Église du Christ par des scandales amplifiés, où les fragiles demandent à être débaptisés, comme si cela était possible, où l’on emploie par tous les moyens, même le mensonge du serpent, d’anéantir les serviteurs de Dieu, il nous faut réagir et être plus fervents.
Le Calvaire où nous venons de nous arrêter avec Jésus est-il sa dernière halte sur son chemin de Croix ? Est-ce là , toujours persécuté jusqu’alors, qu’il arrivera pour ne plus l’être jamais ?
Il semble bien que oui, puisque le coup que la mort lui donne le rende impassible. Après son dernier soupir c’est fini. Il échappe pour jamais aux prises de la douleur, et celle-ci ne triomphe un instant de lui jusqu’à la mort que pour perdre aussitôt tous ses droits sur lui. Désormais elle aura d’autres amants. Les plus grandes âmes s’éprendront d’elle jusqu’à la passion la plus étrange. Ou souffrir ou mourir, ce sera leur devise, le cri qu’elles se renverront obstinément d’âge en âge. Il leur faudra à tout prix cette ressemblance avec l’homme de douleur. Mais lui n’aura plus, ne pourra plus rien avoir de commun avec elle… Et cependant dans l’Eglise la Passion dure encore, dure toujours pour Jésus, comme ce fut le cas dans les pays de l’est de l’Europe sous les décennies communistes.
Alors, comme le flot des blasphémateurs qui le jour du Vendredi Saint montait de Jérusalem au Calvaire, elle se heurtera elle aussi à une croix, et toujours à la croix de Jésus ; mais alors aussi Jésus n’y sera plus attaché. Appuyé sur elle comme sur un titre indiscutable à rendre les dernières justices, il balaiera de son regard les méchants en enfer, de sa main il ouvrira le ciel aux justes ; et, repliant ainsi le grand livre de l’histoire humaine, il fermera aussi le long stade de son chemin de croix, ce chemin de croix à Jérusalem que j’ai dirigé et animé une dizaine de fois avec des dizaines de fidèles de nos six paroisses.
Jusqu’à cette échéance il reste ouvert, ce grand livre, et ceux-là sont heureux que leur vocation chrétienne ou monastique voue à en connaître plus que d’autres les avanies et les souffrances des menteurs et calomniateurs.
Nous sommes de ceux-là, ô Seigneur, nous que tu admets chaque jour à ta meilleure intimité ; et ce n’est pas parce que, aujourd’hui surtout, cette avance est austère que nous en méconnaîtrons le prix. Ici donc encore, ici plus que jamais, nous te dirons merci, nous te chanterons l’hymne de l’action de grâce qu’appellent tes bienfaits. Ici, après vous avoir promis déjà la fidélité, puis le progrès, puis le zèle de notre vie spirituelle, nous serons tous heureux de pouvoir t’offrir nos sacrifices et pénitences. Qu’elle dure notre vie ce qu’il te plaira de la faire durer, nous savons bien que pour nous comme pour toi, il y aura une Résurrection ; et, en attendant, divin banni ! Banni de la Crèche, banni de l’Eucharistie, banni de la Croix et banni de l’Histoire, plus que jamais banni des sociétés, nous nous estimerons heureux d’être bannis comme toi, pour toi et avec toi . Amen